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mercredi 8 avril 2015
Résoudre les problèmes des autres, ou pas...
Lors de sa captivité, Ingrid Betancourt fut changée plusieurs fois de camp. Au début elle était avec Clara, une personne qui la suivait depuis peu dans sa campagne, et assez vite leurs différences ont rendu leurs rapports difficiles. Puis elle va se retrouver avec un groupe d'autres prisonniers plus anciens. Les conflits vont jaillir, dus à la promiscuité, à la difficulté extrême des conditions de vie dans la jungle, à l'incertitude quant à leur libération, aux jalousies qu'évoque sa renommée et le retentissement dans les médias, aux jeux de conciliation auxquels se livrent certains pour se faire bien voir de leurs gardiens qui en profitaient pour attiser les conflits... Des batailles d'ego, des peurs somme toute normales. Parfois en voulant aider quelqu'un cela ne faisait qu'aggraver la situation.
"Je mis du temps à apprendre à me taire et ce temps me coûta cher. Face à l'injustice, il m'était pénible de me résigner. Pourtant un matin, je compris qu'il y avait de la sagesse à ne pas essayer de résoudre les problèmes des autres."
"Je ne voulais pas sortir de la jungle comme une vieille femme rabougrie, rongée par l'amertume et par la haine. Il fallait que je change, non pas pour m'adapter, ce qui m'aurait semblé être une trahison, mais pour m'élever au dessus de cette boue épaisse de mesquineries et de bassesses dans laquelle nous avions fini par patauger. Je ne savais pas comment m'y prendre. Je ne connaissais aucun mode d'emploi pour atteindre un niveau supérieur d'humanité et une plus grande sagesse. Mais je sentais intuitivement que le rire était le début de la sagesse qui m'était indispensable pour survivre."
Même le silence a une fin (page 366 et 371).
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