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dimanche 31 mai 2015

L'Hermione arrive

L'Hermione à Bordeaux cet automne
 
L'histoire remonte à la guerre d'indépendance des Etats Unis (1775 - 1783), qui opposa les 13 colonies d'Amérique du Nord au Royaume Uni de Grande Bretagne. La France s'engagea auprès des Américains, avec en particulier un certain La Fayette. Celui ci fait un premier voyage, non officiel, pour aller défendre les droits de l'homme, contre les colons anglais, animé qu'il était par l'esprit des Loges Maçonniques dont il faisait partie. Il deviendra ami avec George Washington, futur premier président des Etats Unis et Franc maçon aussi (dont l'influence fut importante dans la création des Etats Unis).
La Fayette repartira une deuxième fois vers le nouveau monde (en 1780), cette fois officiellement, sur un navire de guerre français : l'Hermione, construit à l'arsenal de Rochefort, en moins d'un an!
C'est en l'honneur de cet homme, La Fayette, surnommé le héros des deux mondes et citoyen d'honneur des Etas Unis, qu'une association décida de reconstruire à l'identique ce fameux navire : l'Hermione. surnommée "La frégate de la liberté". C'est un trois mats carrés de 66 m de long, pesant 1 200 tonnes, avec plus de 2 000 m2 de voilure.
Il fallut 17 ans à l'association pour reconstruire l'Hermione à l'identique. Après des essais en mer et la prise en main du trois mâts par des marins professionnels et un équipage en majorité bénévole, les gabiers, le bateau est parti fin avril pour les Canaries. Après une étape de quelques jours, ce fut le grand départ pour la traversée de l'Atlantique direction Yorktown aux Etats Unis.
Ils approchent actuellement des côtes américaines où ils devraient arriver aujourd'hui ou demain.
Je vous conseille d'aller visiter le site : http://www.hermione.com/accueil/
ou le blog qui raconte la traversée au jour le jour avec photos et vidéos : http://www.hermione.com/blog-de-l-hermione/
La voute arrière du bateau
70 marins pour manoeuvrer la toile
Tout est refait à l'identique, il y a 1 000 poulies...
Les haubans qui servent à tenir les mâts font une toile d'araignée,
les cordages en travers servent à monter sur les vergues.
Les bosses de ris qui servent à ferler ou réduire la voilure.
Il y a 25 km de cordages.
Le mât de beaupré à la poupe du navire, direction l'horizon...



jeudi 28 mai 2015

Le paradoxe du poisson rouge

Dans un monde désormais multipolaire et interdépendant, l'heure est venue d'échanger non seulement nos marchandises, mais aussi nos sagesses. Il y a chez les Chinois des idées et des façons de faire dont nous gagnerions à nous inspirer à la fois pour notre développement personnel et notre pratique en affaires. Le poisson rouge, ou plutôt la carpe koï est un symbole très fort pour les Chinois.
La culture populaire lui prête huit vertus, toutes inspirées de la sagesse chinoise :
 
Ne se fixer à aucun port
Ne viser aucun but
Vivre dans l'instant présent
Ignorer la ligne droite
Se mouvoir avec aisance dans l'incertitude
Vivre en réseau
Rester calme et serein
Remonter à la source.
 
Ce livre s'appuie sur les écrits de Lao Tseu, de Confucius, du Bouddha, du Yi King, et d'autres maîtres de sagesse. Il met en évidence deux conception de la vie, celle venant de l'Orient, et celle de l'Occident, si tenté est que les occidentaux ont une conception de la vie.
Ce que l'Occident appelle le monde réel, la Chine l'appelle "le monde flottant". Cela signifie onduler sur la vague, utiliser comme le surfeur le potentiel de la vague pour progresser.


