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mercredi 30 juin 2010

Rendre libre

Il y aura toujours quelqu'un plus fort que toi.
Quelqu'un qui cherchera à te prendre quoique ce soit, à profiter d'une situation, à médire.
Fais ce que tu peux, mais n'en fais pas un combat impossible.
Peut être que lâcher et perdre momentanément est plus libérateur pour la tranquillité d'esprit.
Comme un enfant qui réclame et à qui on cède.
Le combat est l'arène où les egos se frottent.
Le mieux armé finira toujours par gagner.
Il y aura toujours quelqu'un de plus malin, de plus drôle, de plus beau, de plus intelligent.
Les cartes ont été distribuées bien avant que tu le découvres.
Joue la tienne.
Il y aura toujours quelqu'un de plus ou quelqu'un de moins si on perd son temps à comparer.
Sois égal à toi même. Ce n'est déjà pas si évident.
Ne pas perdre d'énergie dans des luttes inutiles.
Découvrir ce qu'on porte et le laisser fleurir.
Oser rendre libre tout ce qui se présente...

lundi 28 juin 2010

Herbes folles dans les Causses




Deviens herbe
Deviens vent
Deviens souple
Dans ce mouvant
Tiens l'équilibre
Immobile

dimanche 27 juin 2010

A propos de sages

Aller à la rencontre des sages... Ceux qui nous attirent parce que leur regard est brûlant. Ceux qui rayonnent d'amour dont on se nourrit tant et tant. Ceux qui font peur car ils nous remettent en question très vite.
Au début j'imaginais que les sages étaient en Asie, en Inde, au Tibet, au Japon... Bien sur certains occidentaux ont vécu une profonde démarche et se sont mis à enseigner dans leur propre pays.
L'avantage est qu'ils connaissent bien la mentalité et le fonctionnement psychologique de leurs compatriotes.
Cependant tout a une fin, les maîtres, aussi grands soient-ils, meurent un jour ou l'autre. Et aussi les disciples de ces maîtres. Une certaine tradition s'est éteinte avec eux.
Il y a aussi des maîtres de sagesse totalement inconnus, vivant à l'écart de tout média ou se méfiant des occidentaux.
A une époque j'ai imaginé que lorsque tous ces maîtres traditionnels, ou véhiculant une tradition, seraient morts, ce serait une perte irremplaçable.

Dans le même temps, combien de lieux d'enseignement spirituel se sont ouverts, dans combien de pays? Combien de livres sont sortis, et combien de films, de vidéos, d'enregistrements?
Il n'y a jamais eu autant d'enseignants et de gens intéressés par la spiritualité. Même la publicité a récupéré ces notions.

Mais là où je voulais en arriver, c'est la floraison d'êtres qui ont apparemment réalisé cet état d'éveil. Non seulement il y en a beaucoup, mais certains très jeunes, sans avoir eu besoin de passer par tout un cheminement long et "difficile". Quelque soit le niveau réellement atteint, il est manifeste qu'ils vivent à partir d'un état d'être particulier.
Les éveillés sauvages pourrait-on dire, et là je reprends un terme entendu par un ami il y a peu.
Un enseignant m'a dit un jour : "Quand tu as compris, et que tu mets vraiment en pratique, cela peut aller très vite!"
Il faut croire que dans ce monde changeant à une vitesse insoupçonnée il y a quelques dizaines d'années, tous les niveaux sont touchés, y compris le monde de la sagesse.
Ainsi de plus en plus d'occidentaux enseignent non seulement à partir de leurs convictions, mais de leur propre vécu. Il y a une manière de dire, et d'être, qui ne trompe pas.
On peut le vérifier au travers des livres, ou des enregistrements trouvés sur Internet et donc sur certains blogs.

Dans ce mouvement qui s'accélére, qu'en est-il de nous même?

samedi 26 juin 2010

à propos des sages


Depuis mon enfance je me suis posé des questions et ai été attiré par la religion et Dieu sans savoir ce que cela pouvait recouvrir. Un peu plus tard un côté absolu me laissait imaginer qu'il y avait une pureté, une intégrité à atteindre. C'est à ce moment là que je découvris la non violence qui me semblait une évidence.

Un jour, lors de ma deuxième année d'étudiant, je vis sur la porte du restaurant universitaire une petite affiche parlant d'une conférence sur la méditation avec la photo d'un sage indien. Je ne sais pas pourquoi mais je fus attiré par cette photo (voir ci dessus). Je me rendis à la conférence persuadé que cet indien barbu au regard indéfinissable était là. Ce n'était pas le cas, c'était un jeune français qui parlait de la méditation transcendentale. Intrigué je me suis inscrit, et c'est ainsi que je découvris une technique de méditation.
Les choses suivirent leur cours, et je sentis au fur et à mesure qu'il y avait un état particulier au delà de ce que l'on vit habituellement.

A travers les lectures, puis la rencontre avec l'enseignement qui me convenait, je découvrais cette tradition de sagesse, de maîtres et de disciples, comme dans le monde monastique occidental où il y a un père "supérieur" et les moines.
Il faut faire ses gammes auprès du guide, pendant des années, des dizaines d'années.
Vivre près d'un maître, en tout cas passer quelque temps, est un ressourcement, une confrontation purifiante.

A cette époque il me semblait que les véritables maîtres étaient rares. Mais peu importe. En vérité, je n'en sais rien. L'important est de trouver l'enseignement qui nous fait grandir.
Cela dit, en une génération, que de changements...
(à suivre)

jeudi 24 juin 2010

Sylvanès



Poursuivant ma route, je découvre que l'abbaye de Sylvanès est tout près (de l'horizon).
C'est une abbaye cistercienne du XII ème siècle nichée au fond d'une vallée de l'Aveyron. Il reste l'abbatiale, très simple, qui a une accoustique particulière, et un bâtiment attenant comportant la salle capitulaire et le scriptorium. Les 3 côtés du cloitre ont été démolis, il ne reste donc que ce que l'on voit sur la photo.
Cette abbaye abandonnée jusqu'en 1970 retrouva vie grâce au dynamisme du père André Gouzes. Il est connu pour son travail sur la musique sacrée. Cette abbaye reçoit chaque année un festival international de musique sacrée. Il y a aussi des stages de chants et de créations d'icones.
Je vous conseille le site www.sylvanes.com pour en savoir plus.

mercredi 23 juin 2010

Navacelles




Après une semaine de retraite en Ardèche, je rentrais le lundi par d'autres chemins, car je voulais voir l'arrière pays de Nimes.
Arrivé à Ganges, et pas au bord du Gange, je m'aperçus que le cirque de Navacelles n'était qu'à quelques kilomètres, et je me suis vite trouvé une route traversière pour rejoindre ma région.
Direction le cirque.
Cette région située au sud des Cévennes est traversée par les gorges de la Vis. On monte sur un plateau, qui se poursuit ensuite vers les Causses du Larzac, et on aperçoit en contrebas, en un lieu donné, ce fameux cirque.
La particularité de l'endroit est cet ilot rocheux au beau milieu, entouré de deux champs où des paysans étaient en train de faire les foins. Il y a peut être 4 à 500 m de dénivelé, ce qui est assez impressionnant.
J'étais déjà venu il y plus de 20 ans, et avais vécu une expérience assez particulière liée à l'énergie du lieu. Là il était tôt dans l'après midi, avec pas mal de vent, ce qui ne sont pas de bonnes conditions pour ressentir

dimanche 13 juin 2010

Uluru






Uluru ou Ayers Rock est un lieu sacré pour les aborigènes d'Australie. C'est devenu le lieu emblématique du pays, situé en plein désert. Il parait que certains touristes qui prennent des pierres pour les ramener en tant que souvenirs, les renverraient par la poste suite aux ennuis qu'ils auraient eu à leur retour. Pour les aborigènes, il ne faut rien prendre, ni escalader la montagne.


samedi 12 juin 2010

Flore Vasseur

Tombé par hasard sur une émission littéraire sur la 5, je regarde et je découvre une jolie femme parmi les invités dont on présente le dernier livre : "Comment j'ai liquidé le siècle". La présentation m'intéresse et j'attends qu'elle parle.
C'est l'histoire d'un trader à New York, un monde dont on peut entendre parler, mais tellement loin de moi, qui ne connait pas grand chose à la politique, à l'économie et au monde de la bourse.
Cette femme est une fonceuse, j'imagine, à voir son front, son menton et son regard très direct. Elle a été un espoir du snowboard, puis a fait HEC, puis est partie à 25 ans à New York, Paris lui semblant un peu étroit.
Dans son premier livre "Une fille dans la ville", elle décrit son vécu dans cette capitale du monde. Un monde fou, où les gens courrent, achètent, se la jouent, font des coups, misent, perdent, dépriment, tout dans la façade, la fuite permanente, sont quasiment déconnectés de leur humanité, et croient mener le monde...
Le nouveau livre va plus loin sans doute dans le cynisme et l'autisme de ce monde de pseudo pouvoir par l'argent, vu à travers l'univers de ce trader. C'est en fait la stricte réalité d'un monde qui nous dépasse mais qui fait et défait des politiques, l'économie de certains pays, crée la crise et les problèmes, mais ne résoud surtout rien.
Toujours est-il qu'elle a l'air de savoir ce dont elle parle, et découvrant qu'elle passe dans une grande librairie bordelaise, je décide d'aller la voir.
Elle est simple. Elle dit des choses qui peuvent sembler terribles. Elle parle de ces traders qui viennent souvent du monde mathématique, et sont capables de produire des programmes de recherche que l'on nomme algorythmes. Si j'ai bien compris, il y a deux possibilités pour faire des coups boursiers : l'esprit humain et l'algorythme. Ce dernier calcule tout et imagine comment gagner un pourcentage infime mais sur une quantité gigantesque qu'au total cela représent une somme énorme. Bien sur quelque soient les retombées sur la vie des gens, des sociétés, ou d'un pays. Ainsi on peut monter des coups qui vont provoquer une crise ici ou là. Mettre la Grèce en difficulté, ou l'Europe, peu importe, car il s'agit bien de ça par derrière.
Dans son livre elle parle d'un groupe : le Bildenberg, espèce d'organisme crée en 54, regroupant des personnes politiques, économiques, des médias, mais surtout du pouvoir en général et du monde de l'ouest. Comme si le pouvoir mondial était entre leurs mains, avec des réunions annuelles dont personne ne sait rien du contenu et avec une surveillance policière maladive.
Alors bien sur on se sent tout petit, cela peut même faire peur, on n'en parle pas vraiment. Le "pouvoir mondial" qui semblait jusque là américain serait en passe de devenir chinois, et en même temps tout semble si fragile, car complètement dépendant de l'électronique et des ordinateurs. Elle disait que le monde devenait de plus en plus fou, voir l'affaire Kerviel en cours, et qu'il y avait deux moyens de tout détraquer pour de bon. Un "génie" de l'informatique met un super virus dans la machine et tout s'emballe pour devenir incontrôlable, ou on coupe les cables (qui passent dans des secteurs à priori secrets ou protégés) et plus rien ne marche. Plus d'ordinateurs, plus de cartes de paiement, plus rien! Et de citer le problème arrivé en Allemagne il y a quelques mois...
Et oui, notre monde c'est aussi ça, derrière les banques, les assurances, les politiques sans pouvoir (elle n'est pas tendre avec les politiciens qui ne pensent qu'à leur réelection et ne font donc pas grand chose de flagrant), il y a les traders, presque plus humains car trop dominés et sous dépendance de la techno-économie. Elle a eu des retours sur son livre par des traders justement qui lui ont dit que c'était encore pire que ça!
Je lis son premier livre. C'est suffisamment froid et déshumanisé pour ne pas me faire acheter le suivant. La femme qui la présentait dans la librairie a tellement posé de questions, où elle se faisait un peu valoir, qu'il ne restait plus de temps ou si peu pour les auditeurs dont je faisais partie. Elle devait prendre un train. La course continue...
Parmi les citations au début de son premier livre, celle ci de Jack Kornfield : "Le problème, c'est que vous pensez que vous avez le temps."
Et oui, comme je l'ai déjà écrit : Rien ne sert de courir, il faut freiner à temps...
Pour revenir au titre du livre : "Comment j'ai liquidé le siècle", c'est justement dans un monde où il n'y a plus de liquide!

