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vendredi 30 novembre 2012

entrer ou rentrer...

Le soir se couche
La pierre est rose
La robe est bleue

mercredi 28 novembre 2012

NOEL

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Bientôt Noël.
Les magasins ont déjà rempli leurs étalages de décorations, de cadeaux en tous genres, de jouets pour les enfants, de nourriture à faire saliver les gourmands. La magie de Noël!
Le mot même a une connotation particulière à l'oreille tant il est chargé de sens.
Noël, juste le mot, n'a pas d'autre signification pour la plupart des gens que ce que l'on peut projeter dessus.
Ce qui est typique de la langue française.

En fait le mot vient du latin natalis qui a donné nael en ancien français, puis noël. Le sens est relié à la naissance. En italien on dit Natale, et Nadal en occitan. Donc on a conservé la racine du mot, et en le disant on sent la référence à cette naissance particulière de Jésus.
Pour la langue française, ce n'est pas évident de sentir le lien entre Noël et naissance, ou natal, même si on parle aussi de la nativité. J'imagine que petit à petit, le sens profond se perd avec la prédominance d'une réalité festive.

Si on prend le mot anglais Christmas, qui vient de Christ's mass, on retrouve le mot Christ qui est une référence directe, ainsi que mass qui signifie messe. Le mot messe vient de ce qui concluait cet office religieux quand en latin on prononçait "Ite missa est", ce qui veut dire "allez, c'est envoyé".
Quand j'étais gosse et que j'entendais ce mot, c'était plutôt un soulagement...
Missa vient du latin mittere qui veut dire : envoyer, lancer. Mais cela a aussi un autre sens qui est plus intéressant : laisser aller, laisser partir. Sens que l'on retrouve dans le mot : permission, "père - mission".
Avoir la permission de, c'est agir avec une liberté intérieure.
Bien sur mittere, missus, a donné mission, missionnaire, missel... Les missionnaires qui sont des colons déguisés, et lorsque l'église catholique, mais aussi les autres religions, se donne pour mission de répandre la parole de Dieu, qu'est-ce que cela veut dire au juste?
Messe ou mas, nous renvoie aussi au mot hébreu Messiah qui a donné Messie, nom donné à Jésus. Ce mot signifie : oint, c'est à dire celui qui a reçu l'onction de l'huile (sacrée). C'est un très ancien rite qui vient de l'Inde et du Tibet, où l'on voit encore aujourd'hui cette offrande faite aux déités avec du beurre ou du lait.
Cette huile est aussi appelée "chrism", appelée aussi myrrhe... (Notons au passage que chrism a donné crème). La myrrhe était l'équivalent de l'or dans l'antiquité. Or il est dit dans la Bible que cette myrrhe a été apportée à Jésus par les rois mages. Huile, parfum, que l'on retrouve plusieurs fois dans certains passages des évangiles. Qu'est-ce à dire?
Il est clair qu'il y a un lien entre tous ces mots : Christ, messie, messe, et donc myrrhe.

Si le rite est antique et a la dimension d'un geste sacré, il ne peut être fait que par quelqu'un qui en a la permission, qui est autorisé. Il transmet certainement quelque chose. L'huile, l'encens, sont aussi des moyens d'adoucir, de délier... Est-ce un symbole physique d'un vécu intérieur? Auquel cas la traduction de "laisser aller, laisser partir" prend tout son sens, et ressemble d'autant plus au fameux "lâcher prise". Une douceur intérieure qui émet des ondes alentour comme le regard du sage qui apaise...
Dans le déroulement de la messe, la communion, symbole de la communion intérieure, devient alors ce lâcher prise qui vient clôturer cette cérémonie, ce qui semble tout à fait logique.
"Allez, c'est envoyé" peut aussi signifier que les prières sont envoyées, dans le monde du visible et de l'invisible.
Je crois bien que c'est d'une réalité intérieure dont il s'agit, et que cette énergie naissante n'a pas besoin de missionnaire. Elle attire plutôt qu'elle cherche quoique ce soit. C'est une mission intérieure qui se transmet d'elle même par le vécu de celui qui vit l'onction.

