Membres

dimanche 29 août 2010

Dauphins


Fin d'après midi de la deuxième journée.
On est tous à l'arrière. Soudain j'aperçois des dauphins à 200 m. Ils viennent vers nous. 2 ou 3 qui sautent, mais une dizaine bientôt qui viennent jouer avec l'étrave, ou plutôt les étraves du bateau. On se précipite tous à l'avant pour les observer; chacun va chercher son appareil.

Ils nagent avec une facilité déconcertante, changeant de direction, se tournant, se frôlant, nous offrant un ballet aquatique sans cesse renouvelé. Parfois certains sautent.

Je me dis qu'en fait ils sentent à distance les mouvements, ou le bruit, ou les vibrations du bateau dans la mer, et qu'ils viennent voir. A quelle distance peuvent-ils détecter un bateau? C'est la fonction de leur sonar. Ils ne voient pas, ils sentent. C'est absolument merveilleux de les voir à 100 ou 200 m, ou plus, alors qu'ils nous ont repérés et viennent vers nous. Nous sommes à une certaine hauteur au dessus de l'eau et avons donc une vue de l'horizon bien plus grande, mais eux sont dans l'eau, ou sautent parfois et peuvent voir un peu mais pas très loin, juste quelques mètres. Pourtant c'est évident qu'ils se détournent de leur route pour venir voir. Nous allons en voir presque tous les jours, en général le soir.

Puis ils repartent. Deux restent un peu plus longtemps, et c'est fini. Je sens la notion de groupe, de leur groupe. Comme les oiseaux migrateurs. Ils sont ensemble, vraiment ensemble. Comment font ils pour jouer autant avec l'eau, les vagues, la coque, sans se toucher, sans se gêner? Vous imaginez les humains faisant ça? Impossible. Au bout d'un moment on se rentrerait dedans ou bien on se gênerait, et on sentirait des crispations. Là tout est fluide, c'est de l'ordre de l'innocence, des épousailles, de l'offert, de la débauche de la nature dans ce qu'elle a de plus beau. C'est absolument fascinant. C'est sans doute pour cela que les hommes de tout temps ont vécu quelque chose de particulier avec les dauphins. J'avais déjà raconté quelques histoires au début de ce blog.

A force de les voir au fil des jours, je sentais l'envie de me mettre à l'eau pour voir ce qui pourrait se passer, pour me mêler à leur joie apparente de simplement nager... Mais le bateau ne s'arrête jamais. Et si j'étais seul, le ferais-je vraiment?

Dans la soirée on va en revoir par deux fois encore. La dernière fois ils étaient entre vingt et trente. Certains près du bateau, d'autres restant plus loin. Une belle tribu.

Le lendemain matin, ce sera 2 ou 3 globicéphales. Ca ressemble à des dauphins, mais sans rostre (cet espèce de nez qui s'allonge), ce qui rend la tête plus massive, moins fine. Ils resteront sur l'arrière du bateau.

4 commentaires:

Nathamsa a dit…

Quelle chance !

Anonyme a dit…

ouiiiiiiii !
tu peux rendre grâce Yannick... tu es gâté !

yannick a dit…

Merci, oui, j'ai vécu de belles choses, mais pas seulement comme vous allez le découvrir...

Anonyme a dit…

je n'ai encore pas lu "la peur de ta vie", mais tu peux rendre grâce aussi pour cela..... tu me comprendras, c'est logique !