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dimanche 31 octobre 2010

Une chapelle



Cette chapelle se trouvait au sommet de la colline.
Au sol, du sable, et donc de la poussière.
Une fenêtre qui n'a peut être jamais existé.
En m'approchant je vis la mer.
Mais une chapelle est-elle faite pour voir au dehors?
Pour se recueillir, il faut se retourner
Revenir à soi même, se mettre en retrait.
C'est le "re" qui est important...

samedi 30 octobre 2010

repos


En attendant la retraite...

mercredi 27 octobre 2010

Bienheureux ceux qui sautent

"Il faut faire des efforts
pour arriver à l'état sans effort."
(Ma Ananda mayi)
Pour apprendre à nager, il faut effectivement apprendre, s'exercer un certain temps. Cela ne peut se faire d'un seul coup. A un moment par contre on sent que ça vient, on y est presque. Celui qui sent ça n'est plus du tout celui qui commence. Et lorsque la nage se fait, il y a un accomplissement. Le non nageant est mort à jamais, le nageant vient de naître. Bien sur il reste du travail pour que cela devienne fluide, efficace, naturel, mais le pas décisif a été fait, la peur de couler a disparu. Petit à petit une confiance va s'installer.
Dans un sport de glisse, c'est du même ordre. Après les premiers pas, les chutes, les progrès dérisoires, on finit par sentir qu'il faut se lancer pour arriver à quelque chose. A un moment la compréhension passe dans le corps, qui sait quelque part ce qu'il y a à faire. On va sauter parce que c'est dans ce saut, qui fait peur à la partie réfléchie et raisonnante, que la réussite est possible. Franchir cet état de peur à une non peur n'est pas explicable, puisque ce n'est pas le même être, le même vécu.
Voler est simple, mais il faut se lancer en abandonnant celui qui ne sait que marcher.
Les livres peuvent parler du vol, mais n'en donneront pas l'expérience, jamais.
C'est toujours la tête qui fait obstacle, au corps, ou au coeur.
L'éveil est un saut dans l'inconnu, qui ne dépend pas de nous. Un abandon dans l'inconnaissable.
Il y a un avant, il y a un après.
Si ces mots vibrent en nous ...

mardi 26 octobre 2010

Voler


J'adore les sports de glisse. J'ai commencé enfant à faire du patin à roulettes, du hockey, du patin à glace, du dériveur, du skate, de la planche à voile... J'ai fait quelques sauts en parachute, un essai en planeur, du deltaplane, du roller... C'est une attirance, il n'y a aucun mérite. J'étais assez nul dans tant d'autres domaines...

Quand on glisse, on sent la caresse du vent, on est dans un état d'apesanteur, ce ne sont plus les mêmes forces en oeuvre. Il n'y a plus le côté pesant et statique du corps habituel, mais quelque chose de dynamique et de sensuel. C'est comme un jeu.
Pour rentrer dans ce jeu, il ne faut pas réfléchir ou essayer de comprendre avec la tête, ça ne marchera pas. Il faut se lancer et sentir avec le corps. C'est un don, j'en suis sur. Il y a ceux qui tombent sans cesse, et ont peur finalement, et ceux à qui ça réussit assez vite.
Il y a un instinct, une intelligence corporelle, qui anticipe, sans passer par l'intellect. D'où le plaisir hors du commun, car le mental est déconnecté.

Je me souviens de mon premier vol en delta : à un moment on sent que ça va décoller, que les forces d'attraction s'annulent, et tout d'un coup c'est complètement autre chose, ça vole. Il suffit de quelques secondes pour sentir, pour goûter à une expérience que l'on ne peut pas imaginer, et qui donne l'envie de recommencer une fois revenu à terre.
La sensation de liberté est extraordinaire, car on s'est affranchi des lois naturelles de l'apesanteur. Bien sur il y a d'autres lois quand on glisse ou vole, mais le vécu est si différent, que le plaisir, la joie qui en découle, est incomparable.
Je crois que c'est parce qu'il n'y a que le corps qui est en jeu. La tête fonctionne très peu. Il y a une intensité dans le vécu du présent tout à fait nouvelle. D'où cette sensation de liberté. On s'abandonne aux lois de la glisse, comme s'il n'y avait aucun obstacle.
C'est sans doute ce qui nous fascine quand on regarde un dauphin, une mouette, un aigle...

lundi 25 octobre 2010

Nager

Je me souviens très bien des leçons que je prenais au club Mickey, agé de 8 ans, pour apprendre à nager. Le moniteur, me faisait répéter inlassablement les mêmes mouvements. Seulement les mouvements des pieds, les mains tenant une planche, puis les mains, lui même me soutenant. J'avais la tête plus ou moins immergée. Je ne flottais pas vraiment, je ne me noyais pas complètement, j'en avais marre souvent... Sans cesse il reculait, et je devais continuer. J'avais froid au bout d'un moment.
A la fois j'aimais l'eau, à la fois je n'avais pas envie d'apprendre et de souffrir. C'était une nécessité difficile. Il savait que c'était dur, et il me bousculait pour persévérer. Ainsi j'apprenais deux choses : à nager, et à persévérer. La deuxième, je ne m'en suis jamais rendu compte vraiment.
Et puis un jour, à un moment précis, les efforts pour flotter et avancer se sont transformés en nage maladroite, mais avec une toute nouvelle sensation.
Il y avait avant, il y a eu après.
L'expérience changeait complètement. Celui qui crachait, avait peur, trouvait ça long, a fini par disparaître, non pas qu'il était devenu un poisson, mais il avait goûté à une sorte de nage où il n'y a plus d'effort, où il n'y a plus de peur, où il n'y a plus de but à atteindre. Le but était atteint. Je savais nager, j'avais touvé le truc pour flotter sans paniquer. Bien sur j'avais des progrès à faire, mais c'en était fini d'avant. Pourtant le corps n'avait pas changé, les lois physiques étaient toujours les mêmes, mais les leçons étaient acquises et s'étaient tranformées en expérience, en vécu. Il n'y avait plus qu'à découvrir peu à peu le plaisir de nager, de jouer avec l'eau, de me glisser dans l'humide permanent, d'être sensible à cette liberté nouvelle où la pesanteur a disparu.
Où sont passées les leçons, les efforts, les peurs, quand il n'y a plus que plaisir?

