La stabilité n'est pas ce qu'on croit.
L'image qui vient c'est d'avoir de bons points d'appui, un centre de gravité le plus bas possible, d'occuper de la surface au sol. C'est vrai au niveau physique, au niveau horizontal, pour ne pas être bousculé, mais qu'en est-il intérieurement?
Intérieurement c'est tout le contraire, même si l'on découvre le hara qui donne une stabilité indéniable. Pour ne pas être bousculé, il suffit de ne pas offrir de résistance. Il suffit d'être transparent, ou de se tourner avec la menace pour la laisser passer, comme dans l'aïkido.
Cette stabilité demande une vigilance à l'instant pour une réponse adéquate. On n'est plus dans l'horizontale, mais dans la verticale. On n'est plus dans le fait de s'étendre et d'occuper une place, mais dans une pointe qui n'est que souplesse. On ne cherche plus à défendre quoique ce soit. Il y a une absence de celui qui se sent attaqué et donc déstabilisé. Tout glisse car non retenu.
Il n'y a même pas de stabilité, mais souplesse permanente. Il n'y a pas de lieu où être stable car ce serait encore fixer quelque chose de rassurant. Ce lieu imaginaire est un non lieu.
Etre dans ce non lieu est inconnaissable à celui qui le cherche. Là est la stabilité, ou plutôt la disparition de l'instabilité. C'est une pointe fine. C'est l'immobile dans le mouvement du souple.
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