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dimanche 19 juin 2016

Le long de l'océan

Il y a un an, le 25 juin, j'avais parlé du projet d'un périple à pied le long de la côte, entre l'embouchure de la Gironde et le Cap Ferret (sur le bassin d'Arcachon). Suite à l'accident que j'ai eu quelques jours plus tard, et qui m'a rendu partiellement invalide, j'ai été privé d'ordinateur pendant deux mois et demi, et n'ai pu continuer à écrire.
En fait, nous sommes bien partis, mon amie et moi, pour aller marcher un temps le long de cette côte sauvage, seuls avec nous mêmes et la mer. Nous avions une contrainte de timing, et avions raccourci le projet à environ quatre jours. Nous partons finalement de Lacanau et prévoyons de faire un aller par la plage et retour par la forêt.
Nous chargeons les sacs à dos, fermons la voiture, et prenons la direction de la plage. C'est la fin de l'après midi, nous sommes en mai, il n'y a quasiment plus personne. L'horizon de la mer, le sable à perte de vue, et la marche silencieuse. La joie d'être là se voit dans nos regards. Au loin, une sorte de sculpture ressemble à s'y méprendre à une femme avec un chapeau. En s'approchant, ce n'est qu'un tronc posé sur le sable par la mer avec un filet accroché par un promeneur sans doute. Au bout d'un moment, je repère un chemin dans les dunes pour trouver un coin pour planter la tente. Nous le prenons, quittons la vue sur la mer, et redescendons vers la forêt de pins. Trop près de l'océan, nous entendrions le bruit des vagues toute la nuit, ce qui, pour l'avoir vécu jeune, m'empêcherait de dormir. Nous trouvons un endroit retiré et plantons la tente. Puis je sors le réchaud et prépare une soupe. Manger par terre, ici du sable, avec le minimum pour vivre, est pour nous le comble du bonheur. On entend le vent léger dans les pins, au loin la mer, et le silence enveloppant de la nature. L'ombre gagne, et avec elle la fraîcheur. La tente est la protection la plus légère qui soit, mais donne à l'intérieur une sensation d'intimité chaleureuse. Nous nous endormons comme des bienheureux.
Animal fantastique
Le lendemain, nous prenons notre temps, comme si nous étions seuls au monde. Petit déjeuner, pliage de tente, des duvets, des matelas, répartition du matériel dans les sacs, et nous reprenons le chemin qui conduit à la plage. Arrivé en haut de la petite dune, la sonnerie d'un téléphone se fait entendre, puis un deuxième. Il y a un message, le même sur les deux. La maman de mon amie a fait une chute, s'est cassée le col du fémur, est hospitalisée. Son père est un peu juste avec les enfants. Il faut rentrer!
Nous reprenons en sens inverse le chemin fait la veille. Cette aventure sur les bords de l'océan attendra encore, moi qui en rêvait depuis si longtemps! Quand la vie ne veut pas, ce n'est pas la peine d'insister.
Le temps est magnifique, la plage déserte, nous marchons en silence. Heureusement que la voiture est proche, que nous ne sommes pas dans un endroit perdu en attente d'un transport en commun. Nous retrouvons Lacanau et pouvons téléphoner. Le retour en voiture a un autre goût.
Nous avons de nouveau dormi au bord de l'océan, le temps d'un week end, mais je me demande si nous trouverons une semaine de liberté, hors vacances, pour accomplir ce vieux rêve.

2 commentaires:

Acouphene a dit…

Je l'espère...

philippe a dit…

Osons!