vendredi 11 juin 2010

Toujours dans le vent


Mercredi soir, nuit dans le bateau. Vent dans le port, clapotis. La météo indique force 4 à 5 pour jeudi avec 7 au large, averses... pas très engageant. Il faut sortir de la Gironde et les passes au large peuvent être dangereuses quand ça souffle. Je ne me sens pas très détendu. Jeudi matin : temps gris couvert, mais pas beaucoup de vent. Je pars à 7 H. Petit à petit le ciel s'assombrit, j'entends au loin de l'orage. Bientôt le ciel est noir, la mer devient vert opaque, des éclairs arrivent, et la pluie commence. En une minute le vent forcit. J'affale aussitôt le foc (la voile d'avant), ne sachant pas ce qui peut se passer. Hors de question de prendre les passes, d'ailleurs je ne vois plus les bouées. La pluie crépite, les vagues se forment, c'est splendide. J'ai à la fois un peu peur, et en même temps je prends les décisions qui s'imposent. Je décide de mouiller devant une anse de sable en attendant que ça passe. La visibilité est faible, je vois des vagues devant, la mer jaunit, ce qui veut dire qu'il n'y a pas de fond. Et tout d'un coup la quille touche le sable, le bateau bute, je vire, le vent couche le bateau mais il n'y a plus assez de fond. Chaque hiver avec les tempêtes les fonds changent, en plus c'est marée basse, et même si j'ai connu cet endroit avec du fond, là ce n'est plus le cas. Pour sortir le bateau il faut le faire giter, je réhisse le foc, borde à plat, me mets sur le côté, le bateau gite (il n'y a pas de risque), mais ne bouge pas. Un éclair juste au dessus de moi, je baisse la tête par instinct. Je n'ai pas peur mais je ne veux pas rester bloqué 3 heures en attendant que ça finisse de baisser et que ça remonte suffisamment.
Seule solution remonter la quille, puisque le bateau a une quille relevable. Ce que je fais le plus vite possible, en démarrant le moteur pour ne surtout pas perdre de terrain. Toujours sous la pluie. Bientôt le bateau est soulagé, il se redresse, je la remonte jusqu'en haut, je vois le bateau avancer. Une minute plus tard je suis tiré d'affaires. Je m'éloigne, redescends la quille. Dans ce cas là je me sens déjà satisfait d'avoir réagi rapidement et de m'en être tiré tout seul. Petit à petit le vent baisse et la pluie s'arrête. Le ciel qui était bouché comme rarement j'en ai vu un, s'éclaircit. Une demi heure plus tard, plus de vent et grand ciel bleu. Incroyable!
La mer est redevenue plate. Pour ne pas perdre de temps je décide d'avancer dans ces passes au moteur, sans attendre que le vent revienne. En dehors des bouées il y a des vagues qui déferlent sur les hauts fonds, mais c'est normal. J'ai vu bien pire et je me sens complètement rassuré.

