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samedi 31 janvier 2009

La boisson des initiés


Dés qu'on parle d'initiés, vous vous jetez là dessus, je parie!

C'est une recette que m'a communiquée Marie il y a 8 jours.

Vous mettez dans de l'eau chaude du gingembre découpé en petits morceaux, un jus de citron, du miel, et de la canelle.

Il parait que c'est bon pour éviter les rhumes en hiver, les états de fatigue. Ca redonne de l'énergie. En tout cas c'est délicieux!

Je me livre...



J'adore les bouquins, les librairies, les bouquineries et les marchés où il y a des marchands de livres d'occasion. Combien de livres ai-je acheté ainsi qui m'attendaient sur un étal? Non seulement à un prix intéressant, normal ai-je envie de dire, car ce n'est que du papier, mais qui se trouvent être une forme de trésor souvent car ils ne sont plus en librairies depuis longtemps.

Des livres qui ont déjà été lus, tenus en mains, et dont le voyage depuis leur fabrication va se terminer chez moi. J'achète plus que je ne lis d'ailleurs. Je thésaurise. Quelque part cela me rassure de les avoir et de les voir. Des fois je les redécouvre dans ma bibliothèque.

Pour moi un livre est une présence. Je le sens à la couverture, en le feuilletant, en regardant les photos. C'est un témoignage écrit dans le temps, une fixation du présent, un ressenti, une histoire à laquelle on pourra toujours revenir. Et les caresser du regard rappelle des souvenirs de lecture, d'achats...

Un ordinateur ne me touche pas. Pourtant Dieu sait s'il contient des mondes une fois branché.
Mais il n'a pas d'âme. Un livre non plus me direz-vous! C'est vrai. Mais un livre a une vibration particulière qui le relie à celui qui l'a écrit. De même qu'un don a l'énergie de celui qui donne.

Les livres n'existeraient pas sans les arbres. Ca va très, très loin... Et l'encre, c'est quand même extraordinaire l'encre, qui permet de dessiner des formes, qui permet de s'extasier et de communiquer!

Et puis on les touche les livres, c'est sensuel. Il y a des contacts, des matières, des formats différents.

On les regarde avant de les lire. C'est toute une approche...

J'adore!

vendredi 30 janvier 2009

Oubli et Rappel

On pourrait dire qu'il y a deux choses : l'oubli et le rappel.
Avec le temps j'ai envie de dire que cela ne dépend pas de nous.
Comment se fait-il qu'il y ait des personnes qui ne s'intéressent jamais au dépassement de la souffrance, et d'autres oui? Que certains commencent adolescents et d'autres agés?
Il y a une mécanique céleste, ou un mystère qui nous dépasse, derrière tout ça.
Il faut s'être rendu compte que rien n'est satisfaisant en soi pour s'intéresser au sans limites.
Mais celui qui se rend compte, qui prend du recul, n'est déjà plus autant identifié que celui qui ne se pose pas de questions.
Pour qu'il y ait le rappel, il doit y avoir un appel, et les deux marchent ensemble et se nourrissent. Le petit je auquel on s'identifie appelle le grand je qui est au delà des apparences.
Il faut à la fois se laisser tirer, et mettre du charbon dans la machine. Plus ça tire, plus c'est facile, et inversement.
La méditation appelle le petit je à chercher le grand je dès le réveil.
Très bonne journée.

jeudi 29 janvier 2009

Noces rebelles

"Les noces rebelles" est un film tiré d'un roman "Revolutionary road" écrit par Richard Yates en 1961.
Ce roman fut traduit en français sous le titre : "La fenêtre panoramique".
Quelque soit le titre retenu, c'est l'histoire qui est intéressante.

D'abord il faut imaginer les années 50, l'économie devient florissante et tout le monde rêve de participer à cet essor américain. Le rêve, de tout un chacun, c'est de se marier, d'avoir des enfants, une maison, un jardin, une voiture, comme si c'était le schéma idéal du bonheur.
Mais qu'a t'on fait de ses rêves, de ses désirs plus profonds, de ce que l'on se dit quand on se rencontre?
Petit à petit la vie rétrécit les aspirations, et une certaine routine s'installe.

