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vendredi 28 mars 2014

Le monde... le désert

Le monde,
c'est la trop lourde présence des choses
où l'on sent parfois la trop vive absence de Dieu.
 
 
Le désert,
c'est la trop dure absence des choses
où l'on sent parfois la trop douce présence de Dieu.
 
 
Jean Yves Leloup
 
 

jeudi 27 mars 2014

Notre Père en araméen

http://www.dailymotion.com/video/x5zivs_notre-pere-en-arameen_music

Cliquez sur ce lien pour écouter.

Yohan a demandé la permission pour chanter avant la méditation du soir, à la place des bhajans habituels. Ce sera l'avant dernier soir de notre départ. Nous révisons pendant plus d'une semaine afin d'être prêts. Un musicien, Jérôme, vient nous aider avec le petit harmonium typique de l'Inde, et surtout corriger nos fautes. Un jeune français, flutiste, se joint à nous pour chanter, et une jeune femme, musicienne aussi, nous aide à garder la mesure. Nous prenons de l'assurance au fil des répétitions, les deux derniers jours au micro dans la salle de méditation. Il y aura cinq chants au total : l'un en hébreu, ce Notre Père en araméen, un en espagnol, un en latin, et le dernier en sanskrit.
Le "grand" soir arriva. Quand on chante en groupe (cinq), avec plusieurs voix qui plus est, on ne s'entend pas, surtout avec la sono, on ne peut s'évaluer.
Beaucoup nous ont dit ensuite que c'était beau. On a du être porté...
Merci à Yohan pour m'avoir fait découvrir ce chant magnifique et si pur.

mercredi 26 mars 2014

un arbre gigantesque

En allant se promener dans les environs de l'ashram, il y a une forêt où l'on peut voir des banians (banyan). Celui que l'on voit ici est déjà impressionnant. Au pied de son tronc principal il y avait cette statue de Ganesh.
La particularité du banian est qu'il a des racines aériennes qui redescendent au sol pour faire une sorte de tronc qui soutient la branche. De cette façon il peut s'étaler à l'infini.... Cela semble invraisemblable, pourtant c'est vrai. Le plus gros banian se situe dans le jardin botanique de Howrah, près de Calcutta. Il a une circonférence de 412 m pour un diamètre de 131 m, et a 2880 racines aériennes!
   On croirait une forêt, mais c'est bien le même arbre.

mardi 25 mars 2014

Entre parler et vivre

Ne parle de ta foi que si l'on t'interroge,
mais vis de telle façon
que l'on ait envie de t'interroger.
 
Saint François de Sales
 

samedi 22 mars 2014

Voyage à Assise

 VOYAGE A ASSISE DU 2 AU 9 AOUT
SUR LES PAS DE SAINT FRANCOIS
 
Il reste encore des places
Se renseigner (voir post du 6 mars)
 
 
NOURRIR LES YEUX,  NOURRIR LE COEUR
 
 
SIMPLICITE ET SILENCE
 

 
Visite d'Assise mais aussi d'une dizaine d'ermitages et de grottes où a vécu Saint François, marche méditative, des lieux de silence très peu fréquentés pour la plupart.


jeudi 20 mars 2014

Carolyn Carlson


Carolyn Carlson appelle ses chorégraphies des poésies visuelles. C'est une très bonne définition.
La poésie est la spontanéité du sensible, quelque chose qui échappe à tout entendement.
Son nouveau spectacle est en première mondiale à Bordeaux cette semaine. Je tombe sur l'information par hasard, comme d'habitude. Tout est déjà complet, sauf quelques places hier soir, tout en haut au "paradis". Je suis sauvé!
Dès les premières scènes mon visage se détend et sourit. Je suis tout de suite emmené par le souffle de la magie qui se dégage de cette poésie visuelle, par la fluidité des mouvements des danseurs mais aussi de l'ensemble. On sent l'espace, la liberté, l'air, la légèreté, le silence, l'innocence....
On sent.... La pensée s'absente... Les mots aussi....


La création n'a pas d'âge, l'expérience et le contact avec la simplicité peuvent nourrir longtemps ce qui ne demande qu'à s'exprimer comme le souffle d'un artiste. A 71 ans la créativité de Carolyn Carlson est à son sommet avec son nouveau poème intitulé "Pneuma".
Pneuma en grec, c'est le souffle, c'est aussi ce mot qui est utilisé pour signifier l'esprit.
Cela lui fut inspiré par l'écrit de Gaston Bachelard : "L'air et les Songes".
Il n' y a rien de plus à dire. C'est juste à voir, pour ressentir.
Il n'y a pas de plus beau titre.

mercredi 19 mars 2014

Anou

La responsable de la cuisine se nomme Anou. C'est un être adorable, attentionné, tranquille. Elle propose plutôt qu'elle ne dirige, elle sait créer le lien qui donne une efficacité merveilleuse sans aucun heurt. Je fais remarquer à quelqu'un que son nom, Anou, phonétiquement pour nous français, indique bien une absence d'ego et un sens de la communauté (à nous). Une mère bienveillante, une mère veille...

Un soir au diner, je m'assied juste devant la table de Swamiji. A un moment nos regards se croisent. Profondeur et douceur indéfinissables. C'est comme un contact subtil dont j'essaie de sentir l'énergie. A la fin du repas je reste comme collé au tapis. Je pense à Anou, dont le nom vient d'une étoile qui veut dire : proche, près. Le nom complet est Anou Radha. Je me dis que j'irais la saluer en partant pour la remercier.
Je me lève, vais vers l'endroit où sont les chaussures, et reste là non loin de la table qu'Anou est en train de ranger. Soudain, elle me fait signe, et m'envoie un bonbon. Pure coïncidence!

mardi 18 mars 2014

Sourire


L'une des preuves de la détente est sans doute le sourire.
Il y a un homme, élève de Chandra swami depuis très longtemps, qui servait quasiment à tous les repas. Un matin, il vient pour resservir du dal (lentilles très communes en Inde), et dit : "Aujourd'hui, tu prends quoi au menu?" Décontenancé, je balbutie : "Comment?" Puis je réalise qu'il blague... Le soir, alors qu'il s'approche pour me servir, je ne peux m'empêcher de me mettre à rire en le voyant. Il me dit alors : "C'est bien, tu commences à rire!"

Le fait est que plusieurs disciples proches de Swamiji ont le sourire facile, franc, communicatif. Lui même rit généralement après chaque traduction de ses paroles écrites. Sans parler des blagues, des jeux, qui amusent alors toutes les personnes présentes.
Un jour Swamiji arrive pour le Satsang. Il tend une boite à quelqu'un lui faisant signe d'ouvrir car il y a des choses à manger à l'intérieur. La personne hésite, puis ouvre. Surgit alors brusquement de la boite une sorte d'animal mu par un ressort. Swamiji éclate de rire suivi par tous ceux qui étaient assez prêts pour suivre la scène. Il y a une telle bonté dans son regard que l'on sent tout de suite que ce n'est pas par moquerie. C'est un pur moment où l'on rit comme un enfant. Où le mental ne fonctionne plus.

Nous avons eu l'occasion, lors de ce séjour, d'assister à plusieurs jeux de la sorte, dont certains ont duré plusieurs minutes car il y avait comme une mise en scène qui se déployait en toute improvisation. Cela peut sembler étrange, déroutant, car peu habituel dans des lieux de retraite. C'est bien là l'intérêt. Perdre cette foutue habitude de renfermer les choses dans des concepts n'est pas évidente. Etre déstabilisé par des choses aussi simples provocant les rires ne peut être mauvais quand il n'y a pas une once de méchanceté ou de pouvoir mal placé.
"Un saint triste est un triste saint!" est-il dit...
Ici le sourire est contagieux.

dimanche 16 mars 2014

Lire, élire, délire...


On entre en période électorale. C'est à se demander si on en sort vraiment d'ailleurs tant les médias, les journalistes, aiment à se vautrer dans l'imaginaire d'un futur hypothétique. Franchement je les crois atteints d'une vraie maladie, car ils ne s'arrêtent jamais. Si les journalistes étaient mensuelistes et même annuelistes, cela ne me dérangerait pas vraiment, mais ne rêvons pas non plus!
Dans cette période d'élections, on assiste à de nouveaux jeux...

Par exemple, je mangeais cette semaine dans un petit restaurant, invité par un artisan, genre repas à 13 euros avec buffet à volonté, plat du jour et dessert (là aussi à volonté) et vin compris. Il est fréquenté par des gens simples, des habitués, et est sans doute de meilleure qualité qu'une cafétéria impersonnelle de grande surface. Tout d'un coup arrive le maire de la commune aves quelques personnes de son équipe. On se dit que nous sommes bien en période électorale, et que tous les restaurants de la commune vont le voir défiler dans les jours qui viennent (la mairie n'est pas à côté).