Puis le vent revient du sud est, ce qui veut dire vent de travers, idéal pour rejoindre La Rochelle.
La mer est bleue comme le ciel, c'est magnifique.
Je longe une côte sablonneuse, dite la côte sauvage, où je suis venu maintes fois étant jeune.
Pour faire au plus court je passe entre la côte et la pointe d'Oléron, par le pertuis de Maumusson. Là aussi il faut y passer par beau temps, car ça déferle vite vus les hauts fonds. Cela m'est déjà arriver de rebrousser chemin et de faire le tour de l'île, mais aujourd'hui c'est sans danger.
Le vent fraichit, le bateau avance vite, il est fait pour ces allures de portant où il peut surfer. Ici c'est protégé, il n'y a pas de risques. Les parcs à huitres, le pont d'Oléron, les forts, les chenaux que je connais par coeur, l'île d'Aix au loin.
Ca y est je suis dans l'ambiance du non retour. J'amarre la barre, mange, regarde. Je fais des calculs, avec ce vent je vais arriver plus tôt que j'imaginais. Quelle chance ce beau temps. Si j'avais le vent dans le nez ce serait nettement plus dur.
Je suis content d'avoir vécu cet orage. Comme quoi, la peur, les appréhensions, c'est toujours avant, dans le bain on agit, et j'aurais fait demi tour si le temps avait été mauvais de toute façon.
Au large d'Aix les douanes viennent me poser quelques questions. Non, non, pas de drogue à bord, ni d'armes pour les Palestiniens, ni personne...

Arrivant sur La Rochelle je décide de me faire une entrée dans le vieux port sous voiles comme "au bon vieux temps" ...
Histoire de me faire plaisir et de donner du spectacle aux promeneurs!
Ouah le pied! Heureusement que nous sommes en juin et qu'il n'y a personne sur l'eau!

mercredi 9 juin 2010

mots à maux

Bien sur il n'y a pas de bonnes périodes ou de mauvaises périodes, il y a juste ce qui est.
Si cela correspond à ce que l'on attend, on dit que c'est bon, sinon on dit que c'est mauvais.
Si on n'apprenait pas tout de la vie en termes de dualité, notre vécu serait sensiblement différent.
Prendre les choses telles qu'elles sont,
Ou plutôt ne rien prendre du tout.
Juste regarder, être attentif.
Apprendre à désapprendre, se surprendre de notre tendance à prendre.
Laisser les pensées passer.
Toujours les mêmes maux.
Toujours les mêmes mots.
Ce besoin si ancré d'être rassuré.
Cette peur de juste être, sans rien d'autre.
De lire, d'écouter, de dire, de parler...
Qui donne le sentiment d'exister.
Découvrir cette solitude apparente d'être avec soi même.
Afin d'apprendre à être avec le monde.

mardi 8 juin 2010

y'a du vrai...

"En général, c'est dans les meilleures périodes qu'on fait des conneries, et dans les pires qu'on fait de bonnes choses."
Aimé JACQUET (ex entraineur de l'équipe de France de football).

lundi 7 juin 2010

V'la l'bon vent

Il est difficile de partir...
Il est difficile de rentrer...

