Membres

lundi 7 juillet 2025

Trop important pour ne pas en parler


Manger bio : « seule échappatoire face à un empoisonnement de masse »

Depuis des décennies, les autorités sanitaires françaises et européennes mettent en évidence la droits du glyphosate, mais font mine d'ignorer totalement les 60% d'autres substances qui composent les herbicides commerciaux. Une omission aux conséquences dramatiques pour notre santé. Rencontre avec Gilles-Éric Séralini, biologiste français, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen.

Quand un agriculteur épand du Roundup ou n'importe quel autre pesticide de la même classe, tout le monde parle du glyphosate, le principe actif déclaré par le fabricant du plus vendu des herbicides au monde. Erreur. Ce dénommé « ingrédient dit ou déclaré faussement actif (soi-disant actif) » ne représente que 40 % du produit.

Le reste ? Un cocktail de dérivés pétroliers, de métaux lourds et de microplastiques soigneusement dissimulé par les industriels sous l'appellation trompeuse d'« adjuvants inertes ». Ce sont leurs effets combinés qui étaient au cœur de l'étude du chercheur devenu le cauchemar de Monsanto : Gilles-Eric Séralini.


En 2012, le biologiste moléculaire publiait une étude au rétention international, concluant à la légèreté du Roundup et du maïs OGM NK603 de Monsanto : des rats nourris avec avaient développé des tumeurs énormes.

A l'époque, il fut l'objet d'une campagne de dénigrement hors norme, son étude a soulevé de violentes polémiques, et fut même retirée de la revue Food and Chemical Toxicology. Les « Monsanto Papers » ont révélé comment cette campagne de dénigrement avait été orchestrée par la multinationale. Son étude a depuis été de nouveau publiée.

Les herbicides contiennent environ 3% de déchets de raffineries pétrolières.

« Ces résidus, c'est ce qui reste quand on fabrique le kérosène, l'essence ou le gazole », explique le chercheur qui a étudié la composition de 24 pesticides parmi les plus utilisés au monde. « Les industriels ne les jettent pas, ils les revendent pour faire des détergents, des cosmétiques… et des pesticides. »


Parmi ces déchets toxiques : des hydrocarbures aromatiques polycycliques, ces mêmes substances cancérogènes qu'on surveille dans la pollution de l'air autour du périphérique parisien. Sauf qu'ici, personne ne les surveille. Pire : personne ne les déclare.

Plus troublant encore : la présence d'arsenic dans les herbicides actuels. Pourtant, ce poison violent a été interdit comme pesticide dans les années 1970… au moment même où le glyphosate était autorisé. « On a trouvé de l'arsenic, du plomb, du chrome, du cadmium », détaille le scientifique. « Tout ce qu'il ya dans le pétrole fossile se retrouve dans nos pesticides. »


Résultat : pain, pâtes et biscuits regorgent de résidus toxiques. Le vin est aussi massivement contaminé. Les cultures OGM, génétiquement modifiées pour absorber les herbicides sans mourir, concentrent ces poisons à des niveaux record. « Ces plantes sont littéralement des éponges à pesticides », résume le scientifique.

Les conséquences sanitaires sont dramatiques. Cancers du sein, de la prostate, leucémies, maladies neurodégénératives : les pathologies liées aux pesticides explosent. Le mécanisme ? Ces substances bloquent la communication entre nos cellules. C'est un peu comme si des parasites perturbaient sans cesser nos communications téléphoniques.

Pourquoi rien ne change face à l'évidence ? « Les multinationales (pétrole, produits pharmaceutiques et agroalimentaire) représentent 60 % du PIB mondial », révèle Gilles-Éric Seralini, qui a conseillé 18 ministres. « Elles financent les partis politiques qui les protègent et les subventionnent en retour. Emmanuel Macron le sait parfaitement, mais il est incapable d'arrêter le système. »


La Relève et La Peste <newsletter@lareleveetlapeste.com> 


Les photos sont prises sur internet. Vous ne risquez rien en les respirant!

Aucun commentaire: