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dimanche 30 novembre 2025

mardi 18 novembre 2025

Yes

 

Un vrai non vaut mieux qu'un faux oui !

vendredi 14 novembre 2025

Le complot divin

 Donc je remets la marionnette dans le tiroir – quitte à la ressortir éventuellement plus tard - et j’y retourne, la joie au coeur ! Je reprends l'investigation : « Une action n'importe laquelle, quelque chose qui se passe dans cette vie, comme par exemple celle d'aller acheter une baguette de pain à la boulangerie du coin - et pourquoi pas y rencontrer la femme de ma vie ou bien mon pire ennemi ? - est-elle le résultat d'une seule impulsion qui serait l'impulsion de « ma » décision ? Ou bien cette action est le résultat d'une infinité de collaborations de l'univers entier ? »

La question laisse pantois, n'est-ce pas ? Essayons d’en mesurer les implications.

Quand j'examine cette action sous toutes les coutures, je constate que s'il n'y avait pas eu la collabora- tion totale de la totalité de l'univers à travers l'espace et le temps - on pourrait retourner jusqu'aux temps des dinosaures, et bien sûr au-delà encore - l'action d'aller à la boulangerie n'aurait jamais eu lieu ! Il a ainsi fallu une forme de « complot » - le mot est faible ! - pour que j'aille chercher du pain à la boulan- gerie qui se trouve dans ma rue, là où j'habite, à telle heure, minute, seconde, du jour et non à une autre heure, et que j'y rencontre l'âme soeur, ou mon pire ennemi... C'est en fait une forme de complot divin qui permet donc aux événements de se manifester !

Ce qui est renversant est que tout, mais vraiment tout, est comme ça, c'est toujours un complot divin. Ce n'est pas parce que je suis spécial ou parce que qui que ce soit est spécial. La glace à la fraise qui fond dans ma bouche, c'est un complot divin. Le chant d'un oiseau, un muscle douloureux, un envol de papillons, la vaisselle qui s'amoncelle dans l'évier, la perte de mes lunettes de soleil, le linge qui flotte au vent, la couleur de mon canapé, la sonnette de ma bicyclette, la peur des serpents quand la nuit tombe, le gaz à effet de serre, le réchauffement climatique, la piqûre de moustique, le sourire d’un inconnu, la rage de dents, le vol de mon porte-monnaie, un malentendu, un envol de papillons, la COVID, un accident, les poubelles à sortir les mercredis et samedis matin, le soleil qui brille.... Vous voyez où je veux en venir : le miracle permanent de l’instant !

Rien n'y échappe, c'est toujours, toujours, un complot divin au final, un enchaînement de circonstances. Et donc une possibilité de vivre une vie ordinaire en paix, sans y trouver rien de particulièrement perturbant, puisqu'il s'agit d'un complot divin et non de l'oeuvre de quelqu'un de bien ou de mal intentionné. C'est bien l'effet de la plus grande pente... et l'histoire n'a rien de personnel. Au revoir la souffrance émotionnelle et psychologique ! Il peut certes y avoir douleur, mais jamais plus de souffrance. Et cela n’empêche bien sûr aucune action spécifique pour modifier et améliorer de notre point de vue le cours de la vie, pour l’orienter, ces actions font aussi partie de ce même complot !

Pour illustrer cette première découverte du complot divin, je vous propose de visionner un extrait d'un film intitulé en français « L’étrange histoire de Benjamin Button » du réalisateur américain David Fincher avec Brad Pitt et Cate Blanchett, sorti en 2009.

Ce film est une adaptation d’une nouvelle de Scott Fitzgerald. En une succession de scènes en temps réel, on y voit une démonstration parfaite que les choses se sont déroulées comme elles se sont déroulées et non comme elles auraient pu/dû se dérouler... Pour une action particulière, il y a des ramifications incroyables et ces ramifications sont toujours, toujours, toujours infinies. Voilà, c'est parti! Cet extrait est incroyablement parlant, c’est très visuel. Je vous laisse un moment pour absorber un peu...

L'extrait de film a été mis auparavant (revenir en arrière pour le voir)



vendredi 7 novembre 2025

Suis-je celui qui décide?