Pour revenir à Noël, on voit dès lors que le sens est d'une richesse infinie.

lundi 26 novembre 2012

se protéger


La protection est une chose essentielle depuis la nuit des temps.
Se protéger du froid, de la nuit, de l'agression, de l'autre, de l'inconnu...
Loin de nous le temps des grottes, du feu qui réchauffait ou éloignait les animaux sauvages.
Aujourd'hui dans nos maisons plutôt douillettes, on aurait du mal à imaginer comment était la vie des siècles en arrière. Pourtant si les protections ne sont plus les mêmes, il y en a tant d'autres que l'on ne voit même plus...

Une maison, une hutte en branchage, ou un igloo sont autant de moyens de se protéger, de se reconstituer un dos fermé et protecteur. Une autre façon  de se protéger est de dominer, d'être en hauteur, ou de s'entourer de barrières, de remparts, séparés par des tours, des tours de guets pour surveiller un éventuel attaquant.
Le château-fort est le type même de l'habitat autoprotégé, parfois entouré d'eau.
La ville s'entoure de murailles, avec des portes, des points de passage, murs repoussées lorsque la ville s'agrandit. Aujourd'hui on retrouve la vieille ville dans la ville moderne. Les portes sont toujours là. Les murs sont devenus rocades, périphériques. Les portes sont les péages, ou les gares, les aéroports.
Les veilleurs qui faisaient le guet sont devenus gens d'armes ou soldats.
La surveillance est différente mais toujours bien là, ce sont les radars, les caméras, quand ce ne sont pas les satellites, les espions. L'échelle a changé.

Lorsque l'on rentre chez soi, il y a plusieurs niveaux de protection : la barrière d'abord manuelle, puis électrique avec le bip. La sonnette ou l'interphone marquent aussi la frontière entre le monde extérieur et le monde privé. Ou le code à la porte des immeubles, comme un pont levis qui s'ouvre pour ceux qui ont le laisser-passer. Certaines portes ont un judas, mais les riches, tellement apeurés, ont des caméras de surveillance, quand ce ne sont pas des gardiens.
On ferme les volets, pour préserver l'intimité du soir et se protéger des voleurs.
On ferme à clé à double tour (de guet). On branche le radar.
On a le téléphone mais on sélectionne les appels.
On a des cartes innombrables, avec des codes secrets.
Partout pour rentrer quelque part, y compris dans le virtuel, il faut un code.

On se croit tellement plus libre qu'avant, mais la surprotection est synonyme d'enfermement.
Un 4 X 4 est comme une tour qui domine le piéton et les autres voitures. Certains se cachent même derrière des vitres fumées, comme des lunettes noires. Dominer et ne pas se montrer, comme les archers derrière les meurtrières.
L'enrichissement crée la peur et par suite le besoin de protection. On peut aussi mettre ses bijoux et autres possessions dans un coffre fort, dernier symbole du château-fort.
Quant aux vêtements, ils peuvent aussi traduire une barrière sociale.

A force on ne voit même plus où tout cela commence...
Le miroir fait même partie de tous ces accessoires. Situé près de la porte il nous renvoie l'image que l'on désire montrer, afin de rester dans une certaine sécurité...