dimanche 24 mai 2015

my old lady

 
Une histoire tout à fait étonnante d'un homme arrivant de New York pour récupérer à Paris un appartement, héritage de son père décédé. L'appartement est habité par une vieille dame qui va lui apprendre que c'est un viager. Mais elle va lui apprendre plein d'autres choses qu'il n'imaginait pas...
C'est un film charmant, plein d'humour, très bien filmé, avec des acteurs remarquables (Kevin Kline, Maggy Smith et Christin Scott Thomas). C'est un film rare dont on sort léger et nourri. Je vous le conseille vraiment.
Pour en savoir plus et voir la présentation :

http://www.cinemas-utopia.org/bordeaux/index.php?id=2993&mode=film

samedi 23 mai 2015

A propos de l'hésichasme

Hésichasme vient du grec hésichya qui évoque la tranquillité et le silence, la paix du cœur au final. "C'est la voix d'un silence subtil" comme Dieu le fait comprendre à Elie.
Jean Climaque (moine au monastère Sainte Catherine au VI ème siècle) écrit : "Le commencement de l'hésichya est d'éloigner tout bruit, parce que le bruit trouble les profondeurs de l'âme. Et sa perfection est de craindre aucun trouble et d'y demeurer insensible."
Il y a deux sortes de bruit : les bruits extérieur et le bruit du mental (dans l'absolu, le mental fait aussi partie de l'extérieur). Pour s'éloigner des bruits extérieurs, et des distractions en général, il suffit de quitter le monde, ce que firent les ermites aux premiers siècles, ou le mouvement monastique par la suite. L'un des sens de l'hésichya est aussi la vie solitaire.
Une fois retiré du monde extérieur, il reste à affronter son monde intérieur, c'est à dire celui de ses pensées, ou du mental, ce que la tradition chrétienne nomme le diable.
L'hésychasme est un mouvement spirituel de l'Eglise d'Orient marqué principalement par la répétition du nom de Jésus. Il connut un renouveau important au XIV ème siècle dans l'empire byzantin, en particulier au mont Athos, et fut adopté par les Orthodoxes.
L'hésichasme est la répétition de la prière de Jésus. Il s'agit d'une phrase courte comme par exemple : 'Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous pécheurs". C'est l'équivalent du Kyrie eleison chez les catholiques : "Seigneur, aie pitié".
Mais ce n'est pas une technique, c'est avant tout une attitude. Il faut que cela vienne du cœur.
Le but est de combattre, d'apaiser, le mouvement des pensées. Autant dire qu'il faut être déjà préparé, même si cela reste un cheminement.
Dans les monastères, les moines égrènent leur chapelet tout en priant.
Ainsi aux Météores, bien que le bruit du monde vienne de plus en plus les confronter la journée.
Mais il est des ermitages un peu à l'écart qui sont dans l'esprit des premiers ermites.
Ceux là, on ne les visite pas...

 
 

mercredi 20 mai 2015

Grotte à saisir

Chaque année, des grimpeurs escaladent le rocher pour mettre un drapeau flottant au vent.
Les Météores sont truffées de grottes potentielles.
Certaines semblent inaccessibles, hors d'atteinte, pourtant des ermites s'y installèrent.

Des échelles en bois branlantes, des échafaudages douteux, sans doute y eut-il quelques accidents...
 
 
On pense que des ermites se sont installés là dès le XI ème siècle. Ces grottes permettaient d'être à l'abri des intrusions de toute sorte. Puis ce fut Athanase (dont le nom grec signifie "privé de mort"), qui, fuyant le mont Athos régulièrement attaqué par les pirates Turcs, vint s'installer aux Météores, d'abord près d'une chapelle taillée dans le roc, se retirant 5 jours par semaine dans une grotte. C'est là que fut établi le premier monastère dit de la transfiguration, avec quelques moines. C'était au XIV ème siècle. Ce sont de véritables ascètes qui pratiquent l'hésychasme (je vais y revenir).

mardi 19 mai 2015

Les Météores

Monastère de la Sainte Trinité
 
Ce monastère qui reçoit moins de monde est véritablement comme une île dans le ciel. Son église est particulièrement silencieuse et comporte des fresques comme toutes les autres. Il y a un petit jardin potager et une citerne, comme la plupart, afin d'avoir une certaine autonomie, bien que toute relative aujourd'hui. L'accès se fait par un escalier taillé dans le roc que l'on peut voir sur la première photo à gauche.


lundi 18 mai 2015

Les Météores

 
Le monastère de Varlaam
Les Météores sont un des grands lieux touristiques de Grèce. Il y a beaucoup de monde notamment dans les plus grands monastères. Il y a de nombreux cars qui déversent leur flots de visiteurs. Sur les parkings il y a les marchands du temple avec moult souvenirs. Pour y être à peu près tranquille il faut y être tôt le matin de préférence, sinon hors saison. Il faut prévoir trois jours pour profiter du site exceptionnel. J'avais pris en stop deux japonaises qui faisaient tout ou presque dans la journée. Il y a six monastères officiels (sur les 24 d'origine), plus quelques églises et ermitages retirés.