Le visage de Dieu

dimanche 24 octobre 2010

Le visage de Dieu


IGOR & GRICHKA BOGDANOFF onpc 12.06.10
envoyé par maghrebb. - Evadez-vous en vidéo.


Je ne connaissais pas les frères Bogdanoff, vaguement entendu parler, c'est tout.
Le mois dernier je vois l'un d'entre eux invité quelques minutes dans une émission et je découvre ce visage assez étonnant.
Je me souviens d'un commentaire de Soisic disant qu'elle était dans leur dernier livre : Le visage de Dieu...
Hier, dans une librairie, ne cherchant rien, et ouvert à tout, je vois leur dernier livre parmi tant d'autres. Mais je ne suis pas attiré.
En rentrant, allumant l'ordinateur, sans aucune préméditation je tape leur nom. Et je découvre leur histoire, leurs visages (frères jumeaux assez mystérieux), leurs discours et les dérangements qu'ils provoquent parmi certains scientifiques et médias.
Je regarde un certain nombre de vidéos et trouve leur discours super intéressant.
Le soir même, j'entends parler d'eux par deux fois dans une émission. Tiens, tiens! me dis-je. Et plus tard je découvre qu'ils font partie des invités d'une autre émission avec Laurent Rouquié. Décidément!

Ils dérangent forcément ceux qui ont des idées toutes faites sur tout, y compris les scientifiques.
Si vous avez du temps, écoutez ce qu'ils disent, c'est passionnant.
En gros : Il y a des lois qui régissent l'univers, qui étaient là avant le Big Bang, et donc il n'y a pas de hasard ou de chaos, mais une harmonie. Il y a une organisation qui nous dépasse, mystérieuse, d'où "le visage de Dieu". Or la notion de Dieu dérange parce que la plupart imagine, projette quelqu'un avec une grande barbe qui tire les ficelles, ce qui est bien évidemment complètement idiot. Par contre qu'il y ait une intelligence de vie qui préside à tout, cela réduirait l'homme à une infime partie du tout et le rend moins arrogant et moins possesseur de quoique ce soit. Le mystère de la vie n'est pas religion et croyance aveugle!
Ecoutez, lisez... En dehors de tout à priori!

samedi 23 octobre 2010

S'arrêter près du ciel




Un vrai lieu de silence, ce n'est pas rien.
Un lieu retiré du bruit des hommes, donc difficile d'accés, à l'écart des chemins. La nature inviolée se charge de l'habiter. Les hommes de paix font le reste.
Choisir un bon endroit n'est pas si évident. Cela demande du temps, un bon sens de l'observation. Ce site est l'un des plus beaux que j'ai jamais vu. Ces chapelles qui s'accrochent à la colline, reliées par des escaliers et des chemins escarpés, cette vue sur le lointain, ces petites places en terrasses où l'on se sent parfaitement protégé, la situation en hauteur... Tout porte à la contemplation.
Je me suis assis un moment sur le banc, comme si j'avais toujours habité là.
En dehors de tout, et si près de tout.
Il n'y avait personne.
Je ne me sentais pas seul.
La montagne rapproche du ciel.

vendredi 22 octobre 2010

A l'intérieur




Une des premières chapelles que je vis était sans doute la mieux conservée, la plus élaborée aussi, et peut être la plus grande.
Des fresques sur les murs, ou ce qu'il en reste. Des traces d'une beauté, d'une douceur... envoutantes!
Pas besoin de cérémonie. Le silence était là et me renvoyait à la profondeur de l'être qui a conduit ces bâtisseurs et ces moines, ou ermites, ou priants, qui ont habité ces lieux.
La forme transmet, les murs parlent, les visages peints regardent.
O toi l'au delà de tout,
Indicible, ineffable,
Comment ne pas te reconnaître?

jeudi 21 octobre 2010

La colline aux chapelles



Quelques dizaines de mètres plus loin, un panneau annonçait un site antique. Les chapelles que je voyais d'en bas en faisaient partie. Laissant le vélo je pris le chemin qui se transforma bientôt en escalier. Une bonne vingtaine de chapelles se laissaient découvrir dans un cadre exceptionnel.

En effet en montant la colline, je pus découvrir la mer sous différents angles. Certaines chapelles étaient en surplomb face au vide, d'autres protégées et adossées, une tout au sommet exposée au vent.
J'allais les visiter une à une pris par l'ambiance de la première.
Il n'y avait personne, à part un homme qui se reposait à l'ombre d'un camion près de l'entrée, mais qui ne m'avait pas vu, peut être le gardien.
Dans l'une des chapelles un livre d'or. Avec des mots dans différentes langues laissés par les visiteurs. Je mis quelques lignes, tant j'étais touché.

