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jeudi 30 septembre 2010

Syracuse





Syracuse fut fondée par les Grecs au VIII ème siècle avant J.C. Ils lui donnèrent le nom de Sirako qui veut dire marécage. C'est là que vécut Archimède.
Le centre historique fait partie de la liste du patrimoine mondial de l'humanité établi par l'UNESCO.

En arrivant en bateau, on voit d'abord les remparts d'une citadelle, puis on rentre dans une baie bien abritée et on longe la vieille ville. On peut mouiller face à la ville ce qui est très agréable.
Ne connaissant de Syracuse que la chanson d'Henri Salvador, je m'attendais donc à être sous le charme.

Cette ville fut en partie détruite, avec d'autres en Sicile, lors d'un terrible tremblement de terre en 1693. C'est pour cette raison que la plupart des villes siciliennes ont une architecture baroque tout à fait typique, due à la reconstruction de leurs principaux monuments.

Syracuse est une presqu'île avec d'un côté la mer, et de l'autre cette baie très calme, exposée à l'ouest. A la mi journée, des dizaines de bateaux viennent mouiller devant la ville, et les gens discutent, se baignent, mangent ou dorment, dans le plus pur style italien où la place est le lieu de rencontre, sauf que là c'est sur l'eau, afin de se rafraichir.

J'allais passer les quelques heures d'escale à me promener dans les ruelles étroites, à la découverte d'une architecture typique, occupation que j'adore...

mercredi 29 septembre 2010

Syracuse

Vers la Sicile

Syracuse

Après une escale de 2 jours à Sidi Bou Said, nous repartons pour Syracuse, au sud de la Sicile. Nous traversons le golfe de Tunis et croisons un énorme paquebot qui ressemble à un immeuble flottant avec une douzaine d'étages. Ces bateaux sont de vraies villes, avec restaurants, commerces, casino, distractions de toute sorte, salle de muscu, piscines, etc... Une sorte de gigantesque centre commercial avec paillettes et musique à la guimauve!

Un peu plus tard au coucher du soleil, des dauphins viennent nous accompagner. Toujours aussi joueurs, avec cette facilité qui donne envie d'être comme eux.

Dans la nuit nous apercevons une lumière qui ressemble à une bouée au loin. On regarde la carte, les fonds, il n'y a strictement rien d'indiqué. Cette lumière dont on se rapprochait au départ, finit par être en mouvement, donc c'est un bateau. Mais un bateau a des feux rouge et vert pour indiquer babord et tribord, et donc savoir dans quel sens il va; là on ne voit aucun autre feu que blanc. Cela semble être assez haut. On commence à faire des suppositions : bateau pirate, porte avions, livraison de produit douteux vers la Lybie, ou pour la maffia (il y a du traffic dans le secteur). Mon imagination galope pour sortir des choses invraisemblables. Petit à petit on découvre une structure métallique en hauteur qui doit être une plate forme pétrolière. Au loin apparait une lumière très puissante. Le tout avançant, on comprend qu'il s'agit d'une plate forme tirée par un remorqueur éclairant le cable avec un énorme projecteur.
Ils passent près de l'île de Pantelleria, et nous pointons vers l'extrèmité sud est de la Sicile.

Navigation sans problème. La pêche, que nous expérimentons depuis Gibraltar, ne donne toujours rien, bien que nous ayons perdu 2 hameçons.

Le canal de Sicile est fréquenté par les cargos puisque c'est un passage obligé en direction de l'Adriatique, le Moyen Orient et la Mer Noire. Il ne s'agit pas de s'endormir. Je trouve que la plupart ne vont pas si vite que ça. La skipper me dit qu'ils ont réduit leur vitesse du fait de l'augmentation du pétrole, afin de faire des économies.
Au petit matin du troisième jour nous arrivons à Syracuse que j'ai hâte de découvrir...

mardi 28 septembre 2010

Purcell Le génie du froid

Peut être certains ont-ils vu le film " Molière" d'Ariane Mnouchkine. Au moment de sa mort, on voit son corps porté dans un escalier, magnifiquement accompagné par ce morceau rendu célèbre par Klaus Nomi.

Musique


3 jours avant le départ en bateau, la skipper, qui venait d'arriver aux Sables d'Olonne, me téléphone pour me dire qu'elle s'est fait voler dans le train son grand sac marin dans lequel il y avait toutes ses affaires. C'est à dire ses chaussures de mer, cirés, harnais, outils, instruments de navigation, GPS, vêtements, polaire, duvet, bouquins, lecteur audio et cd, popote, etc... Il ne lui restait qu'un sac de base avec le minimum.
Je lui propose donc de prendre un certain nombre de choses en double pour la dépanner.
Concernant la musique, je lui demande ce qu'elle aime. Me laissant libre, je choisis une vingtaine de cd assez diversifiés.

Sur le bateau il y avait la sono intérieure et extérieure. Ainsi on pouvait écouter la musique dans le cockpit ce qui peut être agréable au port.
Il y avait un jeune homme qui passait beaucoup de temps avec son MP3 branché aux oreilles.
Je pensais que j'allais moi même écouter de la musique pour combler les longues journées en mer, éventuellement la nuit. En fait non. Tout d'abord je ne pratique pas ce genre de gymnastique qui consiste à écouter de la musique avec des oreillettes, tout en faisant autre chose. Ensuite je crois bien que j'étais pris par la mer elle même, par l'horizon, par la navigation aussi.
Quand il y avait du vent, l'attention était prise par la mer, ou les mouvements du bateau ne convenaient pas à la détente que propose la musique. S'il n'y avait pas assez de vent, il y avait le moteur. Un soir, étant seul dans le bateau j'ai écouté un cd tranquillement dans le cokpit. J'ai du le faire deux fois en trois semaines. Ce que je n'aurais pas imaginé au départ.

