Membres

mardi 31 décembre 2013

Déjà la fin...

2013
 

Au fait cette année 2013, fut-elle bonne? Pour vous j'entends.
Défense de mentir!
- Comme d'habitude avec des hauts et des bas, plutôt des hauts, plutôt des bas...
- J'ai fait un truc génial. J'ai commencé quelque chose qui me tient à cœur...
- J'ai perdu du fric, j'ai perdu ma compagne, mon compagnon, mon père, ma mère, un enfant....
- J'ai appris que j'ai un cancer, et je ne m'en remets pas...
- J'habite ma nouvelle maison, je suis hyper heureux, j'ai un jardin...
- Je me suis marié, je me sépare, on va avoir un enfant...

Et 2014?
- J'espère que ça va encore être mieux...
- Boafff...

Vous vous souvenez, l'an dernier, on avait failli vivre la fin du monde! Que sont-ils devenus tous ces gens qui s'étaient retirés dans leurs bunkers avec des provisions jusqu'aux temps meilleurs, ou en haut de certains monts attendant un ovni ou je ne sais quelle apparition?

La vie se fout bien des changements de jour, d'année et autres anniversaires. Certains vont dépenser en un repas ce que d'autres mettent plusieurs mois à gagner... Certains vont passer une nuit de réveillon complètement imprévue, suite à un accident, un retard, ou je ne sais quoi. Certains vont mourir juste avant les douze coups, d'autres en rentrant chez eux avec un petit coup de trop... Certains seront à l'hôpital dans l'attente d'un heureux évènement.... Certains vont découvrir l'amour, d'autres vont méditer... Certains seront seuls, d'autres seront ensemble et pourtant tristes...
La vie va continuer, comment pourrait-elle faire autrement?

Et le lendemain, le premier jour de l'année! Je suis quasiment sûr que c'est le jour où il y a le moins de lève tôt, je veux dire le plus de lève tard. Les gens fêtent plutôt le dernier jour de l'année que le premier, dont ils ne verront pas le lever.
Aux infos on explique quoi prendre lorsque l'on a la gueule de bois, pour remettre l'estomac en état...
Il parait même qu'on va donner 20 euros dans le Var aux conducteurs qui se font arrêter mais qui n'ont rien bu! Peut être que ceux qui en bénéficierons iront s'acheter une bouteille avec...
Le monde est bizarre.
C'est quand la prochaine fête?
Allez, on s'embrasse...

lundi 30 décembre 2013

Bougies de réveillon et risque nucléaire

L'autre jour, je mangeais chez quelqu'un à la campagne qui a pour voisin une immense serre en verre. Tout d'un coup alors que dehors des cordes tombaient, une lueur a envahi l'extérieur. Les serres venaient de s'allumer, diffusant une lueur orangée dans l'atmosphère sombre d'un ciel d'orage. On eut cru une lumière de coucher de soleil. Irréel! Ils cultivent des plantes, me dit-on. Je réalisais soudain le coût énergétique d'une telle production. Quelles que soient ces plantes, il avait fallu construire ces serres, représentant des milliers de m2, puis alimenter tout un circuit d'arrosage intérieur, enfin les chauffer... pour que cela fonctionne en plein hiver. Où sont les économies d'énergie? C'est plutôt le gaspillage institutionnalisé. Avec de l'électricité nucléaire bien sûr.

Façade extérieure d'une serre commerciale aux Pays-Bas Banque d'images - 13334658
 
Pendant ce temps dans les temples de la consommation les gens achètent de quoi se gaver pour les fêtes. Qui réfléchit une seule seconde au système de production mis en place pour aboutir au produit vendu sur l'étalage ou dans la vitrine? Certains produits ont fait des dizaines de milliers de km pour aboutir en magasin (comme les fameux jeans).
Il fait froid mais on a tous les légumes que l'on veut.

 
C'est le monde sur la tête. Le réveillon devient une saoulerie gigantesque pour des gens déjà bien nourris mais en manque. Il y a une véritable addiction à la bouffe, en témoignent ces nouvelles émissions sur la cuisine. Il parait qu'environ un tiers de ce la nourriture produite est jetée. Pendant ce temps des gens meurent de faim!
Tout le monde politique n'espère qu'une chose : la reprise, pour que tout tourne, pour que tout recommence, sans comprendre que c'est un enlisement progressif. Est-ce que dans l'histoire un empire sur le déclin s'est-il jamais relevé pour recommencer de plus belle?

Analyse des rejets de radionucléides dans l’atmosphère
Bruit de fond des rejets dus aux centrales nucléaires
 
A propos de nucléaire, c'est silence complet sur Fukushima. On ne dit rien car on vient de voter au Japon "une loi pour la protection de secrets spécifiques" concernant 4 domaines : la défense, la diplomatie, le terrorisme et l'espionnage. Même ce qui est considéré comme étant secret est un secret!
Ainsi des manifestations pacifistes peuvent paraître terroristes pour le gouvernement et donc être matées en conséquence. Vaut mieux pas vivre au Japon à croire ces nouvelles orientations anti démocratiques, anti liberté.
Donc il n'y a rien à dire sur Fukushima. On nie, on cache, mais on ne peut retenir ce qui s'est déjà échappé et continue de le faire.


La pollution radio active a déjà atteint la Californie. Tous les bébés nés là bas sont suivis à la naissance pour vérifier le taux de thyréostimuline (THS) dans le sang, car des niveaux élevés indiquent une hypothyroïdie. Une étude montre une augmentation de 21 % dans les 9 mois qui ont suivi l'explosion de Fukushima.
Je parle de ça parce que mon fils qui a des amis en Californie me transmet des nouvelles inquiétantes qui commencent à courir dans les milieux informés. A savoir que si la non maîtrise absolue de ce qui se passe actuellement autour de la centrale se terminait en explosion partielle des parties les plus à risques, Hawaï serait touché assez rapidement et la Californie à suivre.

 
Le Japon qui a reçu deux bombes atomiques lors de la dernière guerre mondiale est en train de polluer discrètement les fabricants de ces bombes.
Oh, tout cela se fait à doses infimes pour l'instant, jugées forcément sans danger par les autorités, mais cela se mesure, et les conséquences aussi.
Juste 10 000 km d'océan à traverser... La solution serait d'aller chercher quelques anciens ministres ou responsables de l'information sur le nucléaire en France pour faire tourner les vents!
 
Si le sujet vous intéresse je vous conseille d'aller voir : http://www.fukushima-blog.com/
Un blog consacré à la catastrophe nucléaire de Fukushima et à ses répercussions dans le monde et au Japon.
Autant ne pas mourir idiot le ventre plein.
Nous sommes vraiment reliés, pour le meilleur et pour le pire!

dimanche 29 décembre 2013

Tout est perdu


Un homme, un bateau, la mer, un accident, seul avec soi même...

samedi 28 décembre 2013

Education des enfants


"Until the age of five the child should be treated like a king, and thereafter like a servant for ten years. But the moment the child attains the age of sixteen, he should be treated as a friend."
There is also a saying that, when the son has grown beyond your shoulders, he becomes a friend.
The first six years of a child are the crucial ones that make or mark a child's future. After the sixth year you can influence him but little. The formativ period of a child's life are the first six years. Then the cast is moulded. Nurseries are therefore most important. They should be manned by expert psychologists. The greatest education for the child comes from the mother. It is said :
"Ten times the ordinary teacher is the Acharya.
Hundred times the ordinary Acharya is the father.
The mother is a thousand times the father."
Therefore women must be educated well, particularly in the art of bringing up children.

Swami Prajnanpad

Acharya : vient du sanskrit dont la racine char ou charya signifie conduire. Cela signifie littéralement : celui qui enseigne par la conduite (par l'exemple). En Inde, c'est le guide spirituel.

vendredi 27 décembre 2013

Après la naissance tout le boulot reste à faire

Puisque l'on parle de naissance, il y a bien un enfant qui va grandir...
Je viens de retrouver un cahier de notes en anglais de Swami ji, écrit en Inde en 81.

When a child asks for guidance, throw as much light as possible and allow the child to decide. The effort should be to encourage the child to find out, experiment. The child should be given the three "L" ; Love, Light and Liberty. Liberty is the most important of the three because adults generally impose themselves on the child and do not allow it to grow. The teacher or the parent should never impose himself on the child or try to make him conform. The child should not be made an automaton. Do not be afraid of the child making a mistake. It is only when you commit a mistake that you come into contact with reality.
If a child is prone to lying, let it die and understand what a lie is and where it leads to. The child should be free to experiment and convince itself. Better it makes a mistake than puts up an appearence. The function of the educator is, therefore, to encourage the child to experiment and to draw him out.
Once a child is convinced yhat you do not mean it harm and that you are for its interest and not against, it will confide in you. Explain as much as you like, that this will be the result if you do it this way, and that, if you do it the other way. Then allow the child to do as it pleases. Its choice must be honoured. Then it will be convinced that what you indicated was indeed true. When this experience is repeated, the child's confidence in you gets strengthened. It now knows that it can rely on you. It will, in future, more readily take your advice.


A suivre.

jeudi 26 décembre 2013

Le lendemain

Le lendemain de Noël, les enfants jouent avec leurs jouets, heureux comme des enfants qui jouent. Les adolescents mettent leur musique favorite et ont déjà allumé leur portable pour rester en contact avec leurs copains, on ne sait jamais, on n'a peut rien à se dire, mais il vaut mieux se le dire quand même, ça tient chaud...
Les parents? Il y en a qui travaillent, et oui ça existe! Une reprise de travail après avoir bu, sans doute trop, mangé, certainement trop aussi, cela veut dire de la lenteur, c'est normal, c'est le lent demain...
Les autres sont en vacances, chez eux, chez la famille, à la montagne, au bord de la mer dans un pays ensoleillé...
Ils regardent leurs enfants jouer, jouent avec eux, se remémorent leurs souvenirs d'enfance avec les cadeaux que leur avaient offerts leurs propres parents. Nostalgie et lenteur, après tous ses préparatifs, tous ces achats, la pression retombe.
 
Dans un monastère, au milieu de la forêt, le moine médite imperturbablement. Il n'a pas changé une once à l'organisation de la journée le jour de Noël. Il sait que c'est un jour comme un autre. Extérieurement il y a une fête reconnue, intérieurement il ne s'occupe que du présent. Son cadeau? A vrai dire il n'attend plus rien. Il a dépassé l'exaltation des attentes. Il observe son esprit à longueur de journée. S'il se réveille la nuit, c'est dans cette conscience de l'esprit. Le matin, à midi, le soir, c'est cette veille permanente qui domine. Le monde peut s'agiter, consommer, dépenser, ou fêter, il reste avec lui même, répondant au nécessaire. Il a vécu cette naissance il y a bien longtemps, et depuis il reste avec elle. Il ne peut oublier ce qui est né vraiment, cette présence intime qui nourrit son quotidien. C'est son pain quotidien. Il habite cette maison du pain : Bethléem.
 
Dans la rue, un SDF à genoux fait l'aumone, comme chaque jour. Il a vu passer les gens les mains chargées de paquets. Il sait qu'aujourd'hui sera un jour difficile, pas beaucoup de monde dans les rues, peut être plus qu'hier. Hier, c'était un jour terrible, personne de personne, sauf le matin devant les boulangeries. Tout était fermé. Il a bien cherché à aller à la porte d'une église, mais il y avait déjà d'autres mendiants comme lui, certains qui ont leur place depuis si longtemps, qu'il est resté à l'écart. "Pourquoi ai-je une vie comme ça?" se dit-il. "Pourquoi moi?" C'est alors qu'une petite fille s'est approchée, timidement, et lui a donné une poche de chocolats. Elle le regardait sans comprendre. "Pourquoi y-a-t-il des gens dans la rue qui tendent la main?" se disait-elle. Leur regards se sont croisés. Le SDF l'a regardée comme si c'était le bon dieu en personne. La petite fille a baissé la tête. Puis elle est repartie. Lui l'a regardée s'éloigner. Il s'est dit que la bonté vient des enfants. Malgré sa faim, il s'est senti nourri, malgré le froid, il a eu chaud au cœur.
 