« Suis-je donc celui qui décide ou choisit indépendamment quoi que ce soit ? Ou bien mes décisions ou mes choix sont-ils dictés par la totalité du contexte du moment ? »

Si je réponds avec certitude : « Oui, c'est bien moi qui décide indépendamment de faire ceci ou cela, à ce moment-ci et pas à un autre, de cette manière-ci et pas d'une autre », je continue sur cette voie. Si je trouve ainsi que c'est « ma » décision, indépendante du contexte, je pousse l'investigation un peu plus loin : « Si je suis le décideur en chef, où donc se trouve ce centre de contrôle qui dicte ma conduite ? » Je me mets à chercher... Automatiquement, le focus va se faire « ici » et pas « là-bas », mais où exactement ? Dans la pièce où je me trouve ? À l'intérieur de mon corps ? À l'intérieur de ma tête ? Dans la partie inférieure ou supérieure de ma tête ? Il y a fort à parier que c'est là, entre mes deux yeux, que je vais le situer.

Je vous engage à essayer tout de suite pour faire cette exploration très simple et parlante.

Ensuite, je passe aux choses sérieuses, et je me demande : « Y-a-il vraiment un petit contrôleur dans ma tête entre les deux yeux qui déciderait de dire ce mot-ci, puis ce mot-là, puis encore un autre, et un autre encore, etc., ou bien qui penserait cette pensée-ci ou cette pensée-là, ou qui se mettrait à agiter les mains comme ceci ou comme cela ? Ou n’est-ce pas plutôt que les mots, les pensées, les gestes surgissent spontanément ? »

Les répercussions de cette investigation sont profondes. Ce petit contrôleur supposé être localisé dans ma tête existe-t-il réellement ? Est-ce que ce n'est pas là une forme de définition d'une vie séparée, autrement dit LE mécanisme même de la séparation qui fait que je me sens souvent petit, déconnecté, incomplet, perturbé, au sein d'un monde vaste et menaçant contre lequel je dois me défendre pour survivre ?

Et si je suis ce contrôleur de mon corps, pour autant je ne suis pas le contrôleur du corps d'Alain, ni du corps de personne ici d'ailleurs ! Il en résulte une forme d'asymétrie, une sorte de limitation à quelque chose de localisé en un point fixe. Pour les « autres » que moi, logiquement cela semble pareil, il y aura donc toujours une forme d'asymétrie entre eux et moi.

D'un côté, c'est-à-dire ici dans mon corps ou ma tête, il y a « moi » et de l'autre côté là-bas, il y a ce que je pourrais appeler « pas-moi », c’est-à-dire un monde extérieur incluant les « autres que moi ».

C'est le mécanisme de la séparation et ce mécanisme va tourner en boucle toute une vie, tant qu'il n'a pas été exploré et identifié... Et démystifié une fois pour toutes.

Je vous engage vraiment à faire cette exploration qui va vous mener à cette première découverte, sans laquelle il n'y a aucune possibilité de résolution de l’énigme existentielle.

Lorsque surgit cette forme d'évidence que mon propos suivant, mon action suivante ne viennent pas d'un contrôleur qui serait localisé quelque part dans ma tête, mais qui découle du phénomène de « la plus grande pente », comme le flot d'un torrent qui dévale une montagne, c'est un moment parfois difficile. Le « moi » en prend un coup. Cela demande - dans un premier temps - une forme de courage pour admettre cette impuissance. C'est pénible, très pénible tout d'un coup, de réaliser que toute ma vie, j'ai été le jouet d'une l'illusion. Je me croyais aux commandes de ma vie, mais il n'en était rien ! J'avais l'impression d'avoir voix au chapitre, d'être indépendant, d'avoir les clefs du camion et je découvre maintenant que je suis en fait complètement dépendant des circonstances, qu'elles soient d'ailleurs positives ou négatives.

Je ne peux ni me glorifier ni me critiquer... Quand tout marche comme je l’entends, c’est parfait et c’est un concours de circonstances, ce n’est rien de personnel. Quand tout marche de travers, donc pas du tout comme je l’entends, c’est aussi un concours de l’instant, et ce n’est rien de personnel. C’est à la fois incroyablement libérateur et incroyablement effrayant. Le vécu qui va se vivre à partir de ce moment de clarté dépend de notre état d’esprit, de notre terrain également.