mercredi 20 octobre 2010

Deuxième chapelle




N'ayant croisé personne, je suis déjà dans un certain silence.
Mais le fait d'arriver en vélo, d'avoir pédalé pour monter, ou marché à côté du vélo, fait que je n'ai jamais rompu le contact avec la nature.
La première chapelle que j'ai vue, dans laquelle je suis rentré, où je me suis arrêté un moment, lorsque j'en suis reparti, il n'y avait aucune rupture, car j'étais encore dans la même ambiance, dans le même environnement. Dedans et au dehors, c'était la même chose.
Il n'y a pas cette rupture que peut créer une voiture, où l'on ne sent rien des lieux que l'on traverse.
Le vrai voyage, le vrai contact avec la vie, se fait par des moyens simples, à pied de préférence. Jamais je ne l'ai senti aussi fort.
Je suis encore avec la chaleur et l'ombre, avec les côtes et les descentes, avec le vent et la lumière. J'ai vu et senti la sécheresse. Mon corps l'a enregistré, mes sens l'ont vécu, et grâce à cela le mental s'est tu.
Cela arrive aussi après 3 semaines de mer. Ca joue, ça impacte.
On ne débarque pas comme ça dans le silence. Il apparait quand tout se tait, progressivement.
Un lieu de silence ne peut se vivre, et s'apprécier, qu'à partir de là.
Lorsque je vis cette deuxième chapelle, ancienne celle là, en contrebas de la route qui avait rétrécie d'ailleurs, je fus naturellement attiré pour y entrer.
Au fond, le coeur du coeur, fermé par un rideau selon la tradition. Sur les murs des peintures et des dizaines d'icônes.
Ici ça vibrait. Malgré la chaleur au dehors, malgré la poussière ambiante, il y avait une fraicheur, une pureté, une qualité bien supérieure à la première chapelle qui avait du être construite avec la grande église...

Première chapelle




Ayant pris la petite route derrière cette grande église orthodoxe, j'ai eu progressivement une sensation de paysage profondément calme. Je vis sur une colline toute une série de maisonnettes que je pris pour des anciens ermitages. Je me disais qu'il devait y avoir auparavant un ancien monastère, sans doute où a été élevé cette église, et qu'autour avait été aménagé des lieux de retraite pour des ermites.
Je m'arrête pour prendre la photo de cette colline. Puis continuant je vois une petite église qui a une allure assez récente, avec son petit clocher à pans coupés surmonté d'une coupole typiquement orthodoxe. J'entre. La voute au dessus de l'autel comporte une fresque.
C'est assez propre, il y a un certain silence. Je me dis que c'est trop neuf.
Après avoir fait le tour, je reprends le vélo et continue.
Et là quelque chose se passe...

mardi 19 octobre 2010

Tour de l'île

Le lendemain de notre arrivée à Egines, tandis que les autres avaient un programme plage, pot en ville ou internet, je décidais de louer un vélo pour faire un tour dans l'île. J'avais repéré sur la carte des lieux antiques, un monastère, un temple et quelques petits ports, bref, de quoi passer un bon moment. Lorsque j'ai annoncé mon programme à la personne qui louait les vélos, elle m'a expliqué que la route allait monter, en accompagnant le geste à la parole. Je sentais qu'elle mettait des doutes sur le fait d'y arriver. Evidemment louer un scooter semblait plus raisonnable! Je ne fais quasiment plus de vélo, mais il me semble que mes jambes savent encore pédaler.
Me voici donc parti avec mon sac à dos. Dedans, le minimum : une serviette de plage, un maillot, de l'eau, l'appareil photo et de quoi écrire.
Une fois sorti de la ville, cela commençait effectivement à monter. Le revêtement était bon, et le soleil chaud, mais supportable. Quelques voitures, mais en fait ç'était assez désert. Des collines, des maisons éparpillées, quelques oliviers, d'anciennes vignes, un paysage plutôt sec mais pas trop.
Quand cela montait trop, n'ayant pas de dérailleur, je poursuivais à pied.

Je me sentais bien, léger, avec des relents de jeunesse, lorsque je n'avais qu'un vélo pour me déplacer. La bicyclette donne une forme de liberté fantastique. Pas de bruit, pas d'essence, un potentiel de distance, on peut s'arrêter où on veut, et puis on sent son corps vivre, on sent la nature, il n'y a aucune barrière. On profite du paysage, on a le temps de regarder....

Au bout d'un moment je suis arrivé à une église orthodoxe gigantesque qui est un lieu de pélerinage. Grand parking autour, de quoi accueillir beaucoup de monde, mais il n'y avait personne.
Juste derrière je prends une petite route pour aller vers ce qui était sans doute le premier lieu d'habitation de l'île...

lundi 18 octobre 2010

attente





















J'ai pris la photo à la va vite, car je trouvais la confrontation de ces 3 personnes amusante. Elles attendaient pour embarquer sur la navette reliant Egines à Athènes.

Pétition contre les OGM

La Commission Européenne vient d'autoriser l'entrée et la culture d'OGM en EUROPE, contre le souhait de bien des citoyens, et contre l'avis de plusieurs Etats Membres.

La gouvernance européenne nous permet de déposer une demande officielle auprès de la Commission, pour peu qu'elle soit soutenue par un minimum de 1 million de citoyens européens.

Aujourd'hui, Avaaz a réussi à rassembler près de 900 000 signatures.


S'il vous plait faites suivre à un maximum de personnes de vos amis cette information.

Merci


https://sécure.avaaz.org/fr/eu_health_and_biodiversity

samedi 16 octobre 2010

Terrasse ou sablasse...