Une autre chose amusante, ce sont les slogans affichés à côté des photos. "Rendons telle ville à ses habitants", "Réinventons telle ville", "Votre ville vous appartient" sans parler du "tous ensemble"....
C'est comme les enseignes qui indiquent que c'est "Votre" magasin, sauf qu'il faut bien payer en sortant avec les affaires achetées dans "son" magasin...

Flatter, mentir, faire croire, du grand n'importe quoi.... Les affaires d'écoute, de magouilles, de délinquance financière, n'y changeront rien, il y aura toujours des gens pour croire, et même pour défendre des idées rabâchées depuis des lustres, alors qu'il n'y a que le nombre de mécontents à augmenter.
Défendre ses idées, ses croyances, politiques ou religieuses (c'est du pareil au même), est vraiment un besoin gigantesque de se rassurer comme de se prendre au sérieux. La valorisation suprême de l'ego, la croyance si ce n'est la certitude de son importance, quand on voit que les gens sont prêts à se battre, au moins verbalement, quand ce n'est pas par les armes.

C'est amusant de regarder les deux positions possibles que peuvent obtenir les partis politiques : le pouvoir ou l'opposition. Le pouvoir qui laisse croire que l'ego est le plus fort, celui qui décide, et qui renforce l'arrogance. L'opposition qui est une autre maladie, à savoir de dénier ou rabaisser en permanence ce que disent ceux qui sont au pouvoir. S'opposer c'est se sentir frustré en quelque sorte, imaginer que l'on ferait mieux, ou que l'on sait mieux, que l'on détient la vérité, se faire du mal en tout cas. Quand à ceux qui sont au pouvoir c'est s'imaginer que l'on va faire ce que l'on a dit, que ça va marcher et qu'on va être encore plus reconnu. La réalité montre que ce n'est pas vraiment ce qui se passe. Il y a bien sur les vrais menteurs, ceux qui savent qu'ils mentent, mais dont le besoin de reconnaissance, même par des gens qu'ils cherchent à duper, des imbéciles en quelque sorte (à leurs yeux), est plus fort que tout le reste. A un moment ils se dupent eux mêmes, croient à leur indispensabilité, qu'ils ont changé le monde, en tout cas celui qu'ils pensent maîtriser, aux honneurs des courbettes et des formalistes professionnels.
La folie humaine!
Qui tire les ficelles de tous ces pantins?
Et nous, nos ficelles?...

samedi 15 mars 2014

Une vie si simple

Pas de moteur = pas de bruit
Coin cuisine, coin vaisselle, coin séchage,
sans coin du tout en fait...
Ni fil, ni pince, mais ça sèche tout pareil
Même vitesse, ou même lenteur,
seul l'homme est courbé par le poids des ans passés à porter,
le lien transpire dans cette égalité de dénuement.
L'homme coupe les branches,
les porte sur son dos,
puis détache les feuilles pour les attacher ensemble,
avant de les donner aux animaux.
Un travail quotidien pour un peu de lait.

jeudi 13 mars 2014

Matin dans la campagne

 

Promenade dans la campagne, puis la forêt. Les enfants nous saluent d'un Hari Om en joignant les mains. Ce geste est appris dès deux ans. Plus loin dans un chemin qui ressemble à un sillon entre deux champs, des garçons veulent une photo. C'est une vraie bataille pour être devant. Mais je vois dans leurs yeux qu'ils ont perdu une certaine fraîcheur. Des filles un peu plus loin sont plus mesurées, ou plus sérieuses. Ayant pris mon appareil ce matin là, je tente quelques photos entre l'exubérance déchainée des uns et la pose un peu figée des autres.