Hier, aujourd'hui, demain....

mercredi 25 décembre 2013

Nous te prions



S'éveiller à ce que représente Noël, transportés par ces chants vibrants...
Belle journée à vous.

mardi 24 décembre 2013

L'enfant et son père

L'enfant marche dans la rue, la main dans celle de son père. Il regarde émerveillé les guirlandes qui clignotent, les arbres remplis d'ampoules lumineuses, la lumière partout. Les magasins sont décorés comme par magie avec des cadeaux, des bougies, des Pères Noël... Cela donne un air de fête indéniable.
- Pourquoi il y a toutes ces décorations, Papa?
- Parce que c'est Noël, mon fils.
Les magasins de jouets croulent comme jamais, les vitrines montrent des objets merveilleux qui brillent, les gens semblent pressés d'acheter, des personnes emballent dans des papiers multicolores des petits paquets, des gros paquets, avec des rubans.
- Pourquoi tout le monde fait des cadeaux, Papa?
- Parce que c'est Noël, mon fils. Les gens achètent des cadeaux pour les offrir le jour de Noël.
- J'aime bien les cadeaux, moi! Tu aimes les cadeaux Papa?
- Oui, fils, tout le monde aime les cadeaux!
- Pourquoi on n'offre pas plus souvent de cadeaux si tout le monde aime ça?
- Parce que on serait blasé si cela revenait trop souvent.
- Qu'est-ce que cela veut dire blasé, Papa?
- Blasé, c'est quand on ne prend plus de plaisir à ce qui nous arrive. Comme si plus rien ne peut nous satisfaire parce que l'on a tout déjà.
- Il faut du temps alors pour être blasé!
- Oui, cela dépend aussi du caractère.
- On peut vraiment avoir tout?
- Non, ce n'est pas possible. Mais dans la tête on peut avoir l'impression que plus rien ne nous comble. Si les choses sont trop faciles à obtenir, on va devenir blasé, et on perdra gout à la vie.
- Il faut que les choses soient difficiles à obtenir alors?
- Pas forcément, certaines choses sont faciles, d'autres pas, les cadeaux servent à ça entre autres. Mais si c'est un peu difficile, si on attend un peu, cela donne plus de prix. Ce qui comble c'est cette attente comblée. Le difficile est plus important que le facile à vrai dire.
- Je ne comprends pas bien Papa.
- Oui tu es encore jeune, et tu te satisfais de peu. Quand tu joues tu n'as besoin de rien d'autre.
- Pourquoi il y a autant de magasins, il faut acheter tout ça dans sa vie?
- Non fils, au début il y avait juste les magasins indispensables, maintenant c'est surtout le superflu.
- C'est quoi le superflu?
- Ce sont des choses qui ne servent pas vraiment.
- Pourquoi cela existe alors?
- Parce que l'homme s'ennuie, alors il invente sans cesse des jouets nouveaux, mais il n'est jamais satisfait.
- Cela ne sert à rien d'être riche alors?
- Non, en fait les gens riches s'ennuient encore plus que les autres. Dans les pays riches, les gens sont tristes.
- Papa, je ne veux pas devenir un homme, alors!
- Oui mon fils, et moi je voudrais redevenir un enfant.
- Tu veux que je t'apprenne à devenir un enfant?
- ...
- Donne moi la main et pose moi des questions!

dimanche 22 décembre 2013

Yvan Amar


J'ai une tendresse particulière pour Yvan Amar, une des plus belles rencontres qu'il m'a été donné de faire.
Travaillant sur la Bible et le sens des mots hébreux, je tombe sur le mot "Amar". En hébreu ce mot signifie : dire, parler, prononcer, mais aussi : être entendu, appelé, répondre, commander... Quand Dieu parle, on utilise le mot "amar".
Le grand père d'Yvan se nommait Shelomo Amar, il était rabbin et scribe de la Torah.
Yvan parlait merveilleusement, le ton de sa voix correspondait complètement à sa profondeur. Une nourriture dont le gout ne peut s'oublier. Une nourriture sonore qui touchait le cœur.
Il reste Les Nourritures Silencieuses, livre parmi mes préférés.
Et puis quelques cassettes où l'on peut entendre sa voix. Une voix qui parle de la voie...

vendredi 20 décembre 2013

Formes

Ces branches qui s'élèvent,
Qui se plient, qui se tordent...
Mues par quelle force?
Puis qui se tendent dans un dernier effort
Avant que de donner naissance à une couverture arrondie et unie!
Pourquoi, comment?
Mystère du vivant...

jeudi 19 décembre 2013

Miracle

Qu'est-ce qu'un miracle?
Suis-je capable de définir ce mot? Honnêtement non. Je connais ce mot par la Bible je suppose, puis j'ai découvert que certaines personnes avaient fait des choses tellement extraordinaires qu'on pourrait les qualifier de miracles.
Je suis donc aller me renseigner.

Au niveau de l'étymologie, miracle vient du latin miraculum qui veut dire prodige, merveille, étonnement. Miraculum est formé de mirus qui vient de l'indo-européen (s)mei : rire, surprise, et de culum, à rapprocher de novaclum, puis de novus qui veut dire neuf.
On pourrait dire qu'un miracle c'est quelque chose d'étonnant, de prodigieux et de neuf, d'inhabituel en quelque sorte, mais d'indéfinissable aussi.

Regardons prodige : cela vient du latin prodigium, prodigo qui veut dire pousser devant soi. Cela peut vouloir signifier initialement : ce qui doit être écarté ou ce qui dépasse la normale. Voilà qui est intéressant! Prod signifie devant et ago de l'indo-européen heg, qui signifie mouvoir, conduire, pousser, pousser au dehors dans le sens de faire sortir de soi... et aussi agir bien entendu.

