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lundi 7 juin 2010

V'la l'bon vent

Il est difficile de partir...
Il est difficile de rentrer...

Devant convoyer mon bateau vers La Rochelle, j'ai toujours une petite appréhension avant de hisser les voiles. Je n'ai pas l'esprit en vacances pour partir... Plutôt dans le travail, la maison, l'écriture...
Un bateau, c'est comme la marche, il faut du temps pour rentrer dans le rythme.
Premières heures, pas de vent ou si peu. Je regarde l'eau pour voir là où elle frémit, c'est là qu'est le vent, à quelques mètres près il y en a un peu ou pas du tout. C'est un jeu. Petit à petit les bruits de la ville, du port de commerce, s'éloignent. Juste le murmure de l'eau sous la coque, et parfois quelques oiseaux près de la berge. Il fait chaud, en plus de la casquette et des lunettes, je mets une serviette autour du cou car il commençait à chauffer.
En fin d'après midi, le vent se lève. Le bateau prend de la vitesse. Cette fois je suis bien parti.
Arrivée au mouillage. Le premier soir, tout seul, c'est jamais évident. Plus les mêmes repères, les mêmes choses à faire, ou à ne pas faire.
Pour descendre la Gironde, il faut avoir le courant avec soi, ou un vent suffisamment fort pour aller contre le courant. Je pars à l'aube pour bénéficier de la fin du courant descendant. Je me dis que lorsque la marée montera, j'aurais déjà avancé et je mouillerais en attendant la renverse.
Finalement c'est le vent qui est venu, progressivement, m'obligeant à réduire la voilure. Les orages sont restés derrière, juste quelques nuages sombres. Le bateau avance bien. Au bout d'un moment je m'aperçois que le vent fait du bruit, j'en ai plein les oreilles, j'avais oublié. Je vais m'arrêter dans un port à la mi journée pour me reposer et manger tranquille avec le soleil qui est de retour. Quelle agréable sensation d'être tout d'un coup à l'abri, de ne plus sentir le souffle du vent dans la figure, et de se mettre à l'aise! Je rapars dans l'après midi. Toujours du vent, mais cette fois avec plus de vagues, qui déferlent un peu. Comme je vais contre le vent, le bateau monte, descend, tape, parfois il s'écrase en retombant dans le creux des vagues avec un grand "bang". Ce n'est pas agréable, ça secoue, ça fatigue le grément. Au bout d'une heure, je constate que le moteur hors bord est en train de se détacher de la chaise à l'arrière du bateau. Je donne du mou au voiles, et m'occupe de récupérer le moteur dans le cockpit. Le bateau va un peu dans n'importe quel sens, sans contôle à la barre, gite d'un bord puis de l'autre. Je viens à bout du moteur. La solution est de faire demi tour, cette fois ci avec le vent dans le dos ou presque. Les vagues me font surfer. Le vent parait moins fort dans ce sens bien sur, et cela fait moins de bruit. J'arrive au port en faisant une entrée sous voiles seules, à l'ancienne. Quelqu'un m'aide en arrivant sur le ponton.
Changement de programme. Je m'arrête. Il fait chaud, je remets le moteur en place, fais un essai, tout marche. Je mange dehors, vais me promener, ça fait vacances, c'est si bon.
Le soir je m'écroule sur la couchette, la tête pleine de vent...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Te lire me met la tête pleine de souvenirs de navigation.... que du bonheur !
on se croirait en vacances !
merci.
bises,
martine

Acouphene a dit…

se laisser saler...

fishfish a dit…

Faites attention en rollers

Stéphane a dit…

merci pour ce récit Yannick
(encore, encore !)