Lui travaille dans une boite où il s'ennuie, sous le regard de ses collègues devenus mauvaises langues pour se venger de leur médiocrité. Ils prennent tous le train avec le même costard, le même chapeau, aux mêmes horaires, sur les mêmes quais.
Elle, artiste de théatre n'ayant pas réussi, reste à la maison. Suite à une crise, elle propose de changer de vie et de partir pour Paris. Elle convainc son mari, dont on sent déjà le manque de courage, et tous deux se préparent au départ.
C'est alors qu'arrivent les empêcheurs de tourner en rond, les conventionnels, les moutons apeurés, les morts vivants, les conformiste, appelez-les comme vous voulez...
Ce sont les voisins, les amis, les collègues, et puis une proposition prometteuse au mari qui va tout de suite le remettre sur les rails de la normalité.

En fait elle a plus de caractère que lui. Elle a moins à quitter sans doute. Lui pique des colères par peur de quitter une certaine sécurité, il a déjà abdiqué en fait. Et ce couple formé par une rencontre hasardeuse, va montrer sa désunion profonde. Kate Winslet joue très bien ce rôle de femme déjà émancipée dans sa tête.
Le meilleur morceau du film c'est le "fou". Ce dérangé psychiquement (et quand on voit les parents il y a de quoi) va lâcher les phrases assassines qui dérangent. Il a tout compris, il est à contre courant de ce qui se dit et se pense. A enregistrer!

C'est un film sur la liberté qu'on oublie, sur nos lâchetés et nos petitesses, il nous renvoie à ce que l'on ose pas ou plus, à notre reddition aux convenances habituelles et à l'esclavage de l'avoir.
Il ne faut surtout pas s'endormir sous peine de rater les phrases clés qui font mal parce que terriblement vraies.
Il parait que le roman est plus fort. Au moins on peut relire!

mercredi 28 janvier 2009

A propos de tempête



En une dizaine d'années on aura vu une tempête dite du siècle, la semaine dernière une autre aussi forte mais plus locale qui aurait quand même détruit environ la moitié de la forêt des Landes, un tsunami énorme, sans parler d'autres moins importants, de cyclones de plus en plus fréquents, d'inondations dans des pays si éloignés qu'on les oublie vite, quelques tremblements de terre, et puis quelques feux en été à droite à gauche...
Inévitablement cela tue des milliers de gens, ou des dizaines de milliers. Cela coûte aussi très cher pour reconstruire, aider...
Enfin cela laisse des traces pour quelques dizaines d'années...
Par contre cela déclenche aussi des élans de solidarité.
Les journalistes trouvent toujours les moyens d'arriver dans les lieux les plus inaccessibles, et de filmer la détresse en direct. Je ne sais pas s'ils aident aussi, ou s'ils s'en foutent du moment qu'ils ont leurs images pour le 20 H.
Est-ce la terre qui fait des siennes, est-ce un cycle, est-ce normal?
Personnellement je crois que tous les phénomènes quelqu'ils soient s'accélèrent.
Dire cela n'avance pas à grand chose.
Sauf que l'on est tout petit par rapport aux forces de la nature. Que tout est possible aujourd'hui.
Que le monde est devenu si complexe, que nous sommes si interdépendants, que tout est devenu de plus en plus fragile.
Il me semble qu'il faut devenir rustique, autonome, pratique, non dépendant de trop de choses...
Réapprendre le rythme de la vie, de la nature, ne pas bousculer le vivant de notre arrogance perpétuelle.
Et si ces humeurs de la nature venaient nous dire quelque chose...

Tempête



Vendredi dans la nuit, le vent se met à souffler fort. Marie se réveille et me dit qu'elle a peur.
Cela me rappelle mon enfance au bord de la mer. J'aimerais voir l'état de la mer. Toujours est-il que l'on ne dort pas beaucoup, avec des bruits inhabituels.
Le matin, alors que ça souffle toujours, je découvre que toutes les palissades exposées sont par terre, le portail ouvert, de l'eau dans la véranda... Les arbres bougent sacrément.
Pas d'électricité. Heureusement je fonctionne au gaz et il y a un poêle, ainsi que des bougies... Pas de téléphone, pas de portable, ... pas de problèmes! Ah la dépendance!
L'après midi je remets les tuiles en place (j'en ai un stock). Il parait qu'il y avait la queue chez les fournisseurs de matériaux!
Je n'ai pas de congélateur et je suis végétarien. J'ai l'impression que cela évite pas mal de problèmes!
Et s'il y avait une tempête un jour de grève? Non, non, je blague!
Quant à Internet, retrouvé ce matin, cela m'a permis d'en apprécier le manque.
Par ailleurs une pression de travail (oui c'est un mot de météo), m'a fait lâcher un peu les post.
Intéressant aussi!
Don't worry, les choses vont revenir dans "l'ordre"...