dimanche 25 novembre 2012

nudité


Je reviens sur les commentaires à propos de Patrick Edlinger et de sa nudité sur la falaise.
Il  disait qu'il cherchait à être en osmose avec la nature, à vivre une communion entre son corps et son esprit dans le cadre de sa passion.
Vivre avec son corps provoque des sensations que je dirais "justes". Lorsque l'on fait un travail physique, on sent ses muscles travailler, lorsque l'on pratique un sport aussi. Cela entraîne une certaine pacification de l'esprit, et un certain bien être. Sans doute faut-il un minimum d'amour pour son propre corps, c'est possible. Le corps a sa propre vie, car il fait partie de la nature : il peut avoir froid, chaud, transpirer, être fatigué, plein d'énergie, on sent le coeur battre, sa respiration qui navigue toute seule.... bref plein de choses se passent et se régulent d'elles mêmes sans que le mental interfère. En rejoignant ce rythme, il y a un bien être qui s'installe.
Les sensations nous ramènent au seul vivant. Plus on est dans ce contact avec cet aspect naturel, plus la sensation de vivre dans un sentiment de liberté apparaît.
La nudité nous confronte encore plus à cette sensation, car il n'y a plus de barrière entre la nature extérieure et notre propre nature sous nos protections vestimentaires.
Vivre nu dans la nature est une expérience en soi : sentir le vent sur son corps, l'eau glisser contre sa peau, le sol, la terre, le sable se dérouler sous la plante des pieds. Pour ceux qui ne l'ont jamais vraiment senti, je vous assure que c'est quelque chose. Ce contact particulier pacifie le mental.
Se frotter nu à la nature, c'est être complètement avec elle, c'est côtoyer une simplicité extrême, c'est oser un dépouillement qui offre un équilibre. C'est inexplicable, c'est très enfantin quelque part...
Quelqu'un qui a un beau corps peut tirer de la fierté d'en jouer et de l'exhiber, mais ce n'est pas, bien sur, de cet ordre là.
Je trouve cette nudité simple très émouvante, très pure, très animale... Il y a une liberté, une virginité, complètement magique.
Un danseur ou une danseuse qui s'expriment parfois très dénudés font passer ce même message. Il y a bien sur une liberté corporelle qui est très attirante, comme Edlinger le fait sentir, mais qui alliée à la nudité, nous transmet un message sans doute très archaïque, dont on est issu.
Se dénuder est très symbolique, surtout si c'est pour communier.

mercredi 21 novembre 2012

Par la fenêtre

Deux hommes gravement malades sont dans la même chambre d'hôpital. L'un d'eux peut se lever, péniblement, mais le fait chaque après midi pendant une heure. Son lit est placé à côté de la fenêtre de la chambre. L'autre est près de la porte, et ne peut bouger. Tous deux passent leurs journées couchés. Ils parlent beaucoup, de leur famille, de leur épouse, de leurs enfants, de leur maison, de leur travail, bref de ce qu'ils ont vécu...
L'après midi quand l'homme pouvait s'asseoir sur son lit, il décrivait à l'autre ce qui se passait par la fenêtre, ce qu'il pouvait voir. Ainsi l'homme qui restait sur le dos pouvait imaginer le spectacle du dehors : les branches des arbres qui bougeaient avec le vent, les nuages dans le ciel, les oiseaux qui passaient. Il y avait aussi un parc avec des enfants qui jouaient, des canards et des cygnes dans l'eau, des promeneurs... Son visage s'éclairait par le pouvoir de son imagination à l'écoute de ce que lui disait celui qui était assis. Les jours passaient.
Un jour l'infirmière entra et découvrit le corps sans vie de l'homme près de la fenêtre, mort paisiblement dans son sommeil. Elle appela les personnes préposées pour enlever cet homme. L'autre, au bout d'un moment, demanda s'il était possible de mettre son lit près de la fenêtre. L'infirmière, heureuse de rendre ce service, le mit à la place de celui qui venait de partir, puis le laissa seul. Alors, lentement, péniblement, il essaya de se hisser sur un coude pour tenter d'apercevoir par la fenêtre ce que son compagnon lui avait décrit. Mais il ne découvrit qu'un grand mur gris en face. Ne comprenant pas il demanda à l'infirmière pourquoi son ami lui avait décrit cette nature si merveilleuse. 
Celle ci  lui répondit : "Oh, il était aveugle, il ne pouvait même pas voir le mur. Sans doute a t-il simplement voulu vous encourager."

Histoire découverte sur le net.

lundi 19 novembre 2012

Vieillir

Cet interview que j'ai cité hier pose bien le problème du vieillissement, et en filigrane celui de l'identification aux "belles années de la jeunesse".
On peut comprendre que ceux qui ont vécu des moments forts, intenses, de façon régulière, un peu comme une drogue, se retrouvent dans un certain désarroi quand cette énergie s'atténue peu à peu avec l'âge. On ne peut pas être au top niveau toute sa vie. Cela est d'autant plus difficile si on reste identifié à cette excellence dans un domaine, quand elle est  due au physique pour l'essentiel.
Tout va vers un pic, puis retombe. Que ce soit la force, la beauté, la résistance, l'énergie vitale de la jeunesse.

