Fabienne Verdier
Oser prendre le temps de s'approcher de ce vide sans vouloir forcément le combler. Contempler son manque en quelque sorte.
Par exemple ne pas céder à la faim tout de suite, ou à une envie passagère, une habitude de faire comme si elle était inéluctable, tellement mécanique. Je ne fume pas, mais on pourrait imaginer le fumeur disant : "Non celle là je ne la fume pas, je reste avec ce manque". Au niveau de la faim, ce peut être sauter un repas, ou ne rien manger au petit déjeuner, ou se faire des parts moins grandes. Pas pour se frustrer, mais pour mettre une maîtrise et observer ce qui se passe.
Dans des actes aussi simples que de manger, saisit-on l'instant exact où le corps est comblé, le moment où l'on sent pleinement : mon besoin, mon désir de manger est comblé, et mon plaisir est atteint?
Cela implique bien sur d'être dans une conscience plus aigue. Si on n'est pas là pour remarquer, alors autant dire que l'on dort, qu'il n'y a que mécanicité, et donc dépendance totale.
Ce vide au bord duquel on vit ne pourra jamais être comblé. Dés qu'on l'oublie, on est fichu, parce qu'on le repousse. Si on reste avec ce vide, en le regardant en face, il semble bien que la dépendance au manque tombe.
3 commentaires:
merci Yannick, voir le vide me manque...
Bonjour Yannick,
J'ai relu à plusieurs reprises ton texte, il y a tellement de choses à l'intérieur. Et pourtant, il n'est pas très long...........
je pense que le propre de notre vie d'homme est de ne jamais être satisfait, de chercher tjs plus loin qq chose qui nous manque en effet.
Je pense que la résolution de ce manque se trouve en la reconnaissance de Dieu. Quand on L'a retrouvé ( j'étais agnostique pendant plus de 30 ans ), cette sensation de vide n'est plus la même.
Qu'est ce que tu as voulu dire par : "il semble bien que la dépendance au manque tombe". Tu parles de dépendance...........
Acouphène, je te confirme l'oscar des commentaires les plus drôles, ce qui me donne une petite idée...
Chamsabah, des fois je sens des choses que j'exprime ensuite, à ma façon. Je crois que parfois il ne faut pas dire trop non plus car cela corrompt ce qui est dit. C'est plus à sentir.
Soit on est libre du manque, soit on est dépendant. Le voir, en étant vraiment dans le ressenti, sans le subir, c'est déjà être détaché. Dans cette attitude de voir vraiment, de côtoyer un certain vide donc, où est le manque et y a t-il quelqu'un qui en dépend encore?
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