Récemment je lisais un article à propos d'un marin assez connu, ayant arrêté les courses pour naviguer en famille, qui disait qu'il pouvait passer des heures en silence à simplement contempler l'horizon. Cela m'a presque rassuré...
Le bateau peut être ennuyeux, c'est évident. Surtout s'il n'y a pas de vent. On peut rester assez immobile pendant des heures, ce que l'on ne fait jamais dans le quotidien.
Rester à ne rien faire demande de l'entrainement...

lundi 27 septembre 2010

Sidi Bou Said




En Tunisie, le bleu domine. Il parait qu'initialement, dans la fabrication du bleu, il y avait un produit qui repoussait les insectes. La seule maison ayant une porte jaune. Il est vrai que c'est une couleur complémentaire

samedi 25 septembre 2010

A demain


Vu dans un magasin à Lisbonne.
Daniel Morin avait une collection de petits diables,
mais ça c'est pas mal aussi!

vendredi 24 septembre 2010

Tu veux ma photo?

Je suis tombé hier soir sur une émission où l'on reparlait du retouchage des photos.
Aujourd'hui toutes les photos sont retouchées, à ce qu'il parait.
Je ne le savais même pas il y a encore un an!

C'est forcément très révélateur. Tout cela est du d'une part à la technologie, mais aussi à la conscience que l'on met dans ce que l'on fait. On vise la forme, l'apparence, et on nie le fond, l'essence.
Est-ce un désir de perfection? J'en doute. C'est plutôt un déni de réalité, et donc de la tricherie.
On montre quelque chose qui n'existe pas. On fait croire à une fausse apparence, on idéalise selon les modes du moment, on crée de l'invincible, du jeune éternel, ou de l'immortel au delà des inéluctables. Bref on ment, on cache, on fait croire!
On enlève les grains de beauté (ou de mocheté sans doute), le trop de poil, de brillance, on regonfle la poitrine, on change les couleurs, on amincit, on allonge..., on joue avec le réel virtuellement. Et on expose le résultat à la vue de tous.

On peut imaginer que les hommes fantasment sur ces fausses "beautés" et aient le désir d'aller voir ailleurs, que les femmes vivent mal de n'être pas ressemblantes à ces modèles imposés et comblent en achetant les produits miracles ou se privent de manger, ou je ne sais quoi encore.
Ce n'est plus du retouchage mais de la manipulation!
Dans les pays riches qui modélisent la maigreur, les obèses se multiplient. Cherchez l'erreur.
Cacher la réalité, qu'est-ce que cela cache?

Dans ce monde de l'image, fausse de surcroit, on n'embellit rien, à mon sens, mais on crée du déséquilibre, du stress, des problèmes, de la non acceptation de soi même.
Faut-il avoir peur du réel, de la différence, de la maladie, de vieillir, pour le nier en permanence!
Plus le monde est malade, plus on mise sur le faux.
Il est vrai que la morale, l'éthique, n'a plus cours depuis longtemps.

Toucher, être touché, ne serait-ce pas ce qui manque à ces fabriquants de virtuel?
A combien de kilomètres sont-ils d'eux mêmes? Ont-ils l'expérience d'un vrai ressenti?
N'ont-ils jamais été aimé pour ce qu'ils sont vraiment?

destin

Ce qui ne vient pas à la conscience


se présente dans la vie


sous forme de destin.


Jung

Sidi Bou Said




Sidi Bou Said est un charmant village à une trentaine de kilomètres de Tunis. J'étais vraiment content d'y revenir plus de trente ans après. J'avais le souvenir de cette petite place avec ces marches conduisant au célèbre café des nattes. A l'époque il y avait des petites tables carrées en bois sur la place, comme en Grèce. Maintenant c'est le souk à touristes.

Mais à l'intérieur du café, c'est la même ambiance. On s'asseoit directement sur une surélévation du sol, couverte de nattes, autour d'une table basse, et on boit son thé à la menthe, déchaussé bien sur. On peut fumer le narguilé.

J'ai l'impression d'être chez moi...

jeudi 23 septembre 2010

Voilà la bête

Lagoon 440

Vu de l'arrière

Le poste de pilotage est très haut
Pourtant on s'est fait mouiller quand ça soufflait!

La cuisine est digne d'un appart!

Ma cabine

Voici le bateau sur lequel j'ai navigué. Il était à livrer en Turquie, et donc protégé par du plastique avec bulles un peu partout. Il fait 13,60 m de long. C'est un véritable appartement sur l'eau avec un carré très grand et un autre à l'arrière où l'on mangeait systématiquement.
Cela correspond à une clientèle de charter où les gens naviguent quelques heures par jour...
Ce que l'on a fait en 3 semaines correspond à 10 ans de navigation d'un propriétaire moyen!

d'Ibiza à la Tunisie


On savait qu'on allait rencontrer du vent entre Ibiza et la Tunisie, ce qui arriva. Pas très fort, mais suffisamment soutenu pour être difficile. Une mer hâchée, avec des vagues courtes, spécialité de la Méditerranée puisqu'il n'y a pas de houle.

La première nuit fut dure car il devenait presque impossible de dormir, à cause du bruit, des mouvements du bateau. Le corps est malmené, il ne peut se détendre. Je dormais par bribes.

La seconde nuit fut pire. Par moment j'ai décollé de la couchette. Franchement j'en avais marre. J'aurais préfér un monocoque qui est plus appuyé à ces allures de près. Je savais que le bateau n'allait pas se désintégrer, mais je souffrais pour lui.
Cela se calma au fur et à mesure que l'on s'approchait des côtes africaines, comme prévu par la météo.

La troisième nuit il y eut des orages et des éclairs. Mon compagon qui faisait le quart avant moi eut peur tout du long. Il y avait des éclairs dans tous les sens, et il essayait d'aller là où il y en avait le moins. Lorsque je pris le quart, c'était plutôt la fin. J'étais assez tranquille avec ça. On apprit ensuite que ce secteur était connu pour ces orages vers la mi aout.

Au petit matin, la côte apparut. Le littoral tunisien est complètement sauvage, comme celui de l'Algérie ou du Maroc le long de la mer d'Albaran. Voir ces côtes désertes, sans aucun village est saisissant de beauté tellement c'est inhabituel. Nous croisâmes juste quelques barques de pêche devant Bizerte.