Chaque matin, ce sont les mêmes scènes : découpe de la paille pour les vaches, les chèvres, taille des branchages dans ces arbres devenus dénudés et retour à la maison courbé sous la charge d'un ballot de feuillage dépassant de toute part et rendant le porteur si frêle. Ici un homme se rase devant sa maison, au soleil, un miroir dans la main, le rasoir dans l'autre, là une femme balaie, ailleurs une autre fait la vaisselle accroupie. Un jour nous voyons un homme assis par terre faisant les devoirs avec son enfant.
Tout est mêlé : la nature, les humains, les animaux, la terre... Il n'y a pas de barrière, de séparation. Tout est apparent, simple. Le linge sur les buissons ou les branches, les graines qui sèchent sur les toits terrasses, le foin accroché aux arbres en touffes, le robinet d'eau dehors, les cultures à quelques mètres des maisons, le bois entassé partout pour alimenter le feu, le feuillage découpé à la serpe...
Ils sont debout pour marcher, sinon tout se fait accroupi.
 
 

mercredi 12 mars 2014

Pensées

Imaginez qu'il y ait un appareil qui enregistre les pensées continuelles qui circulent dans le cerveau, ainsi que les évènements extérieurs qui nous touchent et en ajoutent à ces commentaires...
Je m'explique :
Il y a les pensées liées au passé, ou imaginaires sur un futur qui bien sur n'existe absolument pas.
Il y a aussi un évènement soudain qui se passe, et tout à coup le mental démarre sur un inattendu qui colore complètement l'évènement, arrêtant ainsi l'autre baratin intérieur.
Où est la maîtrise là dedans? Il n'y en a aucune.
De temps en temps on se réveille, et on se dit "Ohlala, mais c'est pas vrai!"
Puis on commence à regarder de plus près tout ce discours, ce qui est un premier pas pour d'une part ne pas en subir l'influence, d'autre part commencer à s'en désidentifier. Essayer de ne plus être dupe, et en même temps ne pas juger, sont indispensables pour en sortir. Tout ce qui est jugeant renforce l'énergie de ce qui est jugé. C'est aussi à vérifier.
Petit à petit on devient plus tranquille avec le fait que ça pense. Dans cette observation qui s'installe, on commence à déconnecter le facteur de passivité totale face à ce phénomène. On voit que si l'on est d'accord tout de suite avec ce qui se passe, on peut arrêter momentanément la machine à penser. Par exemple au réveil, pour ceux qui s'éveillent au réveil, plutôt que de se laisser embarquer par les images de la veille ou les désirs du futur, on branche vite l'observateur. Cela freine l'impétuosité du mental, qui, comme dit Daniel Morin, est en pleine forme dès le matin!
Le but n'est pas d'interdire, ce qui est de toute façon impossible, mais d'observer et de ne pas se laisser déborder. C'est une sorte de débranchement de moteur. Le moteur va continuer à tourner, mais moins vite, et parfois, ou petit à petit, en roue libre. Il faut revenir le plus souvent possible débrancher, sans se lasser, tout en étant tolérant. On ne peut pas faire autre chose qu'être tolérant sur ce dont on a pas le contrôle. Plus on découvre qu'il y a si peu de choses que l'on contrôle, plus on apprend à être tolérant. C'est une sorte de tentative d'épuisement de nos dynamiques vers l'extérieur. Pas une interdiction, mais un accompagnement de plus en plus conscient.

Pour revenir à cet appareil enregistreur, je vous assure que nous serions surpris par la quantité d'informations que nous découvririons au bout d'une seule journée.
Par exemple, avez-vous lu ces quelques lignes sans pensées? S'il y en a eu, y étiez-vous présent? Pouvez-vous vous en souvenir, au moins des principales?
Les pensées liées à ce que vous lisez font partie des pensées bien sur, pas uniquement celles qui étaient en cours avant de vous mettre à lire et qui éventuellement vous ont accompagné quelque temps avant de s'arrêter, ou de se transformer en autre chose.
Le mental c'est un pot de colle qui est toujours prêt à fixer les choses que nous rencontrons, à en ajouter, à les déformer (il excelle), et jamais fatigué avec ça.

 
Un jour, Yohan nous montre un parterre de fleurs, et dit en souriant :
"Ce sont les pensées de l'ashram!"
Eclat de rire...

mardi 11 mars 2014

Histoire de noms

Nityananda jeune

Une dame arrivait d'un ashram du sud de l'Inde le même jour que nous. Lors de la petite réunion d'information, elle donna son prénom et son nom. La personne qui nous accueillait fit une remarque à propos de son joli prénom. Cette dame dit alors qu'elle avait un nom indien.
- Ah oui, quel est-il?
- Nitya!
On avait justement parlé de Muktananda avec Yohan dans le train, et il avait cité le nom de son maître : Nityananda. Nityam est un mot sanskrit qui signifie : éternel, pour toujours, constant...
- Et comment voulez-vous qu'on vous appelle alors?
- Nitya! répondit-elle.

