Membres

jeudi 10 décembre 2015

Je bougeais juste le bout des pieds...

Au début on m'a juste dit que j'avais deux vertèbres cassées : la troisième et la quatrième cervicales. Rien de plus! N'ayant pas d'ordinateur, je ne pouvais aller à la pêche aux renseignements. De toute façon c'eut été impossible, je ne bougeais pas les bras
Au début je bougeais juste le bout des pieds. Mais il y avait des progrès visibles tous les deux, trois jours. Je me souviens avoir essayé de bouger les bras pour que mes mains se touchent. Il y avait cette grosse pendule sur le mur qui égrenait les heures, les minutes. J'ai mis plus de vingt minutes à rapprocher mes deux mains...

Quand j'ai commencé à travailler en kiné et en ergothérapie, les progrès se sont vraiment fait sentir. Tout d'abord on m'a donné un fauteuil roulant à ma taille. Mais il fallait que je rejoigne le siège depuis mon lit. Pour cela on utilise un levex, c'est comme une petite grue, qui sert à soulever les patients dans un filet. La première fois il y avait quatre personnes dans la chambre. Le risque étant, après trois semaines au lit, que je fasse une chute de tension, et que je tombe dans les pommes. On est surveillé de près dans ces cas là. On me leva doucement, ponctué de "Ca va ?" toutes les dix secondes. Et je me suis retrouvé assis, sans aucun problème. Ce fut une première étape. Ensuite on me mit sur le fauteuil roulant. Il n'y avait plus qu'à se laisser pousser!
La seule chose désagréable : je devais porter une minerve rigide pour me tenir le cou.


Une chute de tension est liée au fait qu'en se levant, le sang va descendre et le cerveau ne sera plus irrigué suffisamment. On le sent par exemple dans les bras. Pour les jambes on porte des bas de contention.
Parmi les exercices que l'on est amené à faire, il y a la verticalisation. On nous met sur un plateau, auquel on nous attache avec des sangles, et qui va être levé progressivement. Pas plus de 30° la première fois. Je voulais plus, bien sûr, mais on ne prend pas de risques dans un hôpital! Il suffit qu'une personne mente sur son état, la réaction est rapide : chute de tension et évanouissement! Les blouses blanches paniquent un peu en général. Alors on y va tranquille...



5 commentaires:

sevim a dit…

Comme cela fait du bien d'avoir de tes nouvelles, Yannick.. et encourageantes! Merci, merci pour ta détermination et ces partages.
Amicalement, Sylvie

christiane a dit…

quelle aventure Yannick ...! votre "roman" de l'année dernière était un peu "prémonitoire" ...ou je me trompe !!!
En attendant , je vous adresse mes très sincères encouragements , et merci de nous conter l'histoire ... cela m'intéresse d'autant plus que je suis infirmière , et que je trouve passionnant d'entendre la version "patient" ! même si je n'ai jamais travaillé dans ces gros services de trauma...

soisic a dit…

Heureuse de te lire Yannick <3

Acouphene a dit…

Oui...

yannick a dit…

Merci à vous tous. Oui une incroyable aventure! Oui une histoire prémonitoire...