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lundi 11 février 2013

Tout le monde descend...

Un paradoxe sur la voie est l'idée de s'élever, de gravir des échelons, de progresser, avec ce sous entendu d'un plus...
Peut être est-ce du à ce fameux Père qui est au ciel, ou au ciel lui même? Faut-il monter jusque là-haut?
D'un autre côté Jésus parle de la dernière place : "Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers" (Mathieu 20).
On grandit dans la compréhension de soi même et du monde phénoménal, il n'y a pas de doute. Cela s'appelle mûrir. Mais cette maturité s'accompagne d'une forme de retrait progressif.
Devenir pauvre, se dépouiller, ne plus exiger, ne plus rien attendre, c'est en fait rejoindre le bas, la terre, cette terre qui reçoit et engendre.
Vouloir s'élever, vouloir être en avant, reconnu, peut avoir ses raisons d'un moment, mais demande une tension certaine pour une position incertaine par contre. Nourriture momentanée.
Ce n'est pas qu'il s'agisse de descendre (où d'ailleurs?), ou de jouer à se mettre le dernier par principe, ce qui peut être une tricherie subtile, une récupération de la forme, mais d'être au delà de toute reconnaissance et de toute place. Lâcher sa position, quelle qu'elle soit.
Ce n'est pas simple et il n'y a pas à forcer. Le fruit tombe quand il n'y a plus de force dans ce qui le retient à la branche qui l'a nourri. C'est dans l'ordre de la nature. Encore faut-il la reconnaître et la suivre.
Un coeur qui s'ouvre est comme une fleur épanouie. Elle est invisible dans la racine, dans la tige, dans le bourgeon, mais en est le point culminant. Les protections tombent les unes après les autres pour laisser place
à la beauté vulnérable, fragile, mystérieuse du coeur de la vie.
Rejoindre le bas, c'est se déprotéger, c'est renoncer à l'apparence qui ne brille qu'un temps, c'est renoncer à la croyance de son importance. C'est décroître dans l'idée que l'on a de soi même. Détrôner l'ego en quelque sorte. Se laisser envahir par la simplicité, toutes portes ouvertes. Que le vent emporte mes masques divers et ma suffisance. Et s'il reste quelque chose, le garder secret...

2 commentaires:

Anonyme a dit…


Juste, doux, et très joliment écrit !
Beaucoup de douceur ici pour une affaire bien cruelle.
L'égo est obsédé par protéger son image et pour ce faire, il guerroie avec le problème qu'il ne voulait surtout pas rencontrer !
Une histoire de fou !

:-*

yannick a dit…

Merci pour l'appréciation.