Membres

mercredi 4 janvier 2012

Les deux amis

(C'est la suite d'une histoire dont le dernier épisode remonte au 28 juillet).

Après avoir noté sur cette feuille ce qu'ils avaient pensé être ou ce qu'ils pensaient ne plus être, Isabelle leur demanda de retrouver la personne avec qui ils avaient fait le premier exercice, de reformer le cercle face à face.
- "Avant de vous mettre en mouvement, restez quelques instants en silence en pensant à celui ou celle avec qui vous étiez au début. Puis vous irez le rejoindre silencieusement. Ne parlez pas avant que je vous le dise."
Philippe pensa à Nathalie, au fait qu'en quelques heures un lien comme il n'en avait jamais vécu s'était créée avec une inconnue. Une partie de lui même qu'il ne connaissait pas vraiment avait rencontré quelqu'un sur un mode si inhabituel. C'était attirant et ça lui faisait un peur. C'était un double contact en quelque sorte : celui avec cette part de lui même, qu'il sentait si profonde, et celui avec Nathalie, ou avec sans doute cette même part de Nathalie qu'il pressentait à l'intérieur de lui. Et si on avait tous cette part de profondeur qui serait la même peut être ? Jamais il n'avait ressenti tout ça.

En se retrouvant ils se sourirent. Philippe avait à la fois peur et confiance, un sentiment très étrange à vrai dire. Nathalie était calme, ouverte. Une fois assis, Isabelle leur demanda de regarder l'autre en silence.
- "Regardez sans dévisager. Essayez d'être simple..."
Puis au bout d'un moment, elle proposa de lire à l'autre ce qui était écrit sur son papier.
Il fallut encore quelques instants avant que les langues se délient. Philippe commença. Ne sachant plus vraiment qui il était, il sentait déjà un certain recul sur ce qu'il avait écrit. Il avait confiance en Nathalie. Cette profondeur qu'il côtoyait depuis si peu de temps était rassurante. Elle fit de même.
- "Souvenez-vous de ce que vous avez dit au début de l'exercice. Partagez là dessus".

- "Je ne sais pas du tout où cela me mène, dit Philippe, mais dans ce cadre là, je n'ai pas peur.
- Il en est de même pour moi, répondit-elle.
- Qu'est-ce qui va se passer après, je veux dire demain?
- Oui, ou bien on oublie tout ça, ou alors il faut persévérer dans cet inconnu!
- J'espère qu'elle va proposer une suite.
- Oui, j'imagine que beaucoup veulent poursuivre...
- J'ai l'impression d'être en dehors de la vie. Cela va faire drôle en sortant.
- N'imagine pas tout à l'heure, restons dans ce que l'on vit là, maintenant.
- Oui, mais je ne peux pas m'empêcher d'y penser..."

Aucun commentaire: