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vendredi 24 juin 2011

Même la beauté a une fin

A la fin de la visite de l'Alhambra, je ressentais que même la beauté s'arrête.
Au bout d'un moment, au vu du nombre de façades, portes, alcoves, jardins, bassins, fontaines,... rester dans l'appréciation est un défi. Comme une saturation de tant de finesse.
Et pourtant c'est bien la fin.
Ce qui va apparaître ensuite devant mes yeux sera d'un autre ordre, forcément.
Je vivais ce sentiment de fin, que même la beauté, qui ne peut durer, provoque un manque. Je ne l'avais jamais vécu aussi intensément. Peut être parce que j'étais seul, peut être parce que c'était court, une matinée de vacance volée...
On ne peut s'étonner ou découvrir en permanence.
Sauf dans le non regard, dans la présence à celui qui regarde. Quoiqu''il défile devant les yeux, il y a une non dépendance du fait d'être absorbé par la beauté et de s'oublier soi même. Dans la présence, il n'y a plus de fin à quoique ce soit.

J'ai goûté goulument à cette beauté architecturale qui me fait voyager, et je n'ai jamais autant senti que j'étais venu, que je venais de voir, et que j'allais partir...
La beauté d'une rencontre, quelle qu'elle soit, peut être un piège qui nous fait perdre le contact avec soi même. C'est pourtant une nourriture dont on a besoin.
Les photos restent un moyen d'emporter quelque chose, de saisir ce qui a apaisé notre soif, attisé notre envie.
En même temps revenir dans un tel lieu, près de 15 années plus tard, beaucoup plus présent, m'aide à m'en détacher.

Voilà, c'est ça, vivre les choses pour s'en détacher peu à peu, vraiment. Faire mourir le désir, qui lui a tendance à durer, si on ne fait pas quelque chose...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Yannick,
A voir tes photos, tu as "reçu" l'Alhambra dans de très bonnes conditions... avec un peu de calme, non ?
Je l'ai vécu différemment - mais j'étais bien jeune alors.
Tes mots me font me souvenir d'un voyage à Venise, plus récent, de toute cette beauté (Venise en décembre) et d'avoir ressenti un soulagement en repartant. J'avais besoin de retrouver le désordre, une alternance de beau et de laid, comme la plupart des lieux sont faits, pour lâcher la tension/l'attention excessive. Je n'ai pas réussi ni eu l'idée d'essayer de le vivre comme tu le décris. Pourtant, certainement le beau créé une émotion et peut être vécue pleinement, et laissée aller, comme toute autre expérience.
Merci pour tes billets que je lis chaque jour (que j'ai une connexion) avec joie.

Yannick a dit…

Merci Nathalie. Je parlerais peut être de Venise un jour. Mon métier est une aide pour voir et apprécier ce que beaucoup de gens ne voient pas forcément.

philippe a dit…

Oui;les jardins du Paradis!j'aimerais tant pénétrer ces lieux.quand?Inch Allah.