Avant de passer un cap, annonçant l'énorme golfe de Tunis, nous nous fimes dépasser par un bateau des affaires maritimes. Après le cap, nous vîmes qu'il était parti longer la côte où il y avait 3 ou 4 bateaux au mouillage. Le skipper nous proposa alors de les suivre pour faire une halte baignade, ce qui enthousiama tout le monde.
On mouilla dans 5 m de fond sablonneux, et quelques minutes plus tard, nous plongions dans une eau chaude et transparente. Quel délice. Une côte sauvage, avec quelques cabanes. Le rêve.
Le bateau allie des moments franchement difficiles et d'autres paradisiaques. C'est impossible ne n'avoir que du bon.

La Méditerranée est très sâlée! Mais sur ce bateau "de luxe" (pour moi), il y a à l'arrière des 2 coques, insérées dans les marches qui permettent de descendre à l'eau, une douchette qui permet de se rincer. Je ne me suis pas gêné pour en profiter.

Une paire d'heures plus tard nous arrivions à Sidi Bou Saïd, accompagné par quelques dauphins.

mercredi 22 septembre 2010

Mange, prie, aime...

Elisabeth Gilbert

Julia Roberts
J'avais parlé de ce livre d'Elisabeth Gilbert dans un post du 27 mai dernier.
Entretemps je l'ai lu. Intéressant (plus vers la fin), mais long. Il m'a fallu du courage pour aller jusqu'au bout.
En tout cas le livre se serait vendu à 7 millions d'exemplaires dans 31 pays ( ce qui fait un beau pactole pour l'auteure).

Beaucoup de femmes (dixit les articles) se sont retrouvées dans le mariage non satisfaisant, dans le divorce difficile, dans le questionnement en profondeur, dans l'état de déprime voire de dépression qui s'en est suivi, dans le fait de se faire plaisir aussi, de manger... dans la spiritualité enfin pour celles qui se sont ouvertes à cette dimension.
Reste l'amour! Faute pour beaucoup de l'avoir trouvé, cet happy end fait rêver encore et toujours.

Son histoire semble miraculeuse. Se poser des questions, tout perdre (ah oui, quand même) et partir. Rencontrer des gens, un gourou, puis le grand amour. En écrire l'histoire, avoir un succés de ventes mondial, faire des conférences, gagner beaucoup d'argent (à moins qu'elle donne tout)... C'est un destin qui peut faire envie!

Elle vient d'écrire un nouveau livre sur le mariage : "Mes alliances".
Le livre est devenu un film qui sort aujourd'hui en France, avec Julia Roberts dans le rôle de l'auteure. Ca risque de cartonner aussi.
Mais toutes les critiques que j'ai pu lire disent que ce n'est pas une réussite. De belles images, de belles phrases, mais on ne retrouve pas la profondeur de la démarche, son authenticité. Cela semble plaqué, et c'est d'ailleurs le risque.
C'est certainement plus difficile de décrire une évolution de conscience au cinéma que dans un livre, surtout si le réalisateur ne l'a pas vécu lui même.
Mais on peut aller rêver, se laisser charmer par le sourire de Julia, et aller manger une pizza en sortant... L'amour sera peut être au tournant!

Il y a toujours quelqu'un qui répond

Ecouter la petite voix intérieure, ce que vient nous dire l'inconscient à travers les rêves ou des pensées subites, et observer les signes, les coincidences, ces fameux hasards...

Et si tout cela était plus près de notre réel intérieur, ne demandait qu'à s'épanouir dans notre réalité à vivre?
Et si l'inconscient savait beaucoup plus de choses que ce que l'on imagine avec notre "conscient" restreint?
Et si tout cet aspect subtil du vivant était d'une réalité bien plus importante?

Laisser jaillir l'ombre au lieu de la maintenir enfouie.
Cette ombre qui appelle la lumière, et nous qui avons peur des deux!

Toutes ces échappées fortuites de notre carcan d'habitudes.
La vie qui frappe de partout à condition de s'ouvrir.
Ne fermons plus de portes.

Soyons aux portes UN...

mardi 21 septembre 2010

Evidences

En fait il n'y a que des évidences :

- L'autre est différent.

- Tout change tout le temps.

- Le monde n'est pas fait pour nous plaire.

C'est facile à observer. C'est plus compliqué de le garder à l'esprit, disons... en permanence!
Le seul moyen de s'en sortir, c'est de faire ce que l'on peut, mais ne pas se sentir impliqué.
Etre impliqué, c'est déjà prendre possession de soi même, se prendre au sérieux, et attendre un résultat, qui me serait du en vertu des efforts que j'ai fourni. C'est une croyance dans notre toute puissance. C'est pure arrogance.

Si l'autre est différent, alors nous aussi avons des caractéristiques. Il faudra faire avec, composer, changer peut être ce qui nous dérange et nous attire des conséquences problèmatiques. Mais on ne peut pas tout changer. C'est plus simple de faire avec, que de combattre ce qui s'avère impossible.

Si on observe que tout change tout le temps, alors qui observe? Et qu'est-ce qui dure tout le temps sinon le présent?

Plus on a des attentes, plus on désire que l'extérieur nous plaise. Commencer à observer permet un processus de dissociation, progressivement de désidentification. C'est ni plus ni moins ce que l'on nomme le détachement.

Que reste t-il?

- L'autre n'est plus différent parce qu'il n'y a personne pour s'opposer et pour sentir : l'autre.

- Ce qui voit le changement incessant est immobile, immuable.

- Il n'y a que le monde tel qu'il est.

lundi 20 septembre 2010

Ibiza

Ibiza : le village ancien

Pour des raisons de météo, nous avons fait un petit détour par Ibiza.
Ibiza est une île au sud des Baléares. Il y a juste en dessous une île plate : Formentera.

Etudiant j'avais fait le tour de l'Espagne en stop, et j'étais allé une semaine à Ibiza. C'était la période retour à la terre et mouvement hippie (drogue). En débarquant du bateau, la police m'arrête. Avec mon sac à dos, je devais avoir le profil du hippie venant fumer en douce dans ce lieu connu pour ça. Il a fallu tout vider. Ils m'ont fait sortir les pellicules de leur sac étanche, et ouvrir mon appareil photo. Mais je n'avais rien, bien sur!

Tandis que ces souvenirs remontaient, je scrutais l'île qui s'approchait.
Il y avait des centaines de bateaux sur l'eau, à voile, à moteur, certains très gros. Beaucoup étaient mouillés devant Formentera. Je n'avais jamais vu une telle concentration de bateaux.
A fuir! Il y avait intérêt à bien regarder devant pour prévoir si ceux qui arrivaient en face allaient passer sur la droite ou sur la gauche.

A un moment un voilier au moteur se rapproche de nous par le côté, et essaie de passer devant ce qui semblait logiquement impossible. Il nous coupa quand même la route et nous obligea à virer pour ne pas créer d'accident. Une queue de poisson en mer! Le skipper l'engueule en lui disant qu'il ne respecte pas les régles de mer. Il n'en a que faire. C'est un homme à la barre avec un équipage mixte autour de lui. Je pense vraiment qu'il faisait le matador devant l'équipage.
Je lâche : "Donnez un moteur à un homme et il devient con!"

J'avais un sentiment mélangé de voir plein de bateaux sur l'eau, spectacle agréable, et de sentir la futilité, l'artifice, la contamination de ce lieu que j'avais connu presque vierge il y a bien longtemps.

Au fur et à mesure que le port approchait, j'étais abasourdi par le nombre d'immeubles et de constructions noyant le charmant village et sa citadelle. C'est à peine si je reconnaissais l'endroit.
Il est vrai que l'Espagne a fait très fort pour détruire son littoral côtier et bétoner à tout va. La costa del sol est devenu la costa del "ombre de l'immeuble d'à côté"!
Depuis quelques années, Ibiza est connue pour ses fêtes gigantesques avec DJ avec prix d'entrée exorbitant. J'étais effaré.

Heureusement nous ne venions que pour faire le plein d'essence au cas où.
Nous revimes le bateau qui nous avait doublé impoliment, mais qui arriva après nous à la pompe, et fut servi après nous...
Une demi heure après nous repartions pour traverser la Méditerranée direction la Tunisie.

dimanche 19 septembre 2010

je n'y suis pour rien


C'est en ce moment le week end du Patrimoine National.

Hier, en ouvrant l'ordinateur, quelques images d'information défilent sur Internet. Je ne sais pas ce qui m'a poussé, mais je clique sur celle concernant ces journées du Patrimoine. J'arrive au département, puis au secteur de Bordeaux. Des centaines de ronds apparaissent. Je clique sur un près de chez moi, et je regarde. Puis au hasard je clique sur un dans Bordeaux même. Et là je tombe sur la visite d'un jardin japonais privé.

J'avais déjà entendu parler de ce jardin, sans savoir qu'il pouvait se visiter. Je note les coordonnées et téléphone. Répondeur.
Il était 14 H 30. Le site indiquait des visites jusqu'à 18 H. Je pensais déjà aux meilleures heures par rapport au soleil pour faire des photos, et quel serait le moment propice pour venir.
Mon fils me demande l'aide. Cela prend un peu de temps. Puis je pars.

En arrivant sur place, je vois une petite cinquantaine de personnes faisant la queue sur le trottoir. C'est le genre de truc qui me donne envie de faire demi tour pour revenir à la première heure d'ouverture le lendemain.
Fort heureusement, cela avance. Un groupe sort de manière assez espacé, et la queue diminue de moitié. Quelques minutes après, une dame vient nous dire que nous sommes le dernier groupe et de dire aux gens qui arrivent que c'est complet. En fait la visite s'arrête à 16 H et pas à 18 H. J'apprends aussi que la visite se fait seulement aujourd'hui samedi, et pas demain.
Derrière moi un couple. Après c'est fini.

Alors là je me dis que j'ai une chance incroyable. J'aurais pu partir plus tard, j'aurais pu venir demain, et surtout qu'est-ce qui a fait que j'ai cliqué au hasard sur ce rond alors qu'il y en avait plus de 350?
Le couple n'est pas rentré finalement (il l'avait déjà vu), j'étais donc le dernier!

Ce jardin est une sorte de réplique d'un jardin de monastère du VIII ème siècle. Dans un espace complètement fermé de 150 m2, avec de l'eau, une structure ancienne en bois lui donnant un aspect ancien (genre maison de thé) situé comme une île au centre, des bonzaïs, grands et petits, des bambous très hauts qui conservent de l'ombre pour l'ambiance végétale, un petit circuit entre pas japonais, marches, touffes de buis taillé en nuages et rochers, un Bouddha, une lanterne et autre fontaine à bascule.
Tout y est méticuleusement disposé, à la fois vivant, à la fois éternel, comme si cela datait de plusieurs centaines d'année. Très fort!

Le propriétaire, architecte d'intérieur spécialisé dans l'influence de l'environnement sur la vie de gens, nous explique sa démarche depuis près de 40 ans, et comment il a retrouvé des documents anciens sur la conception des jardins chinois au VIII ème siècle.
Je reste à la fin pour parler un peu avec lui.
Le propriétaire ne souhaite pas qu'il y ait de photos retransmises sur le net.

Il y a quelques jours j'ai fait un rêve où je songeais à un client pour qui j'ai fait les plans d'un jardin japonisant dont je n'ai pas encore vu la réalisation. Il y a 2 jours j'ai eu un appel d'un client qui me demandait un rendez-vous pour concevoir un jardin japonais.

Et là...

Même si j'ai déjà vécu et relaté des expériences où le hasard joue un grand rôle, je reste absolument admiratif et remerciant devant ce mystère de la vie.

samedi 18 septembre 2010

De la mer aux déchets

La Corse depuis Nice

Ce matin, après le petit déjeuner, je découvre la forme d'une île à l'horizon.
Rien de net, juste des contours flous, comme un nuage diaphane flottant au raz des flots. La carte indique 25 milles soit 45 km.
On devine les hauteurs d'Ibiza à 45 km...
Par très beau temps et fort vent de terre, c'est peut être beaucoup plus. Cela me fait penser à cette photo prise depuis les hauteurs de Nice sur laquelle on aperçoit la Corse alors qu'il y a plus de 100 milles, soit 180 km.