Les îles grecques, ce sont ces terrasses au bord de l'eau invitant à la farniente ou à la contemplation face à la mer. On peut même s'installer dans un bateau qui ne bouge plus, à jamais immobile sur le sable. Et rêver de partir pour un autre endroit, une autre île...
Pour l'instant, je me sentais bien, comblé. Nulle envie d'ailleurs. Juste goûter l'escale, découvrir l'île, l'ambiance. Et flâner...

vendredi 15 octobre 2010

le canal de Corinthe




Après avoir passé la deuxième nuit entre la Sicile et la Grèce, nous vîmes le matin les premières îles ionniennes : Céphalonie sur babord et Zante sur tribord. Par rapport aux Cyclades qui sont des îles pelées et rudes, les Ionniennes sont plus boisées, plus vertes. Je voyais enfin ces îles grecques en arrivant à la voile ce qui était un rêve depuis de nombreuses années. Par contre le vent soufflait de face et assez fort. Il nous fallut toute la journé pour progresser et entrer dans le golfe de Patras. Nous passames sous le nouveau pont qui relie Patras au continent. L'éclairage des cables avec cette lumière bleue donnait un aspect féérique.

La nuit suivante se passa dans le golfe de Corinthe. Cela faisait drôle de longer la côte et de voir les lumières des villes ou des voitures. On en avait perdu l'habitude. Au petit matin nous arrivames en vue du canal de Corinthe. Ce canal sépare le Péloponèse du reste de la Grèce.
Inauguré en 1869, il fait environ 6 km de long.
Si je l'avais déjà traversé en voiture, c'était une grande première que de le faire en bateau. Au fur et à mesure les falaises s'élevaient de part et d'autre, donnant vraiment l'impression d'une entaille dans la terre. Je suis toujours sensible à ce genre de percement dans le sein de la terre.

En passant sous un pont je vis une sorte de terrasse préparée pour le saut à l'élastique. Haut d'une cinquantaine de mètres de à cet endroit, cela doit être pas mal de sauter depuis le pont. J'ai déjà sauté une fois à l'élastique, mais pas d'aussi haut!
Arrêt à la sortie du canal le long d'une jetée pour payer le droit de passage. Le péage, de principe, sert aussi à l'entretien, puisqu'il ferme une journée par semaine pour ça.

Après avoir laissé sur babord une raffinerie de pétrole qui nous envoyait ses éfluves malodorantes, nous longeames quelques îlots avant de pointer vers Egine dans la baie d'Athènes. Il faisait très beau et le vent soufflait ce qui arrive souvent enGrèce en été.

jeudi 14 octobre 2010

Prémonition

Qui sait en nous, qui devine, qui a le pressentiment?
Des actes se dessinent, des paroles se disent, au nom d'un futur inconnu, et après coup on découvre que la vie en quelqu'un avait agi de manière prémonitoire.

Ainsi le jour de son assassinat, Martin Luther King avait quitté sa femme en lui offrant une fleur synthétique et en disant : "Celle ci ne fânera jamais!"


Eric Tabarly, qui n'avait jamais offert de fleurs à sa femme, lui offrit un bouquet avant de partir pour l'Ecosse où il n'arriva jamais.


Voici ce que nous dit Sediqa Massoud dans les dernières pages de son livre "Pour l'amour de Massoud":


Quand il est entré dans la chambre, il s'est penché au dessus de moi : "Pari, ne me dis pas que tu veux dormir! Tu as vu la beauté de la pleine lune? Une nuit comme ça, tu ne la retrouveras jamais."
Aujourd'hui, quand je pleure, je lui parle : "Pourquoi ne m'avez-vous pas prévenue que ce n'est pas la nuit que je ne retrouverai jamais, mais vous!"
Il m'a prise par la main et nous sommes sortis dans le jardin. J'étais en chemise de nuit et je n'ai même pas eu le temps de mettre un foulard sur mes cheveux. "Tu vois là, j'ai envie de planter telle fleur. A côté du sauna, tel arbre", m'expliquait-il. Il m'a récité des poèmes et on s'est promenés, main dans la main, jusqu'au milieu de la nuit.
Le lendemain matin, il s'est assis devant la fenêtre. J'y avais installé deux chaises. Comme notre chambre est au premier étage et que je ne voulais pas être vue par les hommes qui gardaient la maison, sur la route ou ou à l'entrée du jardin, je ne m'y attardais jamais, contrairement à lui.
- Viens à côté de moi, m'a-t-il demandé.
- Mais il y a les garçons en bas.
- Ce n'est pas grave, viens regarder la vue avec moi.
Il a pris ma main et a commencé à me parler de choses et d'autres. Au bout de quelques minutes, j'ai voulu me lever pour aller préparer le petit déjeuner, mais il m'a retenue, me fixant intensément. Il ne se comportait jamais ainsi.
Après le petit déjeuner, il est monté dans la chambre d'Ahmad et il m'a appelée. Quand je l'ai rejoint, il m'a montré les cahiers de notre fils : "Je viens d'écouter Ahmad réciter ses leçons. je ne m'étais pas rendu compte à quel point il avait fait de progrès." Les filles sont venues nous rejoindre et il a répété combien il était content d'avoir des enfants bons élèves. J'étais, à ce moment là, la femme et la mère la plus heureuse du monde. "Je m'en vais maintenant, Pari." C'est la dernière fois que je l'ai entendu prononcer mon prénom.
Comme d'habitude, je suis allée m'appuyer sur la rampe du palier. Pendant qu'il descendait les marches, il ne m'a pas quittée des yeux. Puis, ainsi que je le faisais toujours, j'ai couru sur la terrasse de notre chambre pour le regarder partir. Il s'est engagé lentement dans les escaliers à travers le jardin. A chaque marche, il se retournait vers moi. Une fois encore, on se disait au revoir avec les yeux. Il a fini par descendre à reculons et, amusée, je lui ai fait un geste pour dire : "Regardez devant vous, vous allez finir par tomber!" Il m'a répondu par un signe qui signifiait : "Ne t'inquiète pas." Jusqu'à la dernière marche, il m'a regardée et, moi, je riais en pensant aux moudjahidin qui, d'en bas, ne voyaient que son dos.
Longtemps après qu'il eut disparu, je souriais encore.


