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lundi 8 juillet 2013

Entre désert et bruit


Grosse chaleur, grand beau temps, c'est décidé, c'est au bord de l'eau que je passerais la journée de dimanche. Je mets le canoë dans le coffre, prépare un pique nique, et prends la route direction la dune du Pyla. Quelque temps plus tard, me voici ramant vers le banc d'Arguin. Il doit y avoir environ deux cent bateaux éparpillés tout du long des îlots de sable. Le désert à une heure d'Arcachon attire de plus en plus de monde, c'est normal.
J'essaie de trouver un coin à l'écart que seul un canoë peut offrir, hormis la marche à pied. Le vent atténue la chaleur et rend l'exposition tenable tout en restant protégé. Les peaux blanches vont souffrir et quelques inconscients rougir.
Côté océan, lors d'une ballade, je vois trois gosses découvrir une énorme méduse. Aussitôt ils prennent du sable pour la cribler de jets. Mais comme ce n'est pas assez, et pour se venger de je ne sais quoi, ils trouvent des coquillages qu'ils lancent à bout portant sur cette pauvre méduse qui ne leur a rien fait. Une jeune fille pubère est avec eux et regarde de loin la méduse, mais sans participer. Je sens une envie de faire mal, de détruire de la part de ces imbéciles de gosses, qui essaient d'entailler la glue transparente de l'animal.
Je me dis que vraiment les garçons portent en eux, avec leurs foutues hormones mâles, une énergie quelque peu mortifère.
Quelque temps plus tard, ces trois garçons se battent dans l'eau à coup de sable mouillé. Qui n'a pas fait ça, avec du sable ou des boules de neige? Un en particulier, et pas le plus grand, est le plus virulent. J'ai vraiment l'impression qu'il cherche à faire mal. La fille, reste toujours à l'écart de ces gesticulations machistes.
En mer le bruit porte. C'est presque en permanence que l'on entend le bruit des moteurs de ces bateaux qui sont incapables d'avancer sans faire de bruit. Que ce soient les jet skis qui font la course entre eux, ou les bateaux plus grands qui font vrombir leurs chevaux histoire de bien montrer combien un homme en a sous le capot et le slibar. A un moment, un bruit d'avion me réveille. Ce n'est qu'une sorte de bateau de course qui fait savoir à tout le monde qu'il est le plus rapide du bassin, et qu'il peut réveiller un mort cinq kilomètres à la ronde. Je serais curieux de savoir quelle voiture il a et comment se comporte ce monsieur lorsqu'il est chez lui.
Le paysage reste grandiose et sauvage, et je nourris mes yeux. Marcher sur le sable reste un de mes grands plaisirs dans ce bas monde. Sentir son corps nu ou presque est comme un luxe dans ce monde si artificiel où l'apparence prédomine.
Le soir une certaine paix s'installe quand peu à peu tout le monde regagne la terre. Resteront le vent, les mouettes et leur dialogue muet face à la mer, et quelques amoureux de la nature qui coucheront à bord de leur embarcation. Je pousse le canoë vers l'eau et pagaie tranquille pour mieux en profiter.
Quelque temps après me voici revenu sur la plage d'où je suis parti. Il se trouve que trois jeunes gens, d'une bonne vingtaine d'années, se jettent aussi du sable en courant. Décidément les mecs me fatiguent et me désolent.
Je me retire sur un point haut pour englober le paysage, et l'ancrer dans ma mémoire, avant que l'envie me tenaille d'y revenir.

1 commentaire:

soisic a dit…

Bain rafraîchissant cet après-midi à la Turballe..dans un banc de petits poissons survolé par des sternes Caugek. j'étais en admiration devant leurs plongeons pour les attraper..il y avait aussi 2 gentilles méduses tranquilles ;) c'est vrai c'est un luxe de pouvoir profiter de cela :)