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jeudi 22 février 2018

Eglise et pédophilie

J'ai regardé hier soir le reportage sur Arte : L'église face aux scandales pédophiles (visible en replay).
Reportage intéressant car il expliquait bien le problème, les désastres, l'absence totale de transparence de l'église pour ne pas dire le mensonge délibéré et la façon de cacher la réalité, le système mis en place pour agir sans être sous la dépendance de la justice en vigueur, le lobbying auprès des politiques et de la police devenant complices, l'argent que coûte les procès quand il y en a, ou l'achat du silence, le repentir d'un prêtre qui explique entre autres comment il n'y a aucune éducation sexuelle, les témoignages bien sûr de jeunes ou d'adultes ayant subi des sévices sexuels, la mise en cause du Pape, l'abus de pouvoir, etc...

Le sujet est délicat, car nous sommes en plus dans une période où la parole se libère à propos notamment des agressions sexuelles sur les femmes. On découvre des chiffres effarants :
Une étude menée auprès de 600 femmes en Seine Saint Denis et Essone révèle que toutes ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle dans les transports en commun (Express du 16/04/2015).
33 viols sont déclarés chaque jour en France, chiffre en augmentation de près de 20 % en 5 ans. Mais il y a tous ceux, beaucoup plus nombreux, qui ne sont pas déclarés!
Et puis il y a les guerres, et les viols innombrables...
Qui sait s'il n'y a pas une influence extérieure qui favorise toute cette violence sexuelle?

Il faudrait reprendre toute l'histoire de l'Eglise catholique pour comprendre comment elle en est arrivé là. Il faudrait aussi parler de sexualité, un sujet vaste, lié à une culture, et surtout à un vécu différent chez l'homme et la femme. Je ne veux pas simplifier, mais il y a une certaine violence naturelle chez l'homme, qui passe entre autre à travers la sexualité. Quand la puberté arrive, il y a progressivement une sorte d'explosion hormonale qui se déclenche. Pris entre le désir, la morale, l'ignorance, la culpabilité, la violence, le tempérament, l'éducation... Qu'en faire? Combien de secrets de famille qui cachent des troubles, des interdits, des perversions...
Bien sûr il y a toujours eu des saints, des ermites, des êtres d'exception, complètement détachés des désirs physiques, mais vouloir l'appliquer à tous les membres d'une institution est une gageure insensée. Déjà faire voeu de chasteté en entrant dans un monastère est un défi qui doit demander du temps avant que d'être vécu dans la liberté, selon chacun bien sûr. 

Mais les prêtres? Ils sont environ 15 000 aujourd'hui en France, deux fois moins qu'il y a 20 ans, et ils sont environ 414 000 dans le monde. Le prêtre qui témoignait de sa pédophilie parlait du manque de formation, d'éducation, au sujet du célibat, de la chasteté et donc du désir sexuel. Comment gérer une fois passé l'enthousiasme de l'engagement, dans la durée? Un prêtre, connu dans les médias, dont j'ai oublié le nom, parlait à une époque de la masturbation qu'il pratiquait. Le pape actuel en a reconnu l'utilité, "même si c'est sale et coupable", mais la déconseille pour risque d'addiction. Ok, c'est entre soi et soi, mais qu'en est-il quand cela ne suffit pas? Soit on fait avec une femme (il y a plein d'histoires, ne serait-ce que Mazarin, et même des papes, j'en ai déjà parlé), de façon consentie ou forcée, soit il y a homosexualité, soit enfin la pédophilie, c'est à dire avec des enfants. Il semblerait que les pédophiles choisiraient inconsciemment des métiers où ils côtoient des enfants pour assouvir leurs instincts, ainsi nombre de prêtres qui s'occupent d'enfants peuvent "pêcher" tout près.
L'église reconnait 2 572 cas de prêtres ayant abusé d'enfants, et en a défroqué seulement 848! Mais des soupçons sérieux porteraient sur 3 400 prêtres depuis 2004 (The Wire), Il y a une totale impunité. Pour en savoir plus, regardez l'émission.

L'interview d'un journaliste italien spécialiste du Vatican, qui vient de sortir un livre sur le sujet, explique que le pape François n'a fait que prêcher des bonnes paroles depuis 5 ans, mais n'a rien fait sur aucun des sujets abordés. C'est le pape précédent Benoit XVI, qui avait fait avancer les choses à propos de ce scandale, mais depuis il n'y a rien eu de concret. L'église minimise les faits ou les cache, se sert d'avocats malhonnêtes dans les cas de jugements (USA), ment, déplace les prêtres concernés dans des endroits paumés dans des pays pauvres où il est facile de recommencer...
Pendant ce temps des milliers, peut être des dizaines de milliers d'enfants, ont été meurtris dans leur corps, perturbés psychologiquement pour la vie souvent, certains se sont suicidés, d'autres reproduisent ce qu'on leur a fait, etc....
Ce sont des actes de perversion et de lâcheté, un enfant ne peut se défendre, mais en plus dans le cadre de l'église... c'est absolument honteux, impardonnable (oui, c'est mon avis!). Mettez-vous à la place des parents! 

Pendant ce temps le Vatican continue à se pavaner dans ses habits de feu. C'est un lieu de pouvoir, où se jouent dans le secret des scénarios que les fidèles (les moutons plutôt) sont loin d'imaginer, comme les dessous financiers, les liens avec la mafia et les politiques...
Comment le message de Jésus a t-il été récupéré pour en arriver là? Comment le pape peut-il prôner la paix lors des conflits, alors que l'église produit des souffrances insupportables en son sein?
Quand l'église abordera t-elle l'un de ses grands problèmes ou mensonges, à savoir la sexualité? (Je viens de lire que cela commence à se faire). Mais qu'apporte la chasteté, surtout mal vécue, ne vaut-il pas mieux le mariage des prêtres, comme pour les pasteurs protestants?
Quelle rigidité! (Ce n'est pas de l'humour...)

lundi 19 février 2018

Ma vie suspendue (Les héros sont-ils prisonniers?)

C'est en lisant cet article que m'est venu l'idée de ce post. Il s'agit d'un interview de Jean Michel Asselin, alpiniste, journaliste de montagne, écrivain, et ami de Patrick Edlinger, coauteur avec ce dernier de "Ma vie suspendue"(voir texte en rouge).

Patrick fut découvert par le grand public suite au film de Jean Paul Janssen : "La vie au bout des doigts" en 1982. Il devint un héros et une référence dans le milieu naissant de l'escalade, de la grimpe. Il se baladait sur les rochers à la verticale tel une araignée, se jouant de tous les obstacles avec l'agilité d'un singe, en solo et sans corde, se jouant de la peur et de la mort (il fit quand même une chute d'une quinzaine de mètres, et s'en sortit miraculeusement). Des calanques de Marseille, au dessus de l'eau, aux gorges du Verdon, au dessus du vide, il vécut sa passion à fond. Vivant dans son fourgon, un peu ascète sur les bords, il prônait la nature simple et la liberté. Il s'entraînait pour son seul plaisir, course, musculation, étirement, yoga... ce qui lui donnait ce corps superbement musclé, avec sa tête d'ange blond coiffée d'un bandeau.  Il m'a fait rêver, comme tant d'autres!

Lui, l'homme des rochers à moitié nu, le sauvage rebelle, fût bientôt rattrapé par les feux de la rampe, la célébrité, la publicité et les sponsors, l'argent, le succès auprès des belles femmes, les compétitions... Un monde qui brûle les ailes d'un papillon, fût-il aussi céleste. 
Ce livre raconte son parcours, mais aussi ses fragilités, comment il va sombrer dans l'alcool, les médicament, la dépression. Remonter à la surface, après avoir côtoyé tant de parois verticales, fut son plus grand et dernier défi. Peu avant de terminer le livre, écrit à quatre mains, il se tue en 2012 (j'en avais parlé) en tombant dans l'escalier chez lui (un comble)! Il avait 52 ans. Cette autobiographie devient du coup une sorte de testament à ses admirateurs et adeptes de la grimpe, dont il fût l'initiateur.

A quoi attribuez-vous ce moral déclinant ?

«C’est le basculement des gens de l’extrême lorsqu’ils reviennent sur terre et qu’ils se rendent compte de leur vieillissement. Ils ont vécu des choses tellement pleines, des émotions si pures que l’angoisse de ne plus les revivre est forte. Patrick se mettait toujours en compétition à 52 ans avec les autres, notamment les jeunes. Mais même en s’entretenant, il savait qu’on ne peut pas être et avoir été. C’est propre au haut niveau, qu’il soit sportif ou artistique. C’est un peu le sens de sa mort».