mardi 20 janvier 2009

Rebelle

Autant le dire tout de suite, c'est un mot qui me plait.
Je me suis senti rebelle dés mon adolescence, ce qui est normal, puis après, ayant eu une vie assez différente des chemins classiques, et encore maintenant, ce qui n'est peut être pas tout à fait normal (mais qu'est-ce que la normalité?).

Rebelle vient de re et bellum en latin qui signifie : guerre.
Etre rebelle c'est être en guerre contre quelque chose, c'est résister envers un certain état de fait. C'est évidemment ne pas accepter. Mais en vertu d'un principe, en référence à quelque chose de perdu.
Un rebelle n'est pas un bandit, un voyou, un violent forcené. C'est plutôt un résistant. Les rebelles défendent plutôt leur territoire devant l'envahisseur. Ils n'attaquent pas.
En cela ils ont un côté sympathique.
D'une façon générale, un rebelle se bat contre l'ordre établi, l'establishment. Ainsi la jeunesse se rebelle contre le monde adulte sociétal, car elle vibre à la liberté, à la paix, à l'union, et se fait encore des illusions. On dit que c'est sain de se rebeller; en effet c'est une dynamique d'énergie intérieure qui n'a peur de rien, est prête à tout bousculer pour que vive encore ce qui la meut.
"Enfant rebelle, adulte prometteur" ai-je lu tout à l'heure. Oui ça sonne bien, pourtant ce n'est sans doute pas si simple.
Le pire c'est lorsque cette rebellion est étouffée.

Et puis il y a les rebelles des idées, des conventions, des modes de vie, de la culture...
On peut réussir (être reconnu) tout en étant rebelle.
Le rebelle ne se laisse pas enfermer finallement. Il réussit à poursuivre son engagement de liberté. C'est un engagement vis à vis de lui même, vis à vis de sa profondeur, on pourrait dire que c'est une démarche d'authenticité. Il marque sa différence et ose la vivre jusqu'au bout.
On dit du rebelle qu'il refuse l'autorité. Oui celle appliquée de force, sans respect de l'individu.
Mais en respectant la sienne, d'autorité, il devient authentique, il s'autorise, il devient l'auteur de sa vie (tous ces mots ont la même étymologie).
Un vrai rebelle doit avoir une autorité intelligente vis à vis de lui même.

Ainsi on peut trouver des rebelles à tous les niveaux d'une société ou d'une communauté.
Un rebelle est un insoumis quelque part. Autant dire que cela ne va pas de pair avec la soumission du mystique. Certains mystiques ont pourtant été des rebelles suite à leur démarche particulière. C'est une question de moment et de circonstance.
La tradition parle du lion qui rugit dans le troupeau des suiveurs, que ce soit en nous, que ce soit dans un groupe... On pourrait dire que le vrai rebelle est en guerre contre les parties non libres de lui même.

lundi 19 janvier 2009

Noces Rebelles

Je viens de découvrir la bande annonce de ce film sur ipapy.
Comment parler d'un film sans l'avoir vu? Je ne le ferais pas.
Mais certaines phrases m'ont interpellé.

Ce que je veux :
Ressentir les choses, les vivre vraiment!
Rien n'est définitif dans la vie.
On a peu d'opportunités dans la vie.
On en vient très vite à se demander comment on est devenu médiocre.
Il faut du cran pour mener l'existence
que tu souhaites!
Rien ne te force à le faire.
Qui a dit qu'il fallait que ce soit comme ça?
On doit affronter ça.
C'est notre seule chance!
Je trouve le titre fantastique : Noces Rebelles. Deux mots qui semblent ne pas aller ensemble.
Noces , mariage, peut sembler très conventionnel.
Rebelle, c'est le refus de toute autorité, de toute convention. Un mot sur lequel je reviendrais.
Je crois que cela nous renvoie à deux parts de nous mêmes : le besoin de sécurité, de lien, et le désir d'autonomie, d'être l'auteur de sa vie.
Où en sommes-nous par rapport à ça?
Je crois que je vais aller voir le film. Merci Valérie.

vendredi 16 janvier 2009

Arunachala


C'est très curieux comme la vie s'occupe de nous.
Juste après avoir trouvé une petite chambre tranquille chez une indienne très gentille qui me proposait des repas, je suis tombé malade. Il valait mieux que ce soit là qu'à l'ashram.
Après trois jours de repos, me préparant à la solitude, j'étais prêt pour séjourner dans cette fameuse grotte où le Père Le Saux avait séjouné quelques mois et dont Thérèse avait la clé.

