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samedi 9 juillet 2016

Du courage

Depuis l'accident, un certain nombre de personnes m'ont souhaité du courage pour la suite de ce qu'il me reste à vivre, ils m'ont juste dit "courage", comme ça, au moment de l'au revoir, mais c'est ce que ça voulait dire. Une autre me l'a dit par mail en faisant un rapport avec la difficulté de l'acceptation...
Je me suis dit qu'il fallait éclaircir le sujet car je ne me sens pas particulièrement courageux, mais plutôt déterminé.

Que dit Internet sur le sujet?

COURAGE :

- Fermeté, force morale face aux épreuves, au danger et à la souffrance. Synonyme : bravoure.

- Ardeur, énergie, zèle.

Le mot lui même vient de coeur, et pour moi cela supprime toute idée de force, de volonté, d'effort. La bravoure renvoie à l'héroïsme quelque part, au sur-homme. C'est autre chose.
Le mot vertu me plait bien, Je regarde l'étymologie, et trouve : force virile (vir), homme, mais avec l'idée de valeur, discipline... Le mot vertu est complexe, il touche la morale, la philosophie.

Je garde la notion d'une énergie particulière dans l'adversité, il y a l'idée de dépassement dans une situation difficile. Mais d'où vient le courage, est-il déjà là en potentiel, va t-on le chercher quelque part, nous tombe t-il dessus comme une grâce soudaine? Je lis qu'en psychologie, le courage est considéré comme un trait de caractère. Si c'est un acquis, il n'y a pas d'effort, pas de mérite. Pas si simple en vérité. Si on cherche le contraire de courage, on pense à lâcheté, ce qui est très fort comme notion. Effectivement, où se situe t-on?

Confucius dit à peu près ceci à savoir que le courage consiste à faire ce qui est juste. J'aime bien cette notion qui fait appel à une certaine maturité.

Chögyam Trungpa dit que dans la tradition Shambhala, c'est en travaillant la vulnérabilité du coeur humain qu'on découvre le courage.

Tout cela reste subtil, qu'est-ce qui relève de nous, qu'est-ce qui n'en relève pas? Oui, du courage demande de l'énergie, un esprit guerrier finalement, ne pas baisser les bras en fait... Mais à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle, on n'a pas idée de ce qui est possible tant qu'on n'y est pas confronté.
Je sais que je ne baisserai pas les bras, j'aime bien ce que disent Confucius et Trungpa. Je ne parlerai pas de courage à mon égard, tout en remerciant ceux qui m'en souhaitent, mais je sais que je me sens plus proche de mon coeur, et qu'il est vulnérable. Je fais des efforts aussi pour aller de l'avant, tout en me sentant fragile, c'est tout...

4 commentaires:

Bonheur du Jour a dit…

C'est très important d'avoir du courage, et ce n'est pas donné à tout le monde.
Je croyais avoir laissé un message l'autre jour.

yannick a dit…

Je ne me souviens pas vous avoir lu, c'était à propos de quoi?

anne a dit…

Je me pose souvent cette question, au sujet non du courage, mais de l'élan vital, ce qui me renvoie à la même chose dans un sens.
Que ce soit à titre personnel ou à travers les expériences professionnelles, qu'est-ce qui fait (est?) que quelqu'un a cet élan qui lui permet de vivre les difficultés, les souffrances, et de rester en vie. Pourquoi un enfant va survivre psychologiquement, là où un autre va s'effondrer?

yannick a dit…

Oui, l'élan vital, tu as raison, c'est de cet ordre là, et puis il y a un côté impersonnel...