Membres

jeudi 25 avril 2024

L'EVEIL dans le Yogavasistha

 


Le Yogavāsiṣṭha est un très long poème écrit en sanskrit aussi volumineux que la Bible en format équivalent. Sa date de composition reste très incertaine (entre -300 avant notre ère et 600 après ?), même si les personnages qu'elle met en scène, à savoir le prince Rāma et le sage Vasiṣṭha, sont beaucoup plus anciens (environ -2 000 av. J.-C.). Son auteur supposé serait Vālmīki, le poète qui aurait rédigé le Rāmāyaṇa.

Ce livre est un des plus beaux textes de la littérature spirituelle de l'Inde ; il présente sous forme d'histoires les plus profondes vérités de la philosophie et de la non-dualité indienne. Le Yogavāsiṣṭha indique le chemin qui mène à la vraie vie, c'est-à-dire à la connaissance de soi ; il nous conduit de ce monde d'apparences, d'illusions et de souffrances à la vie éveillée.
Ce grand texte est divisé en six livres et l'extrait traduit ici appartient à la toute fin du sixième et dernier livre traitant de la libération et de l'éveil. Il s'agit d'un dialogue entre le sage Vasiṣṭha et le prince Rāma, qui précède l'éveil du prince, puis qui décrit l'éveil final.

On trouvera donc dans ce livre une description de l'éveil et l'exposé de la pratique pour l'atteindre. Cette pratique est fondée sur un choix délibéré et conscient de détourner notre attention des objets physiques et mentaux (objets matériels et pensées diverses) pour l'orienter vers le seul fait d'être conscient. C'est le point commun à toutes les formes de méditation, prêter attention à la conscience qui est en nous et qui ne demande qu'à se révéler.
Ce texte admirable n'a qu'un seul but : éveiller son lecteur.

Yves Rémond est né en 1956 et a exercé le métier d'ingénieur agronome en France et à l'étranger. Passionné par la spiritualité, il a principalement été l'élève (depuis l'âge de 20 ans), puis le collaborateur, pendant quinze ans, d'Arnaud Desjardins dans son centre en Ardèche. Il a étudié le sanskrit et s'est passionné pour le Yogavasishta, que Swami Prajñânpad, le maître d'Arnaud Desjardins, recommandait fortement de lire.

Le livre sortira le 7 mai (Editions Almora)

dimanche 21 avril 2024

Tout peut arriver

 

Vous avez peut être vu les images, il y a quelques jours, de ces pluies torrentielles tombées à Dubaï durant 24 H représentant l'équivalent de deux années de pluie. On voit des centaines de voitures bloquées sur les routes à 4 voies, flottantes, emportées, l'aéroport noyé... Des images d'inondation comme on est habitué à en voir régulièrement maintenant, sauf que ça se passe à Dubaï en plein désert au bord du golfe Persique.

Je suis allé deux fois à Dubaï (invité pour un travail) il y a près de quinze ans, je connais donc un peu les lieux, et n'aurai jamais imaginé un tel spectacle. Cette ville est entourée des sables du désert où vont pique niquer les habitants, ou jouer dans les dunes avec leur 4 x 4. Cette ville qui est devenue comme Manhattan en une génération, mais en plus grandiose. Les grattes ciel les plus hauts, les plus nombreux, les plus étonnants, vraie débauche du luxe pour millionnaires en mal de paraître. Sa piste de ski couverte, le plus grand centre commercial au monde, la plus grande marina, ses îles artificielles en forme de palmier ou des continents... Un monde réservé aux riches où tout est importé, le symbole même du gaspillage et de ce qu'il ne faut surtout pas faire. Pétrole et écologie ne vont pas ensemble, les hommes en blanc ne se salissent pas les mains non plus, ils utilisent des indiens, pakistanais, chinois pour leurs constructions démesurées dont le sable vient d'Australie (vous imaginez!). L'argent permet tout, ou presque, sauf que l'homme qui se croit plus fort que tout ne sera jamais à l'abri d'un grain de sable pour enrayer la machine ou d'une goutte d'eau qui fait déborder le vase. Il y a déjà eu une dizaine d'incendies dans ces fameuses tours, semant la panique.
Maintenant c'est la pluie, le déluge! L'eau monte parce qu'ils n'ont pas prévu d'évacuations, vu qu'il pleut rarement. Pour qu'il y ait un mètre d'eau ou plus, cela veut dire qu'il y a des zones en cuvette qui forcément retiennent l'eau. Les bureaux d'inginierie occidentaux y avaient-ils réfléchi, avaient-ils reçus des ordres de faire des économies? Cela coûte plus cher d'agir après coup.
Qu'en est-il exactement des procédés d'ensemencement des nuages, pour les transformer en pluie, et de leurs conséquences?
Les inondations c'est une chose, mais il faut manger, boire. Les gens bloqués jusqu'à trois jours dans le plus grand aéroport du monde, car plus d'avitaillement, plus d'accès. On ne rentre pas dans les détails, mais on peut imaginer le pire. Encore une fois la vie nous montre que tout peut arriver!
Bien sûr, tous ces phénomènes font partie du dérèglement climatique.