Si philosopher c'est apprendre à mourir, c'est un exercice qui semble indispensable pour ne pas sombrer dans les regrets d'une énergie définitivement disparue.
Rester en adéquation avec ses capacités, quelles qu'elles soient, est un véritable apprentissage. C'est juste l'acceptation de ce qui est, et donc de ce qui change.
Vieillir est très dur si on ne mûrit pas.
Accepter que les muscles diminuent, ou que les seins tombent, que la peau flétrisse, que les rides apparaissent, que les cheveux blanchissent, que la mémoire fasse défaut....
Nous vieillissons tous, autant l'accepter le plus vite possible, et surtout mettre en place ce qui ne vieillit pas.
S'occuper de l'esprit, prendre conscience, prendre du recul petit à petit.

Cependant c'est tellement humain de vouloir être beau, jeune, intelligent, de plaire. Mais on ne peut courir éternellement après ce qui s'en va. Il faut peut être se préparer des portes de sortie.
Cela dit qui n'a pas essayé, une fois la jeunesse passée, de faire comme avant, c'est à dire avec la même énergie, sauf que le corps ne suit plus?
Reste le coeur. Pas le coeur qui flanche, celui qui s'ouvre...

Patrick, tu nous as fait rêver par ton élégance au delà de toute pesanteur. 

dimanche 18 novembre 2012

Patrick Edlinger



Patrick Edlinger fut le pionnier de la grimpe aux mains nues au début des années 80. Un corps musclé, une souplesse étonnante, un bandeau dans les cheveux, il dansait littéralement le long des parois verticales sans aucune sécurité, en solo intégral. Cela devint une façon de vivre dont les maîtres mots sont : le respect et l'amour de la nature, le dépassement de soi (physique et moral), le gout du risque.
"Je suis un homme libre" aimait-il à dire. Un homme sans concession.
Des films le rendirent célèbre, ce qui  permit de populariser cette discipline. Il devint un mythe.
Un jour, âgé de 35 ans, il fit une chute grave, de 18 m. En arrêt cardiaque, il fut réanimé, et s'en tira avec quelques déchirures musculaires. Il arrête alors l'escalade à haut niveau.

Je gardais de lui cette image d'un corps magnifique se jouant des difficultés des falaises qu'il escaladait.
Il y a un ou deux ans, je tombais sur un interview ou je découvrais une autre image, celle d'un homme de 50 ans, qui avait vieilli certes, mais dont je sentais des tourments intérieurs à travers son visage. Je n'en revenais pas. Cette liberté, cette aisance, cette fluidité, que son corps exprimait 25 ans plus tôt, avait disparue, car son esprit n'avait pas suivi.

Apprenant sa mort hier soir, à l'âge de 52 ans, je trouve un très bon commentaire ce matin d'un spécialiste de la montagne Gilles Chappaz, qui devait tourner un film sur Edlinger prochainement.


«Oui, il avait reconnu ses difficultés. La vérité, c’est qu’il était dépressif, l’alcool n’était qu’une conséquence de cette maladie, et il voulait désormais bien s’en ouvrir, ce qui modifiait le projet. 
A quoi attribuez-vous ce moral déclinant ?
«C’est le basculement des gens de l’extrême lorsqu’ils reviennent sur terre et qu’ils se rendent compte de leur vieillissement. Ils ont vécu des choses tellement pleines, des émotions si pures que l’angoisse de ne plus les revivre est forte. Patrick se mettait toujours en compétition à 52 ans avec les autres, notamment les jeunes. Mais même en s’entretenant, il savait qu’on ne peut pas être et avoir été. C’est propre au haut niveau, qu’il soit sportif ou artistique. C’est un peu le sens de sa mort».
Je reviendrais sur le sujet...
Regardez juste les premières minutes de la vidéo. C'est vraiment fascinant...

