En octobre dernier, je suis allé au Maroc. Mon but était de voir des endroits que je ne connaissais pas, comme le sud à partir de Ouarzazate. Juste avant cette ville il y a le fameux ksar d'Aît Ben Haddou. Cette citadelle fortifiée (ksar) est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, et a servi de décor à de nombreux films.
Garé sur une place, je descend par une ruelle vers le cours d'eau maigrichon qui sépare le ksar du village. En m'approchant je vois qu'il y a un passage à gué avec des pierres. Je ne m'attendais pas à ça, mais mon côté aventurier me pousse à aller voir de près. Passer de pierre en pierre, ce qui peut sembler facile pour la majorité des gens, était devenu pour moi trop risqué avec mon handicap.
Le gué en bas à gauche.
C'est alors que je vois un couple prêt à s'engager. Ils sont jeunes, et je demande à l'homme s'il peut m'aider en me donnant la main. Il accepte, et nous voici engagé sur le gué. Ce n'est pas évident, je fais hyper attention pour ne pas perdre l'équilibre et à ne pas déséquilibrer non plus mon aide. On est presque arrivé au bout quand l'un des derniers espaces à traverser est plus grand que les autres. Je m'arrête et évalue le risque, celui de tomber à l'eau tout bonnement, de me faire mal, d'être tout mouillé, d'y laisser mes affaires avec le téléphone, l'appareil photo, etc... Même faire demi-tour devient compliqué, mais il n'y a pas d'autres solutions. Le retour demande la même concentration, mais tout se passe bien au final. Je remercie ce couple, qui s'avère être italien, et me sens un peu ridicule. J'ai été présomptueux.
Il y a encore une part de moi prête à s'engager sur des chemins de traverse qui ne sont plus de mon ressort. Plusieurs fois, étant seul, j'ai du faire demi-tour sur des sentiers trop escarpés ou pentus. Je crois que je tenterai jusqu'au bout ce qu'il me semble possible de faire, avec une prise de risque la plus réduite raisonnablement. Les risques tout sont esclaves de leur passion, comme n'importe quelle autre passion d'ailleurs. Le problème c'est la passion! Vivre le plus intelligemment possible avec ses tendances est un chemin en soi, entre courage et abnégation.
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