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samedi 31 décembre 2011

Ne rien faire


Lorsque les différents aspects de nous même ont été relativement nourris, que les demandes commencent à se taire, il est plus facile d'être en état d'observation, d'être en état de retraite.
On peut avoir du temps pour ne rien faire, et faire quand même, car ne vraiment rien faire est un savoir faire très particulier qui n'est pas donné à tout le monde. Rien faire n'est pas de tout repos, allais-je dire... Mais c'est vrai.
Ne pas se laisser aller à rêvasser, rester en observation de ses pensées, de ses sensations, de ses émotions ou de ses sentiments.
L'hiver est propice car la nature est au repos. Chaque hiver je ressens l'énergie extérieure se ralentir et influencer ma propre énergie. Cela permet de passer un peu plus de temps à ne rien faire, tout en cultivant le silence.
C'est Christian Bobin qui dit qu'il pourrait se suffire de trois fois rien de son quotidien pour en faire un sujet. Oui, je le comprends. Là, outre le feu dans le poêle, il y a un peu de vent, et le chat qui lappe. Etre attentif au moindre  élément, mais surtout à la présence. Il ne s'agit pas de se perdre parce que c'est plus calme.
Sentir que si on peut être en paix avec le peu qu'il y a, ce n'est pas un plus à l'extérieur qui accroîtra la paix. Il y a des moments où l'esprit semble au repos. C'est le vrai repos. Ce qui ne demande plus aucune énergie.
Un grand moment de silence puis le vent fait bouger une porte. L'avantage, ou l'inconvénient, des vieilles maisons. Ce genre d'interruption en est elle une aussi pour l'attention à soi même? C'est si facile d'être arrêté. Quand ces moments, où le silence nous enveloppe, s'installent, il faut essayer d'y rester le plus possible. C'est comme la présence d'un être lumineux, on est porté. Dans cet espace, le vide en nous s'agrandit. C'est ce qui nous permet d'y revenir plus facilement, c'est ce qui nous appelle quand par mégarde on l'a oublié un peu trop.
Goûter au silence n'est pas rien, ni quelque chose non plus...

jeudi 29 décembre 2011

En bois

A vendre par amour (est-il écrit).
Quand on songe à ce que la main de l'homme est capable de réaliser. A partir d'un tronc, des planches, puis un bateau à l'élégance raffinée. A partir du chanvre, des cordages... Là il y a aussi du synthétique.
Aujourd'hui les bateaux, de course notamment, ne sont que du pétrole transformé.

Le mur pour la paix

Il existe des monuments de la Paix dans divers endroits du monde. A Paris, il se nomme le Mur pour la Paix. Il se trouve sur le champ de Mars (Dieu de la guerre) devant l'Ecole Militaire! Il a été inauguré en 2000.
Je ne l'avais jamais vu en vrai. Passant par là en novembre, je me suis arrêté et ai pris quelques photos.
C'est une porte avec des vitrages en verre sur lesquels sont écrits en différentes langues le mot paix.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'un vitrage manquait (on le voit sur la photo ci dessus à droite). Et de l'autre côté un verre est complètement éclaté (photo ci dessous). Je n'en revenais pas. Comment peut on faire ça? Qui cela peut-il déranger?
J'ai trouvé sur le net un article dans Libération daté du 10 juillet 2009 disant qu'il est agressé régulièrement, qu'un de ces murs en verre vient d'être intentionnellement cassé pour la énième fois...
Manifestement le mot paix, calligraphié dans 32 langues et dans 18 alphabets, dérange.
Voilà, la paix dérange. Ce n'est pas incroyable, c'est une réalité.
Il n'y a pas de raison que ça aille mieux, surtout n'allez pas croire ça, ce serait pur angélisme.
Les armes sont plus attirantes que la paix! La violence, c'est tellement facile. Entre la lâcheté des violents et le silence des peureux, il ne reste plus grand monde.
Heureusement cela n'empêche pas de cultiver la paix intérieure et autour de nous.
Si l'habit ne fait pas le moine, les bonnes intentions, fussent-elles artistiques ou politiques, non plus.
Il n'y a plus de respect... même pour la paix. A moins qu'une "bonne" guerre, comme on dit, fasse comprendre la chance que l'on a de ne pas être en guerre justement.

Est-ce que c'est l'emplacement qui ne convient pas?
Ne faudrait-il pas une Ecole de la Paix?
Je dis ça comme ça....

mercredi 28 décembre 2011

Tour de France à pied


Ils sont deux et ils font le tour de France à pied. Ils sont partis depuis le nord et longent la côte. Actuellement ils sont en Bretagne sud du côté de La Roche Bernard (ils arrivent vers chez toi Soisic!).
Ils ont un site où l'on peut voir des photos, des articles, et où ils sont.
On peut marcher avec eux, ou les loger. Ils proposent aussi de faire un don pour Handicap International.
Voici leur site : http://tourdefranceapied.com/

lundi 26 décembre 2011

Noms de rue



Les gens qui habitent ici sont-ils différents?

dimanche 25 décembre 2011

vibrant...


Pour ceux qui ont un peu de mal avec le silence, ou ce que l'on appelle la méditation, fermez les yeux et laissez vous prendre par le son, ça calme. Quand le mental est trop bruyant, cela peut aider...

Noël


JOYEUX NOEL

fleurs


Les paroles les plus belles 
sont comme une fleur sans parfum
C'est en les mettant en pratique
Qu'on les rend encore plus belles

Bouddha

samedi 24 décembre 2011

vendredi 23 décembre 2011

One love

Le livre du vide ultime


Noêl, le droit à la joie, le droit aux cadeaux, le droit à la fête....
Pour moi, c'est acheter un livre, des livres.
Je pars donc en milieu d'après midi vers une grande librairie d'occasion où je trouve en général mon bonheur. J'y trouve souvent un ou plusieurs livres à peu près à moitié prix. Quelques rayons me retiennent en particulier  : la spiritualité, les voyages, les bateaux... Je regarde, je feuillette, je compare le prix et l'intérêt. Avec l'expérience, je soupèse le contentement que va m'apporter le livre. La qualité des photos, du texte, ce que je connais déjà sur le sujet, ce que je possède déjà dans le même genre. Je revois certains que j'ai déjà abordé une fois précédente. J'en note un ou deux, je passe au rayon suivant, je reviendrais après...
Je n'ai pas encore lu les derniers achetés. Je ne vois rien d'extraordinaire. A bout d'une heure, après avoir revu ceux que je me gardais en réserve, je ressors sans rien acheter. Fait rare, mais sans aucun regret. Je sais que je deviens difficile, et je ne veux pas acheter par principe un livre sur lequel je n'aurais pas plaisir à revenir.

Direction la plus grande librairie de la ville.
En y entrant je me dis en me moquant de moi même : "Ah, trouver le livre qui comble définitivement, l'ultime cadeau!" De nouveau j'épluche les rayons. Je n'hésite pas à retirer l'enveloppe plastique d'un gros que je feuillette ensuite attentivement. Puis je remets l'enveloppe avec attention.
J'aurais pu être libraire, non pas que je lise beaucoup, loin de là, mais pour toucher les livres, les ranger, les sortir, les mettre en évidence. Il ne se passe pas une fois que je remette des livres à leur place, aujourd'hui encore plusieurs.... Comment peut-on prendre un livre et le laisser n'importe où? Je me freine pour ne pas en ranger plus ou les remettre dans le bon sens.


