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mercredi 16 novembre 2011

Lo sacro speco

Le matin, je reviens au sacro speco. La porte de l'église est ouverte. J'entre et assiste à la prière du matin, avec lecture de textes. Puis je m'assieds près de la porte du cloître en attendant son ouverture.
Quelques instants plus tard, j'entends un bruit de pas en contrebas avec celui d'un pic si caractéristique comme l'utilise certains marcheurs. Je vois arriver deux hommes d'environ mon âge, avec leurs sacs à dos. Des pèlerins, me dis-je. Ils posent leurs sacs sur le banc, et sortent leur gourde. Ils jettent un oeil par la grille du cloître, puis vont dans l'église. Finalement ils sortent leurs victuailles et se mettent à manger. Puis l'un des deux téléphone. Assez longtemps. Chacun sa façon de pèleriner...
De mon côté je lis Krishnamurti.
Avec quelque retard sur l'horaire indiqué d'ouverture, un frère vient ouvrir la grille. Je redécouvre le cloître à la lumière du matin. Après avoir fait quelques photos, je visite les lieux ouverts.  Il y a une salle avec une grande crèche, et un puits éclairé où l'on voit des pièces au fond. Le réfectoire avec sa table ancienne comme toutes celles des sanctuaires franciscains. Il y a une superbe icone.
Une porte reste fermée, mais je vois qu'elle est accessible. J'attends que les personnes qui viennent d'y entrer en ressortent, puis j'y vais. C'est une chapelle sans ouverture. Je referme la porte et reste dans la pénombre. Je vais m'asseoir. Il y a une qualité de silence comme j'ai rarement  senti. C'est palpable. Au bout d'un moment, quelqu'un rentre, et voyant que c'est sombre, allume la lumière. C'est le père de l'ermitage. Il dit à une personne d'entrer. Il me découvre alors et me demande de sortir, car il doit confesser la dame qui le suit.
- "Si vous voulez prier, allez dans l'église" me dit-il, sans s'excuser le moins du monde. Il parle fort. Je lui réponds qu'il n'y a pas le même silence dans l'église. Ce n'est pas son propos, et je n'ai pas l'impression qu'il m'écoute. Puis il se met à parler avec la dame assez âgée. Je ne vais pas dans l'église, et reste dans le cloître. J'entends le bruit de leur conversation. Cela me fait presque peine pour le lieu si paisible.
Comment un homme qui vit dans un endroit pareil ne peut-il pas être sensible à l'ambiance d'une telle chapelle? Mystère.
Cet endroit reste le plus beau que j'ai visité. Je reste jusqu'à ce que je sente que je peux partir sans regret. C'est le dernier ermitage du pèlerinage sur les pas de François.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La 1ère Photo est magnifique ...
Le plan que tu as choisi met en valeur les courbes des arches et les ombres portées sur la droite.
Si je devais l'intituler , ce serait:"Ombres et Lumières".

yannick a dit…

Oui merci, je trouve que la couleur de l'enduit rajoute de la douceur à ces courbes.