Massoud périra quelques jours plus tard sans avoir revu sa femme et ses enfants.

mercredi 13 octobre 2010

Le verre brisé



Le commandant Massoud aimait la poésie, et essayait d'en faire profiter le sens parfois caché à ses soldats, voire à des religieux qui apparemment ne comprenaient pas.

Il fait nuit, nos regards ont les yeux de ceux qui attendent...
Dans la nuit, les étoiles scintillent ça et là...
Trempé des larmes de peine et de souffrances
Mon lit se trouve comme posé sur des flammes...
Arrosé du courage un rien devient perle
S'il atteint le courant de ma volonté.
A l'image d'un jardin à l'approche du printemps.

écrit par un jeune poète afghan

mardi 12 octobre 2010

Dans l'amour sans doute...


"Je me suis assise à côté de lui et j'ai entrepris de lui masser les pieds. Il pleurait. J'ai retiré ses mains et essuyé ses yeux.
- Ca ne va pas? lui ai-je demandé.
Il m'a regardé sans répondre.
- Vous vous sentez plus mal? ai-je insisté.
- Au contraire, je vais mieux, m'a-t-il répondu d'une voix sourde.
- Mais pourquoi pleurer alors?
Il est resté un long moment en silence comme s'il poursuivait un dialogue muet qui ne pouvait pas s'interrompre. Quand il s'est remis à parler, ses paroles ont été terribles :
- J'étais en train de dire à Dieu : si c'est à cause de moi que mon peuple est détruit et que ses enfants sont massacrés, alors prenez ma vie. Et, en échange, donnez à mon pays la liberté qu'il mérite. Pari, si par ma mort le pays retrouve la paix, je suis prêt à partir.

A mon tour, je me suis mise à pleurer, prise d'une tristesse infinie. Ma grossesse se passait mal. Les nausées ne me quittaient pas et, souvent, j'étais obligée de m'allonger en cachette durant la journée pour calmer les contractions. Mais je m'accrochais à cette vie que je portais en moi. Il avait été question un temps de m'évacuer en Iran pour l'accouchement qui s'annonçait difficile, mais les évènements en avaient décidé autrement. Et tant mieux, je ne voulais pas quitter mon mari. Jamais, même dans les pires moments, nous n'avions envisagé, lui ou moi, de nous séparer. Je mentirais si je disais que je ne pensais jamais à la mort. La sienne m'obsédait. Mais il avait échappé à tellement d'attentats, d'accidents, et essuyé tant et tant de tirs de roquettes que je pensais qu'il était protégé de Dieu, invulnérable. Le seul souhait que je formulais était que nous partions ensemble.
Je ne l'avais jamais vu aussi fatigué, découragé et désespéré que dans ce moment là.
- Comme si Dieu pouvait vous demander de mourir! ai-je murmuré en me redressant et en ignorant les coups de poignard que je sentais dans mon ventre. Vous ne pouvez pas penser ça. Vous avez toujours été là. je vous en supplie, ne nous abandonnez pas.

Je ne sais pas où j'ai trouvé les mots ni où j'ai puisé la force de parler. Dans l'amour sans doute. Il s'est ressaisi, a un peu mangé, et s'est levé pour partir combattre."

"Pour l'amour de Massoud" de Sediqa Massoud

lundi 11 octobre 2010

Stances à un voleur


brassens - stance a un cambrioleur
envoyé par bisonravi1987. - L'actualité du moment en vidéo.

Pour l'amour de Massoud


J'ai toujours eu une attirance particulière pour l'Afghanistan, et je fus réellement attristé par l'invasion soviétique, puis par ces années de guerre. Le commandant Massoud avait toute mon admiration, allez savoir pourquoi. Cet homme semblait intègre, bien au dessus de tous les chefs de guerre, et autres pays un jour attaquant, un jour aidant, ou vice et versa.

Ayant lu plusieurs livres sur Massoud, je finis actuellement "Pour l'amour de Massoud" un livre coécrit par sa femme Sediqa Massoud et Marie Françoise Colombani.
Ce témoignage unique nous permet de voir d'une part la vie en Afghanistan pendant cette terrible guerre, où en quelques minutes des familles entières sont décimées par les attaques soviétiques, où les gens fuient avec quasiment rien à travers les montagnes pendant des semaines et des semaines, où les trahisons se multiplient avec pour seul motif l'argent, et au milieu de tout ça des êtres exceptionnels qui sont sans doute dans les traces de cette tradition afghane, soufie, où une parole est une parole, et un être humain une âme avant tout.
Cette jeune femme sans éducation scolaire, fille d'un des proches de Massoud, va être promise à Amer Saheb plus connu sous le nom de Massoud. Elle avait 17 ans quand ils se sont mariés, lui 34. Il a accepté la proposition à condition qu'elle fût d'accord, ce qui est absolument rare dans ce pays. Bien sur cela devait rester secret pour que les Russes n'en profitent pas puisque tout finit par se savoir. Or un mariage dans ces pays traditionnels, a des proportions que nous ne connaissons pas. On peut imaginer les futures histoires de famille, d'amour propre blessé.