En Inde comme ailleurs, c'est une tradition de changer le nom du disciple. Cela symbolise une mort à sa propre identité. Dans la tradition monastique occidentale, on donne le nom d'un saint, connu ou pas, au moine. Les prénoms restent assez neutres. Mais en Inde les noms ont une signification. C'est comme si on se nommait : sérénité, béatitude, vérité.... Le risque est d'aimer encore plus ce nouveau nom, et de s'y attacher, le saisir. L'habit ne fait pas le moine, et le nom non plus.

Dans la bibliothèque de l'ashram, il y a un endroit où l'on trouve des photos de Chandra swami, des CD, et autres malas... C'est Satya la responsable. C'est une disciple indienne. Elle a la peau brune, les cheveux courts, un peu masculine, les yeux vifs et noirs. On nous dit qu'elle sera là à une heure précise. Nous y allons. Une amie me demande comment elle se nomme, je lui répond "Satya". Alors que Satya est occupée avec une jeune chinoise, cette amie l'appelle. Satya se tourne et répond aussitôt avec un grand sourire. Nous sommes trois, et rions de sa vivacité.
- Ca marche! dit cette amie.
On commence à choisir des photos. L'amie en question demande quelque chose et Satya répond : "No, you can't!" avec un air malicieux. C'est une blague. Tout le monde rit. Je lui dis que c'est bon de la voir rire ainsi dans l'ashram. Elle répond que c'est la grâce du Maître.
Cette amie croyait qu'elle avait un autre nom que Satya et voulait se le faire confirmer. Elle lui demanda quel était son nom. La disciple lui répond :
- C'est le nom que vous avez cité tout à l'heure.
Elle ne dit pas le nom indien, par modestie. Je suis touché.
Satya signifie : vérité.

lundi 10 mars 2014

Etre libre


Betty était à Bordeaux ce week end. Parmi les questions quelqu'un ayant été un peu bousculé à propos de l'absence de libre choix et sur sa croyance à décider de sa vie, demanda :

- C'est quoi la liberté?

- C'est l'absence de toi!

Quelque temps après, le propos était sur la bonté. Elle répondit la même chose.

Son site : http://www.lagrandejoie.com/Betty.html

samedi 8 mars 2014

La grâce

La grâce c'est ce qui arrive quand le vouloir a capitulé.
 
Mais sois d'accord aussi avec ton impossibilité présente
de ne pouvoir capituler.

vendredi 7 mars 2014

trouble or not trouble

Je suis de moins en moins troublé
parce que je suis de plus en plus d'accord quand je suis troublé!

jeudi 6 mars 2014

Au pays où le temps s'arrête

Si vous aimez la beauté, la solitude contemplative, les architectures de silence, la nature sauvage, la rencontre avec l'autre dans la quête de vous même, je vous propose des voyages "Au pays où le temps s'arrête."


SUR LES PAS DE SAINT FRANCOIS D' ASSISE
du 2 au 9 aout
Un pèlerinage à Assise et ses alentours avec des visites de monastères et d'ermitages : San Damiano,  Carceri, Rivotorto, mais aussi le merveilleux et discret Eremo Francescano aux sœurs adorables, le Cammino di Francesco dans la vallée du Rieti, Norcia où est né Saint Benoit... Une dizaine d'ermitages silencieux, habités, sur les hauteurs de l'Ombrie, où a vécu Saint François.
La plupart de ces endroits sont inconnus du grand public, pour notre plus grand bonheur.
 
 
LA GRECE : DU MONT ATHOS AUX METEORES
du 18 au 29 aout
Nous découvrirons les églises byzantines de Thessalonique (mosaïques, fresques), les monastères du Mont Athos depuis la mer, ferons un séjour aux Météores avec ses monastères perchés dans un site absolument extraordinaire, et une randonnée vers le mont Olympe, résidence des dieux de l'antiquité.
Ces hauts lieux de l'orthodoxie sont uniques.
Il reste encore quelques places.
 