Toujours est-il que rien ne me comble vraiment. Bon, je vais changer ma manière de faire. Je ne vais plus chercher, mais me laisser conduire.
Au rayon spiritualité, je regarde d'un oeil amusé les nouveautés, les classiques, ceux qui attirent par le titre ou une photo de couverture. Tout ça est merveilleux. Quel choix! J'ai vu un ABC de la méditation. Je me suis dit que l'on ne voyait jamais le XYZ de quoique ce soit. Quel dommage!
Et puis je tombe sur un livre de Bernard Besret intitulé "A hauteur des nuages". Quel merveilleux titre! En dessous : Chroniques de ma montagne taoïste. Cela m'attire à double titre.

Bernard Besret est un ancien moine cistercien, prieur de l'abbaye de Boquen, dont la contestation, puis la démission avaient défrayé la chronique dans les années 60 et 70. Je l'avais rencontré à Boquen, alors étudiant, et lui avais demandé de faire partie du jury pour mon diplôme sur les abbayes cisterciennes. J'ai le souvenir d'un homme simple, serviable et très humain. Un homme qui me semblait au dessus du lot, ayant choisi de quitter les chemins rassurants pour emprunter les méandres de l'incertitude répondant mieux à son tempérament de rebelle ou d'homme intégre. Un parcours pas évident que de quitter le monachisme pour suivre son instinct.

Je prends le livre du dessous, parce qu'il n'a pas été feuilleté et me semble du dernier neuf (encore une manie!), puis me dirige vers la caisse.
Je suis vraiment content de retrouver cet homme que j'ai croisé il y a plus de 35 ans. Le temps de la queue, je commence à lire la quatrième page. Prenant le livre par la fin , je fais défiler les pages. Je vois quelque pages blanches, et me dis : "Tiens, il laisse de quoi écrire à son lecteur..." Je continue et découvre un livre ne comportant que des pages blanches. Je vous assure que ça fait drôle. L'apparence d'un livre, la sensation subtile qu'il contient des richesses merveilleuses, et tout d'un coup que des pages blanches. Je me tourne vers la personne derrière moi en lui disant une phrase humoristique sur mon choix de livre.. Il me répond que l'on ne met pas longtemps à le lire au moins!
Je retourne au rayon et voit passer une vendeuse. Je l'arrête en lui disant que j'ai trouvé un excellent livre sur le vide, vraiment très pratique. Elle sourit en le découvrant. "Prenez en un autre." Je lui laisse et prend l'un des deux restants. Je l'ouvre.  Pareil. Incroyable! Du coup je me rabat sur le premier qui a une étiquette "coup de coeur du libraire". Je donne le deuxième livre blanc à la vendeuse qui n'a pas l'air plus étonnée que ça.

Je retourne à la caisse en riant. Moi qui voulais un livre qui comble définitivement, je tombe sur un livre vide. Vraiment le sens pratique de la vie est surprenant.
Il n'y a rien à apprendre dans les livres... Tout est dans la vie.

jeudi 22 décembre 2011

S"approcher

En fait je voudrais parler du fait de sentir le fait de s’approcher.
Il y a des choses dont on s’approche vite, mais elles ont moins d’importance, elles sont moins nourrissantes. Je suis de plus en plus persuadé que la lenteur et la constance donnent des résultats bien plus profonds que la vitesse ou le sursaut.
S’approcher vraiment c’est devenir intime. Le travail de cette relation est nourrissant en soi.
Il ne s’agit pas de draguer mais de laisser venir. Le maître qui voit un élève s’approcher de lui ne va pas lui jeter des perles. En étant profondément lui-même, libre de toute demande, il suscite chez qui l’approche, la fibre de l’amour qui vibre en chacun de nous.
Dans le film « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux », il respecte la sauvagerie naturelle du cheval blessé, il lui fait comprendre qu’ils ont quelque chose à faire ensemble, mais qu’il a du temps, qu’il n’est pas pressé, qu’il respecte son rythme. Cela se nomme : apprivoiser. On a un lien à créer, mais c’est quand tu seras prêt. Je ne veux rien forcer dans ce possible que je sens. C’est une sorte de loi du moindre effort qui suscite la curiosité de l’autre.
Je suis si proche de moi-même que je peux m’approcher de toi sans que tu t’effarouches.
Dans cette approche, il n’y a pas de reproche possible, parce que tu n’es pas le prochain que j’ajoute.
Le mystère de la rencontre c’est de s’approcher sans s’approprier. C’est de faire vibrer l’amour pour remercier le vivant. S’approcher de l’autre c’est se laisser toucher, c’est se mettre à l’unisson, c’est oublier que l’on est deux.
C’est sentir la puissance de l’attirance vers le un tout en restant au plus proche du cœur de ce qui se vit. C’est goûter le fait de bientôt arriver, sans cesse renouvelé.
Il n’y a pas de plus proche que de sentir cette union en l’absence de toute demande.

Le merveilleux symbole de la femme, créatrice de la vie, qui s’entrouvre pour accueillir est parlant. S’il n’y a pas d’ouverture de l’autre, il n’y a pas d’approche possible.

Revolution

mercredi 21 décembre 2011

S'approcher

Peut être un mot essentiel sur le chemin de la vie…

Rien n’est plus agréable que ce qui se rapproche de nous, dans un sens positif bien sur.
Car le proche signifie la réunion inéluctable avec ce qui vient vers nous. Ce peut être le mets que l’on approche de sa bouche à l’aide d’une fourchette, l’attente d’une personne qui arrive à la maison, ou sur le quai d’une gare et que le train arrive, la destination de vacances après une longue route, l’île que le marin voit enfin à l’horizon, l’enfant qui court vers nous et que l’on prend dans ses bras, ou l’aimé que l’on sert contre son cœur…
Quand l’approche se termine, il n’y a aucun éloignement, aucune séparation, c’est le désir de s’unir à un but qui s’annule, et la disparition momentanée d’un autre que soi même vers lequel on tend.

Si on regarde l’étymologie, on découvre que ces mots : proche, prochain, viennent du latin prope, issu de « prok » signifiant : près, auprès de, qui a donné appropiare : s’approcher.
Cela a donné proximus, le superlatif, d’où proximité, approximatif. Et aussi reprocher, irréprochable.
Je ne sais pas si s’approprier, propriété est aussi lié, mais ce pourrait bien être le fait de rendre sien ce dont on s’approche…

A suivre (très prochainement)...

stand by me

Paestum

Un temple grec impressionnant à Paestum, à environ 100 km au sud de Naples. Il daterait du VII ème siècle avant J.C. Malgré la masse des colonnes, les proportions donnent une élégance étonnante à l'ensemble. S'il était possible de se téléporter en arrière, je serais curieux de voir la construction!
Cette gravure intitulée "la tombe du plongeur", représenterait le saut symbolique dans l'inconnu.

lundi 19 décembre 2011

Que reste t-il?