Pourquoi vieillir semble si difficile?
On dit que philosopher c'est apprendre à mourir!
A suivre

samedi 17 février 2018

A propos de solitude

Il y a la solitude du pouvoir
et
le pouvoir de la solitude...

mercredi 14 février 2018

L'intelligence des arbres FILM

                           Ciné Kaizen “L’Intelligence des arbres” 

                    Le 15 février 2018 à 20 h 15 au Cinéma Chaplin à PARIS



Ciné Kaizen “L’Intelligence des arbres” 
Le 15 février 2018 à 20 h 15 au Cinéma Chaplin (Denfert-Rochereau, Paris 14e) pour une projection-débat de “L’Intelligence des arbres”réalisé par Julia Dordel et Guido Tölke (Allemagne – 2017).
Un forestier en Allemagne, Peter Wohlleben a observé que les arbres de sa région communiquaient les uns avec les autres en s’occupant avec amour de leur progéniture, de leurs anciens et des arbres voisins quand ils sont malades. Auteur du best-seller La Vie secrète des arbres (Les Arènes – 2017), qui a émerveillé les amoureux de la nature, ses affirmations ont été depuis confirmées par les scientifiques de l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver (CA).
Ce documentaire sensible et détaillé, à volonté pédagogique, prouve que les arbres sont des êtres sociaux dont nous avons sans doute beaucoup à apprendre pour revitaliser notre propre rapport aux autres et au monde dans un souci de communication intelligente, d’entraide et de symbiose.
La projection sera suivie d’une rencontre avec Hugues Seynave, gestionnaire forestier enthousiaste à l’idée de répondre à tous vos questionnements !
RENSEIGNEMENT et INSCRIPTION :
https://www.kaizen-magazine.com/event/lintelligence-arbres/

dimanche 11 février 2018

Les héros sont-ils prisonniers?

Qui n'a pas eu de héros dans son enfance, son adolescence, et peut être encore aujourd'hui? Ce besoin de s'identifier à un modèle référent, à un re-père...
Pour certains ce sera peut être une personne à la réussite professionnelle exceptionnelle, pour d'autres un artiste, ou encore un sportif de haut niveau, ou un aventurier, etc...
Lorsque j'étais jeune, j'étais très attiré par la nature, la communion avec les éléments, mon héros était Tarzan. Le corps musclé, vivant en pleine nature sauvage, ami des animaux, volant de liane en liane, dénouant les problèmes, intègre... Un mythe et une icône!


Dans mon imaginaire un héros était un rebelle, il ne pouvait se réaliser dans la société, il fallait qu'il en sorte, qu'il soit au dessus en quelque sorte. Ainsi des aviateurs comme Saint Exupéry, Mermoz, Guillaumet, baignèrent mon enfance, de même un écrivain aventurier comme Joseph Kessel. Voler semblait le summum pour se détacher des contingences terrestres et frôler le ciel. L'alpinisme me semblait du même ordre avec ses "Conquérants de l'inutile", titre du célèbre livre de Lionel Terray, comme Gaston Rebuffat, plus tard Reinhold Messner (premier à avoir enchaîné les 14 sommets de plus de 8 000 m en Hymalaya). Né au bord de l'Atlantique, les montagnes étaient trop loin, et c'est la mer qui me gagna, avant que j'en découvre ses héros solitaires.

Ces aventuriers de l'extrême vivent leur passion sur le fil du rasoir, au propre comme au figuré. Ils  cherchent à dépasser leurs limites, et en cela frôlent la mort. Une vie extrême pour certains, trop extrême. Qu'est-ce qui peut pousser quelqu'un à risquer ainsi sa vie? Pourquoi conquérir l'inutile? Pour ne pas mourir à petit feu en menant la vie fade de Monsieur Tout le monde! Pas si simple. Mais vivre de sensations fortes a un coût : beaucoup de grands alpinistes meurent en montagne, 33 sur les cent plus connus, relativement jeunes qui plus est. Un certain nombre de marins, et non des moindres, périrent noyés. Y a t-il un aveuglement dans la passion? Ces "héros" de l'aventure sont-ils esclaves, prisonniers de leur passion? Assurément, oui! Ce n'est pourtant pas une partie de plaisir, c'est même plutôt une souffrance, tout çà pour quelques minutes de joie intense quand la partie est gagnée. Jusqu'à la prochaine fois, le prochain défi, comme une drogue.


"Il n'y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin", dit le Bouddha.

A suivre...

mercredi 7 février 2018

Zéro Phyto 100% Bio


Alors que la loi « Zéro Phyto » entrait en vigueur en 2017, certaines municipalités françaises n’ont pas attendu pour faire de la fin des pesticides une mesure clé de la politique locale. Armé de sa caméra, Guillaume Bodin, vigneron dans une autre vie et réalisateur du film documentaire remarqué Insecticide Mon Amour, est allé à la rencontre de ces villes qui ont ouvert la voie du changement et qui montrent l’exemple.
Depuis le 1er janvier 2017 et l’entrée de la Loi Labbé, l’utilisation de pesticides dans l’espace public est interdite. En France, des communes s’étaient distinguées depuis quelques années déjà en la matière en se tournant vers des pratiques alternatives allant parfois bien au-delà de ça. Pour réaliser le film « Zéro phyto 100% bio », Guillaume Bodin est allé à leur rencontre « pour montrer qu’il est possible de faire changer les choses ».