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samedi 10 septembre 2011

Via ferrata (suite)

Me voici au point de départ de deux parcours : le difficile ou sportif, et la voie de délestage pour ceux qui n'auraient pas compris ce dont il s'agissait.
Les Italiens font le sportif, je suis bien sur. Cela commence par un pont de singe (marcher sur un câble) sur environ 20 m. Puis c'est de la falaise, c'est à dire une paroi verticale avec des barrots, et le grand vide en dessous.
 Le néophyte que je suis découvre. Ce n'est pas que je voulais démarrer par ce qui m'apparaît comme pas facile, mais je suis tombé dessus par hasard (heureux bien sur), et je dois me lancer. Ensuite c'est choisir le niveau en fonction de mes aptitudes. Et là tout en sachant bien que je n'ai plus l'énergie et la résistance d'une jeunesse disparue, je fonctionne avec mes désirs de jeunesse, c'est à dire le gout du risque, et me frotter à mes limites. Dans ma tête, il n'y a pas de raison que je n'y arrive pas. En même temps c'est la découverte totale, et cela n'a pas de prix.

Vue de Tende en arrière plan

Les italiens, 2 hommes et une femme, d'une quarantaine d'années, passent sur le pont de singe : un câble pour les pieds et deux pour les mains. J'observe. Les deux mousquetons sont accrochés aux câbles supérieurs.
Marcher sur un câble à 4 ou 5 m de haut comme dans les circuits accrobranches, est une chose. Là ce n'est même pas la peine de regarder en dessous, il y a plusieurs dizaines de mètres. Rien que regarder en bas donne le vertige, et vous fait sentir que vos bras vont lâcher. Donc regarder les câbles, respirer, et avancer doucement.
Une fois arrivé de l'autre côté, je découvre ce qu'il va falloir faire : monter aux barrots fixés dans le rocher. Et surtout accrocher les mousquetons sur un câble et l'autre sur un barrot. Si on rate une prise, si un bras lâche, bref si on chute, il faut tomber du moins haut possible pour ne pas se faire mal. Le câble est par tranches de 2 ou 3 m, afin là aussi de prévenir une chute de plusieurs mètres sur lequel le mousqueton glisserait. La sécurité c'est donc d'être accroché court sur un barrot. Donc on monte, on accroche un mousqueton, on décroche l'autre, on le réaccroche, on remonte un peu, et on recommence ainsi jusqu'en haut.
Là encore escalader une échelle de 5 m c'est rien, escalader une paroi à pic, bien verticale avec plusieurs dizaines de mètres en dessous, voire 100 ou plus, c'est autre chose. Il faut se concentrer sur chaque geste, ne pas penser, et respirer, souffler. C'est seconde après seconde. La vraie vie, quoi!
Au bout de 5 minutes je me dis que si je tombe, cela ne sera pas facile de se reprendre, surtout qu'une fois lancé dans une telle aventure, c'est impossible de faire demi tour ou quasi! De plus il n'y a aucune surveillance, c'est à chacun d'être responsable.

Petit à petit je prends une certaine assurance. Je me tiens par une main en décrochant de l'autre le mousqueton, tout en essayant de fatiguer le moins possible le bras qui tient.
Un nouveau pont de singe. J'imagine que l'on est plus haut qu'au premier, et je ne regarde même pas en bas. Je vise l'horizontale au dessus ou sur les côtés au loin.
Parfois il n'y a pas d"échelon, mais des appuis basiques sur le rocher pour poser les pieds. Mais comment ont-ils pu installer tout ça? Et dire qu'il y en a qui font de l'escalade à mains nues : de la pure folie! Si j'étais né à la montagne, serais-je encore vivant?

3 commentaires:

philippe a dit…

Bravo Yannick!Toujours aussi curieux.
je me nourris de tes aventures estivales.
Pour moi la via ferrata est impossible pour le moment(sciatique)mais j'apprends à progresser.

yannick a dit…

mon pauvre Philippe, j'espère que tu vas retrouver tout ton potentiel. J'ai connu ça, il y a longtemps. Il faut un bon ostéopathe.

Anonyme a dit…

Tu me demandais donc : haletante ou "çametente"... après lecture attentive, ma réponse est : haletante ! Ca me suffira pour le moment !
J'ai regardé en bas pendant que tu glissais sur le fil, et je n'ai pas résisté non plus à jeter un coup d'oeil pendant que tu fixais tes hannetons, non, mousquetons. Aglagla !!! Rien que te lire me donne le vertige !! Mais le voyage était super !