"Tous nos motifs conscients sont des phénomènes de surface. L'être humain est composé d'une pluralité de forces quasi personnifiées dont tantôt l'une, tantôt l'autre se situe à l'avant scène et prend l'aspect du moi."

Friedrich Nietzsche

dimanche 18 décembre 2011

A propos du désir


"Pour moi, la vérité ultime, c'est ce qu'énonçait Swamiji : aucun désir ne peut être satisfait.
Mais Swamiji disait aussi : il vous faut essayer et essayer encore jusqu'à ce que vous en soyez convaincus. Avec la répétition des expériences, l'être humain, graduellement, tire certaines conclusions, s'ouvre à la leçon de la vie. On prend petit à petit conscience de l'impossibilité d'obtenir cet amour absolu que nos manques affectifs de l'enfance nous poussent à rechercher. Et c'est lorsque l'on désespère dans le sens positif du terme, une fois que l'on admet la vanité de cette quête que la question existentielle devient plus authentique et profonde; on ne poursuit plus une chimère, et on commence à chercher la plénitude là où elle se trouve : dans la profondeur de l'être. Ce qui ne nous conduit pas à mépriser tout bonheur humain et à adopter une attitude négative, désabusée et cynique, bien au contraire. Il s'agit seulement de se délivrer du processus d'attente. On s'achemine, non vers le désespoir, mais plutôt vers le "non-espoir".

Denise DESJARDINS (Le défi d'être - Entretiens avec Gilles Farcet)

Question

Mais où dorment les oiseaux en hiver?

samedi 17 décembre 2011

un autre habitat

A propos de demeure, 
voici l'hôtel à abeilles qui se trouve au jardin des Plantes.

mercredi 14 décembre 2011

Michel Serres

Hier soir je suis allé écouter Michel Serres parler de son dernier livre : "Habiter".
Je l'ai vu ou entendu plusieurs fois sur les ondes, et outre que sa voix m'est sympathique, je trouve ce qu'il dit intéressant. C'était donc l'occasion de le rencontrer.

Bien qu'arrivant un quart d'heure en avance, on me dit en bas de l'escalier qu'il n'y a plus que des places debout. J'arrive dans la salle, bien pleine, avec déjà pas mal de gens debout sur les côtés. Je m'avance et découvre une place libre au deuxième rang. La personne attendue ne venant pas. Je me retrouve entouré de gagagénaires (je blague), mais en tout cas pas mal d'octo... Il faut dire que Michel Serres est né en 1930.

Il commença par cacher son regard derrière ses épais sourcils. Mais bien vite, dès que le présentateur eut fini les présentations et ses dires sur le sujet de l'habiter, Michel Serres, ayant pris quelques notes, retint son auditoire en homme savant qu'il est.
C'est un réel plaisir de l'écouter, car il est très cultivé, qualité qui semble de plus en plus rare aujourd'hui, il a un recul qui lui fait expliquer tout un tas de choses avec un regard que l'on n'a pas forcément, il parle fort bien, sans chercher ses mots ni hésiter, et raconte de véritables histoires à partir d'un point de départ que rien n'aurait laissé supposer. Un homme érudit, talentueux, conteur, et simple... Très nourrissant.

Il aborda les sujets : nomade - sédentaire, d'où vient le premier habitat, ce que signifie l'adresse et comment elle est en train d'évoluer, le sens de l'abri dont le premier est le ventre de la mère, etc, etc...
Ce n'est pas tant qu'il a parlé d'habitat que de la fonction et du devenir de l'habiter.

A un moment, il a dit qu'il avait relu les quatre évangiles, et qu'on n'y parle pas de maison. Il a dit juste après que Jésus n'avait pas de maison, ni ses apôtres, et qu'il était en quelque sorte un SDF. Le coup est bien trouvé, et il est vrai que Jésus n'a pas de foyer où il rentre se reposer. Il marche, et il est invité.
Pourtant j'ai été surpris en l'entendant parler ainsi, car les évangiles parlent souvent de maison, je dirais même qu'ils ne parlent que de ça, la Maison du Père....
Je me suis bien gardé de le lui faire remarquer. Je vois bien que la compréhension de la Bible ou des évangiles n'a rien à voir avec l'intelligence classique.
Profitant de l'occasion je voudrais revenir sur la maison dans l'évangile.
(à suivre)

mardi 13 décembre 2011

Nadège Amar


Une expérience unique de la spiritualité actuelle.
C’est à un parcours de vie que nous convie Nadège Amar : elle nous raconte sa découverte de la spiritualité et ses premiers voyages en Inde, ses expériences auprès de Chandra Swami, d’Yvan Amar, et d’autres maîtres spirituels, son cheminement intérieur et les conclusions auxquelles elle est parvenue du fait de sa pratique de la méditation depuis quarante ans. Elle nous propose de partager ainsi une véritable philosophie de l’existence qui se révèle aussi être un éloge de la joie et du nettoyage de l’âme. Un cheminement d’une grande richesse qu’elle partage aujourd’hui avec nous dans ce récit d’une rare authenticité !

lundi 12 décembre 2011

108 sourires

Le dernier livre de Mathieu Ricard

Je l'ai feuilleté, ce sont essentiellement des photos de tibétains souriants. Quelques sages ou ermites, mais beaucoup de gens du peuple. Je ne crois pas qu'on leur fasse dire "cheese" avant la photo, ils n'en ont pas besoin. Ca donne envie... En tout cas ça fait du bien au coeur et aux yeux.

dimanche 11 décembre 2011

Décryptage d'une photo

C'est l'un des chercheurs interviewés dans cette émission sur le cerveau.

Tout de suite en voyant cette photo j'ai trouvé sa tête sympathique, genre Géotrouvetout génial et en même temps avec ce côté un peu fou que lui donne la casquette non seulement mise à l'envers, comme les jeunes, mais décalée sur un côté. A cela un bon sourire qui respire l'intelligence, et un regard assez particulier. Les lunettes lui vont très bien, et mettent en valeur ses yeux. Je sens un homme ouvert qui me donne envie de l'écouter.
Tout cela se passe en quelques dixièmes de secondes.
Ensuite j'ai remarqué que ses yeux étaient bleus, comme la chemise, et comme la casquette. Ce qui fait une unité. A mon avis ce n'est pas un hasard. Il y a un air "déjanté", un peu "fou", mais dans la maîtrise, avec du goût.
Il y a aussi la lumière sur le visage. La visière qui donne de l'ombre est elle même dans l'ombre ce qui renforce la qualité de la photo, et permet de mieux apprécier le visage.
Enfin il y a la cravate, que je n'avais pas vu sur le moment. J'imagine que dans le premier regard porté, l'oeil saisit une globalité, qui renvoie un message instantané du perçu comme étant sympathique, antipathique, ou tout ce que l'on veut. Mais, et c'est là qu'intervient la conscience, on ne voit pas les détails. Il y a une perception sensitive, et très vite un à priori.
La cravate avec la casquette font contraste, dans le schéma classique de ce qu'il est coutume de mettre ensemble. La cravate rassure le rationnel, tandis que la casquette excite la folie interne, notre côté rebelle.
Personnellement, j'adore, je trouve cela très fort.