Dans la Bible il y a plusieurs mots qui sont traduits par miracle :
Mowpheth qui signifie miracle, signe, présage, merveille. Cela vient de Yaphah : éclat, brillant, beau, juste.
Owth qui a le même sens de signe, témoignage, miracle, mot venant de Uwth dans le sens de apparaître, convenir.
Pele, qui veut dire miracle, merveille, qui vient de Pala signifiant merveilleux, étonnant, extraordinaire, dans le sens de difficile à faire, à comprendre, au delà de ses possibilités.
Semeion qui signifie signe, marque, preuve, prodige.
Dunamis qui signifie force, pouvoir, talent, puissance, capacité, qui vient de Dunamai : être capable, être fort et puissant.
Teras qui signifie prodige, présage, miracle.

Parfois ces mots sont dans la même phrase ce qui montre qu'ils peuvent avoir plusieurs sens. Un prodige n'est pas forcément un miracle, et vice et versa. Mais les deux peuvent être considérés comme des signes ou être qualifiés de merveilleux.
Ils viennent frapper l'esprit en tout cas, comme un tour de magie. On assiste à quelque chose que l'on ne comprend pas, qui est inhabituel, qui délivre sans doute un message. Ce côté extraordinaire ne se réfère pas au connu, d'où ce côté neuf, pur, beau, et inqualifiable.
Le plus important n'est pas ce qui se passe, mais ce que cela vient toucher en nous. La magie au cirque est une chose, sauf qu'il y a un truc, le miracle en est une autre qui s'adresse à notre ignorance, à notre non saisie totale, et donc à notre impuissance. C'est cela même qui est intéressant à mon avis.

mercredi 18 décembre 2013

Dominic Barter à Bordeaux

   Nous sommes très heureux de vous annoncer la venue de Dominic Barter à Bordeaux les 17, 18 et 19 janvier. Il vient animer une conférence interactive le 17 et deux ateliers les 18 et 19 janvier. Cela fait plusieurs années que nous l'attendions en France !
        Dominic Barter vit au Brésil. Il est à l'initiative du développement des systèmes restauratifs et Cercles Restauratifs qui s'inscrivent dans le courant international de la Justice Restaurative.
Ce mouvement est parti de ce qui a été initié par Dominic B. avec les habitants des favelas de Rio, où ils ont œuvré ensemble pour offrir une réponse de la communauté à la violence et l'injustice. Ce projet a intéressé le Ministère de la Justice et celui de l'Éducation et est aujourd'hui en pleine expansion.
Que ce soit donc dans le monde de la justice ou de l'éducation, celui du travail ou du bénévolat, ou qu'ils appartiennent au domaine familial, les conflits et la réponse que nous leur apportons sont souvent vécus de manière insatisfaisante.
        Lors de ces rencontres, il vous sera donné l'occasion de :
- découvrir une alternative plus profondément satisfaisante tant sur la manière de concevoir les conflits que sur celle de les prendre en compte.
- trouver une réponse plus efficace qui permet de restaurer la place du conflit dans nos sociétés, le sens, la relation et l'intégrité des personnes.
Nous sommes enthousiastes à l'idée d'y participer et de vous rencontrer lors de cette occasion.
Signé : le groupe de pratique et recherche en Cercles Restauratifs de Bordeaux

Pour tout connaître sur cet événement et vous y inscrire, rendez-vous sur le site:
www.cerclesrestauratifs.org
 
 
 
Cercles Restauratifs

Événement les 17, 18 et 19 janvier à Bordeaux

Marcher ensemble vers le conflit -
une Introduction aux Systèmes Restauratifs



Programme

  • Samedi 18 de 9h à 17h30, Lycée des Graves : Journée d'introduction ouverte à tous.
Atelier interactif pour découvrir et pratiquer ensemble une façon alternative de s'occuper de nos conflits.
Atelier de pratique et recherche pour ceux et celles qui expérimentent déjà les Cercles et Systèmes Restauratifs.
Cette journée est aussi ouverte aux participants de la veille.
 

Objet des rencontres et méthode

Cette rencontre sera une occasion toute particulière d'interroger en profondeur, à la fois individuellement et collectivement, notre regard et nos pratiques concernant la conception que nous avons du conflit et la manière dont nous choisissons d'y répondre.

En pratique

Inscriptions

  • Vendredi 17 au soir : s'inscrire directement en ligne via la page Vendredi.
  • Ateliers des 18 et 19 : ouverts à 100 personnes maximum, merci de remplir ce formulaire : Inscription aux ateliers.

Hébergement

Si vous souhaitez en offrir ou en demander un, merci de remplir ce formulaire : Offrir ou demander un hébergement.

Co-créer les ressources nécessaires à cet événement et à ce travail

Dominic et ses collègues désirent donner accès à ce travail à tous ceux qui le souhaitent.
Ils l’offrent comme une occasion de venir et d’apprendre dans un esprit de don.
Depuis son début, l'accès à ce travail est librement offert, le projet des Cercle Restauratifs et les besoins de subsistance de Dominic sont assurés par des dons de la communauté.
Ils demandent aux participants de partager avec eux et les organisateurs la responsabilité de la mise sur pied de cet événement et que ce travail puisse continuer à être partagé. Les coûts de cet événement (organisation, infrastructure, voyage de Dominic depuis le Brésil…) seront communiqués et une invitation ouverte sera faite à tous ceux qui sont prêts à y contribuer. Nous nous voyons comme partageant tous le pouvoir d'être le changement que nous souhaitons dans le monde et d'en créer les conditions nécessaires. La co-création de ces ressources est donc une opportunité d’exercer un tel pouvoir.

Sites de référence
Deux principales sources d'informations sur les CerclesRestauratifs :
LogoRC.png www.restorativecircles.org (en)
NvcWikiLogo.gif La Catégorie Cercles Restauratifs sur fr.nvcwiki.com (fr)

mardi 17 décembre 2013

C'est quand le début?

Le véritable chemin commence quand vous sentez :
"C'est à portée de ma main."
 
