La vie se crée de par une tension, de par une pulsion, qui une fois passée crée de la détente.
Tout désir par la suite est une tension. Le simple fait d'avoir faim ou soif. Le bébé va même jusqu'à pleurer, car il le vit sans doute comme une question de vie ou de mort. Puis lorsqu'il est rassasié, qu'il gazouille, qu'il sourit, il peut offrir un visage d'ange, complètement détendu.
Les obligations de toutes sortes créent souvent des tensions. A l'inverse, les moments de repos, quels qu'ils soient, pause café, week end, vacances, moments d'amitié..., créent de la détente, permettent de se re-créer, sens de récréation.
Dans l'humain il y a inévitablement un potentiel de tensions, d'attentes. Attendre c'est vivre une tension quelque part. Plus il y a de désirs en nous, plus cela va créer de tensions. Si nous ne prenons pas garde, nous pouvons alimenter des désirs jour après jour, année après année, et en dépendre complètement. Comment arriver à une détente?
D'une manière plus subtile, le refus, le déni, est une tension. Tout ce qui se passe en nous est normal, légitime, alors pourquoi vouloir être différent, imaginer ce qui n'est pas? On ne peut pas arriver à une détente profonde s'il y a un mensonge à la base. Un jour ou l'autre, ce que l'on ne veut pas voir en nous attirera cette réalité sous une forme quelconque, qui bouleversera notre pseudo détente.
Le travail c'est de reconnaître ses sources de tension, pour qu'elles lâchent ensuite. Vivre cette putain de vie qui fait si mal parfois pour approcher les rives du paradis. Détendre c'est apprendre à mettre de l'intelligence dans ses tendances, c'est nourrir notre diversité.
C'est à la fois nourrir ce qui va procurer de la détente, mais ne pas alimenter non plus une attente irréaliste d'un résultat que l'on ne connaîtra jamais d'avance.
C'est accepter aussi que si l'on fait ce que l'on peut par rapport à un but, c'est la vie qui distribue les cartes. Tout n'est pas faisable, réalisable. L'expérience de la vie amène à un peu d'humilité vis à vis de ce qui peut devenir un éparpillement de désirs. Cette conscience amène aussi de la détente.
La détente est comme un fruit mur qui tombe. Il y a un moment juste pour ça. On ne vit pas les mêmes désirs à vingt ans et à soixante. Il faut savoir s'accorder avec la nature des choses, avec le rythme de la vie. On est à une époque si déstructurée, que tout est mélangé, perturbé, sans plus aucun respect ni connaissance des lois du vivant. Les gosses de douze ans veulent vivre une vie d'adultes, qui eux se comportent comme des enfants. D'où les tensions qui semblent de plus en plus inéluctables à différents niveaux. C'est palpable.
Détendre, oui, mais après avoir vécu la tension.
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