Au final, c'est peut être cette luminosité du regard qui m'a touché. C'est là où il est difficile de voir toutes les informations qui passent en très peu de temps.
Par contre il est possible de voir le mouvement d'attirance, ou de rejet, ou d'éventuelle neutralité.

samedi 10 décembre 2011

Le cerveau et ses automatismes


Hier soir il y avait une émission sur Arte : "Le cerveau et ses automatismes - La magie de l'inconscient".
Cela repasse ce matin, mais c'est possible de la voir sur le net en allant chercher le programme télé et taper Replay.
On y montre quelques expériences de différents chercheurs qui à mon avis ne font que montrer notre distraction, notre identification à des mécanismes provoqués, etc.. On nous montre aussi la complexité du cerveau, des neurones, comment tout un tas d'informations sont traitées en quelques dixièmes de secondes, où ça se passe...
Il parait que le cerveau prend les décisions 7 secondes avant que nous en ayons conscience. Pourquoi 7? Est-ce systématique? Je suis sur que c'est beaucoup plus lent pour certains en fonction de leur niveau de conscience, et que d'autres peuvent en être conscients beaucoup plus vite.
A un moment ils disent bien que c'est l'inconscient qui nous fait fonctionner, par bonheur, car sinon le cerveau enregistre tellement de choses que l'on ne peut en avoir conscience en même temps. C'est une manière de dire que l'on fonctionne en pilote automatique, et cela très souvent, et donc sans s'en rendre compte. Du coup il y a deux entités en nous, puisque par moments on prend conscience, et le reste du temps, on fonctionne en toute inconscience, mécaniquement.
Mais qui est-on alors? Ils n'abordent pas le sujet. Ils ne disent pas qui prend conscience. Il y a le cerveau qui est une machine extraordinaire et complexe, qui fonctionne à sa manière, il y a l'inconscient, sans trop rentrer dans le détail, et une éventuelle conscience qui suit ou pas ce qui se passe.
Je me suis dit que dans ce genre de recherche, on trouve en fonction de ce que l'on veut bien trouver, et donc en fonction de ce que l'on est.
Si on faisait parler un moine bouddhiste, qui a une expérience de l'éveil, sur la nature de l'esprit, Il dirait certainement, qu'étant présent à tout ce qui est, à tout ce qui se présente à son esprit, il n'a pas une seconde de retard sur les messages qu'il reçoit.
La vigilance, c'est devenir de plus en plus conscient de toutes les informations qui parviennent à notre cerveau, y compris les plus subtiles. Thème non abordé pour l'instant (il y a une suite).

On montre une rencontre homme-femme, et comment en quelques secondes (ou moins), il y a un échange d'informations inconscientes qui va faire que cela va passer ou pas, qu'il y a attirance ou pas. Oui, on le sait, sur ce mode de fonctionnement, il n'y a qu'attirance ou refus. Tout se joue quasiment instantanément.
Toute la difficulté, lorsque l'on en a pris conscience est de s'en sortir. Il est évident que l'attirance est excitante, à tout un tas de niveaux différents, et que pendant longtemps on se sent vivre grâce à ça.
Donc, pour l'instant, ce reportage n'imagine pas autre chose. Mais il ne dit pas que l'on est des esclaves pour autant...

Au fait, par rapport à la photo de ce chercheur, quel message sentez-vous? Qu'avez-vous vu en premier? Je vous dis demain ce que je vois....

EXTRAORDINAIRE


Le cirque invisible avec les petits enfants de Chaplin.
C'est déjà complet à Paris, mais si ça passe quelque part où c'est encore possible, ne ratons pas!

vendredi 9 décembre 2011

C'était mieux avant

"C'était mieux avant!"
Pas si sur. Bien sur le rythme était différent, il y avait moins de technologie, l'avenir semblait moins bouché...
Mais aujourd'hui tout semble accessible tout de suite. Vous vivez seul dans un endroit perdu, il y a le téléphone, la télé, internet... Vous vous intéressez à un sujet quelconque, quelques clics sur l'ordi et tout arrive à la maison sans sortir ou presque. Vous voulez vous renseigner avant de choisir, voir avant d'acheter, envoyer ou recevoir des photos, acheter un billet pas cher, suivre le monde en live... Tout est possible, ou semble possible. Mais l'augmentation des possibles est un risque, une nouvelle donne à gérer.
Bien sur c'est lié à la consommation. Mais regarder parler un être de sagesse, lire des textes de maturité, se sentir en union avec ces êtres sans forcément faire des centaines ou des milliers de kilomètres, c'est quelque chose.
Imaginons le monde d'il y a cinquante ans. Il fallait sacrément en vouloir pour arriver à ses fins.
Est-ce que le message se dilue avec la quantité? C'est un risque. Est-ce que la persévérance se ramollit avec le servi tout cuit au coin du net? Possible.
En tout cas on n'a jamais eu autant d'infos sur tout et n'importe quoi. Il suffit de choisir.
Le monde a changé, mais ne rêvons pas, la nature humaine est toujours la même. Il y a juste un peu plus de tout. Attention à l'éparpillement.
L'extérieur a changé, l'apparence a changé. L'essentiel, non.
La lenteur, la difficulté, les obstacles naturels, sont gages de dépassement de soi même.
Le monde est devenu plus compliqué et donc plus fragile. Fait-il grandir autant? Est-on mieux servi par l'humain que par la machine. Y perd t-on un peu de son âme? Il y a de bons aspects et d'autres moins bons, comme toujours. Question de seuil.
N'y a t-il pas plus de solitude, plus de souffrance? Mais n'y a t-il pas plus de transparence, plus de sens, plus de questionnement? Difficile de dire, de comparer. Entre rien dire ou si peu il y a une ou deux générations, et trop dire parfois, histoire de ne pas se faire oublier... Des époques si différentes.
On vit une mutation cela semble certain.
A l'échelle planétaire c'est énorme. A celle de l'histoire, c'est sans doute aussi un moment clé. Mais attendons encore un peu. Entre le mieux avant et l'espoir d'un futur meilleur comme on dit, il reste en fait le seul présent, inqualifiable, car toujours renouvelé.
Allons, ça va être mieux maintenant!
Mais que dis-je, cela va être, maintenant, juste être...

jeudi 8 décembre 2011

Que sait-on de soi même?

Il y a cette phrase célèbre de Gurdjieff comparant l'homme "à une mécanique dans un tas de viande..."

La phrase m'avait parue choquante au début, exagérée. Et pourtant! Combien d'années, de dizaines d'années, ou de vies, faut-il pour s'apercevoir que c'est vrai?
Bien sur, parler de fonctionnements, d'habitudes, de qualités, de défauts, etc... semble plus flatteur quelque part. Etre réduit à une mécanique est impossible à entendre. On a une si haute idée de soi même! Si haute... Et plus on ne fait rien, plus la marche sera haute. Car il faut bien redescendre. Il ne s'agit que de ça...

