Eliott vit en quasi-nomade depuis près de 5 ans. De retour de ses 3 mois au cœur de la Mongolie, ce jeune français nous partage ses 2000 kilomètres d’expériences dont 900 kilomètres à cheval et 700 à pied. Un voyage qui lui fera perdre 8 kilos et prendre 12 cicatrices. C’est aussi 1000 rencontres. 1000 souvenirs. 1000 histoires à raconter, nous confie-t-il. Attention, dose d’inspiration !
Eliott S. : À chaque voyage, je constate que les premiers jours sont les plus difficiles. Je suis généralement très angoissé et c’est peut-être le seul moment où je pourrai dire que j’ai réellement peur. Pas pour ma vie, pas pour ma sécurité mais peur de l’échec, peur de ne pas être capable d’accomplir ce dont j’ai rêvé et planifié pendant de nombreux mois, peur de me décevoir et de décevoir ceux qui me soutiennent.
À part ces premiers moments, si je ressens de la peur, c’est une peur motrice qui m’ouvre les yeux, qui m’aide à voir des choses que je n’aurais pas vu autrement, une peur qui me rend vivant, alerte et qui m’apporte plus qu’elle ne me nuit. Ce sentiment me pousse à me battre dans les moments difficiles, à me dépasser et à continuer à avancer.
Bien sûr, il y a toujours des inquiétudes qui persistent notamment en ce qui concerne l’eau dans le désert ou quand des tempêtes de sable éclatent en pleine nuit et menacent de détruire ma tente au milieu du Gobi. Même si sur le moment je suis terrifié, j’éprouve aussi beaucoup d’excitation et d’adrénaline, et une fois le moment passé, je suis heureux d’avoir surmonté cette épreuve, j’ai l’impression que ça me rend plus fort.
Le sentiment d’insécurité en revanche a été omniprésent pendant toute la traversée du désert (beaucoup moins dans la steppe quand je croisais des nomades tous les jours). C’est ce que je recherche dans mes voyages. J’aime être dans des conditions de survie. Dans le désert on se sent très vite vulnérable, impuissant mais c’est très reposant de perdre le contrôle sur son environnement, de n’avoir aucune emprise sur le cours des choses, d’être délivré de tout pouvoir, d’être un peu insignifiant.
Cela rend tout moins grave.
En société, j’ai le sentiment que l’Homme se surestime considérablement, qu’il se laisse croire qu’il est capable de tout contrôler, de tout dominer, y compris la nature. L’immensité du désert, me permet de sortir de cette illusion et me rappelle ma véritable place. Je trouve ça très apaisant.
J'ai trouvé ce reportage sur le site de Mr Mondialisation :
mrmondialisation.org/ce-francais-a-traverse-le-desert-de-gobi/
Le site d'Eliott : http://www.eliottschonfeld.com/
1 commentaire:
Belle soirée Yannick
Merci pour le partage,j'ai été voir le site d'Eliot :vu de splendides photos du désert
il a aussi une page sur facebook : Eliott Schonfeld-Aventurier
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