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lundi 21 septembre 2009

Absence de choix

En lisant ce livre d'Amandine Roche : Nomade sur la voie d'Ella Maillart, je redécouvre, ai-je envie de dire, le peu de liberté individuelle ou l'absence de choix personnel qui caractérise notre vie.

Lorsque l'on prend l'aspect de la destinée, les grandes lignes sont tracées, déterminées. N'importe quelle astrologie bien faite le démontre aisément.
Si l'on regarde les mécanismes psychologiques, l'influence de papa, maman, les blessures de l'enfance, etc... on voit bien le peu de liberté dans nos manières d'agir et de penser, et la force de l'inconscient.
Enfin il y a des choses, des courants, des gens, qui nous attirent tellement, qu'il ne peut y avoir de liberté en choisissant de les suivre.
Au lieu de dire "je choisis", il serait plus juste de dire "je ne peux m'empêcher de faire ci ou ça".
Il y a des décisisons rapides qui ne me semblent être que l'effet d'une attirance forte, d'un besoin impérieux, d'une nécessité évidente.
Et puis il y a des choix qui mettent du temps à se mettre en place. Qu'est-ce qui fait qu'à un moment cela bascule? Regardons bien, c'est intéressant.
Une rencontre, un élément extérieur, un petit quelque chose qui fait que l'action va se faire.
C'est la vie qui nous pousse, ou nous tire.

Qui a choisi d'être amoureux? Qui a choisi d'être malade? D'ailleurs ne dit on pas tomber amoureux ou tomber malade?
Qui a choisi de se mettre en colère, de rire, de se lever du bon pied ou du mauvais pied?
Quand on dit de quelqu'un : "ca, c'est bien lui!" cela montre bien une forme de déterminisme.

Plus l'on se connait soi même, plus l'on voit la vie à l'oeuvre à travers nos mécanismes, nos tendances, et l'on peut donc constater combien peu de liberté de choix il y a eu.
Poussant ce raisonnement, qui est une constatation en fait, on peut se demander s'il y a vraiment un "je", pour qui l'on se prend, puisque l'observation objective montrerait qu'il n'y a pas une entité séparée qui prend telle ou telle décision.
Si les sages parlent d'eux mêmes à la troisième personne, il y a bien une raison.
S'il n'y a pas de "je" séparé, alors on peut dire que c'est la vie qui se manifeste à travers une forme.
Plus on est identifié à la forme, plus l'on se prend pour quelqu'un, et plus on va souffrir de ce qui ne correspond pas aux combinaisons provoquées par ce quelqu'un, non?
Moins on est identifié, tout devient plus léger. D'où une certaine liberté...
Mon expérience me fait dire que pour être moins identifié, il faut d'autant plus aller dans le sens de la forme qui nous est proposée. En gros ne pas se mentir, ne pas se prendre pour ce que l'on n'est pas.
S'accepter soi même.
D'ailleurs qui accepte qui? Qui est celui qui accepte?

5 commentaires:

soisic a dit…

depuis quelque temps,je me pose cette question Yannick,merci de me donner un début de réponse.....

Catherine Bondy:Psycho-Praticienne et Peintre. a dit…

Témoignage :
J'aime l'expression qui dit :
" être distribué dans un rôle "...
pour moi , c'est signifiant !
si je suis amenée à faire un choix , à vivre une situation , c'est que la globalité de mon être le demande ...
la seule chose sur laquelle il me semble que la vigilance est de mise est la question ( avant de décider et donc , avant d'agir ):
" au service de qui en moi , et de quoi ?" ( ça évite bien des conséquences fâcheuses à assumer ! ).

Dominique a dit…

La phrase "Ce n'est pas toi qui choisis" s'est mise en place d'elle-même et ressurgis automatiquement à chaque fois qu'il y a résistance.

Acouphene a dit…

je me sens un peu balloté en ce moment... merci

Anonyme a dit…

Merci Yannick. Tout ce que tu dis me fait penser à la fois aux réponses -radicales - de Daniel Morin sur cette question et à un article de Science et vie qui expliquait qu'on avait scientifiquement découvert qu'une décision apparente était en fait "prise" dans les profondeurs de l'organisme AVANT qu'elle parvienne à la conscience...
Sabine