D'abord nuage, puis relief de grisailles, elle va devenir progressivement une île où les couleurs vont naître, du fait de la lente approche, comme un tableau qui naît sous les doigts de l'artiste.
Des montagnes avec des zônes d'ombre et de lumière, puis les rochers escarpés avant que petit à petit la végétation n'apparaisse, rare du fait de l'escarpement.
L'île s'aggrandit et remplit l'horizon, comme une main qui se rapproche du visage et finit par lui bloquer la vue.
Les nuages, absents du ciel jusque là, sont venus se nicher au dessus de l'îlot montagneux.
Tout n'est qu'interconnection silencieuse entre le sec et l'humide, le plein et le vide, l'espace et l'infini, entre le ciel et la mer, entre le ciel et la terre.
Quand l'homme interfère, souvent le déséquilibre nait. Les lois immuables de la nature se précipitent dans des effets dont elles ignorent les causes.

Au moment précis où j'écris cela, nous croisons un morceau de plastique.
Par moments il ne se passait pas une minute sans que nous croisions un déchet de plastique, poche, débris, bouteille... tout notre quotidien enveloppant dont une part infime en proportion, mais gigantesque en réalité, devient objet flottant pour le malheur des animaux marins et aériens, et fait honte aux êtres sensibles.
On pourrait juste polluer mais en utilisant systématiquement les poubelles et le recyclage. Cela semble trop difficile pour beaucoup d'entre nous.
Jeter c'est nier l'autre, c'est d'un égoisme forcené.

Nous ne pouvons que mériter les désagréments actuels, que je trouve encore bien gentils.
Les leçons s'apprennent à coups de gifles, je veux dire par retour de bâton, sous une forme ou une autre. Plastique et béton ont bouleversé la face de la terre comme une balafre tragique, mortelle.

Refouler ou l'air d'un fou?

Apprendre à se connaître vraiment prend du temps, beaucoup de temps.
Ne plus rêver, ne plus se laisser aller à ses comportements instinctifs ou inconscients, observer ses pensées...
C'est tout l'objet d'une prise de conscience qui se fait jour après jour, puis heure après heure, puis minute après minute, à chaque instant pour finir.
Mettre de l'intelligence dans la gestion de sa vie, afin d'éviter les effets indésirables qui nous prennent ensuite tant d'énergie.
Rétablir l'équilibre en permanence. C'est vraiment un travail qui demande des efforts, de la volonté.
Ne pas se laisser aller à ses tendances qui nous éloignent de notre être.
Considéré comme ça, on pourrait dire que le poids du passé est énorme. Ce qui est vrai.

Pour devenir léger, il y a juste à déposer le poids : évidence.
Le poids nous colle à la peau en quelque sorte.
Soit on travaille sur le poids, on allège notre fardeau.
Soit on travaille sur la colle. On prend un détachant. Je trouve l'image pas mal.
De toute façon c'est en voyant que l'on n'arrivera jamais à s'alléger de tout qu'on s'attaque à la colle.
La vie fera le reste.

Oui, il faut aussi se rendre compte que la vie travaille pour nous. Quoiqu'il arrive, la vie nous aide. Je sais, cela ne semble pas évident. Mais le grand dessein, le grand mystère qui nous dépasse, est d'une intelligence inimaginable. S'abandonner à l'inconnu est un saut dont on a raison de se méfier tant que la raison nous mène justement. La raison conduit elle au bonheur?
Il faut être fou pour s'abandonner. Plutôt s'accrocher à ses peurs!
Il me semble pourtant que la folie peut devenir de plus en plus attirante...

vendredi 17 septembre 2010

Alors qu'est-ce que tu fais cette année?

La rentrée c'est le début d'une nouvelle année finalement.
Il y a plein de choses qui redémarrent après les vacances. Cela m'est déjà arrivé de m'en apercevoir au bout d'un mois, voire plus.
Je veux dire démarrer une activité, un nouveau truc, que ce soit du sport, de la peinture, un groupe de rencontre, ou que sais-je? Des fois on est dans le classique, et en cours d'année on se dit : "J'aimerais bien faire ci ou ça, mais il est trop tard!" et on repousse. Pas très bon comme stratégie!
En début d'année, on peut souvent faire des essais gratuits, histoire de tater le terrain. Alors?
De quoi ai-je vraiment envie?

"FONCE" comme dit quelqu'un que certains connaissent bien.

Ou exposer ses oeuvres, ou mettre en place ses vacances d'hiver... Tout se prépare à un moment donné, mais surtout à temps. C'est comme les plantations.
Peut être que certains vont oser ne rien faire cette année, et ce sera une grande découverte.

Qu'est-ce que je veux vraiment?
Ce n'est pas les grands trucs forcément. Des fois c'est simple, une vraie envie qu'on a peut être repoussé, pour tout un tas de bonnes raisons. Ou on se trouve maladroit et on n'ose pas, ou trop vieux et on n'ose plus.
Même les enfants il faut les pousser à faire ce qu'ils veulent.

Bonne rentrée.

Rencontre sur les pontons

Sur les pontons de Gibraltar, un jeune garçon d'environ 8 ans s'approche alors que nous étions en train de brancher l'eau et l'électricité. Je sentais qu'il cherchait à rentrer en contact. Ce qui arriva vite.
Curieux et absolument pas timide, il nous dit en deux minutes sur sa vie et ses parents, comme seuls les enfants savent le faire. Ainsi j'apprends que ses parents, sa soeur de 4 ans et lui, sont partis sur un gros catamaran, amarré un peu plus loin, pour une année sabbatique. Il y a de plus en plus de gens qui choisissent de partir ainsi, de faire une rupture, de vivre un rêve. C'est sans doute plus facile avec des enfants très jeunes.
Il nous cite les escales prévues : les Canaries, le Sénégal, la Casamance... puis les Antilles. Actuellement ils font une escale technique. Ils ont eu un skipper jusqu'ici, histoire de se rassurer, mais le prochain départ sera le vrai!
Je lui demande s'il aime bien être en bateau. Et je vois tout de suite à sa tête que c'est assez mitigé. Il manque de copains, alors il s'ennuie un peu, et sa soeur est un peu petite.

Et oui, il n'y a pas toujours des copains de son âge pour courir sur les pontons ou faire des bétises aux escales! Peut être que le meilleur reste à venir, qui sait?
Il est évident que le rêve des parents n'est pas forcément celui des enfants.