Autre phrase, simple en apparence, mais terrible : "L'état de "veille" de l'homme ordinaire est le sommeil".
Franchement, avant de prendre cela au sérieux, il s'en passe des lunes.
Il faut que cela nous heurte, pour changer. O non pas que l'on va changer tout de suite, mais amorcer un virage. C'est comme si l'homme était sur une trajectoire toute tracée, telle une fusée, une comète, et qu'à un moment un déclic va faire dévier légèrement la trajectoire. Dès lors, ce qui n'est pas sans risque, tout devient possible. Ce qui dé - vie, c'est une prise de conscience, un choc. Mais il en faudra peut être plusieurs, tellement on est endormi. On n'imagine pas à quel point. Même si les évangiles ne parlent que de ça, on passe à côté. A priori ce n'est pas intéressant de s'éveiller. Nos lueurs de non souffrance nous suffisent à atténuer le brouillard de notre ignorance.

Mais mettre en oeuvre la connaissance de notre mécanique, c'est encore un sacré boulot, un plus que sacré boulot. Il y a tout à découvrir. Tout vérifier, tout redémonter, tout nettoyer... Avant de découvrir un certain détachement. C'est ce détachement à venir qui permet de mieux voir la mécanique et de constater l'étendue des dégâts. C'est une aventure incroyable que d'apprendre à voir. Sortir de l'esclavage pour entrevoir une certaine liberté. Traverser les peurs, les paysages inconnus...
Entre s'y intéresser et y aller vraiment, il y a encore une marge. On est tellement habitué à consommer, y compris la sagesse, plutôt que se mouiller.
Peut être passer de la haute d'idée de soi même à une petite idée de ce qu'il y a derrière.
Plutôt quitter les idées tout court...

mercredi 7 décembre 2011

Que vit l'autre?

On ne sait jamais vraiment ce que vit l'autre, ce que vivent les autres.

L'autre jour, j'étais à une réunion qui se passait chez une personne vivant sur un fauteuil spécial avec un appareil l'aidant à respirer. Il peut y avoir une vraie difficulté à accepter une situation, disons peu ordinaire, qui fait que pris par l'émotion de la projection, on alourdit encore plus l'ambiance. Le mieux est sans doute de rester le plus possible soi même J'ai découvert que non seulement j'étais plus attentif à ce que je ressentais, mais du coup la vigilance pouvait s'affiner. Apprendre à ne pas détourner le regard...
Qu'est-ce que je peux savoir de ce que vit cette personne? Rien! Je peux bien sur supposer que je le vivrais mal si je me retrouvais du jour au lendemain ainsi. Mais c'est du discours mental.
Il y a inévitablement une suite de situations. Comment je me situe là maintenant?

Il y a plein de gens qui apparaissent normaux, mais qui en réalité sont dans d'énormes difficultés d'acceptation de leur situation, et se font un sang d'encre.
Qu'est-ce qui fait que pour certains la vie est dure objectivement, mais qu'en plus ils se sentent incapables de faire face ou de surmonter quoique ce soit, et finissent par tout aggraver? Il y a des personnes qui ont tendance à voir tout noir, et deviennent incapables de jouir de la vie. On peut imaginer combien ces gens ne voient pas le monde, mais "leur" monde uniquement. Pour certains cela peut vraiment devenir pathologique.
Mais où commence le pathos? Qu'est-ce qui déclenchera, ou pas, la guérison?

Ce soir je viens d'apprendre la mort d'un cousin. Mort par suicide. Combien faut-il se sentir perdu pour arriver à un tel acte! Ne plus pouvoir vivre avec soi même. Ne plus pouvoir vivre tout court... C'est un réflexe normal de penser au suicide, à la mort, quand on a l'impression d'être tellement dépassé par la souffrance occasionnée par certains évènements, surtout lorsque l'on est jeune.
La souffrance est certainement la chose la plus partagée par les êtres humains. Comment se fait-il que l'on en parle pas plus? C'est bien le premier constat de la voie bouddhiste pourtant.
Je me souviens d'une phrase prononcée par une amie, disant : "Je ne sais pas comment font les gens qui ne sont pas engagés sur une voie?" Elle traversait elle même quelques difficultés à ce moment là.
Avant de découvrir "qui l'on est vraiment" comme disait Douglas Harding, il s'agit déjà pour beaucoup de ne pas être détruit ou abimé.

Notre plus grande tâche est bien de se guérir soi même, afin d'apporter un tant soi peu de réconfort à ceux qui ne l'envisagent même pas.

mardi 6 décembre 2011

Bagnoreggio


En voyage je m'arrête souvent regarder les cartes postales, en plus du plaisir des yeux, cela me permet de noter des lieux à découvrir.
Ainsi mes yeux furent attirés par un joli village perché au soleil couchant. Je notais le nom du village au dos de la carte sans avoir aucune idée d'où il se trouve. Après avoir visité la ville où j'avais découvert cette carte, je reprends la route. Vingt minutes plus tard je vois un panneau sur la route indiquant le village en question. Une petite dizaine de kilomètres. Je tourne et accélère pour avoir encore un peu de soleil avant d'arriver.
Je découvre un site extraordinaire. Juste avant que le soleil ne disparaisse... Quelle chance!
On dirait un îlot flottant dans le ciel. Avec un drôle de pont pour y accéder.
En début de voyage j'avais rencontré une chapelle avec un pont dans le même style, cette fois un village...

lundi 5 décembre 2011

Grosse 4 x 4, gros complexes


A mon retour je fais de nouveau halte à Monaco pour refaire des photos du jardin japonais, ayant tout effacé sans m'en rendre compte, en début de voyage.
La visite terminée, je reprends la voiture et traverse la ville. Je longe le port puis emprunte un tunnel (il y en a plusieurs à Monaco). Une fois engagé dans le tunnel, une voiture apparaît  légèrement derrière moi sur une voie à gauche, venant sans doute d'un parking. Elle me klaxonne. Etant devant je ne comprends pas trop. Je reste sur la droite, la voiture se mettant derrière moi, la voie de gauche tournant sur la gauche peu après. A la sortie du tunnel, la voie se dédouble. Je vois alors cette énorme 4 x 4, toute noire, vitres teintées, me doubler à toute vitesse, puis freiner et se mettre en travers pour me bloquer la route. Je m'arrête à une certaine distance. Manifestement cette personne estimait qu'elle avait priorité, même derrière moi. Peut être, vue sa voiture, qu'elle estime qu'elle a toujours priorité...
Je m'attends à ce que le conducteur descende et vienne exprimer son mécontentement, voire vienne m'extirper de ma voiture et me casser la figure, vue sa manière d'agir jusqu'à présent. Une voiture arrive derrière moi et klaxonne, elle me double et le 4 x 4 la laisse passer. Je fais mine de suivre la voiture, mais il se rabat et m'en empêche. OK, c'est le plus fort. J'attends sans broncher. Je ne klaxonne même pas, ne voulant pas envenimer les choses. Si ça se trouve c'est un maffieux quelconque qui s'estime chez lui à Monaco, et fait la loi partout où il passe. Je n'ai commis aucun tort, mais face à des gens pareils, vaut mieux faire gaffe. Au bout d'un moment, il démarre comme un fou, estimant sans doute m'avoir fait suffisamment payer l'affront qu'il a vécu comme venant de ma part. Il tourne peu de temps après pour retourner sur le centre de Monaco. Je continue ma route pour quitter définitivement cette ville qui pue le fric.

