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vendredi 7 avril 2017

En avoir ou pas

Je n'ai pas pour habitude de commenter les actualités, mais ce matin une en particulier suscite en moi quelques réflexions.
Il y a trois jours une ville au nord ouest de la Syrie a subi une attaque chimique attribuée à l'armée de Bachar al-Assad, faisant 86 morts parmi les civils, dont 27 enfants, l'hôpital ayant aussi été touché. Indignation générale dans le monde, la France en premier. Que faire?
Cette nuit, riposte américaine qui envoie 59 missiles Tomahawk, tirés depuis un bateau en méditerranée, visant du matériel sur une base aérienne syrienne. On apprend par ailleurs que les Américains avaient pris des précautions en prévenant les Russes, munis des renseignements qu'ils avaient déjà à propos de leur cible.
Et le journaliste de comparer l'attitude d'Obama qui s'était fâché, puis s'était retiré de son engagement en Syrie, et celle de Trump qui ne veut pas s'engager, puis se fâche vraiment suite à cette attaque syrienne et réagit sans attendre par la force.

C'est très difficile de s'opposer à un dictateur, surtout s'il est soutenu par la Russie de Poutine, qui lui même est assez "spécial". Comme de défendre le Tibet du Dalaï Lama quand on est l'obligé économique de la Chine incontournable. Réalisme économique ou droits de l'homme, quand par ailleurs on fabrique et vend des armes!


Je ne suis pas pour la violence ou la vengeance, mais quand quelqu'un dépasse les limites, il faut se fâcher. Jeune j'ai découvert la non-violence de Gandhi, ce qui m'a amené à prendre des positions extrêmes en quelques semaines, comme devenir végétarien, objecteur de conscience puis insoumis, rouler en vélo, etc... Mon cheminement m'a fait découvrir les fonctionnements psychologiques, les peurs, les réactions et différentes attitudes prises pour se protéger. Avoir peur du conflit, peur de la colère, étouffer sa propre violence, et jouer au gentil de service tout en dénonçant l'extérieur, j'ai connu çà.
J'ai appris à découvrir des colères justes, comme un coup d'épée dans l'eau, de la part de guides spirituels, ou d'adultes véritables, ce qui m'a fait reconsidérer mes à prioris.
On peut avoir de grandes idées mais être timide, mou, avoir peur du qu'en dira t'on, bref manquer de courage dans les actes. On peut aussi fonctionner de façon assez égoïste, s'imposer avec une certaine violence, au risque de dégâts parfois, mais être capable de se fâcher vraiment pour des raisons valables. L'important étant de voir la situation avec le plus de discernement possible.

Humainement parlant tout le monde aimerait que la guerre en Syrie s'arrête, que le terrorisme cesse, que la paix revienne... Qu'est-il possible de faire quand on est au pouvoir d'un pays? C'est très délicat, très compliqué, et je ne me risquerais pas à donner un avis.
Par contre, face à un dictateur qui joue sur différents fronts, est responsable de milliers de morts, d'emprisonnements, de tortures, de frappes de civils, etc... qu'un gouvernant se fâche suivi d'un acte conséquent me semble être un possible coup d'arrêt à l'abus de pouvoir, en tout cas devrait amener à réfléchir. C'est comme un gosse mal élevé qui a fait la bêtise de trop, il faut faire montre d'autorité.

2 commentaires:

philippe a dit…

Oui,savoir dire non à un moment.cest même difficile pour moi de dire non,bien que quand jétais plus jeune,cétait pire de dire non.
En toute actions à des conséquences,comme me l'avait dit Emmanuel Desjardins.

tiphaine a dit…

je partage ton avis, par contre ce qui m'a vraiment surpris c'est la rapidité de la riposte, avant même de savoir si l'attaque chimique était bien le fait du dictateur, ou l'effet collatéral d'avoir bombardé une zone tenue par des criminels où étaient détenues des armes chimiques