Il va éduquer sa femme, lui qui connait vraiment le Coran et la poésie perse. Il ne peut lui faire de cadeau car cela serait aussitôt repéré. Il se servira de sa soeur pour cela.
Ils auront plusieurs enfants et sa femme nous dit qu'il jouait avec eux autant qu'il était possible. De son côté elle lui expliquait la réalité de la condition des femmes afghanes, que les hommes ne connaissent pas, surtout quand ils sont pris tout jeunes dans les madrasas pour alimenter les réseaux talibans, ce qu'ils vont découvrir après la guerre.
Massoud est un homme libre qui considère l'autre comme ayant les mêmes droits. Il est toujours prêt à se dévouer pour la cause de son pays, à pardonner à ceux qui le trahissent, à payer de lui même sans tirer aucun avantage de la situation qu'il occupe.
Il vivait simplement, dormait peu, priait dès le lever du jour et méditait en marchant. Pendant les premières années de la résistance, un théologien l'accompagnait partout et discutait avec lui des commentaires du Coran.
Sa femme le servait, et lui l'aidait à grandir. Il ne lui faisait pas sentir le poids des responsabilités qui pesaient sur ses épaules. Ils vivaient un amour rare, basé sur le don et le respect. Elle était inquiète pour lui, et il était inquiet pour sa famille. Il lui est arrivé à elle de lui désobéir pour rester près de lui quitte à être en danger.
Parmi les témoignages extraordinaires qu'elle cite, il y a celui d'un soldat russe, ancien prisonnier de la résistance, qui s'éprit de la cause afghane, devint musulman et l'un des proches de Massoud.
Celui d'un soldat sous ses ordres qui le trahit, mit une bombe sous le passage de sa voiture, qui explosa, mais ne le tua pas car ce jour là Massoud en avait pris une autre, et l'attendait le soir sur la route en pleurant sur sa déloyauté et l'enfer qui l'attendait désormais. Il fut pardonné!
Cet homme en avance sur son temps, ne cherchant pas le pouvoir, mais conscient des enjeux et des difficultés, avait un magnétisme, une force de conviction, qui fit qu'il pouvait retourner des situations. Il fit ce qu'il put pour développer l'école, la condition des femmes, et sans doute élever le niveau de ceux qui le côtoyaient.
Au fil des pages on découvre un homme exceptionnel, droit, intègre, ne jugeant pas, et sans doute prêt à donner de l'amour sinon de la compassion dans des situations où la réaction serait de mise.
Il appelle sa femme "Pari" c'est à dire "Ange"...

dimanche 10 octobre 2010

Que faut-il partager?

Que faut-il partager?

Me vient à l'instant en tête les mots qui sont dits lors d'un mariage : "être ensemble ou se soutenir pour le meilleur et pour le pire".
Vu sur le plan relatif, il y a forcément des aspects agréables et désagréables dans la vie. Le meilleur et le pire sont des événements plus forts, plus marquants. Ceux auxquels on rêve et ceux que l'on aimerait ne pas voir.
Mais la vie est ainsi faite que les deux arrivent, inévitablement, plus ou moins forts selon les destins des uns et des autres. Parfois des éléments apparemment anodins nous marquent plus que d'autres qui semblent plus visibles.

A priori, j'ai plutôt dans l'idée de partager des choses "agréables", belles, aidantes, positives... Bien que si on parle de ses propres difficultés cela peut aussi aider certains. Il ne s'agit pas non plus de nier ou de cacher certaines réalités. Il est évident que l'on gagne plus en surmontant des épreuves, qu'en se cantonnant dans la facilité!
Toujours est-il qu'hier j'ai vécu deux choses opposées.

D'abord j'ai eu la chance d'être retenu pour participer à une journée à La Rochelle où va se donner dans une semaine le départ d'une course autour du monde en solitaire sur 5 étapes : la Velux 5 Oceans. Elle est maintenant réservée à des bateaux d'ancienne génération, c'est à dire qui ne sont pas au top de la performance actuelle, mais aussi avec des budgets plus raisonnables.
Le groupe a donc pu visiter l'intérieur d'un de ces bateaux de 18,28 m de long, questionner un skipper, et surtout faire une petite virée sur deux bateaux l'après midi, dont un qui a déjà fait ce genre de course.

J'étais le premier à bord de cet ancien 60 pieds qui se loue dorénavant à la sortie.
Même par petit temps, il avançait bien, et on prenait de vitesse tous les bateaux du secteur.
Bien que l'on fut une quinzaine à bord, c'était là encore une sorte de rêve que la vie m'offrait, faire une sortie sur un bateau de ce type. Et même le barrer un moment.


En rentrant chez moi de nuit, après 22 H, je découvrais que ma maison avait été visitée... Cela fait la deuxième fois en 3 ans et ce n'est pas très agréable comme découverte.
Découvrir une porte et des volets forcés, une vitre explosée avec une pierre, et des morceaux de verre partout au sol, donne une impression de nausée. Rien n'a été volé, peut être pas assez tentant, ou pas eu le temps, je ne sais pas, mais penser que des gens ont fracturé une fenêtre et sont allés regarder partout en laissant les portes ouvertes n'est pas très agréable. J'ai appelé la gendarmerie qui est venue constater...
Il m'a fallu du temps pour aller me coucher, avec une tête un peu plus légère (que sont-ils venus faire s'ils n'ont rien pris, est-ce qu'ils vont revenir une autre fois?...).


Sans vouloir m'apesantir sur ce genre de choses, je me disais que la vie peut donner comme elle peut prendre. J'ai des amis qui ont perdu un enfant, n'est-ce pas bien pire? Ou des personnes qui ont un accident sans qu'elles y soient pour rien, ou des maladies, ou une rupture, ou une perte de travail, ou....
Tellement de choses peuvent arriver. Sans parler de ceux qui sont angoissés pour un "rien" et dont la vie peut sembler un enfer.


Quoiqu'il arrive, continuer sa route, rester en chemin.
Donner, prendre, recevoir, être délesté... Qui se fait du mal, qui se fait du bien?
La vie est inévitable, quelle qu'elle soit.