Devant convoyer mon bateau vers La Rochelle, j'ai toujours une petite appréhension avant de hisser les voiles. Je n'ai pas l'esprit en vacances pour partir... Plutôt dans le travail, la maison, l'écriture...
Un bateau, c'est comme la marche, il faut du temps pour rentrer dans le rythme.
Premières heures, pas de vent ou si peu. Je regarde l'eau pour voir là où elle frémit, c'est là qu'est le vent, à quelques mètres près il y en a un peu ou pas du tout. C'est un jeu. Petit à petit les bruits de la ville, du port de commerce, s'éloignent. Juste le murmure de l'eau sous la coque, et parfois quelques oiseaux près de la berge. Il fait chaud, en plus de la casquette et des lunettes, je mets une serviette autour du cou car il commençait à chauffer.
En fin d'après midi, le vent se lève. Le bateau prend de la vitesse. Cette fois je suis bien parti.
Arrivée au mouillage. Le premier soir, tout seul, c'est jamais évident. Plus les mêmes repères, les mêmes choses à faire, ou à ne pas faire.
Pour descendre la Gironde, il faut avoir le courant avec soi, ou un vent suffisamment fort pour aller contre le courant. Je pars à l'aube pour bénéficier de la fin du courant descendant. Je me dis que lorsque la marée montera, j'aurais déjà avancé et je mouillerais en attendant la renverse.
Finalement c'est le vent qui est venu, progressivement, m'obligeant à réduire la voilure. Les orages sont restés derrière, juste quelques nuages sombres. Le bateau avance bien. Au bout d'un moment je m'aperçois que le vent fait du bruit, j'en ai plein les oreilles, j'avais oublié. Je vais m'arrêter dans un port à la mi journée pour me reposer et manger tranquille avec le soleil qui est de retour. Quelle agréable sensation d'être tout d'un coup à l'abri, de ne plus sentir le souffle du vent dans la figure, et de se mettre à l'aise! Je rapars dans l'après midi. Toujours du vent, mais cette fois avec plus de vagues, qui déferlent un peu. Comme je vais contre le vent, le bateau monte, descend, tape, parfois il s'écrase en retombant dans le creux des vagues avec un grand "bang". Ce n'est pas agréable, ça secoue, ça fatigue le grément. Au bout d'une heure, je constate que le moteur hors bord est en train de se détacher de la chaise à l'arrière du bateau. Je donne du mou au voiles, et m'occupe de récupérer le moteur dans le cockpit. Le bateau va un peu dans n'importe quel sens, sans contôle à la barre, gite d'un bord puis de l'autre. Je viens à bout du moteur. La solution est de faire demi tour, cette fois ci avec le vent dans le dos ou presque. Les vagues me font surfer. Le vent parait moins fort dans ce sens bien sur, et cela fait moins de bruit. J'arrive au port en faisant une entrée sous voiles seules, à l'ancienne. Quelqu'un m'aide en arrivant sur le ponton.
Changement de programme. Je m'arrête. Il fait chaud, je remets le moteur en place, fais un essai, tout marche. Je mange dehors, vais me promener, ça fait vacances, c'est si bon.
Le soir je m'écroule sur la couchette, la tête pleine de vent...

samedi 5 juin 2010

C'est une histoire de la tradition indienne.

C'est en Inde. Un pélerin marche dans la forêt. Soudain il voit un lion qui s'avance en face de lui.
Il prend peur et s'adresse à Dieu : "Mon Dieu, fais quelque chose, sauve moi!" Dieu entend l'appel et descend voir ce qui se passe. Entretemps le pélerin a saisi un bâton pour se défendre.
Et Dieu de dire : "S'il choisit de se défendre tout seul, il n'a pas besoin de moi!" Et il remonte...


Dans le même genre, j'avais lu une histoire écrite par Frère Antoine.

C'est un homme qui veut rencontrer Dieu. Il part donc dans le désert. Il marche longtemps, tout seul, en criant :"Dieu, montre toi, je te cherche!"
Une voix lui répond : "Si tu me cherches, il faut tout lâcher".
L'homme dit : "Tu vois bien, je suis seul, je n'ai plus rien".
La voix répond : "Qu'as-tu dans ton sac?".
L'homme dit : "De l'eau, une couverture, et un téléphone satellite (je modernise)".
La voix reprend : "Pourquoi un téléphone?"
L'homme répond : "Au cas où!"
La voix : "Alors tu ne trouveras pas!"
L'homme comprit, sortit le téléphone du sac et le jeta au loin. "Me voici je n'ai plus rien!"
Il grimpa une dune. Arrivé au sommet, il vit de l'autre côté un camp de bédoins qui l'accueillit.