Un petit clin d'oeil pour terminer : Dubaï est la plus grande ville des Emirats Arabes Unis, ou l'EAU!
Le mot Dubaï me fait penser à la baille qui signifie l'eau, la mer...

Vue satellite montrant les poches d'eau en bleu (plusieurs km).
(Les 2 photos viennent du site de BFMTV)


mercredi 10 avril 2024

Sourire

D’où viennent les sourires ? Qui apprend à sourire ? La maman comblée qui vient d’enfanter et découvre cette partie d’elle-même qui sort de son vagin pour rejoindre son sein ? Il y a des bébés, qui les yeux fermés, ressemblent à des petits bouddhas, au sourire béat, parfois les yeux ouverts aussi. Ils ont l'air si paisibles, si au delà de tout.
Et si c’était les anges, avec qui ils vivaient jusqu’à leur naissance, qui leur avait transmis leur propre sourire ? En témoignent l’ange au sourire et l’ange de l’annonciation en la cathédrale de Reims.


Quel bonheur d’accueillir un sourire, quelle joie d’en offrir. Quel mystère aussi...


Peut-on imaginer ce que vivait l'artiste en élaborant de telles sculptures?

dimanche 31 mars 2024

Que l'éveil touche nos coeurs!

 Oui, bien sûr c'est Pâques, alors on se dit "Joyeuses Pâques"... Mais qui ça? Les chrétiens, il y en a de moins en moins, les croyants non affiliés, les juifs? Ou ceux qui sortent du magasin avec des tonnes de chocolat? Le chocolat se porte bien, c'est déjà ça! 
A Rome le vieux pape François commence à fatiguer, mais il peut encore semer un message de paix. A Jérusalem il n'y a plus de touristes sur les lieux saints, guerre oblige, et les professionnels commencent à s'inquiéter, quoiqu'ils risquent quand même bien moins que les civils dans la bande de Gaza. 
Une précision au passage, shalom veut dire paix et on traduit souvent Jérusalem par ville de la paix, mais quand on regarde l'hébreu, la traduction "état de paix", état de paix intérieure, semble plus juste.


N'est-ce pas le sens de Pâques aussi, ou plutôt de la résurrection, terme qui signifie revenir à la vie, se réveiller. De quelle vie s'agit-il? Celle dont parle Jésus quand il dit : "Je suis la vie". L'éveil de la conscience par rapport à la réalité de l'homme inconscient, esclave de ses mécanismes. C'est bien plus difficile de s'éveiller que de porter la croix (pour ceux qui jouent encore à çà)!
Le grand but de la vie, comme le disent tous les sages, c'est de s'éveiller. Encore faut-il le porter suffisamment fort en soi-même. Mais pratiquer à sa mesure et avec constance apaisera le mental, assurément. Nous ne pouvons influencer la marche du monde, d'autant plus qu'il semble y avoir des pics de violence. Il est plus facile de s'entraîner à la désidentification, au détachement, même si ça prend des années, des dizaines d'années, des vies...

