Fabienne Verdier

Peu connue du grand public, Fabienne Verdier n’en demeure pas moins une artiste dont l’œuvre originale et extrêmement personnelle mérite le détour. C’est à cette peintre étonnante que le réalisateur Mark Kidel donne la parole, dans ce nouvel opus d’Empreintes, à l’occasion de l’exposition qui réunira ses derniers travaux au musée Groeninge de Bruges, à partir du 4 mai. Diplômée de l’école des beaux-arts de Toulouse, Fabienne Verdier est partie étudier, pendant dix ans, auprès des derniers grands maîtres chinois, la calligraphie et la peinture traditionnelles. Un voyage initiatique éprouvant et enrichissant qui a façonné la femme et imprègne depuis les tableaux de l’artiste. D’immenses toiles où elle cherche, à travers la saisie de l’instant, l’incarnation du principe vital qui anime toute chose, ainsi que l’expression spontanée des forces de la nature et des mouvements de l’âme. 

Beatriz Loiseau

Vous pouvez  revoir le film en allant sur le site de France 5 dans l'émission Empreintes

Extraits

J’ai eu la chance de pouvoir travailler et de rencontrer, dans les années 1980, quelques grands maîtres en Chine, qui avaient entre 80 et 100 ans : les derniers détenteurs de ces traditions millénaires. C’étaient des êtres comme je n’en avais jamais rencontrés, d’une modestie, d’une humilité, d’une extrême bonté. 

ll m’a fallu des années pour être à l’écoute, pour être plus réceptive et pour commencer à avoir à dire en peinture.

Chaque lieu de travail est organisé presque comme un rituel. Quand je prépare une séance de travail, j’organise comme un petit temple autour de moi avec des études que j’ai pu faire, des fragments de dessins… 

Le peintre est un chercheur. Il a besoin de se retirer du monde pour pouvoir s’extraire du temps des hommes, pour rentrer dans celui de la méditation et il n’y a que le silence qui permet ça. 

Quand je peins un arbre, je deviens l’arbre ; quand je peins l’eau, je deviens l’eau […], et la chose naît d’elle-même, je la vis intensément avec mon cœur et elle apparaît par moments de façon abstraite, de cette manière-là.