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jeudi 23 janvier 2014

La vie commence à 60 ans

Bernard Ollivier
 
"La vie commence à 60 ans" est un livre de Bernard Ollivier.
Je connaissais l'auteur pour avoir lu ses livres sur la route de la soie qu'il a faite à pied. Très belle plume que je vous recommande si vous aimez les voyages et l'aventure.
Ce titre, découvert avant Noël, m'a interpelé. Il semble provocant, ou plein d'espoir, cela dépend.
Cet homme était journaliste. Il a perdu sa femme à 51 ans, et arrive à la retraite sans savoir comment l'organiser sinon que tout lui annonce que c'est une fin et que la société n'a plus besoin de lui. Du coup, à 60 ans, il s'élance sur les chemin de Saint Jacques pour réfléchir à ce qu'il pourrait faire de sa retraite. Je trouve l'idée pas mal déjà. Le long du parcours il va rencontrer des gens qui font marcher des jeunes délinquants pour les aider à s'en sortir (une association belge). Cela lui donne alors l'idée de faire la même chose en France.
C'est ainsi qu'il va créer l'association SEUIL (tout un symbole) l'année suivante pour lancer cette même idée : aider des délinquants par la marche. De la marche pour de bon, environ 2 000 Km ou plus... Voici le site : http://www.assoseuil.org/

Et puis il va s'élancer sur cette fameuse route de la soie, en quatre ans, marchant pendant 3 mois.
Il vit un véritable épanouissement, dans la découverte, dans la marche, dans les rencontres, dans l'écrit. Ses livres ont un succès réel, ce qui lui attire des conférences un peu partout. L'association fonctionne bien aussi.
Le retraité qu'il était, avec la peur du désoeuvrement, devient bientôt un homme occupé à son accomplissement et au don de lui même envers des jeunes.
D'où son livre : La vie commence à 60 ans.

Bien sûr on peut avoir l'impression que l'on vit pleinement avant, qu'on se réalise à travers ce que l'on fait déjà. Mais est-ce la cas de beaucoup? Je doute. Certains changent de cap à l'âge de la maturité en faisant de vrais choix. Certains se sentent prisonniers d'un système, voire de plusieurs systèmes.
La société, le travail, la famille, les enfants, les obligations....
Si je prends le cas des enfants, en parlant du fait que l'on se conduise en parent responsable, il y a d'abord les jeunes années où l'enfant n'est absolument pas autonome, ce qui nous demande pas mal de temps pour s'occuper de lui. Puis ensuite le temps de l'école, des devoirs, des sorties, de l'accompagnement à droite et à gauche.... Puis l'adolescence, le temps de choix, de la différence, de l'opposition.... Des études pour ceux qui en font, du coût que cela représente, etc, etc....
Il faut gérer aussi le reste de sa vie, le conjoint, ou la solitude, le boulot, ou le sans boulot, bref tout ce qui est le quotidien du monde moderne.

Qui n'a pas songé au temps de la retraite où enfin on se sentira un peu moins coincé par toutes ces obligations, ou aux longues vacances, qui semblent toujours trop courtes, ou imaginer gagner au loto pour faire tout ce qui nous passe par la tête?
Je ne doute pas que vous êtes épanouis dans votre situation, de par votre pratique de l'acceptation.
Cela n'empêche qu'il faut vivre ce que l'on porte en soi de vivre, et que pour certains il faut avoir du temps, sinon de l'argent.
J'ai envie de dire que pour ceux qui gagnent de l'argent, ils peuvent au moins acheter des choses qui leur font plaisir (si c'est leur cas bien sûr). Pour ceux qui veulent réaliser des choses qui demandent du temps, c'est un peu plus délicat, car le temps est souvent compté dans une vie active. Soit on attend la retraite, soit on arrête tout et on part, ce qui comporte aussi des risques, ou on prend une année sabbatique (pour ceux qui le peuvent).

Commencer à vivre est donc quelque chose qui n'est pas si simple.
Racontant cette histoire à un homme de 80 ans (en pleine forme), il me répond du tac au tac : La vie commence à chaque instant! Il a certainement raison.
Pour ma part, les gens qui partent me font toujours rêver. Ce week end, je revoyais quelqu'un qui, à la retraite, venait de faire le chemin de Saint Jacques.
Le but n'est pas de partir bien sûr, mais de s'engager dans quelque chose où un certain accomplissement est possible, où l'on se sent unifié dans cette démarche. Certains se préparent des années avant de franchir le pas. L'important c'est de commencer.

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