samedi 17 novembre 2012

gauche et droite


Il y a toujours des détails à observer au niveau de l'architecture.Mais ici c'est loin d'être un détail.
Comment se fait-il qu'une série d'arcades ait été commencée en haut à droite, et qu'il n'y ait pas eu de continuité? Problème d'argent sans doute. De même à gauche, le mur en bas vient-il boucher les arcades évidées ou a t-il été bâti ainsi, ce que l'on peut penser quand on voit l'homogénéité des pierres avec l'ensemble?
On a donc une façade complètement dissymétrique. Une partie gauche fermée, plus pauvre, et une partie droite ouverte, travaillée. En Feng Shui, la partie droite représente l'aspect masculin, la partie gauche l'aspect féminin. De même qu'auparavant les hommes se tenaient à droite et les femmes à gauche dans une église.
Ce n'est peut être qu'une coïncidence mais l'église, dans son histoire, est quand même connue pour son sexisme.
Il y a aussi une tour qui se trouve à droite de la façade contre le mur extérieur, ce qui vient renforcer ce que je viens de dire. Pourtant au niveau du paysage, il y a un déséquilibre, car cette fameuse partie droite est en creux. Je ne connais pas l'histoire de ce lieu, mais une telle configuration ne peut amener de prospérité.
Curieusement il reste une ruine de ce côté et un escalier.
Toujours est-il que si les moines sont partis depuis longtemps, C'est une femme qui m'a accueilli, et fait visiter les lieux. Son visage s'éclaira lorsque je lui dis que j'avais étudié les abbayes cisterciennes. Après ses explications, elle me laissa seul dans la nef, où régnait un silence vibrant.
Quelque temps après, je suis revenu dans la maisonnette qui servait d'accueil, sur la gauche justement, pour prendre une boisson fraiche. Elle était là avec un jeune archéologue qui travaillait sur cette église. Ils me firent don de plusieurs documents sur les lieux intéressants à voir dans la région.
J'ai rarement connu un accueil aussi chaleureux dans un lieu semblable.

vendredi 16 novembre 2012

jeudi 15 novembre 2012

En marche


Sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, on voit la coquille comme signature de la trace à suivre.
Ici en Sardaigne, c'est carrément une trace de pas qui est gravé sur la pierre.

Yvan Amar rappelle, avec Chouraki, que la véritable traduction du mot hébreu ashreï au début du sermon sur la Montagne, n'est pas "heureux", mais "en marche". Non pas "heureux les simples", mais "en marche les simples". Et le mot heber désigne entre autres l' "homme qui marche".

"Nous sommes faits non seulement pour être debout, mais aussi et surtout pour être en marche, poussés et 
habités par cette force du plein qui est bonté, compassion en action" (Yvan Amar).

Cet extrait est tiré du livre Mourir les yeux ouverts de Marie de Hennezel

mercredi 14 novembre 2012

En tête à tête

A l'extérieur de cette église romane sarde, des visages contemplent les visiteurs. Peut être faits par des sculpteurs différents. Avaient-ils une orientation quant à la représentation? Qui est cette jeune fille? Qui sont ces personnages? Etait-ce explicite pour les gens à l'époque?
Parfois j'aimerais revivre cette époque, dans la peau de ceux qui y ont participé, quand les villes ou les campagnes résonnaient de l'oeuvre en devenir des bâtisseurs...

  

mardi 13 novembre 2012

En un instant

C'est l'heure du repas et je mange au soleil dans la véranda.
Soudain une détonation, alors que la radio parlait de terrorisme, et un bruit de clochettes (le carillon près de la porte). Je me tourne vers la porte, me demandant ce qui se passe. Je me lève et vais voir. Rien! Dans le même temps j'imagine un voisin ou un gosse ayant lancé un pétard vers la maison pour faire un bruit pareil. Je vérifie la gazinière, mais elle est éteinte.
Finalement en regardant par la vitre, je vois un gros merle noir par terre sur le dos. Je réalise alors qu'il a foncé vers une vitre, pensant traverser, et qu'il s'est assommé. Son oeil est vivant, son coeur bat, mais je doute qu'il s'en sorte. Je me rassieds, rassuré de la compréhension de ce bruit comme une détonation. Puis quelque chose me fait me relever. Je me dis que peut être je peux le sauver. J'ouvre la porte. Son coeur bat déjà moins, ses pattes se recroquevillent, son regard s'absente. Je le prends dans une main. Sa tête reste en arrière. Son corps est tout chaud, mais c'est fini. Ce merle vient de se tuer en fonçant tête baissée, bec en avant plutôt, vers un vitrage. Ce n'est pas le premier, ni le dernier. Je me sens tellement proche de lui que je côtoie la mort aussi. Je suis troublé. En un instant la mort peut frapper. Il suffit d'un instant pour que le vie cesse. J'ai vu son regard, incompréhensif, s'éteindre. J'ai vu les dernières crispations nerveuses. Et j'ai senti cette chaleur frêle qui va s'en aller aussi.
Ce n'est pas grand chose un oiseau, mais c'est autant la vie que tout autre être vivant.
Ah tous ces films qui ne se lassent pas de tuer par dizaines des personnes comme si c'étaient juste des pantins. Mais peut-on décrire seulement la mort d'un oiseau comme je viens de la vivre?

