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jeudi 8 mai 2014

Ne jamais abandonner

Il y a quelques années, un équipage de course au large français, en traversant l'Atlantique, perd un homme qui tombe à la mer. C'est toujours un drame, même quand chacun à bord et le skipper compris sont des super professionnels comme c'est le cas. Toutes les manœuvres effectuées pour retrouver l'équipier échouent. Tout le matériel du plus récent modèle est impuissant. Disparu. Après des heures d'effort inutile, le skipper abandonne.

L'homme à la mer, lui, n'a pas abandonné, même s'il a vu plusieurs fois son bateau passer, presque à le toucher, sans le voir, sans l'entendre. Il continue à nager. Au jour (j'imagine que l'accident s'est passé de nuit, ce n'est pas précisé), alors qu'il désespère, vaincu par le froid et la fatigue, une voile apparaît à l'horizon, s'approche, navigue vers lui. Ce sont ces amis. Il est sauvé.
"Comment avez-vous fini par me repérer? demande t-il. - Par le nuage de goélands."
Les oiseaux de mer sentent la mort. Ils s'étaient rassemblés, attirés par le nageur abandonné, et tournoyaient dans le ciel au-dessus de sa tête, au-dessus de l'horizon. Attendant d'attaquer et de se nourrir. Visibles de loin, de très loin, du bateau, où l'équipage a tout de suite compris. Le camarade était là-bas, sous le nuage d'oiseaux. Vite, vite, on vire, on y va.

"L'Atlantique est mon désert" de Jean François Deniau

1 commentaire:

anne a dit…

La mort pour sauver la vie.
Belle histoire.