Cette grotte était sous un amas rocheux, des blocs énormes, et elle avait été aménagée pour y vivre bien à l'abri. Il y avait une petite entrée fermée par une porte, mais l'accés se faisait entre deux gros rochers qui empéchaient toute vue vers l'extérieur. Il fallait s'éloigner de quelques mètres pour avoir la vue sur la campagne et la ville au dessous. Le problème était que là où il y avait la vue, il y avait une autre grotte occupée par un vrai ermite, et que je ne voulais pas profiter de "son domaine".

Je m'installais donc dans cette grotte sans vue!
C'était bien différent de mon expèrience avec Frère Antoine, où l'on pouvait rester assis à contempler la nature.
J'organisais mes journées avec des moments très précis pour la méditation, la lecture, le yoga, les repas. Et puis il y avait les promenades sur la montagne. En général j'allais vers le sommet, d'où je pouvais contempler à loisir le paysage dans la solitude complète.
J'allais quelque fois parler avec Thérèse, mais peu, puisque ce n'était pas le but.

Sur Arunachala, il y a des serpents dont la morsure peut être mortelle. Thérèse m'avait bien prévenu afin que je fasse attention. D'ailleurs un jour une femme indienne a fait irruption dans la grotte, affolée, en me faisant comprendre qu'elle venait d'être mordue (j'en ai déjà parlé).
Une autre particularité de cet endroit sont des sortes de fourmis énormes qui se chargent de nettoyer de tout excrément les abords de la montagne. Je pus le vérifier plusieurs fois.

Je ne suis resté que dix ou douze jours, mais je dois avouer que ce fut difficile.
Je n'étais qu'un tout jeune débutant qui tentait une expèrience.
Je dormais sur une natte à même le sol; l'ambiance écrasante du rocher au dessus de moi, sans vue vers l'extérieur, n'était pas aidante. La confrontation à moi même jour après jour ne fut pas évidente.
J'ai rencontré l'ermite à coté, mais on ne pouvait communiquer, et je n'ai pas senti le courant passer.
Une fois Thérèse m'a emmené auprès d'un autre ermite, un vieux disciple de Ramana, qui vivait comme lui à moitié nu, avec un gobelet pour toute possession!

Vivre sans rien n'est pas donné au premier venu. Pendant ces quelques jours de silence, je pus vivre à la fois un désir et constater mes limites. J'étais arrivé aux miennes.
Un jour il devint évident que je devais arrêter et repartir. Après 4 ou 5 mois d'ashrams, j'avais besoin de vacances...

jeudi 15 janvier 2009

Tiruvanamalai




Ramana Maharshi a quitté son corps le 14 avril 1950. Le 14 avril 1981 j'arrivais en Inde.
Quelques mois plus tard je découvrais Tiruvanamalai, et cette montagne sacrée Arunachala qui domine la ville.
Puis le temple, puis l'ashram.

Demandant si je pouvais y séjourner, on me dit qu'il n'y avait plus de place. J'y restais quand même au moins pour la journée. A l'heure du repas, il y avait énormément de monde dans le réfectoire. Parfois on entendait les paons. J'allais me recueillir dans la pièce où vécut Ramana.
Finallement on me proposa de me dépanner une nuit ou deux et de dormir sur une natte dans une salle que je devais libérer la journée. Ne demandant rien de plus, c'était parfait.

Retrouvant Thérèse dans sa hutte sur la montagne, elle m'aida à trouver une chambre chez l'habitant en attendant de pouvoir séjourner dans la grotte du Père Le Saux.
Thérèse vivait en ermite dans cette petite hutte constituée d'une pièce.
Son mari, Richard, un être bon et simple, humble et droit, vivait dans une maisonnette non loin de l'ashram, et faisait de menus travaux pour subvenir à ses besoins.
Je fis sa connaissance et il me proposa un peu plus tard de faire le tour de la montagne. Ce petit pélerinage se fait traditionnellement en silence.