Les pensées m'envahissent bien sur : "Et s'il était descendu de voiture, qu'aurait-t-il fait? Et moi?"
Mais il ne s'est rien passé. Je me fiche bien d'avoir été bloqué 2 minutes par un type qui doit avoir un sacré complexe de supériorité. Si c'est lui qui était pressé, c'est lui qui a perdu du temps. S'il voulait me faire peur, il a réussi. J'ai eu peur. Et ici à Monaco, j'imagine que la police sert d'abord les riches. Du coup cette histoire me laisse un gout d'écoeurement vis à vis de cette ville. J'essaie de relativiser. Mais je me dis qu'il ne faut pas grand chose pour qu'un moment de vacance tranquille bascule dans une forme d'agression tout à fait insécure.
J'ai l'impression d'avoir côtoyé le sale, le côté le plus sordide de l'homme. Comment peut-on se conduire ainsi? Qu'est-ce qui fait que des gens fonctionnent ainsi?
N'importe où tout est possible. Le meilleur et le pire.

dimanche 4 décembre 2011

Yes I can on my little "cannot"

Cet été, j'avais mis mon canoë dans le coffre. J'avais dans l'idée d'aller à Capri ou à Ischia depuis la côte napolitaine. Mais ce qui parait faisable sur une carte est un peu différent dans la réalité. Il faut que je trouve une place assez proche pour garer la voiture. En effet je porte sur les épaules le canoë, le gonfleur, les rames, le sac à dos avec un minimum de ravitaillement, et d'équipement. C'est lourd!
En Italie, trouver une place pour se garer en été au bord de l'eau, c'est franchement difficile. Tout est payant et ça peut vite coûter cher. En plus ici, la côte est montagneuse, donc il faut descendre, et remonter...
J'arrive à un petit port juste en face d'Ischia. Il y a un peu de mer, des bateaux de toutes sortes qui passent, mais aussi de petits cargos. Même si mon canoë est de qualité, il est gonflable, il colle un peu à l'eau, et n'a rien à voir avec les canoës en plastique effilés qui fendent l'eau. Pagayer dans une zône calme ou protégée que l'on connaît est une chose, mais ici en Méditerranée dont je ne connais rien du vent et de la mer, c'est une autre affaire. Il faudrait partir le matin, en trouvant une place proche de l'eau, et sur une mer plus plate.
Je me trouve un autre endroit, et revois mon projet à la baisse, même si je ferais plus de distance.
Le canoë permet de longer les côtes et de voir ou de passer par des endroits que seul un engin aussi simple permet. A un moment je vais croiser un italien de mon âge, mais sur un super canoë. On échange quelques mots.... En le voyant pagayer je vois bien la différence de qualité d'avancement entre les deux. L'avantage du mien, c'est qu'il ne prend pas trop de place une fois plié. Mais il n'est pas fait pour un raid.
Le lendemain je vais vers Capri. Je trouve un camping au bord de l'eau, mais à deux milles (environ 3,5 km) de la pointe qui fait face à l'île de Capri. J'irais jusqu'à ce cap en canoë malgré le vent qui se lève et les vagues, qui deviennent vite gênantes sur un aussi frêle esquif. Puis je ferais demi tour, croisant ou me faisant dépasser par nombre de bateaux à moteur dont le sillage ajoutent des vagues dont je me serais bien passé.
Mais quel plaisir de longer cette côte escarpée et de jeter un regard sur ce qui ne peut se voir que de la mer. Surtout le matin quand il n'y a personne...
un petit clic sur l'image et on s'y croit...

vert et bleu

Aujourd'hui : temps gris et pluie.

vendredi 2 décembre 2011

Yvan Le Corre



Yvan le Corre est un rebelle, un aventurier, un marin, un artiste, un homme sensible, un homme libre....
Hors des entiers battus depuis l'adolescence, il voyagea avec des bateaux centenaires, mais qui sentent le bois, le coton, la sueur.... Il chérit la pauvreté d'un monde révolu où l'homme côtoyait la nature et le simple. Il écrit bien et il peint magnifiquement.
Il y a quelques années, découvrant une exposition de ses peintures qui allait se terminer, j'ai fait le voyage en un week end jusqu'à Ploumanach pour aller le voir. Mais il n'y était pas. J'ai vu un film sur lui, ai acheté ce qui est son plus beau livre "Les outils de la passion" et suis rentré. Je lui ai écrit et il m'a envoyé une carte bien sympathique. Depuis j'ai acheté presque tous ses livres, le dernier il y a 8 jours, d'occasion comme souvent.
Titouan Lamazou dit de lui que c'est son maître. Car ils ont partagé quelques moments de vie.
Il a le don de faire voyager grâce au talent de son pinceau et de sa plume. Son dernier livre dont le titre est parlant : "L'ivre de mer".

jeudi 1 décembre 2011

couleurs d'automne en décembre...




Dans mon jardin les érables sont encore en feuilles!

mercredi 30 novembre 2011

C'est ainsi

Comment peut-on s'identifier à quelque chose qui ne fait que passer?
Nous sommes un réceptacle, avec des qualités dont nous ne sommes pas propriétaires, juste responsables.
Découvrir tous les aspects de nous mêmes, les accueillir et les vivre. Il n'y a pas à faire semblant d'être ce que l'on n'est pas. Cela ne sert à rien non plus d'imiter quelqu'un qu'on admire, fusse t-il un maître. Etre vrai, authentique, vivre ce que la vie nous propose, jouer son rôle le mieux possible. Ce n'est qu'un rôle. Comme il est dit dans la Gita. C'est ainsi. Etre vrai avec tous nos aspects amène la détente parce qu'il n'y a plus de refus.