vendredi 15 mai 2015

Les Météores


Le monastère de Roussanou

 Roussanou est un monastère de femmes, le plus petit des Météores.


jeudi 14 mai 2015

Ascension

En ce jour de l'Ascension quelques photos du voyage aux Météores de l'été dernier. Je rappelle que Météores signifie aérien, au delà de l'air (météoros en grec, qui a donné météo). l'Ascension représentant la montée du Jésus au ciel, c'est à dire le fait de rejoindre son Père ou l'union à Dieu.

Monastère Saint Nicolas
 
 
Exposition d'icônes faites main sous une terrasse ombragée
Pas de ciel sans échelle!


mercredi 13 mai 2015

Ralentis ta vie

"Ecoute, c'est un secret :
ralentis ta vie au point qu'elle devienne tienne.
Ensuite, prend ton élan, et mets y ta passion."
Yvon Le Corre
 
 

mardi 12 mai 2015

Alexandre Jollien


Alexandre Jollien sur Radio Classique cet après midi ou ce soir dans Passion Classique.
http://www.radioclassique.fr/player/progaction/initPlayer/podcast/2015-05-12-18-02-34.html

vendredi 8 mai 2015

Subtil est un mot subtil


Arnaud Desjardins faisait souvent la comparaison avec les différentes peaux d'un oignon que l'on enlève une à une, pour comparer avec les niveaux de conscience. Autant l'image est compréhensible, car on a au moins pelé un oignon au niveau de ses peaux extérieures de protection, et l'on sait bien que l'on peut continuer comme ça jusqu'au cœur, autant le vécu au niveau de la conscience dépend bien de la seule expérience et non d'une compréhension intellectuelle. Les comparaisons sont des images, pour imaginer justement, mais ne donnent en rien un soupçon d'expérience.

Pourtant le plus important est bien l'expérience. Mille lectures sur la spiritualité ne valent rien par rapport à un vécu qui restera gravé en nous. Et nul ne décide de faire l'expérience. Cela arrive quand cela arrive. On peut par contre viser ce qui aide à l'enlèvement des couches, tout en ne croyant pas à la réalité des couches... On est dans la subtilité.

Subtil vient du latin tela qui veut dire toile avec le suffixe sub qui signifie sous, dessous (du grec ancien umo qui a donné hypo). Tela vient de texo qui vient de l'indo-européen tekp qui signifie travailler (le bois, le tissu), tramer, assembler. Cela a donné tékhné en grec ancien (faire, produire et par suite charpentier), mot d'où est dérivé technique.
Subtil c'est quelque chose qui est tissé fin, mais c'est aussi ce qui est dessous la toile, dessous la trame. On pourrait dire que c'est ce qui est caché derrière l'apparent, ce qui nous montre bien que la référence à l'oignon que l'on pèle est parlante.

Au moment où j'écris tout ça, tout d'un coup la souris ne répond plus, l'écran devient blanc, les fenêtres ouvertes sur le net apparaissent, ainsi que Skype, puis plus rien. Quelques secondes après le blog réapparait sur un écran devenu beaucoup plus lumineux (comme jamais).... Plus une autre petite chose que je garde pour moi. Tout ça alors que je parle de subtilité.... Ne parle t-on pas de la toile à propos d'internet?

Enlever les différentes couches, c'est découvrir progressivement que la vie est dans le relié, et pas dans la séparation. C'est découvrir qu'il n'y a pas quelqu'un, nous en l'occurrence, qui dirigeons dans un sens ou un autre, qui maîtrisons ci ou ça, mais qu'il y a une énergie qui dépasse toute notion de différenciation, qui s'exprime à travers tout ce qui vit. Les couches sont en quelque sorte des couches d'appropriation, et par là de méconnaissance. Tout d'abord il y a l'inconscience, puis la découverte de soi même, des mécanismes, la connaissance de ses fonctionnements, puis de plus en plus finement le détachement du sentiment, de la sensation même, d'être l'auteur de tout ce que l'on a découvert. Notons au passage que découvrir, c'est bien enlever ce qui couvre. On est bien dans le dessous de l'apparence.