Il y a aussi des couples qui partent dont l'un, souvent l'une, ne fait que suivre en fait, et cela se termine mal parfois. Il n'y a pas de bons ou de mauvais endroits pour se séparer. Il est vrai qu'une vie citadine est plus ronronnante et parfois rassurante. Un choix de vie aussi particulier que le bateau ne pardonne pas.

Le lendemain je le regardais galoper avec sa soeur, et jouer avec un rien comme seuls les enfants savent le faire

mercredi 15 septembre 2010

jouer...

ON N'ARRETE PAS DE JOUER PARCE QU'ON VIEILLIT

MAIS ON VIEILLIT PARCE QU'ON ARRETE DE JOUER.

mardi 14 septembre 2010

Gibraltar

Vue en repartant

Vue en arrivant

Gibraltar est moche de tout. Cargos par dizaines, constructions par centaines. Et cette montagne comme une île, véritable forteresse imprenable. Les Anglais ne se sont pas trompés.

A un moment les odeurs de la raffinerie ressemblent plutôt à ce que l'on pourrait nommer de la "grossièrerie". Quel nom bizarre : raffiner, alors que ce mot : fin, finesse, est plutôt de l'ordre de la subtilité, de l'intangible. Ici raffinerie égale "dégueulasserie", et empeste à la ronde.
Pourtant des dauphins nous accueillent encore dans cette baie de référence pour les marins.

Nous faisons une escale pour la nuit, afin de reprendre de l'essence (justement), et quelques courses pour ce que nous n'imaginons pas trouver lors de la prochaine escale en Tunisie.
Je vais me faire arnaquer pour l'achat d'un chargeur de batterie, que j'avais oublié en partant.
Cet endroit plus ou moins détaxé, est à mon avis un repaire de commerçants qui se font un max de bénéf sur le dos des touristes. Les magasins s'alignent comme à Andorre. Nombre d'Anglais bien sur. Escale sans intérêt à éviter.

Poissons volants

Le vent souffle de face à 35 noeuds. Le bateau tape, heurte, secoue, vibre, chahute...
Incroyable comme on s'habitue. Ce qui était crainte de désintégration des coques en pleine nuit devient normalité banale et attente patiente d'un avenir différent, donc meilleur.
Quelques voiliers comme nous se battent dans cette mer chaotique, au moteur. D'autres passent dans l'autre sens, vent portant, comme si de rien n'était, tellement cela leur semble facile.
Quand le vent souffle, le bruit est tel à la barre, située au dessus du roof, qu'on entend plus le bruit du moteur, qu'on oublie qu'il n'existe même, tant le spectacle est prenant.

Dans la matinée je vois mes premiers poissons volants. Extraordinaire!
Le premier jaillit devant l'étrave, qu'il devait fuir sans doute, comme un immense prédateur. Il fait quelques mètres tout droit, et bientôt emporté par le vent, il est déporté à 90° de sa route. Ses ailes, transparentes comme celles d'une libellule, battent l'air comme par magie. Entre ses ailes son corps fuselé devient oiseau. Il plane à 1 m - 1,50 m au dessus des vagues écumantes, et rejoint son monde aquatique après 30 ou 40 m de vol. Fantastique!
Plus tard ce seront 3 poissons volants qui jailliront de l'étrave.
Je rencontre mes souvenirs de récits maritimes. Il est temps, non?

De Lisbonne à Gibraltar

Cadix de nuit. Des lumières partout.
Un paquebot nous croise à 5 H 30 du matin, pour rejoindre sa destination du jour.
On est assez protégé du vent et surtout de la mer, ce qui est la raison de ce bord vers la terre. Mais courte accalmie. Bientôt ce sera de nouveau 30 noeuds et les vagues qui nous rendent l'environnement bruyant et humide.
Dans la matinée on voit le rail de sortie de la Méditerranée (On appelle rail une circulation réglementée dans un sens ou dans un autre des gros bateaux dans un goulet ou au passage d'un cap). Les cargos quittent cette mer entre deux terres, vent arrière et fumée devant.
Parfois des porte containers gigantesques passent, ressemblant à d'immenses fers à repasser, pleins à raz bord de leurs boites de métal : le monde inesthétique mais efficace du commerce maritime international. pas étonnant que de temps en temps, lors de tempêtes, il y a des containers qui se perdent en mer.
En face les formes montagneuses de l'Afrique apparaissent. Je sens une jubilation intérieure, en découvrant ces terres depuis la mer, surtout en bateau après huit jours de navigation.
Le détroit de Gibraltar est aussi tout un symbole. Porte resserrée entre le monde méditerranéen, à la fois européen et moyen oriental, et le reste du monde, les Amériques. Passage historique franchi par par les antiques bateaux depuis plus de 2 000 ans. A quelques encablures, nous sommes passés là où eut lieu la célèbre bataille de Trafalgar, là où le génie de Nelson mit en déroute la flotte napoléonienne.
Ce n'est pas rien que de traverser des endroits pareils. L'histoire engendre une mémoire qui rend vibrant certains lieux.

samedi 11 septembre 2010

Le chemin des étoiles


Enfant, mon parrain m'offrit un livre magnifique intitulé "Le chemin des étoiles".

Benjamin d'une famille de pauvres pêcheurs espagnols, le petit Angel a la vocation d'un grand musicien et s'applique à développer ses dons naturels, malgré le mépris et l'opposition des siens.
Pour réaliser son rêve, il lui faudra d'abord subir trois épreuves, de loyauté, de courage et de sacrifice : Il repousse la tentation de s'approprier un portefeuille trouvé dont le contenu lui permettrait cependant de s'acheter le violon tant convoité. Il sauve au péril de sa vie la petite Isabelle qui se noyait. Enfin, il fait le sacrifice de sa vocation par dévouement pour les siens.
En fin de compte, toutes ces bonnes actions lui seront payées en retour : il devient le grand violoniste qu'il rêvait d'être, ce qui lui permet d'assurer à sa famille l'aisance et le bonheur.