Un jour dans la bibliothèque de l'ashram, alors que je feuilletais le livre de Nisargadatta Maharadj "I am That", le bibliothécaire vint vers moi et me dit : "Nisargadatta vient juste de mourir!" Je ne sais pas si j'aurais été le voir, sans doute que non, il me semblait trop abrupt pour ma compréhension de l'époque. Restait le livre.

mercredi 14 janvier 2009

L'élan du lent

"La vitesse est la forme d'extase
dont la révolution technique
a fait cadeau à l'homme."


"Le degré de la vitesse est directement proportionnel
à l'intensité de l'oubli."


Milan Kundera (La lenteur)


On va très vite vers l'extérieur,

On va très lentement vers l'intérieur.

mardi 13 janvier 2009

lundi 12 janvier 2009

Mont saint Michel

Il y a encore de la place (dans le gite) pour une virée au Mont Maint Michel.
Si certains étaient intéressés, merci de le faire savoir. On partage les frais en commun. On est une douzaine actuellement.
Programme : visite du mont et de l'abbaye, ballade dans la baie et soirée partage.
Retrouvailles le vendredi 6 février au soir, retour le dimanche après midi.

Ha mais ricane ouais...





Les plus riches ont un parcours de golf irrigué, des palmiers, un parc, mais des maisons préfabriquées style hot dog alignés...
D'autres, moins aisés, se serrent comme des sardines sur des terrains désertiques.












Au Texas, on construit des maisons sur d'anciens terrains marécageux avec voies naviguables, parking ou garage à bateaux...
Gare à la montée des eaux!
Quant à l'église pour fermes du voisinage, on a ajouté 2 parkings pour accueillir les voitures des résidents des grands alentours...

dimanche 11 janvier 2009

Over


Mon frère m'a offert pour Noêl un livre intitulé : OVER ou les visions aériennes de l'American way of life : une absurdité écologique d'Alex Mac Lean.
C'est une suite de photos prises d'avion au dessus des USA sur différents thèmes (atmosphère, mode de vie, dépendance automobile, électricité, déserts, eau et montées des eaux, déchets, urbanisme).
Les photos sont déjà effarantes, mais les textes sont pas mal non plus...

Ainsi on lit qu'une des constantes manifestes d'un bout à l'autre des Etats Unis, c'est le nombre surprenant de nouvelles maisons gigantesques. La maison moyenne a doublé de taille entre 1970 et 2005, alors que le nombre moyen de personnes vivant dans chacune de ces maisons a diminué de près d'une unité.

Et que trouve t'on dans ces maisons?
De plus en plus d'espaces clos, avec des "alcôves Internet" pour une personne, des "chambres de repos" fermant à clé et des bureaux (un pour Monsieur, un pour Madame) situés aux extrémités opposées de la maison.
Selon le directeur de recherche à la National Association of Home Builders, les nouveaux plans de maisons permettent une telle solitude qu'ils sont "parfaits pour une famille gravement perturbée".
Les industriels ont présenté il y a 2 ans la "maison familiale ultime" à la foire de Las Vegas. Il n'y avait pratiquement pas de salle de séjour, la chambre du garçon avait son propre écran plasma de 42 pouces, et la chambre de la fille avit un miroir secret donnant accés à "une salle de karaoké cachée". Il s'agit du "foyer parfait pour les familles qui ne tiennent pas particulièrement à se fréquenter".
Or "se fréquenter" veut dire coucher ensemble. En 2007 le New York Times a écrit que pas moins du quart des nouvelles maisons haut de gamme comprenaient 2 chambres conjuguales, distinctes, pour des couples qui ne tenaient pas tant que cela à se fréquenter.
Ainsi l'espace supplémentaire diminue nettement les frictions.
Il parait qu'un promoteur propose des "chambres pour ronfleurs"...

Hormis les mètres carrés supplémentaires (sans doute par dizaines) que cela rajoute à la maison, et le style de vie qui va avec, cela veut dire des conséquences sur le chauffage, l'électricité, l'eau, le rafraichissement, le traitement de l'air...
Et donc une conséquence évidente sur l'économie, la pollution, l'environnement, l'urbanisme...
Vous avez compris que vu d'avion, ça change tout!

Aux Etats Unis il y a des tours bien sur, mais dans les centres (down town), sinon les banlieues sont gigantesques avec des parcelles par milliers pleines de maisons séparées, avec un réseau routier approprié, et l'obligation de faire des dizaines de km parfois pour aller dans un super marché dont les parkings non moins gigantesques concentrent l'eau de pluie qui s'imbibent de divers résidus laissés par les bagnoles, le bitume, etc, etc...

Oui, le Rêve Américain est bien triste, j'en conviens.
Et la terre, qui ne peut que subir, est de plus en plus fragile.
Avant de foutre dehors les Indiens (ou plutôt de les massacrer), ils auraient du leur demander quelques conseils sur la préservation de la vie...

samedi 10 janvier 2009

Small is beautiful


Dans les années 70, alors que le monde était en pleine expansion économique, un certain nombre de spécialistes ou chercheurs dans divers domaines commencèrent à émettre des idées nouvelles. On venait de passer 68, époque à partir de laquelle se développa une conscience écologique, ainsi qu'un mouvement de retour à la terre.
En 1973 (au moment de la première crise économique), Schumacher (un économiste anglais) sortit un livre intitulé : "Small is beautiful" phrase reprise de son professeur Leopold Kohr, économiste et anarchiste philosophe (comme il se définissait).

Kohr avait écrit un livre : "The Breakdown of Nations" en 57, où il disait que tous les problèmes de la misère sociale venaient du toujours plus (bigness), le fait de grossir. Quand quelque chose va mal, c'est que quelque chose est trop gros.

Schumacher développa donc cette philosophie dans son livre, celle du assez me suffit (enoughness), appréciant à la fois les besoins humains et l'usage d'une technologie limitée et appropriée. Il proposa l'idée d'une économie de village, qu'il énonça ensuite en termes d'économie bouddhiste. Il s'opposait aux "penseurs"de l'économie conventionnelle qui prônaient le "growth is good" et "bigger is better".
Il parle d'économie bouddhiste parce que leur vision de l'essence d'une civilisation n'est pas dans la multiplication des désirs mais dans la purification du caractère humain.
"Le but devrait être d'obtenir le maximum de bien être avec le minimum de consommation...
Toujours plus de grandes machines, entrainant toujours plus de concentration énorme de pouvoir économique, et exerçant toujours plus de violence contre l'environnement, ne représente pas un progrès : c'est un déni de sagesse. La sagesse demande une nouvelle orientation de la science et de la technologie vers l'organique, le gentil, le non violent, l'élégant et le beau....
Les systèmes ne sont ni plus ni moins que l'incarnation des attitudes les plus basiques de l'humain...
L'éducation peut nous aider seulement si elle produit des "hommes grands, complets" (whole men). L'homme complet est celui qui est en relation avec le (son) centre."
Tout est dit, non? Pierre Rabbhi ne fait que reprendre ce thème, il me semble, et cela n'est que de plus grande actualité aujourd'hui.

A suivre.

mercredi 7 janvier 2009

Père et fils


J'ai mis mon fils à 2 ans et demi sur des skis. Des petites planches spéciales que l'on attache aux chaussures. Deux jours à le tenir entre mes jambes sur une pente presque plate de 30 ou 40 m, et à le lâcher petit à petit sur quelques mètres vers la fin.
Voyant que ça se passait bien je l'ai emmené sur des vraies pistes, et nous descendions ainsi façon "kangourou", malgré les craintes de sa mère. Je vous dis pas le mal au dos à la fin de la semaine!
Pendant des années je l'ai guidé, attendu, aidé, faisant à peine du ski pour mon propre plaisir.
Une année, vers 5 ans, il a fait une semaine de cours ce qui l'a bien aidé à progresser.

La récompense, 8 ou 10 ans après, c'est qu'on allait partout ensemble, notamment sur les bosses pour sauter dans les bras du vent. Et là j'avais peur de le voir foncer sur ces tremplins naturels. Mais il n'y eut jamais d'accident.

La semaine dernière nous y sommes allés deux jours. Il skie nettement mieux que moi maintenant. C'est plutôt lui qui m'attend.
Aux tremplins des zônes de surf, il s'élance et fait un 360°. Je suis fier de lui. Moi je n'ose pas, j'ai passé l'âge, alors je m'élance et je saute, je m'envole, enfin c'est l'impression que ça donne...
Je crois qu'il apprécie que je fasse encore ce genre de truc!