 
Ces voyages dans des lieux de traditions spirituelle sont dans cette orientation de simplicité, de partage, de temps de silence et de marche, allié à la beauté qui élève l'âme.
Pour tout renseignement consultez le profil et écrivez à l'adresse mail.




mercredi 5 mars 2014

Anniversaire


Chandra swami est né le 5 mars 1930 dans le village de Bhuman Shah maintenant au Pakistan. Le village porte le nom de son maître Baba Bhuman Shahji, un des plus grands sages et mystiques du dix huitième siècle. Il fut initié par le maître de cette lignée à l'âge de 17 ans. Il arrêta ses études à 22 ans, prit le sannyas et mena une vie de moine. Il passa une période de huit années dans une grotte et sur une montagne sacrée près de Shrinagar, où il pratiqua une sadhana intense Puis de 1961 à 1970 il séjourna dans une hutte sur une île boisée près de Hardwar, au bord du Gange. C'est là que quatre occidentaux le découvrirent, dont Yvan Amar. Il est dans le silence depuis trente ans.

Le silence parle plus que la parole; il est bien plus efficace et bien plus puissant. Le silence
complet est le moyen le plus sûr de communiquer avec votre soi, votre centre réel et votre Etre véritable.

Faites ce que vous pouvez sans vous soucier de ce que vous ne pouvez pas faire.

mardi 4 mars 2014

Un sage à la barbe blanche


Les sat sangs se passent sur une terrasse avec Swamiji, un beau sage à la barbe blanche, sur fond d'Himalaya. Cela fait cliché, mais c'est la réalité. Ce n'est pas essentiel, mais c'est juste magnifique.

En étant très près, on peut mieux l'observer. Ainsi, lorsqu'il écrit pour répondre à quelqu'un, il ne lève jamais les yeux. Seule sa main droite bouge, ou ses doigts. Tout le reste du corps est immobile. Il peut se passer quelque chose à côté, un bruit ou je ne sais quoi d'autre, il ne lève pas les yeux. Aucune distraction par l'extérieur. Ses yeux sont fixés sur le papier, son front est lisse. Il n'y a rien d'autre que le fait d'écrire. Le fait de voir ça de très près est fascinant. Imaginez comme c'est difficile pour nous de ne pas lever les yeux, ou les bouger, sans parler de la tête, ni du corps. C'est une leçon d'immobilité qui en dit long.

Lorsqu'il écoute un disciple lui parler, il a une attention extrême, il peut faire un signe des lèvres, des yeux, qui en dit long, et qui exprime une tendresse infinie dans cette relation silencieuse.
De même quand il mange. Il est dans un rapport intime avec ce qu'il mange. Il mâche longuement.
Quand il regarde, il n'est que regard.
On ne peut imaginer ce que c'est que de vivre dans le silence si longtemps, trente ans cette année... On ne peut imaginer la profondeur de la paix qu'il doit vivre.

Ce n'est pas tant ce qu'il dit qui me touche le plus, mais ce qui se dégage de sa présence, de son regard, ce qui émane de son être. "L'insoutenable profondeur de l'être" pour paraphraser un titre de livre.
A nous de laisser la porte ouverte pour que ce qui nous dépasse fasse son œuvre...

dimanche 2 mars 2014

Premier jour

Un grand voyage perturbe forcément le rythme biologique. Le fonctionnement du corps est quelque part un mystère, tellement la vie est complexe, subtile.
On pourrait imaginer que le fait d'avoir dormi très peu pendant deux nuits d'affilée suscite un besoin de sommeil réparateur. Ca c'est la théorie, ou une croyance. On peut aussi comprendre que le corps, perturbé dans son cycle de sommeil, ne sait plus très bien où il en est et se réveille à des heures fantaisistes. Sans oublier que la motivation intérieure qui m'a fait venir ici envoie une information toute différente qui suscite une nouvelle énergie rarement déployée. Enfin j'ajoute qu'il y a encore l'énergie du lieu qui peut encore plus subtilement nous donner une autre force...
Toujours est-il que pour cette première nuit, j'ai regardé deux fois l'heure avant de me réveiller avec la cloche à 3 H 45 puis me lever à 4 H pour aller méditer à 4 H 1/2. Autant dire une chose impensable dans mon quotidien. Dehors il fait nuit, et il fait froid, pas plus de cinq degrés je pense. Le hall de méditation n'est pas chauffé, puisque tout est prévu pour se protéger de la chaleur qui est bien plus contraignante que les trois mois d'hiver. Polaire et couverture. Pour ce qui est de l'expérience , je vous conseille d'y aller pour découvrir par vous même.
Karuna est à l'entrée, dehors, et accueille chacun avec un Hari Aum et un sourire. De même à la fin il y a quelqu'un qui tient la porte. Ce sont des petits détails mais qui sont très importants pour le message qu'ils envoient. Tous les jours je souris à Karuna et mets ma main droite sur le cœur en signe de bonjour et d'accueil. J'avais vu Yvan Amar faire ce geste, et ici certains disciples le pratiquent. Mon cœur te salue en quelque sorte.