C'est là où cela devient de plus en plus subtil. Celui qui croit maîtriser est dans le grossier, il est incapable de voir toutes les interactions, les causes et leurs effets, il est entraîné dans son fonctionnement et ne voit pas grand chose, il est trop dans l'action. Quand progressivement on prend du recul, sur le monde et sur soi même, on voit le dessous de la trame, pas tout, mais l'œil, ou l'espace d'accueil et de silence dans lequel on se situe, permet de voir combien plus de choses sont en œuvre à notre insu, et combien la vie prend en charge dans un mystère inimaginable tout ce qui apparait. Il y a même une perception si fine que l'on est en contact avec le non apparent, le non arrivé, le non maîtrisable.  C'est comme si le subtil en nous vibre avec le subtil de la vie, parce qu'il n'y a plus de séparation, parce qu'il n'y a plus opposition à quoique ce soit, et que le grossier a disparu pour laisser la place au lisse dans lequel le subtil se reflète. On ne peut pas en dire grand chose, car parler fait appel à des mots concepts enfermants.

C'est un peu comme cette autre phrase que disait Arnaud Desjardins : "Vous êtes déjà nus sous vos vêtements". Oui, il suffit de les enlever alors, comme les couches... Mais qui enlève?
Il y a une incompréhension sacrée à respecter.

jeudi 7 mai 2015

Dormir sous les ponts

Deux jours à Paris où je découvre à différents niveaux la violence du monde moderne en particulier dans la métropole.
Longeant les quais, je passe sous un pont, et je découvre un logement, un squat, enfin une occupation privée d'un espace publique, avec un minimum de confort.
Je vous laisse découvrir : à droite le coin repas, à gauche le siège et la valise qui font office de rangement, entre les deux : deux vrais matelas avec des duvets. En regardant bien on voit que les têtes sont au centre, et les pieds en périphérie. Cela veut dire que la table et la valise servent de protection vis à vis de l'extérieur, et que la tête, la partie la plus craintive, celle qui a le plus besoin  de protection, est au centre.
En m'approchant, alors qu'il n'y avait personne, je sentais que cette  forme d'aménagement ou de rangement, avec ce qu'il comporte d'ordre ou de désordre, faisait vraiment penser à une habitation dont les occupants étaient momentanément absents. Il y avait une barrière invisible à ne pas franchir, car ils avaient su instaurer un aspect privatif alors qu'ils sont sur un espace public.
Je regardais le tableau, représentant Paris, avec ses monuments symboles pour les touristes. C'est leur lieu de vie, leur quotidien, là où ils vont faire la manche sans doute. La chaussure à côté représente pour moi le fait de marcher dans Paris, le rapport symbolique là encore entre leur corps et le monde extérieur. Elle n'est pas cachée, elle est à côté du tableau, en hauteur, protégée aussi.
Enfin sur un côté il y a un balai récupéré. Autre symbole, qui signifie qu'ils ont bien un espace à eux et qu'ils veulent le garder propre. L'espace public est sale, mais l'espace privé se veut propre.
On est passé du sans domicile fixe à un domicile un tantinet durable.
Et surtout à une certaine confiance dans le fait de tout laisser en plan, ouvert à tout vent, alors qu'on sait bien qu'il y a souvent de la violence entre ces bannis de la société.
Quelle vie!


 
 
 

mercredi 6 mai 2015

Autoportrait

 

 
Après être passé rue du Docteur "J'ai reminci",
j'ai effectivement vu peu après que les résultats étaient rapides...

lundi 4 mai 2015

L'île aux oiseaux

 
Sur l'île aux oiseaux il y a des cabanes en bois, ici un hameau minuscule,
avec des panneaux solaires, et des citernes pour récupérer l'eau de pluie.
Des marais que la mer envahit à marée haute, refuge des oiseaux.
Des ponts rustiques, presque maladroits, qui appellent l'attention.
Une invitation au pas sage...
Parfois on traverse un désert.
Où l'eau si fluide a craquelé la terre devenue si sèche au soleil.
Un vague banc attend le promeneur entre sable et marais.