A la fin du deuxième jour, on est sorti des pistes pour aller dans la poudreuse, à l'écart de tous.
Aucun risque, juste une petite vallée ouverte sur le reste des pistes.
Quel bonheur de tracer dans la neige vierge, c'est émerveillant. La neige blanche et tendre rajoute un sentiment de pureté originelle. Même doucement c'est peut être encore plus beau!
Bien sur il faut se garder suffisamment de pente pour pouvoir revenir sur les pistes.
En même temps on veut aller découvrir le plus loin possible.
Une première fois on a du faire demi tour et remonter un peu de pente.
La deuxième fois il était trop tard, c'était la forêt et peut être des rochers en contre bas. Il a décidé de continuer, je lui ai crié de faire bien attention. Je préférais remonter difficilement et en soufflant vers une piste un peu plus loin.

Au bout de quelque temps, vue la fatigue et le trajet à faire, je choisis de descendre aussi par la forêt. Bientôt cela descendait trop pour skier, juste déraper sur le côté. Des arbres si serrés que j'en ai embrassé plusieurs. Je suis bien tombé dix fois, et déchaussé pas mal aussi. Le temps passait, il fallait rejoindre un télé siège en contre bas avant la fermeture. Il y a tellement d'arbres dans une forêt... De chutes en chutes je finis par rejoindre le bas d'une piste, les jambes fourbues et dures. On avait convenu de s'attendre en bas. Il n'y avait personne!
Je remonte, je cherche des yeux. Je me dis qu'il est grand et sait se tirer d'affaire mieux que moi.
Je redescend une autre piste, il n'y a plus personne, laisse un message à une cabine, prend un dernier remonte pente...
Finallement on s'est retrouvé à la voiture, pas plus inquiet que ça, juste pour voir à quel point on était attaché l'un à l'autre.
Ouah! Elle était extra cette poudreuse...

mardi 6 janvier 2009

Jour des rois


En ce jour des rois (mages), intéressons-nous à ce mot : ROI.

Famille d'une racine indo-européenne : reg qui signifie : diriger en droite ligne.
En sanskrit raja : roi.
En anglais on a right, en allemand c'est recht, qui signifient : droit.
En latin : rex, regis : celui qui dirige, le roi; le diminutif est regulus, le féminin est regina : reine. On a regnum : règne, royaume.
Regula signifie règle droite et règle de conduite, regularis : qui sert de régle, regulare : régler, diriger, qui a donné régulier.
Regere, rectus : diriger; regio- onis : lignes droites, limites tracées dans le ciel par les augures, d'où frontières et régions.
Regimen : direction (régiment, régime); rector : qui régit, guide, chef (recteur).

D'autres mots associés : corriger (redresser, réformer), diriger (disposer en ligne droite), ériger (dresser, mettre debout), surgere (qui a donné surgir : se mettre debout , s'élever), à quoi est relié : insurgés, mais aussi sourdre, source, surgeon, résurgence, résurrection, correct, insurrection, érection, direct, indirect, rectitude, rectifier, rectiligne, rectangle (des angles droits), rectum, recto, etc...

Le mot roi est donc associé au mot droit.
Souvent on dira de l'un et de l'autre qu'ils sont d'ordre divins!
Ce qui est droit veut dire à la fois sans déviation (une ligne droite), et ce qui est permis (d'où le Droit, la Loi).
C'est ainsi que la droite va primer sur la gauche (par exemple pour les mains), on est adroit ou maladroit, et on peut être gauche (c'est à dire malhabile).
L'endroit est le lieu, mais aussi le bon côté (mettre à l'endroit).
Dresser, redresser, adresser, adresse, maladresse...
Enfin quelques mots comme régal (ne dit-on pas que c'est le roi qui régale), et bien sur rigide.

Il me semble pour terminer que ce mot : DROIT est très puissant vu tout ce qui s'y réfère, comme un ROI tout puissant.


Par contre la couronne qui ceint la tête des rois, est reliée à la racine indo-européenne kor qui a donné courbe.
Ainsi le symbole royal est courbe et non droit. De même beaucoup de rigidité entoure les royautés, à peine troublés par les courbettes de leurs admirateurs!