Swami Prajnanpad
 


lundi 16 décembre 2013

samedi 14 décembre 2013

Mésaventure en bateau


J'ai fait moulte fois la Gironde en bateau, pour aller de Bordeaux à Royan ou l'inverse. Ce n'est qu'après être sorti de l'estuaire que l'on est vraiment en mer. La Gironde se divise en deux zones : de Bordeaux à Pauillac, où l'on a encore l'impression d'un fleuve, puis de Pauillac à la mer où la largeur peut dépasser 10 km. En réalité on est encore sur la Garonne jusqu'au Bec d'Ambès, où elle rencontre la Dordogne. La Gironde démarre à la rencontre de ces deux fleuves. Cela fait une centaine de kilomètres depuis Bordeaux.
En voilier, on doit tenir compte du courant. Il y a le courant descendant, naturel, du cours d'eau qui rejoint la mer, et la marée montante qui se fait sentir très en amont vue la taille énorme de cet estuaire.
Autant dire qu'il est impossible de naviguer contre le courant, sauf vent très favorable. Ainsi j'ai toujours fait la Gironde en deux marées, descendantes pour aller vers le nord, montantes pour venir à Bordeaux. En général on est au près pour descendre la Gironde, ce qui oblige à tirer des bords, et vent arrière dans l'autre sens.                                                              
Au mois d'aout dernier, je quitte Port Médoc le matin avec un tout petit temps. Je me fais dépasser par quelques bateaux qui eux marchent au moteur. Il fait beau, mais le vent est quasiment absent. Ce n'est qu'en fin de matinée qu'il se fait sentir. Du coup je me dis que je peux mettre le spi (spinnaker), cette grande voile ballon, qui permet d'aller plus vite aux allures proches du vent arrière. Naviguant seul, il me faut un temps de préparation pour tout installer, surtout que je n'ai pas de pilote automatique. Je bloque la barre avec des bouts, de façon à avoir les mains libres. Le spi est un peu technique à mettre en place et à gérer. Je la mets quand il n'y a pas trop de vent, car il vaut mieux être deux ou trois pour manœuvrer le bateau sous spi, surtout si le vent est changeant ou forcit. Je mets donc cette voile quand il n'y a pas trop de vent, disons jusqu'à 15 nœuds environ.
 
                                    le spi quand tout va bien,                       et quand les choses se compliquent...

Tout marche bien, le bateau avance et rattrape le retard que j'avais pris sur la marée. Il faut que j'arrive à Pauillac avant la renverse. Progressivement le vent augmente. Il faut savoir que lorsque l'on est vent arrière on ne se rend pas bien compte de la force du vent, car on a une certaine vitesse déjà, ce qui diminue d'autant l'effet du vent sur nous. Avant d'arriver à Pauillac, la renverse s'est faite, mais vu le vent je navigue assez vite contre le courant. Au lieu de m'arrêter, je décide de continuer pour voir jusqu'où je pourrais aller contre le courant. La Gironde est suffisamment protégée pour ne pas développer de vagues trop grosses. Là je les ai avec moi, ça va bien. Je garde le spi pour conserver la vitesse, je surfe même parfois. Je n'ai jamais conservé le spi avec cette force de vent, et je dois être extrêmement vigilant à la barre. Le danger est de partir au lof et de rendre le bateau incontrôlable. C'est à dire que le vent se prend dans la voile et le fait virer (pour faire simple), le bateau se met alors à giter fort et cela peut devenir plus ou moins dangereux. A un moment je croise un petit cargo. Il me lance un coup de sirène. Je me mets le plus à l'opposé possible dans le chenal et fais très attention.
 
Quelque temps après, le spi s'enroule autour de l'étai, le câble qui tient le mât sur l'avant, et je n'arrive pas à le défaire. Le vent est fort, autour de 25 nœuds, et je ne peux lâcher la barre, alors que le chenal s'est rétréci. Je donne des coups de barre pour essayer de le déployer. Tout d'un coup il se défait tout seul, se regonfle d'un coup, et c'est le fameux départ au lof. Le bateau gite, vire vers le vent et quitte le chenal. Comme la marée descend, il faut absolument que je reste dans le chenal. J'essaie de retenir la voile avec l'écoute (une corde qui sert à le régler). Impossible. Je me dis alors qu'il faut que j'affale pour ne plus être emporté par le spi qui me rend le bateau incontrôlable, surtout étant seul. La drisse me file entre les mains et me brûle les doigts en un quart de seconde. Je suis au niveau du Bec d'Ambès, et je me dis que parti comme c'est je vais m'échouer contre les rochers de la pointe. C'est alors que je constate que le spi ne portant plus, étant en partie tombé à l'eau, je deviens alors dépendant du courant qui me ramène en arrière, alors que je pensais aller vers cette pointe. Ouf, je ne vais pas m'échouer! Je récupère le spi, règle le bateau et remet le cap dans la bonne direction. Dans ce genre de cas, tout se passe à l'instinct, de par l'expérience, sans perdre de temps à réfléchir. Dès que le bateau gite, je me cramponne où je peux, pas le temps d'avoir peur. Les doigts me brûlent, mais j'ai évité le pire. Sous grand voile seule, je remonte encore le courant. Décidément il y a plus de vent que j'imaginais. Je continue. Puis je range tout, et remet une voile à l'avant pour conserver de la vitesse car le courant ne fera qu'augmenter. Petit à petit le vent va diminuer. Je serais obligé de mettre le moteur à la nuit tombante pour arriver à Bordeaux. J'arriverais tard, fatigué, mais content d'avoir fait la Gironde pour la première fois en une seule journée. Un peu de risque, histoire de bien me montrer les limites de la conduite en solitaire sans pilote. Heureusement tout s'est bien terminé.

