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dimanche 11 décembre 2016

Ame en paix et silence de Dieu

Hier il y avait une émission sur Arte à propos de Raspoutine, que je n'ai pas vue finalement, étant au téléphone. Comme souvent, l'esprit curieux, je file sur le net me renseigner à propos de Raspoutine, personnage très étonnant, controversé, mystique errant, guérisseur, qui se disait starets.
Je m'arrête sur ce mot, dont je veux vérifier le sens, et je trouve cette définition : le mot russe starets signifie vieillard. C'est en fait le patriarche d'un monastère orthodoxe russe, où il joue le rôle de conseiller et guide spirituel.
Cette définition me rappelle  celle de Lao Tseu ou Lao Zi,  qui signifie vieillard - enfant, le mot vieux, ancien, étant lié à la sagesse. La preuve historique de Lao Tseu n'est d'ailleurs pas démontrée, mais c'est une autre histoire.

Je poursuis ma lecture à propos des starets :
"L'ascétisme, la prière - selon l'Hésichasme - et la vertu, sont les règles de vie des starets. Ceux-ci sont supposés recevoir de l'Esprit Saint des dons spéciaux comme ceux de guérison ou de prophétie" (ce qui était le cas de Raspoutine).
Hésichasme vient du grec hesichia, et signifie : immobilité, repos, calme, silence. L'hésichasme vise l'âme en paix ou le silence de Dieu. Cela nous renvoie aux Pères du désert (ou Pères de l'Eglise), c'est à dire la naissance de la grande tradition spirituelle chrétienne.

Continuant mes recherches, je clique sur Séraphin de Sarov indiqué comme étant le starets le plus connu de la première moitié du 19ème siècle. Seraphim signifie flamboyant en hébreu.
Novice à dix neuf ans, puis moine, et prêtre, il devint ermite et partagea sa vie dans la forêt entre jeune, prière, solitude et lecture de la Bible.
Pendant un temps, il adopte le style de vie des Stylites et passe des heures à prier sur un rocher, cela pendant 1 000 jours; Cela semble impensable aujourd'hui.
Un jour, il est agressé dans son ermitage par trois brigands qui veulent le voler, alors qu'il ne possède rien! Ne trouvant rien, ils le battent et le laissent pour mort, avec une fracture du crâne et plusieurs côtes cassées. Les brigands sont retrouvés plus tard. Le père Séraphin, qui entretemps a été ramené au monastère, s'oppose formellement à ce qu'ils soient châtiés. Il leur a pardonné. Il finira sa vie dans le monastère de Sarov.

Séraphin sur son rocher

Cette histoire m'a touché. Comment est-il possible que des brigands attaquent un saint homme?
Je me souviens d'Arnaud Desjardins disant que les maîtres soufis qu'il avait rencontré avaient été tués lors de la guerre en Afghanistan.
Combien de massacres au Tibet, de tortures, de viols, y compris sur les moines et les nonnes.
On ne sait rien de ce qui peut arriver, et de saints hommes peuvent se faire attaquer ou tuer.
Depuis mon accident et l'handicap qui s'en suit, je remarque d'autant plus tout cela, comment la vie frappe.  
Il reste la paix de l'âme et le silence de Dieu.
Ce que dit Séraphin de ce qu'il vit est tout à fait extraordinaire, au delà de tout. 

2 commentaires:

sevim a dit…

Merci Yannick, ce partage laisse sans voix. J'aimerais rester dans ce silence.Le prix à payer semble lourd. Mais il semble que la joie qui est cachée derrière en vaut la chandelle.Surtout, je crois qu'à un certain niveau, des hommes accomplis tels que tu les décrits ne se posent plus la question du choix. C'est un destin, comme pour nous tous. Simplement, si ce désir (de silence) est là, peut-être faut-il l'écouter vraiment.Je viens d'aller à l'enterrement d'un "martyre" comme on dit en Turquie.Le mari d'une amie de ma fille. Cette amie est enceinte. Le destin a frappé aussi, attentat ou pas. Soufi ou pas. Je suis vraiment touchée par ton partage.Merci beaucoup d'offrir cette profondeur de réflexion, méditation. fraternellement, Sylvie

yannick a dit…

Le prix à payer c'est l'abandon de tout, tu le sais, on le sait! Oui, c'est un destin, et plus on est d'accord avec ça, plus c'est possible.
Ce qui se passe en Turquie est difficile, lourd... Quel monde de fous, disait Ma Ananda mayi! On peut offrir le réconfort de sa paix si on est un tant soit peu en harmonie.
Fraternellement. Merci de ton passage Sevim.