Que l'éveil touche nos coeurs.

lundi 25 mars 2024

Rencontre

 J'ai pris le bateau à Trapani pour l'île de Favignana à l'ouest de la Sicile. Une petite heure à regarder la mer, à regarder la côte s'éloigner, puis une autre côte s'approcher. C'est magique d'être immobile et d'observer la scène d'un paysage apparaître, surtout quand on ne le connaît pas. Ce goût de la première fois! Tout le monde débarque, il fait très chaud et l'ombre est rare. Les ruelles débordent des mêmes chinoiseries que l'on trouve partout où les touristes prolifèrent, des mêmes vêtements d'été à la sauce new âge, d'objets aussi chers qu'inutiles... En deux ou trois rues on a fait le tour des lieux, que reste t-il à voir? Y a t-il encore un peu d'authenticité derrière ce décor de cinéma pour touristes? Il faut chercher un peu à l'écart pour redécouvrir des rues, des murs, des fenêtres, qui respirent encore le savoir faire de l'homme qui ne s'est pas trahi. 
Je mange un couscous sur le trottoir, puis échoue sur une place où je m'attable pour prendre un verre à une terrasse couverte. A côté de moi, il y a une jeune femme seule qui lit. Elle a un beau regard, et je ne peux m'empêcher de la regarder discrètement. Plus loin, un groupe de jeunes se lèvent pour se préparer à partir. Bien qu'ils soient ensemble, ils ne bougent pas en même temps, comme si certains semblaient rester. Parmi eux un garçon regarde la fille à côté et lui fait un sourire, elle répond. Bien qu'étant avec ses amis en partance, il se retourne plusieurs fois vers la fille pour la regarder. Puis, sans hésiter, il vient vers elle et engage la conversation. Ca me sidère un peu, il n'a pas peur, il faut dire qu'il est plutôt beau gosse. Il se montre curieux vis à vis du livre, elle répond, le courant passe. J'assiste à une scène improvisée qui passe très bien. Tout semble naturel, le charme opère de part et d'autre. La rapidité du contact et son évidence me fascinent. J'ai envie de dire "Chapeau"! Au bout de deux ou trois minutes, il lui dit au revoir et part rejoindre ses amis qui ont cette fois-ci quitté les lieux. Il se retourne encore pour la regarder. La fille reste là, tout sourire, dans une sorte de détente béate, se touchant les cheveux, révélant sa sensualité en émoi, comme touchée par ce contact éphémère qui a réveillé ce qui se passe entre un homme et une femme quand le courant passe. Je trouve ça très beau. Je la regarde.  Elle ne s'est aperçu de rien. Elle mettra du temps à reprendre son livre, toute à ses pensées, à son ressenti, de ce qu'elle vient de vivre...
Cela aurait pu être une scène de film, mais ce fut le réel, une seule prise et c'est dans la boite des souvenirs. Magnifique!

La scène se passe sur la terrasse couverte à gauche...


samedi 16 mars 2024

Anecdotes en voyage

L'été dernier, je suis allé en Sicile. Parti de Barcelone en ferry direction Civitavecchia (au nord de Rome), je prenais ensuite la route pour le sud de l'Italie. Dans ce genre d'aventure, seul qui plus est, il y a toujours des anecdotes que l'on remarque sans doute plus facilement que dans la vie courante, vue notre disponibilité. En voici quelques unes.

Palerme, je suis dans un beau parc derrière le palais des Normands. Il y a des tables pour consommer parmi les arbres et plantations. A côté de moi deux hommes, très bien habillés, attirent mon regard. L'un ne quitte pas des yeux son portable, l'autre lui parle. Le premier lui répond parfois, sans lever les yeux. Ce manège dure quelques minutes. Je suis très étonné de cette indifférence et manque de respect. C'est en contradiction avec leur élégance vestimentaire. Au bout d'un moment celui qui parlait finit par prendre aussi son portable. Puis il se lève et s'en va, l'autre n'a pas levé la tête...

Je me plains intérieurement d'un jus d'ananas qui m'a été servi directement dans un verre, sans m'apporter la bouteille comme d'habitude. Il n'est pas bon et provient certainement d'un brick du commerce. Pourtant on est dans un lieu qui se veut sélect. Je ne dis rien, ce n'est pas la même personne qui m'a servi et à qui je paye.

En me levant, je vois 2 euros sur le siège à côté. Je les prends estimant que ça rembourse la mauvaise qualité du jus d'ananas.

mardi 12 mars 2024

Chandra Swami Udasin

 

"L’univers entier émerge du Silence et retourne au Silence.

Le Silence est cet état permanent et essentiel de l’être dans lequel le “quoi”, 
le “pourquoi”, le “où” et le “quand” disparaissent."