vendredi 13 décembre 2013

Je n'y arriverai jamais

 
C'était il y a quelques années lors d'un séjour à l'abbaye d' En Calcat.
L'un des frères avec qui nous avions partagé un moment dit : "Nous sommes engagés, mais nous ne sommes même pas sûr d'y arriver". Il avait dit cette phrase, que je cite de mémoire, sur un ton dépité. Je comprenais qu'il voulait dire que malgré tous les efforts de leur engagement - nous savons que la vie d'un moine est rythmée par la prière plusieurs fois par jour - il n'était même pas sûr d'arriver à cet état de liberté intérieure qui est le grand but de toute vie spirituelle. Comme si quelque part cela n'avait servi à rien.
J'ai souvent repensé à cette phrase, que je me suis appropriée au cours de mon propre cheminement.
Il n'y a en fait aucune certitude de quoi que ce soit, que l'on s'engage comme moine, élève proche d'un maître, ou simple disciple d'un enseignement sérieux. Etre dans l'attente d'un résultat est le risque de ne jamais arriver à un but que l'on s'imagine. Le fait même de parler d'un but lointain est un écueil qui dessert plutôt qu'autre chose.
Croire ou imaginer un but permanent est le meilleur moyen de ne pas être dans le présent. Si on est dans la présence avec soi même, où est le but? Et si on pense au but, où est la présence? C'est simple, c'est radical, c'est peut être déroutant, mais c'est ainsi. Il n'est pas dit qu'un jour ou l'autre, il y aura des moments de paix indicibles, que quelque chose se passera, que des seuils seront passés, mais ce n'est pas en les espérant ou en y pensant qu'ils arriveront plus vite.
Nous ne sommes sûr de rien quant à un résultat. Etre sûr c'est une demande de l'égo qui a encore besoin d'être rassuré. Bon je m'engage comme moine, ou, je vais faire un mois de méditation intense, mais si on a de façon sous jacente l'attente d'une réalisation quelconque, on est à côté.
Ne plus avoir d'attente, ne plus être sûr, c'est vrai que c'est terrible quand on a toujours vécu ainsi, avec un but permanent de réussir telle ou telle chose.
Le grand retournement c'est de rester dans la non attente instant après instant. Je ne sais pas ce qui va se passer dans le futur proche, mais c'est OK. On découvre progressivement qu'il n'y a aucun point d'appui, aucune certitude. Est-il possible de se laisser aller à ce mouvement, de se fondre dans ce qui se présente sans se projeter dans un ailleurs illusoire?
S'engager dans le tout de suite, et recommencer sans cesse. Le seul engagement qui dure c'est celui qui est reconduit d'instant en instant.
Etre là où l'on est. Oui c'est rude parfois. Apprendre à fréquenter sa complaisance, sa petitesse, son incapacité, son non savoir, sa solitude. Oui!
Comme il peut sembler plus avantageux de s'imaginer libre! Ou de se comparer et de juger....
Pourquoi ne pas accepter d'être petit et faible tout de suite?

jeudi 12 décembre 2013

ma dignité d'être humain

File:Betancourdlourdes.jpg
 
Je sais ce qui nous manque : c’est une forme de spiritualité.

Quand tu subis la plus terrible des solitudes, tu as le choix :

ou bien tu t’abandonnes au désespoir et au cynisme,

ou bien tu vas chercher au plus profond de toi.

La foi te montre le chemin, fortifie ta quête de spiritualité.

Dans l’insatisfaction de ce que tu es, tu cherches à l’intérieur de toi.

C’est là que j’ai trouvé Dieu et ma dignité d’être humain.

Ingrid Betancourt

Cercles Restauratifs




Événement les 17, 18 et 19 janvier à Bordeaux

Marcher ensemble vers le conflit -

une Introduction aux Systèmes Restauratifs


avec la venue exceptionnelle de Dominic BARTER
 



Programme

  • Samedi 18 : Journée d'introduction ouverte à tous
Atelier interactif pour découvrir et pratiquer ensemble une façon alternative de s'occuper de nos conflits.
  • Dimanche 19 : Journée d'approfondissement
Atelier de pratique et recherche pour ceux et celles qui expérimentent déjà les Cercles et Systèmes Restauratifs.
Cette journée est aussi ouverte aux participants de la veille.

 
Inscription
voir  la page Dominic Barter à Bordeaux (en cours de finalisation).
 

Pour en savoir plus :

Dominic Barter, coordinateur du Projet de Justice Restaurative du CNVC, développe depuis les années 90 des pratiques restauratives au Brésil. Depuis 2005 son processus de Cercle Restauratif a été au cœur des projets pilotes de Justice Restaurative du Ministère de la Justice brésilien.
Introduits dans les écoles, dans les tribunaux des mineurs, les prisons pour mineurs, les refuges, les services de police, ainsi que dans les communautés locales, les Cercles Restauratifs amènent un profond changement de paradigme en ce qui concerne la Justice - en créant bien-être et sécurité, là où le conflit et le crime avaient apporté peur et division.
Au cours des trois dernières années, les Cercles Restauratifs ont été donnés dans onze pays, et des projets se développent dans les tribunaux, les prisons, les écoles, les communautés et les familles.
Les Cercles Restauratifs sont profondément en phase avec les principes de la Communication NonViolente, en créent un pouvoir partagé et en entrant dans le sens sous-jacent des conflits et des crimes, ils se terminent avec des plans d’actions mesurables qui peuvent rapprocher les gens les uns des autres et mener à une guérison de la communauté.
Un cercle restauratif réunit les trois parties affectés par un acte douloureux : ceux qui ont commis l’acte, ceux dont le bien-être a été principalement affecté, et tous les membres de la communauté qui ont été indirectement affectés par cet acte. En utilisant un processus de dialogue qui permet de focaliser l’attention sur les besoins, les participants sont invités à redécouvrir leur capacité à se comprendre l’un l’autre, à tirer les leçons de ce qui c’est passé, et à élaborer un plan clairement défini dont tous profiteront et qui contribuera à un changement des conditions sociales, dans lesquelles le conflit a surgi.
Les Cercles Restauratifs sont bien plus qu'une simple méthodologie. Ils font partie d'une réponse systémique à la sécurité de nos communautés qui apporte la non-violence à la vie publique de façon tangible et constructive.
http://fr.nvcwiki.com/index.php/Dominic_Barter

mercredi 11 décembre 2013

Aquarelle

 
Bord de mer

mardi 10 décembre 2013

Couleurs


 
Dernières feuilles d'un érable dans la lumière hivernale.

lundi 9 décembre 2013

Les villes mobiles

La ville qui vogue 

La ville qui roule
 
 
Parmi les projets futuristes qui sortent de la tête de quelques architectes, comme habiter sous l'eau, une ville flottante, une tour végétale autonome,... En voici deux nouveaux : une ville bateau et une ville qui se déplace.
 