Laisser la vie enfin être. 
Plus personne pour s'identifier. 
Juste regarder la vie se dérouler, 
Etre en retrait.
Cela prend du temps,
C'est normal. 
L'essentiel prend du temps, 
Non pas pour y accéder, 
Mais pour y rester.
Lâchons le temps.
Qui peut le posséder?
Il est un rythme à tout.
Il n'y a rien à maintenir. 
Juste être d'accord 
Avec ce qui ne fait que passer.
Le voir vraiment,
Et y revenir.
Y revenir sans cesse. 
Se surprendre de sa tendance  
A la somnolence. 
Etre tolérant,
Mais apprendre la fermeté. 
Se laisser pénétrer par l'insondable. 
Ne plus chercher à comprendre, 
Et ne pas s'en faire.
Ni s'enfermer.
Peu importe l'idiot que l'on était, 
Et celui que l'on sera encore.
Garder le cap
 Du retour vers soi même
Ne plus désespérer
Puis découvrir le non espoir.
Quitter les certitudes,
Caresser le fragile,
Perdre toute notion d'ajout.
Marcher sur le fil de la transparence.
Devenir roseau
Aux racines invisibles
Frêle dans le vent
Mais le regard au ciel.
Ce qui restera
Est promis à la paix

mardi 29 novembre 2011

Habit or not habit


Il y a deux habits. L'habit en tissu, et l'habit de la possession.
Le matin on se réveille, la mémoire resurgit très vite, peut être un rêve, des choses du soir d'avant ou de la journée, on commence à prévoir, à ressasser, à penser. Comme ça, en un rien de temps, l'habit mental nous a recouvert. Ce n'est pas nous qui le mettons, c'est lui qui nous coiffe. Toujours en pleine forme, il démarre au quart de tour...
Puis on se lève et on met son habillement, son "habile ment", une façon de se cacher, une façon d'apparaître.  Puis c'est selon chacun, mettre les nouvelles pour couvrir celles des pensées, ou rester en silence, s'asseoir en silence, rester avec soi même, accueillir ce qui vient. Ne pas être dupe de ce qui nous couvre.
Combien de fois ai-je vu Arnaud Desjardins montrer son poing et l'ouvrir doucement, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de poing fermé, mais une paume ouverte. Ou parler de l'oignon que l'on pèle. Enlever les peaux multiples une à une. Se dénuder de ce qui n'est pas nous.
Le matin, il ne faut pas se laisser recouvrir mécaniquement.
C'est un jeu depuis le début. La règle du jeu, c'est de ne pas prendre le rôle trop au sérieux. Chacun est distribué dans un rôle, c'est ainsi. Philippe ne sera jamais Martine, qui ne sera jamais Jean. Est-ce qu'une rose refuse d'être une rose? Et une ortie d'être une ortie?
Le matin dans la glace, on a le choix : soit on se reconnait et on essaie de prendre la meilleure figure sur laquelle on met notre nom, soit on n'y prend pas plus garde que ça, et on reste dans le vide d'où part le regard.
Où est la conscience, où je me situe? Je continue à jouer un personnage qui me rend aveugle, ou je sais que je ne fais qu'emprunter des habits, un corps, une tête, mais qu'en réalité tout se passe ailleurs.
Je peux m'habiller en restant nu...
C'est un entrainement.
Le soir, je me déshabille. Mais les pensées s'arrêtent-elles?
Qui est nu? Qui est encombré?
Et l'oeil, voile t-il la réalité?...

I am That


découvert sur l'excellent site Vent d'Eveil
http://ventdeveil.blogspot.com/

lundi 28 novembre 2011

2 sortes de chercheurs


There seem to be two kinds of searchers : those who seek to make their ego something other than it is, i.e. holy, happy, unselfish (as though you could make a fish unfish), and those who understand that all such attempts are just gesticulation and play-acting, that there is only one thing that can be done, which is to disidentify themselves with the ego, by realising its unreality, and by becoming aware of their eternal identity with pure being.
(Wei Wu Wei)


Il semble y avoir deux sortes de chercheurs : ceux qui cherchent à rendre leur ego différent ce ce qu'il est, c'est à dire : sacré, heureux, non égoiste ( comme si vous pouviez faire un poisson non poisson), et ceux qui comprennent que toutes ces tentatives ne sont que gesticulations et jeux, qu'il n'y a qu'une seule chose qui puisse être faite, se désidentifier soi même de l'ego, en réalisant sa non réalité, et en devenant conscient de son identité éternelle avec le pur être.

Shikantaza


Shikantaza signifie "seulement s'asseoir".
L'idée véhiculée par shikantaza est que zazen ne doit pas être pratiqué en s'interrogeant sur la pratique, ou en espérant en obtenir quelque bénéfice, mais simplement en s'asseyant et en laissant passer les pensées sans chercher à faire le vide.
Shikantaza ne désigne donc pas tant une technique à part entière que l'attitude mentale propre à la pratique de zazen, le lâcher prise. Il s'agit de se détacher, au sens de laisser les sensations et les pensées émerger et disparaître sans chercher à les maintenir ni à les évacuer. Ainsi, les pensées disparaissent d'elles-mêmes, par le fait que le méditant ne recherche rien de particulier.
Shikantaza pointe une réussite de la pratique, l'accomplissement de la nature éveillée présente en chacun, mais dont la manifestation s'avère entravée par l'attachement, y compris à la pratique de la méditation, là où le méditant qui pratique Shikantaza a renoncé à atteindre quoi que ce soit.

dimanche 27 novembre 2011

Villa d'Este




Située à Tivoli, près de Rome, la Villa d'Este est un palais connu pour ses jardins aux multiples fontaines et plans d'eau (il y en a plus de 100). Il fut commandé par un cardinal au XVI ème siècle, et servit de palais d'été pour les papes. Conçu dans le style maniériste, il fut une référence en Europe, et servit de modèle dans ses aménagements aquatiques. Il fait partie aujourd'hui du Patrimoine de l'UNESCO.

samedi 26 novembre 2011

Vous avez dit François?

Après cette huitaine de jours de pèlerinage sur les pas de François, j'allais poursuivre le voyage de manière disons plus touristique. Mon but était de rejoindre la région de Naples où je n'étais pas retourné depuis une trentaine d'années. La route pour y aller passait par Rome, que j'aime particulièrement, et puis par le bord de mer.
En fait au bout de quelques jours, j'ai senti le désir de retourner à l'eremo, comme si j'y avais laissé quelque chose, comme si le reste, tout en étant agréable, était accessoire.
Je m'étais fixé quelques buts, revoir la Villa d'Este et ses fontaines, faire du canoë sur la côte napolitaine, et descendre jusqu'aux ruines de Paestum...
En vérité, j'avais vécu un moment fort dans cette région d'Assise.
Je reviendrais sur quelques moments particuliers ou croustillants de la suite de ce voyage.
Toujours est-il que lorsque je suis rentré chez moi, hormis le fait qu'un orage avait détruit téléphone et répondeur et en partie l'ordinateur, ce dernier, avant qu'il ne s'éteigne définitivement, me transmit un mail parlant de la sauvegarde d'une église de Saint François d'Assise à Vandoeuvre.
Comment ce courrier est arrivé ici, je n'en sais rien, mais qu'il arrive juste après mon retour d'Italie et de ce pèlerinage, alors je me dis encore une fois que la vie est bien mystérieuse, mais que ses clins d'oeil sont vraiment extraordinaires...

vendredi 25 novembre 2011

le mental ment

LE QU'EN DIRA T-ON
C'EST D'ABORD LE MENTAL

Croire au possible

Je remets de plus en plus en cause les mots, qui peuvent avoir été vidés de leur sens, ou employés mécaniquement. Quand je dis "je", en vérité cela se fait en moi, je ne fais que constater.
Aller vers la profondeur, vers plus de sens, c'est inévitablement tout remettre en cause. Les "on dit", les habitudes mentales, les croyances, les appuis de toutes sortes...
Il ne s'agit plus de croire mais d'être sur, certain, convaincu comme dit Daniel Morin, et qu'il nomme les 3 C.
Vivre c'est vérifier progressivement ce que l'on sent comme ayant du sens. C'est s'appuyer sur du réel vérifiable.

