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jeudi 29 juin 2017

Accueillir

Il ne faut pas se bloquer sur les mots, ou répéter des formules célèbres, attitude que j'ai eue je l'avoue, mais plutôt essayer de trouver les mots justes qui correspondent à notre état, à ce que l'on peut réellement faire.
Plutôt que dire "oui à ce qui est", accepter, je préfère le terme d'accueillir, cela me semble plus doux, plus près du ressenti. Dire oui pourrait facilement rester une sorte d'engagement moral et intellectuel figé sur des situations parfois douloureuses. Il faut surtout apprendre à dire oui au non qui montent en nous. Mais qui dit oui, qui dit non? Y a t'il une présence déjà installée, suffisante?

L'accueil semble mieux correspondre à ce que nous pouvons vivre humainement parlant, accueillir ce que la vie propose, et s'accueillir soi-même dans ce vécu de la vie, apprendre à se laisser transpercer par la vie, à vibrer avec elle. Offrir l'hospitalité à la vie qui ne manque pas de frapper à notre porte.
Il est évident qu'une émotion forte est bouleversante, mais à force de la laisser vivre en nous elle finira par se détendre elle même, puis disparaître et nous laisser tranquille. Elle obéit aux mêmes lois du vivant, à savoir naître, grandir, puis mourir. Si on ne laisse pas grandir les émotions, on marchera blessé toute sa vie, et on ressassera les mêmes ressentiments. On pourra toujours se dire qu'il faut "mettre en pratique", en réalité on ne le fait jamais, ou presque, et on se ment à longueur d'années qui passent. 

Sommes-nous condamnés à être prisonniers de la souffrance entretenue, ou capables de la dépasser d'une façon ou d'une autre? Si vous êtes si sûr de votre libre arbitre, alors qu'avez- vous choisi, la prison ou la liberté? Regardez franchement!
Et si vous êtes sûr de maîtriser, qui décide quand l'émotion est là, telle une ombre derrière vous?
Celui qui reconnaît son non-choix est déjà hors d'atteinte, sur la voie de se rendre, il accueille l'évidence du réel, il ne peut plus discuter. Le vrai oui peut jaillir dans cet état de lâcher, d'abandon, de complète détente.

Apprendre à être à l'écoute des mouvements intérieurs, de plus en plus souvent, minute après minute, juste observer et accueillir, ne pas juger, ne pas nier, voir apparaître, voir disparaître, perdre pied et revenir à la surface, être un guetteur, une vigie, un veilleur, une simple présence bienveillante.
Nous sommes inégaux vis à vis de cette attitude, comme du reste d'ailleurs, c'est comme çà! Chacun suit son évolution. Qui peut ouvrir son coeur quand il saigne, qui peut louer la vie quand il est mis à terre, qui peut remercier quand il se sent désemparé? 
Et lorsque le coeur s'ouvre, et lorsque le silence apparaît, qui en décide?

1 commentaire:

philippe a dit…

Hospitalité aussi est un mot urgent.
Lorsque je fais un travail en kinésiologie,je suis surpris de tout ce qui monte en moi de sombre,de mauvais ceci de façon inconsiente seul le corps le sait.
Merci de ce partage!