La ville bateau fait plus de 2 000 m de long, l'équivalent de 25 étages de haut, avec un aéroport sur le toit, et tous les services d'une ville moderne, un port d'accès à l'arrière. Le projet prévoit un tour du monde en deux ans.... J'ai déjà vu des paquebots énormes défigurer le paysage de sites célèbres, là cela risque d'être bien pire. Son nom : the freedom ship!
 
La ville qui roule est sortie sans doute des bandes dessinées ou films d'anticipation. Une énorme structure qui permettrait de voir du pays sans sortir de chez soi. Quid des routes, des champs, des forêts à traverser, des lignes électriques? Pas précisé. Sans doute réservé aux déserts. Et les traces qui resteraient suite au passage?
 
La dernière photo de tours aux formes rondes avec terrasses arborées me semble plus sympathique.
 


samedi 7 décembre 2013

Les amis de Mandela

 
Lorsque Mandela fut libéré de prison en 1990,
il passa sa première nuit d'homme libre chez son ami Desmond Tutu.
Tous deux sont Prix Nobel de la Paix.
 
 
Ami de Mandela et autre Prix Nobel de la Paix : le Dalaï Lama

 
La réconciliation, thème cher à Mandela.
Constatons comme ses hommes de paix se touchent.
Est-il besoin de mots?

vendredi 6 décembre 2013

Mort de Mandela



 
Est-ce que de tels hommes ne vivent que pour montrer l'exemple?
Comment se fait-il qu'ils aient été emprisonnés, assassinés,
pour devenir ensuite des héros pour des peuples entiers?
Pourquoi les notions de liberté, d'égalité sont elles si dérangeantes?
Et pourquoi ceux qui osent la non violence et l'amour touchent-ils autant les cœurs?
Mandela a fait 27 ans de prison.
Comment peut-on condamner un homme à autant de prison?
Comment un homme peut-il avoir la force de résister à autant d'années?
Et sourire, et pardonner?

dimanche 1 décembre 2013

Perdre


Perdre fait référence à une complétude, inévitablement.
La famille est complète avec les parents et tous les enfants. Si l’un d’entre eux disparait, il y a un manque à la complétude initiale. La question se pose alors : la complétude est-elle appelée à durer ? Non bien sûr ! Un certain temps, plus ou moins long, selon ce que donne ou prend la vie. Il est des parents qui perdent un enfant dans le tout jeune âge, il est des enfants qui perdent leurs parents coup sur coup, il est des familles qui durent, d’autres qui se déchirent…

 Tant que l’on n’a pas été suffisamment nourri, la perte est une souffrance. Etre nourri jusqu’à quand ?
Jusqu’à la nourriture fondamentale, ai-je envie de dire, qui est la disparition de la faim. Ce qui revient à poser la question de : qui perd ? Qui est-ce qui qui perd ? S’il n’y a plus de qui, il n’y a plus de perte.

Il y a deux jours j’entendais Mathieu Ricard répondre à une question d’une dame lui demandant comment il avait renoncé à la vie que tout le monde mène. Il s’est expliqué sur le sens que l’on mettait en général sur ce mot : renoncement. Il a dit qu’il avait renoncé à la souffrance. Renoncer n’est pas se priver, mais se tourner vers quelque chose de plus grand au dépens de choses moins essentielles qui n’apportent rien au final.
Est-ce que perdre diminue l’être ? C’est dans la même veine.

Se nourrir d’avoir sans faire grandir l’être témoigne d’une pauvreté intérieure.
Il y a des pertes, apparentes, qui font grandir. Rien ne nous est donné définitivement. Il n’y a rien de stable sur quoi s’appuyer : une situation peut changer, un être peut mourir, un vol, un accident, la santé peut flancher. C’est ainsi. Ne rien prendre pour acquis. Il vaut mieux se préparer à la perte, ou l’envisager, que de chercher ou s’attendre à accumuler toujours plus. Ce qui n’empêche pas les belles choses d’arriver, comme un changement dans le travail, une nouvelle rencontre enrichissante, une demande enfin entendue…

Pour surmonter une perte, il semble indispensable de ne pas se sentir perdu. Et pour ne pas se perdre il faut se trouver soi même. La perte nous renvoie inévitablement à ce que nous sommes réellement. Si je me suis appuyé sur ce qui s’effondre, alors le passage risque d’être difficile.
La perte d’un maître nous renvoie par exemple à notre propre pratique. Avons-nous institué une pratique du grandir, ou substitué un remplacement d’un super parent ?

La perte est un miroir.
Vive la disparition de l’enfant perdu…
 

samedi 30 novembre 2013

Perdre

Il y a perdre et perdre. Perdre une broutille, perdre une occasion, perdre de l'argent... mais aussi perdre quelqu'un, un proche, un amour, un parent ou un enfant. Ou encore la santé...
La perte nous confronte au manque. Le manque fait référence d'une façon générale à l'avoir. Si les pertes ne sont pas essentielles pour vivre, on peut dire que ce n'est pas si grave, hormis l'impact psychologique qu'elles peuvent entrainer.
Par exemple quelqu'un qui se fait voler son porte feuille, ou qui se fait dévaliser pendant son absence, peut être moins gêné par la perte matérielle que par la sensation d'avoir été "violé" quelque part. Tout dépend de l'attachement à ce qui a disparu.

L'attachement c'est bien ce qui crée la souffrance liée à la perte.
Il y a des attachements nécessaires parce que constructifs. Il est évident que la perte d'un parent, lorsque l'on est enfant, va créer un manque qui sera difficile à combler, et demandera réparation. De même d'un parent qui perd son enfant. Ce genre d'attachement est normal, humain, et le dépasser, si cela arrive, demande un travail conséquent.