Ce petit roman est d'une porté morale exemplaire : toutes les bonnes actions, même si elles paraissent inutiles et gratuites, ont infailliblement leur effet salutaire dans le cours d'une existence. Ainsi les efforts successifs d'Angel pour réaliser son rêve par les moyens les plus droits et les moins égoistes.

jeudi 9 septembre 2010

Mascaret


On voit à peine la moitié des surfeurs!


Aujourd'hui il y a un coefficient de marée de 115, le plus fort de l'année. Cela veut dire un bon mascaret!
Mais qu'est-ce que c'est?

Le mascaret est une vague provoquée par la marée montante venant de l'océan qui vient rencontrer le courant descendant d'une rivière. Cela se passe toujours à une certaine distance de l'embouchure, ici à une bonne centaine de kilomètres. Ensuite il faut un bon coefficient, puis des endroits propices liés à la largeur, à la profondeur, à la direction du vent...

Si le mascaret est visible à Bordeaux sur la Garonne, il y a un endroit proche sur la Dordogne, près de Libourne, qui est véritablement La Mecque du mascaret. Il s'agit de Saint Pardon.
Il y a eu un reportage sur Thalassa, et c'est le spot en Europe. Il y a donc des dizaines de surfeurs, kayakistes et autres canoés. J'estime le nombre aujourd'hui entre 100 et 150.

Cette année, je suis donc allé à Saint Pardon avec mon fils.
On se rend vite compte que cela attire du monde car il faut déjà trouver une place pour se garer.
Rejoignant le rivage, on trouve une ambiance détendue avec des passionnés en combinaison de tous ages. Tous se mettent à l'eau sous le regard du public.
Mon fils regrette de ne pas avoir amené sa planche, et moi le canoé!

Le courant descendant les emmène vers un virage en aval. Puis bientôt on distingue un mouvement au loin, la vague apparait, chevauchée sur une bonne partie de la largeur de la rivière par tous ces surfeurs, certains très proches. La vague qui fait environ 1 m de haut, avance à 15 km/h en faisant du bruit.

C'est vraiment spectaculaire. Devant le quai les gens applaudissent, tandis que bon nombre ont déjà décroché ou se sont fait déstabiliser par les remous très irréguliers.
Ce sont des habitués pour la plupart, des passionnés, qui regardent chaque marée pour savoir les bons jours où cette vague se forme pour leur donner la joie de surfer pendant une dizaine de minutes d'affilée.

mercredi 8 septembre 2010

bluffant




Lors de ma ballade à Lisbonne, dans la rue la plus passante, entre autre animations, il y avait ce monsieur.... Je suis resté un certain temps à regarder.
Il y a une plaque sous lui, et la canne est enfoncée dans un trou. Par moments, quand on lui donne de l'argent, il lâche la canne (comme on peut le voir sur la photo du milieu).
Devant lui (voir la photo du haut), une plaque avec des explications. Outre des commentaires sur sa renommée, il dit qu'il est arrivé à ce résultat à force d'entrainement de yoga et de pranayama.

Soit il dit vrai et il lévite, c'est l'impression qu'il donne (il bouge ses pieds de temps en temps), soit il ment et c'est un stratagème astucieux.
Sur le moment j'étais sur qu'il lévitait. Auquel cas, il faudrait attendre la fin du numéro pour voir la descente, mais il se peut qu'il ait un acolyte qui lui met un rideau autour pendant qu'il redescend. Et la même chose pour débuter...

Et puis en regardant de près les photos, on voit que la canne, assez grosse, est relativement courbe, qu'elle a une forme sous sa main pouvant faire penser qu'il y a un système qui se prolonge sous sa manche avec une armature qui lui servirait de support. On voit de dos que ses épaules ne sont pas à la même hauteur.

En tout cas c'est bien fait, il a l'air détendu, et ça ne l'empêche pas de faire des exercices de respiration.
Avec de l'entrainement ça n'a pas l'air trop fatigant.
Pour ma retraite...

mardi 7 septembre 2010

Cascais



Le Portugal, ce sont les azulejos et les fleurs.

Cascais





Cascais est situé à vingt ou trente kilomètres de Lisbonne, juste à l'embouchure du Tage.
C'est une ville un peu chic avec plusieurs lieux touristiques autour.
Le sol est pavé, de bonnes intentions surement... Il y en a pour tous les gouts.

Dernière nuit en mer


A la fin du quart de la dernière nuit, la quatrième, j'évite un cargo mais cette fois en anticipant bien car il venait aussi dans notre direction sur une route parallèle.
Puis je vois plein de lumières de bateaux, comme un barrage. Cette fois c'est le rail des cargos qui quittent Lisbonne. J'en compte une dizaine. J'appelle B pour empanner. Nous allons alors les longer mais à distance respectueuse. Couper cette ligne eut été impossible. Face aux gros, on ne discute pas en mer, on laisse passer.

Heureusement le nouveau cap va nous amener vers l'embouchure du tage. A 6 H je descends me coucher. Quand je me lève 3 H plus tard, la côte est là, avec une belle montagne entourée de nuages. le vent est un peu plus fort. Tout d'un coup il fraichit et monte à 40 noeuds. La mer commence à blanchir un peu, mais il n'y a pas de grosses vagues, car on a passé un cap il y a une vingtaine de milles, et la houle a disparu. Ce coup de vent va durer 20 minutes. Histoire de me faire découvrir 40 noeuds en mer!

Une heure plus tard, on arrive dans la baie de Cascais. Quel bonheur de savoir que l'on va accoster et avoir un bateau qui ne bouge plus, puis débarquer dans un endroit tout nouveau.
Le départ depuis la France semble si loin, et la baie de Lisbonne évoque déjà le sud!

Deux jours d'escale. Ballade dans la ville, photos, resto de poissons... Et le lendemain je file à Lisbonne pour profiter de cette ville dont je garde un bon souvenir.

vendredi 3 septembre 2010

suicides

Il y a un ou deux jours, j'ai vu à la télé une information effarante.
Le journaliste disait qu'au retour d'Irak, il y avait environ 7 000 anciens soldats américains à se suicider par an. Il parlait de 50 000 soldats suicidés depuis le début de cette guerre.
Cela m'a semblé tellement incroyable que je suis allé vérifier sur le net.
On parle de 6 250 suicides en 2009, de 140 suicides dans l'armée cette année même alors que ces soldats n'étaient jamais partis encore faire la guerre!
Quand on sait qu'après la chasse à Saddam Hussein, le but était clairement de maîtriser le pétrole (entendu de la part d'un responsable américain aux infos), c'est absolument fou.
Comment des dirigeants peuvent-ils se conduire ainsi?
L'attentat du 11 septembre a déclenché des dizaines de milliers de morts, par répercussion.