Selon notre éducation on peut être amené à croire différentes choses, mais si on n'arrive pas à une certitude, ce n'est que la superstition.
Il y a aussi ce que l'on croit comme venant d'une perception directe, que l'on n'a pas encore vérifié. Il s'agit donc de se laisser pénétrer pour le digérer.
Croire est un mot galvaudé, qu'il faut apprendre à dépasser. Mûrir, c'est ne plus croire.

Croire au possible - ça fait joli - mais encore faut-il arriver au point de tenter ce possible, sinon cela restera un rêve.
Le possible est différent pour chacun, mais il reste possible s'il apparaît dans notre for intérieur. Où situe t-on le possible d'ailleurs? L'a t-on soupesé? S'y est-on frotté un jour? A t-il disparu, par lassitude, ou en est-il un qui sera toujours là? Celui qui est vraiment notre défi personnel.
Dans mon éparpillement, est-il une chose, véritablement une chose, que j'aurais jamais tenté?
Ne plus être dans le possible, mais passer un premier cap de la certitude. Avoir osé marcher, avoir osé prendre le risque de tomber, puis recommencer, puis savoir que l'on retombera mais prêt à se lever quand même pour avoir goûté petit à petit à l'univers de l'homme debout.
Le bébé qui marche n'a que des êtres debout autour de lui. Choisissons bien son entourage...

jeudi 24 novembre 2011

apprendre et persévérer

Dans son livre "Eloge de la faiblesse", Alexandre Jollien explique comment il a "quelque peine à coordonner ses mouvements, que sa démarche est hésitante et qu'il parle lentement", séquelles d'une asphyxie à la naissance. Termes mesurés pour parler de lui même. Il va commencer dès 4 ans de multiples thérapies.
Quand on le voit aujourd'hui, on est loin d'imaginer tout le chemin qu'il a pu faire.
Ainsi il explique le nombre d'exercices qu'il a du faire pour dépasser son handicap : apprendre à s'asseoir, à tenir  une fourchette, un couteau, sans se blesser. S'exercer à marcher, c'est à dire passer du quatre pattes au "bipède" comme il dit, ce qui lui a pris des années. D'abord s'appuyer sur une table, un truc qui roule ou que l'on déplace, puis sans rien.

Que d'efforts, que de gestes répétés, que de recommencements, que de désillusions, que d'espérance repoussée... pour arriver à s'approcher d'une "normalité" vivable. Je n'imaginais pas tout ça en le voyant cet été à l'enterrement d'Arnaud Desjardins.
Il n'y a pas ce qui lui reste à faire pour être comme la plupart d'entre nous, ce qui n'est pas possible, mais tout ce qu'il a fait pour s'en sortir, et d'abord croire que c'est possible.

Je lisais dans un autre livre il y a quelque temps, l'explication d'un guide à un élève, sur le fait que le bébé qui se met à marcher tombe des centaines de fois, mais persiste jusqu'à ce qu'il arrive à se tenir debout, puis à marcher. Vous vous souvenez de ça? Moi pas.

Qu'est-ce à dire?
Un certain nombre de choses sont naturelles, comme de marcher par exemple, mais demandent en réalité efforts et persévérance. Et on l'oublie, parce que c'est quasiment inscrit en nous. Apprendre à manger sans ses doigts, à faire du vélo, à nager, ou je ne sais quoi, est sans doute moins difficile, car la motricité est lancée.
Qui a eu à se battre vraiment pour y arriver?

"Eloge de la faiblesse" me fait penser au livre de Boris Cyrulnik "Un merveilleux malheur". Au niveau du titre.
Rendre éloge à la faiblesse n'est pas conventionnel, de même que de dire d'un malheur qu'il est merveilleux semble incompréhensible.
Mais que cachent ces paradoxes? Quelle expérience? Unique, mais révélatrice...
Dépasser ses faiblesses, s'appuyer sur son "malheur" pour accéder à autre chose, est de la grandeur finalement, une grandeur d'âme qui fait croire au possible.
Et nous, qui pour la plupart n'avons pas vécu ce genre d'expérience, quel est notre possible?

mercredi 23 novembre 2011

du silence

Le silence n'est pas une absence de bruit extérieur. 
C'est un état de transparence où tout vit
 autour de notre propre absence.

L"amour est un état qui n'a pas besoin de quelqu'un 
ou de quelque chose pour s'épancher.
C'est une source qui s'écoule du coeur apaisé.

mardi 22 novembre 2011

Aung San Suu Kyi


The Lady est une histoire d’amour hors du commun, celle d’un homme, Michael Aris, et surtout d’une femme d’exception, Aung San Suu Kyi, qui sacrifiera son bonheur personnel pour celui de son peuple. Rien pourtant ne fera vaciller l’amour infini qui lie ces deux êtres, pas même la séparation, l’absence, l’isolement et l’inhumanité d’une junte politique toujours en place en Birmanie. The Lady est aussi l’histoire d’une femme devenue l’un des symboles contemporains de la lutte pour la démocratie. Ce film de Luc Besson, à l'initiative de Michelle Yeoh (l'actrice qui joue le rôle), sortira le 30 novembre.

Il est des êtres hors du commun qui tiennent tête à l'oppression. Elle fut mise en résidence surveillée en 1989, et a depuis le 13 novembre 2010 une certaine liberté. Cela fait penser à Nelson Mendela. Elle fut influencée par la philosophie non violente de Gandhi.
Elle reçut : le prix Rafto (pour les droits humains), le prix Sakharov (pour la liberté de pensée), le prix Nobel de la paix, la médaille présidentielle de la liberté, le prix Olof Palme, le prix "Free your mind"...

L’un de ses discours les plus connus, Libérez-nous de la peur (Freedom from Fear), commence ainsi :
« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime… »
« Dans sa forme la plus insidieuse, la peur prend le masque du bon sens, voire de la sagesse, en condamnant comme insensés, imprudents, inefficaces ou inutiles les petits gestes quotidiens de courage qui aident à préserver respect de soi et dignité humaine. (...) Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses. Mais aucune machinerie d’État, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de ressurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé. »

lundi 21 novembre 2011

The Lady

Aung San Suu Kyi



Cliquer sur l'image. Ensuite laissez-vous guider. Vous pouvez aussi cliquer sur le nom en bas à côté de l'oiseau en fin du texte à gauche.

Rencontre

Quelques kilomètres après être reparti du sacro speco, dernier ermitage que j'avais prévu de voir, roulant lentement, je vois une tortue qui traverse la route en haut d'une côte. Je m'arrête aussitôt et la photographie au moment où elle retrouve l'herbe de l'autre côté.
C'est déjà rare de croiser une tortue, mais là je me dis que c'est encore un clin d'oeil de la vie. Aller lentement permet de se retrouver. Quel merveilleux symbole, quelle merveilleuse rencontre!
Le dernier jour de ce voyage, je croise une enseigne cette fois, avec encore une tortue...