Il me semble que le poids de la perte d'un proche dépend aussi de la qualité de la relation que l'on entretenait avec lui.
Une relation est une nourriture. Cela comble notre besoin fondamental de l'autre, notre besoin d'amour, de communiquer, de communier, et aussi notre incapacité face à la solitude. L'objet de l'éducation est normalement de faire grandir l'enfant, de lui donner progressivement une certaine autonomie, si bien qu'à terme, il pourra se passer de ses parents. Dans une relation de couple, quel est le but, quel est l'enjeu? Au delà de l'envie de créer une famille, il y a cette nourriture que l'autre nous donne et que nous donnons à l'autre, une co-création en quelque sorte, et un grandir ensemble (pour ceux qui ont cette recherche).

Perdre une relation qui n'a pas eu de profondeur, qui a été inexistante, n'est pas très grave en soi. Par exemple un parent qui n'a pas joué son rôle vis à vis de son enfant, et s'il ne le joue jamais, est moins grave lorsque la mort arrive que si une relation aimante et constructive s'était installée. Peut être que l'enfant, devenu grand, ira chercher la profondeur ailleurs, et vivra le deuil d'une absence, de façon constructive, avant que celui du corps n'arrive. Il y a une clarté à mettre dans la perte, qui n'est pas forcément ce que l'on croit être.

Pour revenir à la relation de couple, je retiens cette phrase de Christian Bobin dans son livre "La plus que vive" : "Tu veux savoir qui tu es pour moi, eh bien voilà : tu es celle qui m'empêche de me suffire."
Le livre à son amie décédée à 44 ans m'avait particulièrement touché. Bien sur, avec sa poésie touchante, il me rendait nostalgique, étant moi même seul à ce moment là. Avaient-ils eu le temps de se nourrir suffisamment, lui pour continuer à vivre après cette perte? Cela ne nous regarde pas. Combien de temps faut-il pour retrouver un certain non manque, une forme de sérénité, être de nouveau complètement disponible à la vie? Je ne m'inquiète pas pour lui qui semble apaisé.

De même j'avais vu l'an dernier un reportage sur Michel Onfray, qui à un moment faisait allusion à sa compagne atteinte d'un cancer. Il disait qu'il était prêt à tout donner : travail, célébrité, en échange de cette perte quasi inéluctable ou de changer cette destinée si difficile. On peut imaginer là aussi, dans son exigence, à une relation hors norme. Il y a deux jours, dans l'émission "La grande libraire", il était fait allusion à la disparition de sa compagne en aout dernier.
J'imagine que la perte est alors plus que grande pour paraphraser Bobin.

(à suivre)

jeudi 21 novembre 2013

le garagiste de Dieu


Le soir, je retrouve Giannozzo au dernier étage d’un bâtiment à une centaine de mètres du Duomo. En réalité c’est un ancien palais de cette ville. Il fait partie d’une vieille famille florentine, mais il a pris des chemins de traverse, et s’est retrouvé responsable d’une petite communauté rurale sur le chemin de la non-violence. C’est ainsi que je l’ai rencontré. Son père n’a jamais compris ni accepté sa démarche. Ce dernier, très âgé, vit ses derniers moments accompagné par son fils. Nous parlons de nos vies depuis tout ce temps, deux amis qui se retrouvent dans la nuit…

 
Hier j’étais un peu sous le choc d’une voiture en panne au bord de la route, ce soir je suis sur une splendide terrasse sur un toit de Florence, à quelques mètres du Duomo illuminé, le touchant presque tant la vue est inhabituelle. Comme la vie est changeante, comme la vie est étrange. Jamais je n’aurais imaginé ça quelques heures avant.
Le lendemain je retrouverais le lieu où il vit toujours dans cette campagne de collines florentines, une ancienne maison de paysan, toute simple, au milieu des oliviers.

Le laissant à son travail la journée, je vais faire le touriste à Florence. Je n’ai que ça à faire. Et là encore, au fil de ces ballades parfois avec un but, parfois sans, je vais découvrir des lieux où je n’avais jamais été. Comme ce jardin des roses qui offre une vue superbe sur la ville au soleil couchant. Il y a même un petit jardin japonais, moi qui les adore. O hasard béni !
Je vais aussi voir une église superbe pour ses fresques de Giotto, où je vais retrouver des scènes de la vie de Saint François. Comme si le cycle autour de François devait s’accomplir jusqu’au bout. Assise, les ermitages, La Verna et l’église Santa Croce, l’une des plus anciennes basiliques franciscaines d’Italie.
Il y a un cloître superbe et la chapelle des Pazzi, chef d’œuvre de Brunelleschi. Je m’y arrête pour dessiner.

Malgré moi, ces quelques jours de vacances supplémentaires m’ont permis de boucler un pèlerinage déjà riche, et de retrouver un vieil ami.
Comment peut-on imaginer ce que la vie nous réserve de par ses détours que l’on préférerait éviter si l’on devait maîtriser tout ? La vie est un mystère. Il faut s’y laisser perdre.
 
 
Je vais aussi découvrir une statue de Jean Baptiste très réaliste au bord d’un quai. En réalité, c’est le saint protecteur de la ville. D’où les fresques de sa vie aussi dans cette église Santa Croce.
Rester en la compagnie de tels saints n’est pas si mal. J’ai toujours eu un faible pour Jean Baptiste, et pleurait enfant quand je lisais qu’une femme avait demandé sa tête.
Jean baptisait dans les eaux du Jourdain. Je me sens baptisé à ma manière dans ce lâcher-prise d’un accident bienfaiteur, sur les bords de l’Arno. Pardon ? Tu as dit quel nom ? L’Arno… comme Arnaud. Encore une coïncidence, un clin d’œil du ciel !

Le dernier, s’il y en a un, c’est la découverte sur un meuble d’un texte intitulé « Why worry ? »