Bon dimanche.

vendredi 8 octobre 2010

machisme à la chinoise

Suite au post précédent je prends un livre sur les proverbes chinois, et je l'ouvre au hasard.
Je tombe sur la page dénommée fille, et je lis :


"Un fils naît : grande joie! Une fille naît, petite joie !" (tradition populaire).


Ce qui est étonnant c'est que si des familles sont "déséquilibrées" avec par exemple 4 enfants du même sexe et aucun de l'autre sexe (j'en connais), la nature fait que grosso modo, il y a pratiquement autant d'hommes que de femmes qui naissent!

Javary et le Yi Jing

Pourquoi avez-vous décidé de publier une nouvelle traduction du Yi Jing?

"Parce que, tout ce qui nous avait été décliné par toutes les traductions occidentales de ce texte chinois depuis la première en 1840, ont toutes véhiculées un regard biaisé sur le Yi Jing. Un regard restrictif, réactionnaire, et surtout particulièrement mysogine, c'est à dire avec une appréciation dévalorisée du yin.
Hors justement l'une des grandes leçons que nous enseigne le Yi Jing, c'est que la stratégie yin est souvent beaucoup plus efficace que la stratégie yang.
Mais au cours de l'histoire de la Chine, les dynasties réactionnaires ont fait des interprétations biaisées du Yi Jing, valorisant le yang plutôt que le yin.
Ces interprétations erronées ont été rapportées par les traducteurs occidentaux parce qu'elles étaient auréolées de l'image de l'âge et de la tradition.
Il m'a donc semblé nécessaire de donner un nouveau regard juste sur le Yi Jing.
Du fait de ma pratique du Yi Jing, j'avais un avantage sur les traducteurs précédents, qui est que je pouvais ajouter à ma recherche sinologique ma connaissance de la pratique du Yi Jing.

Voici un exemple :
Il y a une série de mots dans le Yi Jing qui servent à définir la qualité énergétique de la situation. Certains de ces mots apparaissent 80 fois, 100 fois, 150 fois dans le texte.

Et donc en jouant avec ces deux éléments, c'est à dire à la fois une certaine connaissance du chinois ancien et la pratique du Yi Jing, j'ai cherché à faire plus qu'une traduction. J'ai essayé de faire une compréhension en trouvant les mots français qui ne sont pas forcément une traduction des mots chinois, mais qui permettent aux lecteurs français de comprendre ce que les mots chinois signifiaient dans l'optique de l'utilisation du Yi Jing. Cela je crois n'avait jamais été fait auparavant, parce que jusque là tous ceux qui avaient écrit sur le Yi Jing, soit écrivaient dessus sans le pratiquer, soit le pratiquaient sans connaître le chinois. J'avais la chance d'avoir ces deux appuis qui me permettaient de marcher sur mes deux jambes."

jeudi 7 octobre 2010

Cyrille Javary et sa rencontre avec le Yi Jing

A la question que lui posait quelqu'un sur sa rencontre avec le Yi Jing, Cyrille Javary répondit :


"Tout d'abord mon premier exemplaire de Yi Jing m'a été donné à Katmandou par une nonne bouddhiste canadienne.

Un jour, au travers de la petite chambre que je partageais avec mon épouse, elle m'a jeté un livre en me disant : "Lis ce livre, c'est bon pour toi!"

J'ai lu le livre, cela m'a intéressé, et quand je suis rentré en France, j'ai cherché à me documenter un peu plus. Deux ans plus tard, j'avais lu tous les livres sur la question. En 1976 ce n'était pas dur, il n'y avait que 2 livres en français et 4 en anglais.

Ensuite, pour avancer, il ne me restait plus qu'à apprendre le chinois.

J'ai appris le chinois, mais l'on enseignait cette langue aussi mal que les autres à cette époque là dans les universités.

Je travaillais comme éducateur dans un foyer de la DASS à Marseille, il y a eu une restructuration et l'on m'a fichu à la porte.

Marseille, porte de l'Orient, je me suis retrouvé à Taiwan où j'ai passé deux ans. Et là j'ai beaucoup appris sur la Chine, les Chinois et leur mode de vie.

Mais aussi sur la Chine ancienne parce que le père Lefeuvre qui, grand spécialiste mondial des carapaces de tortue, me faisait l'honneur de me recevoir tous les quinze jours dans son bureau encombré de piles de papiers extraordinaires.

Rentré en France, je m'intéressais toujours au Yi Jing, et pour en savoir plus et rencontrer d'autres personnes curieuses de ce livre, j'ai créé une association : Le centre DHOJI, association pour l'étude et l'usage du Yi Jing.



Je trouve ce parcours intéressant et révélateur, rempli de hasards ou de coincidences, touchant quelqu'un qui n'y connaissait rien dans un domaine qui lui est proposé, mais s'y accrochant.

C'est alors que la vie le laisse tomber dans ce qu'il faisait pour créer un vide. Il saisit cette opportunité pour aller plus loin dans sa démarche, la vie va alors lui montrer ce qui l'attend vraiment.

Bien sur on peut parler de destinée. mais c'est la manière dont cela se passe qui est intéressante

mercredi 6 octobre 2010

Le Yi Jing

La semaine dernière j'ai assisté à une conférence de Cyrille Javary à propos de son dernier livre : Les trois sagesses chinoises : taoisme, confucianisme, bouddhisme.
Une délectation que d'écouter cet homme érudit qui connait la civilisation chinoise mieux que quiconque.


Cyrille Javary - Yi King, qu'est-ce que c'est?
envoyé par zindabad7. - Les dernières bandes annonces en ligne.

mardi 5 octobre 2010

M.....

MOI
MA FEMME
MON MARI
MES ENFANTS
MON DIEU
M...
Passer du M... à aime...