Le carillon près de la porte porte ce mot : Bienvenue! Au paradis des oiseaux... pour ce merle.

Très curieusement je suis en train de relire le livre de Marie de Hennezel : Mourir les yeux ouverts, à propos de la mort d'Yvan Amar.

lundi 12 novembre 2012

quel choix?

S'il y a une chose à propos de laquelle on n'a pas le choix,
c'est bien l'acceptation, 
ou la reconnaissance de ce qui est.

samedi 10 novembre 2012

Le grand départ

emporté par la houle...

Ils partent aujourd'hui. Ils sont parmi les derniers héros de nos temps modernes. Qui sont-ils? Des marins. Que vont-ils faire? Le tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance.
Pourquoi? Pour l'aventure ultime, pour les sensations, par passion, par esprit de compétition, pour se dépasser, pour s'accomplir... Et tout un tas de raisons personnelles ou inconscientes.
J'ai lu un livre, écrit par une femme psychologue et responsable dans le monde du sport, qui après avoir étudié plusieurs cas et dialogué avec des aventuriers extrêmes (mer, montagne, traversée antarctique), met en avant le fait qu'il y a souvent quelque chose qui a à voir avec le père (Tiens donc!).

Souvent les personnes qui ont fait des exploits, ou des choses assez exceptionnelles, disent qu'il suffit d'oser, d'aller jusqu'au bout de ses rêves, que c'est possible même si ce n'est pas facile... Comme cette phrase célèbre : "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait!"
Même si je reprends ce genre d'argument pour me secouer moi même, ce n'est pas si simple. Tout le monde n'a pas la même volonté, ou le même désespoir, ou la même souffrance, ou l'incapacité à s'adapter à une vie "normalisée", sans parler du gout du risque, de la tendance à s'opposer, à être rebelle, à s'éprouver, etc...
Il ne suffit pas de prendre des pinceaux pour être un artiste. On porte en nous un potentiel.
Quelque soit le domaine, ceux qui sont au dessus du lot sont rares, y compris en ce qui concerne la spiritualité (mais c'est une autre histoire).
De toute façon, il faut se secouer. On n'ose pas sur la pointe des pieds.

Ils vont donc partir sur leurs bolides de course en carbone, ultra performants, ultra puissants, ultra bruyants.
La moyenne a été augmenté de moitié en un peu plus de 20 ans. Oublié le "confort" des débuts. Aujourd'hui tout est fait pour la performance, pour gagner du poids, pour aller le plus vite possible. C'est devenu une sorte d'usine bruyante dédiée à la vitesse. C'est donc devenu plus dangereux, et aussi plus fragile. Non seulement le parcours dans les mers du sud avec ses tempêtes et ses mers énormes, mais la pression qu'ils se mettent dans leur course au rendement maximum et continuel, et la prise de risque qui va avec. Il y a pour certains la notion de "ça passe ou ça casse". Et la casse concerne la moitié, voire plus, quand on regarde les statistiques. Certains reviennent justement parce qu'ils ont cassé plusieurs fois dans les courses précédentes.
Ils ont la météo plusieurs fois par jour, tout est régi par l'électronique, et ils passent des heures devant l'ordinateur. Ils savent calculer, en mettant toutes les données dans la boite magique, quelle est la meilleure route à prendre en fonction du potentiel du bateau, et quelles voiles utiliser... Ils dorment en moyenne 5 à 6 heures par jour.