Je ne veux pas lancer un débat sur un sujet dont on ne sait pas tout, et qui serait sans doute stérile, mais j'ai été tellement abasourdi par ces chiffres!
On ne changera rien au monde parfois effrayant au delà de l'imaginable.

Bien sur on trouve sur les blogs des photos magnifiques, des belles phrases, et tout ce que l'on veut.
Tout fait partie de la réalité, y compris cette nouvelle.

jeudi 2 septembre 2010

Egoisme


La vraie intelligence est certainement une histoire de conscience, d'évolution de conscience.
Par exemple l'égoisme...
On peut être égoiste sans s'en rendre compte, depuis l'enfance jusqu'à très tard.
Il y a aussi une manière d'être égoiste qui est saine, ainsi nourrir des demandes refoulées, oser les reconnaître. Comme ce panneau au dessus d'un magasin nous y invite.
Une forme d'égoisme classique est dans la relation. Je n'écoute pas l'autre. Je le laisse parler peut être, mais je veux absolument me raconter. Couper la parole est un aspect que j'ai bien connu, ou plutôt que l'on m'a bien montré. Imposer ses vues sur tout les sujets qui passent, de la politique au foot-ball, en passant par la spiritualité...
En mûrissant on découvre que l'on ne peut pas imposer quoique ce soit à l'autre, et vice et versa. Autant le laisser parler et aller dans son sens, dans un premier temps en tout cas.
Voir son égoisme est bien essentiel, pour l'assumer, faire avec, et le transformer petit à petit.
Au fil du temps je me dis que c'est la qualité de la conscience que l'on a (mais qui devient progressivement impersonnelle) qui fait que l'on change. Tout se passe malgré nous. Il y a transformation. C'est aller dans le sens de la vie qui change tout le temps.
Les choses se font en intégrant de plus en plus les prises de conscience...

mercredi 1 septembre 2010

Nuages et avions


La lune se lève de plus en plus tard, décroissante. Elle m'accompagne au début du voyage. D'abord basse, elle s'élève peu à peu dans le ciel mais pas si haut que ça. C'est vraiment un astre que je découvre puisque elle n'a jamais la même forme, et n'est jamais à la même hauteur.

Pour la petite histoire, la lune fait un arc de cercle dans un sens ou dans un autre. Si on met une barre verticale, cela va donner un D ou un C, c'est à dire que le galbe n'est pas du même côté selon que la lune est croissante ou décroissante. Lorsque c'est un C, elle décroît (Dcroît), lorsque c'est un D, elle croît (Croît).

A un moment je vois deux lumières dans le ciel, qui se dirigent en sens inverse du bateau. Je me dis que ce sont deux avions qui se suivent de près. Puis une troisième lumière apparait. Je pense à des avions de chasse. Quelques instants après, je vois trois lumières côte à côte. Là je commence à être étonné, car toutes avancent dans le même sens. Je pense alors à des ovnis. Je ne vois pas ce que cela pourrait être d'autre. Il ne peut pas y avoir autant d'avions en même temps dans le même secteur.

C'est alors que je réalise que ce sont les nuages qui me donnent cette impression.
Dans la direction de la lune, il y a quelques nuages très fins et transparents qui défilent vite à cause du vent. En fait ils sont très bas. Ils ne cachent pas le ciel mais font un voile. Ils vont dans le même sens que le bateau, puisque nous sommes vent arrière.
Ce que je prenais pour des avions ou des ovnis ne sont que des étoiles immobiles. C'est la vitesse des nuages et la façon dont je regardais qui me faisaient voir des lumières filantes dans le ciel, alors que ce ne sont que ces voiles de nuages qui passent au dessous des étoiles immobiles.
Je ris de moi même. C'est curieux comme par moment le monde peut apparaître différent de ce qu'il est. Auparavant j'avais bien remarqué ces nuages très bas. Sans doute est-ce la fatigue, et l'imaginaire donne une explication à ce qui se passe sous mes yeux. Incroyable, et pourtant j'y ai vraiment cru sur le moment.

Un peu plus tard je crois apercevoir une planche à voile, un court instant, puis des mâts de dériveur...

La fatigue peut provoquer des hallucinations. Je ne pense pas que c'était de cet ordre là mais c'est sur que la conscience avait changée, et donc le corps rentre dans une zone qui peut devenir dangereuse. Il y a nombre de témoignages de marins qui ont des hallucinations tout à fait étonnantes. Ils voient des personnes et leur parlent, alors qu'ils sont seuls, par exemple.
En course certains tiennent 48 heures sans dormir quasiment, ou quelques minutes par ci par là.

François Cheng

"Le dit de Tianyi" fut écrit en 1998 et obtint le prix Femina.
François Cheng fut appelé en Chine par un vieil ami qui voulait lui faire part de son vécu.
Cet homme lui raconta ainsi toute sa vie. Né dans les années 20, dans une Chine encore traditionnelle, il vécut un certain nombre de péripéties, l'invasion japonaise, la guerre civile, la prise du pouvoir par Mao, les gardes rouges, les camps de travail, et un séjour en France pour étudier la peinture. C'était un artiste doué d'une grande sensibilité, qui confronta la peinture traditionnelle chinoise à l'art occidental.
Mais c'est surtout une quête qui sera marquée par la rencontre avec deux êtres : l'amante et l'ami. Une histoire incroyable de rencontre et de perte, de retrouvailles dans un contexte que l'on ne peut imaginer, la révolution chinoise. Entre bêtise humaine et sensibilité extrême.
François Cheng est d'une justesse dans la description du ressenti humain, créant le vide nécessaire dans le plein des mots, à l'image de cette culture multi millénaire, pour nous faire découvrir l'indescriptible.
J'ai été bouleversé.