vendredi 4 juin 2010

Help


Je fais une rapide traduction...
C'est un pélerin qui fait un voyage. Il est dans la montagne, il fait nuit, il s'endort. A un moment il glisse et tombe. Il réussit à se récupérer au dernier moment juste au dessus du vide. Il se tient d'une main à quelque chose, peut être une racine d'un arbre. En dessous c'est le vide. Il est là depuis un moment et il crie : "Au secours, il y a quelqu'un?" Le temps passe, et son bras est dur. Il n'a plus assez de force. "Au secours, il y a quelqu'un?" Finalement une voix répond :"Oui!" "Au secours, qui est là?" et la voix répond :"Dieu!" Lui: "Dieu? Dieu? Aidez-moi, merci d'être venu! Qu'est-ce que je dois faire?" Et la voix répond : "Lâche prise!" Il dit : "Lâcher prise? Non, si je lâche, je suis mort! S'il vous plait, Dieu, qu'est-ce que je dois faire?" Et la voix répond : "Lâche prise" Lui : "Lâcher? Aidez-moi, Dieu, s'il vous plait, aidez-moi" La voix reprend :"Lâche prise!" Et le temps passe, il souffle, ses bras le brûlent, ses mains perdent leurs forces. Il appelle : "Hello, Hello, il y a quelqu'un?" Pas de réponse. "Hello, il y a quelqu'un?" La voix répond à nouveau : "Oui" Et lui : "Qui est-ce?" La voix dit : "Dieu" Lui : "Argh ... Y a t-il quelqu'un d'autre?"

mercredi 2 juin 2010

Mooji

Cerises

Chaque année c'est la même chose, dès que les cerises arrivent les oiseaux sont là. Cela dure 15 jours environ. Au début quelques uns qui commencent à picorer des cerises même pas mûres. Puis ils arrivent de je ne sais où et bientôt ce ne sont que piallements d'excitation. Je sors en tapant des mains. Je ramasse les cerises par kilogs. Petit à petit ils ont fini le haut de l'arbre et commencent à descendre, en général cela veut dire que dans les 3 jours il n'y aura plus rien. Il y a intérêt à se grouiller si je veux goûter aux meilleures, celles qui commencent à noircir. Par terre ce sont des centaines de cerises qui trainent. Les sauvages!
Alors que la saison commence, ici c'est déjà fini. Il faut dire que le cerisier est énorme, le plus gros et le plus en avance des autres avoisinants...
Je vois qu'il y en a qui mette les moyens : grue et grillage de protection. Je me suis arrêté pour prendre en photo tellement cela me semble énorme!

mardi 1 juin 2010

Paix

Le mot paix vient d'une racine indo européenne pag - pak qui veut dire enfoncer, fixer.
En latin pax, pacis signifie accord fixé, traité de paix, état de paix. S'y rattache pactus : faire un traité, pacificare : négocier la paix, pacare : pacifier, apaiser.
Pala dans le sens de bêche, pelle, palus qui signifie pieu.
Pagina : vigne plantée dessinant un rectangle, treille, d'où par métaphore colonne d'écriture, page. D'où propagago, propagare, marcotte de vigne, propager par bouture, et étendre.
Pagus : à l'origine borne fixée, d'où la notion de district rural, et paganus : habitant de district rural, paysan, et païen.
Pangere, pactus : enfoncer, puis compactus : assembler en serrant, impactus : frapper contre, jeter contre.
Paix a donc donné paisible, apaiser, mais aussi payer : se réconcilier avec quelqu'un, l'apaiser (avec l'argent), paiement, pacifier, pacte.
Pays, paysan, dépayser, paysage, païen, paganisme.
Pelle, palette, palet, pelletée, empaler, pieu, balise, page, provin, propager, propagande, compact, impact.

Si la paix est liée au fait d'enfoncer, de planter, elle ne peut être superficielle, légère. Elle est forcément liée à la profondeur, elle a du poids. Pour qu'elle s'étende, se propage à la surface, il faut qu'elle ait de vraies racines. On voit qu'elle est reliée à la terre, pas du tout au ciel. Sans doute parle t-on de paix céleste dans la mesure où le ciel est l'inconnu, l'intangible, le non atteignable, comme la profondeur, ce qui est caché, ce que l'on ne voit pas. Viser le ciel serait alors se courber vers la terre, s'abaisser, se pencher vers sa propre profondeur...