Swamiji a visité l'école ce matin (qui est attenante à l'ashram). Il y a des inscriptions sur les murs qui rappellent que le plus important est l'accueil, le respect, l'amour....
Tous les enfants que l'on croisent nous saluent les mains jointes par un Hari Aum enthousiaste. Ce sera ainsi tous les jours.
On arrive un peu tard, au moment où Swamiji repart. Il y a la voiture de l'ashram dont il prend le volant en riant. Avant de démarrer, il klaxonne, en bon indien, ou pour rire. Je découvrirais petit à petit que tout est prétexte à rire.

Il est dans le silence depuis trente ans. Il arrive à la fin du repas, qu'il écrive quelque chose sur un papier qui sera ensuite lu en anglais puis traduit en hindi et en français (il y a une majorité de français). Chaque fois que c'est lu il rit à la fin, dans chaque langue.
Quand il répond aux questions lors du sat sang, c'est la même chose. Il rit toujours à la fin, quand ce n'est pas un éclat de rire si c'est franchement drôle.

samedi 1 mars 2014

A propos de la prière


 
 
Les Récits d’un pèlerin russe font référence à la Philocalie. C’est une anthologie de textes écrits par des maîtres spirituels entre le IV éme et le XV ème siècle. C’est la grande tradition orthodoxe.

Philocalie, en grec, signifie : amour de la beauté, amour du bien. Au niveau d’un livre, cela veut dire une collection de bonnes choses.
Le titre du livre est : La Philocalie des Pères neptiques ou grande Philocalie grecque.
Est considéré comme Père celui qui s’engage dans la voie spirituelle. S’engager vraiment…
Neptique vient de nepsis qui veut dire sobre. La nepsis c’est la sobriété de l’âme, de l’esprit.
Je découvre que le nom complet est : Philocalie des Pères neptiques, composée à partir des saints Pères qui portaient Dieu, et dans laquelle, par une sagesse de vie, faite d’ascèse et de contemplation, l’intelligence est purifiée, illuminée, et atteint la perfection.
Au moins voici un titre clair.
Il y a une trentaine d’auteurs.

 Un autre mot dans cette tradition orthodoxe est l’hésychasme, du grec hesychasmos, hesychia, qui signifie l’immobilité, le repos, le calme, le silence.
L’hésychaste est celui qui est en paix, qui garde le silence.
La pratique rejoint celle des Pères du désert (les premiers Pères égyptiens). Elle s’appuie sur « la garde du cœur » et « la prière ininterrompue ».

 Nous retrouvons bien deux aspects essentiels de l’enseignement spirituel : le cœur et le fait de se souvenir sans cesse.
Je comprends la garde du cœur comme étant la purification indispensable pour que l’esprit devienne paisible. Cela rejoint tout à fait la prière de Chandra swami, ou la fin du Notre Père : « Ne nous soumets pas à la tentation et délivre nous du mal ».
La garde c’est la veille, la vigilance.

Que ce soit par la prière, la méditation ou assise silencieuse, le retour vers soi même,… il suffit d'expérimenter pour y prendre goût. Il faut que la joie que l’on puisse y trouver, ou la paix qui surgit à un moment, soit plus grande que l'effort que l'on met au départ ou que les plaisirs terrestres habituels. Les plaisirs des sens sont notre lot humain, mais n’offrent jamais une satisfaction durable. La paix du cœur est d’un autre ordre. Chacun chemine avec ça, jusqu’au moment où la voie du cœur passe au dessus de tout. Le temps de la purification est long, très long, selon son propre parcours.
Chandra swami parle de trente années pour un cheminement spirituel. Tout dépend de l'intensité.
 
Toutes les traditions nous confrontent à la même chose : l'intensité, l'ardeur, l'incessant souvenir de Dieu ou du retour à soi même...
La prière du cœur, pour celui qui la pratique, conduit de l'intelligence de la raison à l'intelligence du cœur.