C'est ici qu'il est essentiel de ne tirer aucune conclusion finale et définitive. Il faut laisser décanter, et refaire si besoin pour être sûr l'exploration encore et encore pour que l'évidence s'installe tranquillement. Sinon, c'est la déprime assurée... un passage à vide digne de la « nuit noire de l'âme » de Saint-Jean de la Croix : « Mais comment donc ? Je me sens effectivement « déconnecté » mais pas de la manière que je croyais : je ne serais qu'une marionnette, une sorte de fantôme qui se contente de faire partie de l'histoire qui se déroule, sans que j'ai mon mot à dire sur quoique ce soit, c'est-à-dire sans « moi ». Et le comble de l'horreur : « Je - donc moi - n'ai jamais rien fait tout au long de ma vie ! »

Rencontre avec Didier Weiss (OLAM 13 novembre 2021)
Explorations non duelles - Didier Weiss



lundi 3 novembre 2025

A propos de l'éveil

 UNE QUESTION QUE BEAUCOUP SE POSENT :

Y a t il un seuil ou l'ego ne peut pas revenir?
Oui… et c’est une question essentielle, car elle touche le point de non-retour sur le chemin spirituel. 🌌
Oui, il existe un seuil, un passage où l’ego ne peut plus revenir —
mais ce seuil n’est pas un événement psychologique spectaculaire :
c’est la reconnaissance irréversible de ce que tu es vraiment.

🌿 1. Avant le seuil : la conscience oscille

Avant ce point, l’éveil peut se produire par éclairs.
On goûte des moments de silence profond, de clarté, d’unité.
Mais le mental reprend encore la main, la peur revient, les vieilles identifications se réinstallent.
Pourquoi ? Parce qu’il reste une croyance résiduelle en “moi” —
une trace subtile d’appropriation de l’expérience spirituelle.
“Je suis celui qui vit la présence.”
“Je suis en train de m’éveiller.”
— ces phrases montrent encore une dualité.
À ce stade, il y a alternance entre la lumière et l’obscurcissement.
L’ego n’est plus maître, mais il continue de chercher à s’approprier la lumière.

🔥 2. Le seuil : la mort totale du “je”

Le “seuil” dont tu parles, c’est ce moment où le centre psychologique lui-même se dissout.
Ce n’est plus “je lâche prise”, mais “le lâcheur disparaît”.
C’est ce que les mystiques appellent :
  • la mort mystique (Jean de la Croix),
  • la crucifixion intérieure (dans le christianisme),
  • le nirvana sans reste (dans le bouddhisme),
  • ou le grand passage (dans la voie non-duelle).
Quand ce basculement a lieu, il n’y a plus de témoin séparé.
La conscience cesse d’être “quelqu’un qui est conscient” — elle devient la vie même, impersonnelle, silencieuse, éternelle.
Il n’y a plus de retour possible, car il n’y a plus personne pour “revenir”.

💧 3. Après le seuil : le retour du monde, sans retour de l’ego

Paradoxalement, après cette “mort”, la vie continue —
le corps fonctionne, le mental pense, les émotions apparaissent…
Mais rien ne s’approprie plus rien.
L’ego peut réapparaître comme forme, comme fonction sociale, mais il est vide.
Il n’a plus de racine existentielle.
C’est comme une ombre, un outil utile, mais sans pouvoir.
Le “moi” fonctionne, mais il ne revendique plus.
L’ego peut se manifester, mais il ne “tient” plus.
La contraction ne trouve plus d’appui pour se reformer.
C’est cela, le non-retour : la reconnaissance que même l’ego appartient à la totalité,
qu’il n’a jamais existé séparément.

🌸 4. Le signe concret du non-retour

Tu sais que tu as franchi ce seuil lorsque :
  • il n’y a plus de résistance à ce qui est, même dans la douleur,
  • tu ne cherches plus à t’approprier l’expérience spirituelle,
  • la peur fondamentale (de mourir, d’échouer, de perdre) est dissoute,
  • la paix est stable, silencieuse, sans cause,
  • tu sens que même la perte du “moi” n’est pas une perte.
Alors la vie devient pure offrande —
elle se vit toute seule, sans possesseur, sans effort.
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