C'est moi

Sur l'un des blogs que je fréquente, je regardais une vidéo avec Alexandre Jollien. A un moment il cite un ami disant :

"Au début il y a un spermatozoïde et un ovule,
et puis au bout d'un moment, on dit : c'est moi!"
Je trouve cela d'une force et d'une évidence incroyable. C'est frappant de vérité.
Qui peut mettre en doute le fait qu'il n'y a pas de moi, que c'est une invention, une appropriation de quelque chose qui nous dépasse?
Qui dit "c'est moi"?
Au début la vie est impersonnelle. On la rend personnelle, et la souffrance commence.
La seule solution et la logique même, c'est de revenir à l'impersonnel.

lundi 4 octobre 2010

Janis Joplin



Janis Joplin est morte il y a juste 40 ans d'une overdose d'héroïne, à l'age de 27 ans. Summertime est sans doute sa chanson la plus connue, une voix qui laisse entendre ses tripes... C'est la Joe Cooker féminine! C'est la meilleure version que j'ai trouvé, on ne la voit pas mais il y a ses paroles.

L'enfant et le puit



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dimanche 3 octobre 2010

aube







Vers 4 heures, 4 heures et quart, je perçois que la nuit est moins sombre droit devant, c'est à dire à l'est - nord est. Est-ce un effet d'optique, de fatigue? Cela me semble bien tôt.
Mais non, le soleil, encore si loin, si absent, repousse très doucement le sombre de la nuit. Pendant près d'une heure, ce sera entre la nuit et l'aube. Pas encore de couleurs, mais un bleu nuit qui s'éclaire minute après minute.
J'ai l'impression de vivre quelque chose d'unique tellement c'est long et subtil.
J'écoute de tout mon corps, de tous mes yeux.

Vers 5 heures, 5 heures et quart, les premières nuances carmin orangées apparaissent. Des couleurs chaudes, encore sombres, qui vont s'éclaircir.
Le ciel pâlit, verdit, rosit, bleuit.
Comment expliquer une telle subtilité de nuances? Chaque couleur s'efface devant la suivante si proche que l'ensemble forme un tout indissociable. Entre ce que je vois juste devant l'étrave, et ce que je vois sur le côté ou derrière, quelle différence!
C'est une naissance, si longue, si tranquille.
Plus le ciel devient clair, plus les couleurs vont pâlir. Je sens qu'il ne manque plus que le soleil.

Il va se lever à 6 heures et quart. Deux heures après que j'ai pu apercevoir les premiers changements dans la nuit. Incroyable, fantastique.
Aube d'un jour, aube de la vie, aube du présent vécu...

Au même moment un moineau apparait, perdu, épuisé. Il va se poser quelque temps pour reposer son corps fragile et fatigué. Il a sans doute été poussé par le vent car on est maintenant à près de cent kilomètres des côtes.
Avec l'oiseau un papillon. Ils n'ont de chance de survivre que s'ils restent avec nous. Le papillon va se cacher à côté des jumelles. L'oiseau, trop peureux, ne saura pas rester à l'abri...

Le soleil flamboie. Une autre journée commence.
Continuons le présent. Rien ne s'arrête, rien ne dure.

samedi 2 octobre 2010

nuit en mer

Nous sommes repartis le soir même après avoir mouillé près d'une plage pour se baigner.
Devant nous l'Adriatique à traverser pour rejoindre le golfe de Corinthe.

Réveil à 3 H pour le quart. Nuit calme, pas de vent, donc moteur.
Au bout d'un quart d'heure, les yeux se sont habitués à la nuit. La lune est couchée, mais la nuit reste claire.
Je contemple les étoiles, la voie lactée, le firmanent. C'est une présence. Je me sens bien avec elles. On en est tellement loin dans notre vie citadine. Il faudrait habiter à l'écart, suffisamment loin des éclairages nocturnes des villes pour les voir vraiment.

Parfois je distingue des avions, ou plutôt leur éclat clignotant. Comme ils passent vite. Ils nient le temps. Ils réduisent les distances, et par là rapetissent aussi notre insertion dans la nature, parmi les éléments. En n'étant plus dans le cycle naturel, on perd tout contact avec nos racines terrestres.

Eloge de la lenteur!
Une nuit à veiller, c'est long. Un voyage à pied c'est long. En bateau aussi.
Quinze à vingt jours de mer, c'est le temps qu'il faut pour se réadapter à la lenteur, au rythme particulier des vrais jours et des vraies nuits.
Petit à petit ralentir pour être présent.
Alors la nuit parle, les étoiles parlent, la mer parle. Ils me disent : "Tu es bien maintenant. Reste dans ce bien être, dans cette quiètude partagée avec nous, dans ce silence où la nature se laisse goûter, dans cette non distance avec nous et avec toi même."

Derrière, à 45 miles (80 km), les lueurs de la Sicile flottent encore au dessus de l'horizon. A gauche, au nord, je devine la Calabre par quelques lumières, alors qu'on en est à 40 miles. Je croyais que c'était des bateaux au loin, mais les jumelles m'ont dit que non.

A un moment j'entends et vois une petite vague à côté d'une des coques. Puis juste devant. Pas de doute, c'est un dauphin. Puis il se met entre les coques, et saute de temps en temps. Je me mets à siffler. Je l'imagine sous l'eau, dans le noir. On était seuls, tous les deux, dans cette nuit déserte...

Syracuse

Anciennes nasses en bois tressé

Maison et son jardin terrasse face à la mer

vendredi 1 octobre 2010

Détails



Détail d'un carreau dans une cour à Syracuse et d'un portail en bois ajouré à Sidi Bou Said.
L'un à partir du cercle, l'autre à partir du carré.

Métal




Balcons en fer forgé style baroque et terrasse de café à Syracuse.