Pure folie? Certains qui l'ont vécu ne veulent plus suivre. La raison invoquée : la pression, l'angoisse, dépassent le plaisir.
C'est une sacrée phrase. On peut la ramener à notre propre vie.
A l'inverse, le manque de prise de risque peut éteindre le gout du vivant...
S'il y a toujours eu des héros à toutes les époques, ce mythe éternel n'existe pas pour rien. Je reste persuadé qu'il faut tenter de se dépasser d'une façon ou d'une autre, chacun en fonction de ce qu'il est.

vendredi 9 novembre 2012

lundi 5 novembre 2012

dimanche 4 novembre 2012

Garden art




Enfant j'avais un jeu de construction en bois,
adolescent ce furent les cabanes dans les bois,
depuis peu je gardenartise...

samedi 3 novembre 2012

A propos de la mort

"Le vrai problème n'est pas de savoir 
si nous vivrons après la mort, 
mais si nous serons vivants avant la mort."

Maurice Zundel

"Ce n'est pas la mort qui est mauvaise,
c'est la tâche non accomplie."

Dialogue avec l'ange
Gita Mallasz

vendredi 2 novembre 2012

Lynx




Le dernier livre d'Eric Valli, connu entre autres pour son film "Himalaya, l'enfance d'un chef", s'intitule : Rencontres hors du temps (Ils ont chois de vivre libres).
C'est la rencontre avec quelques personnes aux Etats Unis qui vivent "off the grid", hors réseaux, hors du monde.Il parait que ce mouvement a pris une ampleur conséquente depuis quelques années, puisque l'on estime à un million de personnes le nombre de ceux qui ont décidé de se déconnecter de la société américaine pour vivre en autarcie, ou presque. Certains vivent avec une centaine de dollars par mois, d'autres avec un peu plus. Certains n'ont ni électricité, ni téléphone, ni voiture, ni aucun contact administratif.

Cette femme en photo, Lynx, a choisi une vie radicale : fabriquer ses vêtements, ses chaussures, ses outils,  et se nourrir de ce que peut offrir la nature. Autant dire qu'elle n'est pas végétarienne. Elle propose des stages pour apprendre à se débrouiller en pleine nature sans rien de fabriqué par la société. C'est vraiment l'age de pierre car il n'y a pas de couteau, pas d'alumettes....
Cette petite vidéo donne un avant gout. Eric Valli vient de faire un film sur eux.

jeudi 1 novembre 2012

Une autre époque

Lorsque l'on voit ce linteau sculpté finement dans une pierre apparemment très dure, non seulement le temps n'était pas compté à cette époque, mais la maîtrise du savoir faire est inimaginable pour la majorité des "travailleurs manuels" d'aujourd'hui. Quant à ceux qui ne savent même pas se servir d'un outil...
Ce travail me touche plus que n'importe quelle technologie de pointe dont le fonctionnement m'est complètement étranger.

J'aime quand rien n'est droit, quand rien n'est régulier, et pourtant l'on sent une unité, une homogénéité.
Je vous mets au défi de trouver une église ancienne ou une abbaye où tout est parfait.
Il y a souvent des rattrapages, des "défauts" que l'oeil ne voit pas forcément, 
ou qu'il intègre parce que l'ensemble prime sur la particularité.
C'est à l'image du corps ou du visage humain, qui est symétrique de principe, 
mais dont la partie gauche n'est jamais le miroir exact de la partie droite.
Ici le terrain est en pente, et cela se voit dans la construction,
sans que cela dérange en rien.
Je dirais même que cela rajoute de la vie à l'ensemble.

Bien sur, dominant un tel paysage, cela ne peut qu'induire la contemplation...


Détails

Ces voussures autour du chevet, coiffées de la dentelle des tuiles,
apportent un peu de douceur à une façade plus austère.

Avec un peu d'imagination, 
l'ombre d'un arbre fait penser à une personne en prière.

Invitation à entrer,
à s'asseoir,
à rester...