C'était il y a quelques années lors d'un séjour à l'abbaye d' En Calcat.
L'un des frères avec qui nous avions partagé un moment dit : "Nous sommes engagés, mais nous ne sommes même pas sûr d'y arriver". Il avait dit cette phrase, que je cite de mémoire, sur un ton dépité. Je comprenais qu'il voulait dire que malgré tous les efforts de leur engagement - nous savons que la vie d'un moine est rythmée par la prière plusieurs fois par jour - il n'était même pas sûr d'arriver à cet état de liberté intérieure qui est le grand but de toute vie spirituelle. Comme si quelque part cela n'avait servi à rien.
J'ai souvent repensé à cette phrase, que je me suis appropriée au cours de mon propre cheminement.
Il n'y a en fait aucune certitude de quoi que ce soit, que l'on s'engage comme moine, élève proche d'un maître, ou simple disciple d'un enseignement sérieux. Etre dans l'attente d'un résultat est le risque de ne jamais arriver à un but que l'on s'imagine. Le fait même de parler d'un but lointain est un écueil qui dessert plutôt qu'autre chose.
Croire ou imaginer un but permanent est le meilleur moyen de ne pas être dans le présent. Si on est dans la présence avec soi même, où est le but? Et si on pense au but, où est la présence? C'est simple, c'est radical, c'est peut être déroutant, mais c'est ainsi. Il n'est pas dit qu'un jour ou l'autre, il y aura des moments de paix indicibles, que quelque chose se passera, que des seuils seront passés, mais ce n'est pas en les espérant ou en y pensant qu'ils arriveront plus vite.
Nous ne sommes sûr de rien quant à un résultat. Etre sûr c'est une demande de l'égo qui a encore besoin d'être rassuré. Bon je m'engage comme moine, ou, je vais faire un mois de méditation intense, mais si on a de façon sous jacente l'attente d'une réalisation quelconque, on est à côté.
Ne plus avoir d'attente, ne plus être sûr, c'est vrai que c'est terrible quand on a toujours vécu ainsi, avec un but permanent de réussir telle ou telle chose.
Le grand retournement c'est de rester dans la non attente instant après instant. Je ne sais pas ce qui va se passer dans le futur proche, mais c'est OK. On découvre progressivement qu'il n'y a aucun point d'appui, aucune certitude. Est-il possible de se laisser aller à ce mouvement, de se fondre dans ce qui se présente sans se projeter dans un ailleurs illusoire?
S'engager dans le tout de suite, et recommencer sans cesse. Le seul engagement qui dure c'est celui qui est reconduit d'instant en instant.
Etre là où l'on est. Oui c'est rude parfois. Apprendre à fréquenter sa complaisance, sa petitesse, son incapacité, son non savoir, sa solitude. Oui!
Comme il peut sembler plus avantageux de s'imaginer libre! Ou de se comparer et de juger....
Pourquoi ne pas accepter d'être petit et faible tout de suite?
Croire ou imaginer un but permanent est le meilleur moyen de ne pas être dans le présent. Si on est dans la présence avec soi même, où est le but? Et si on pense au but, où est la présence? C'est simple, c'est radical, c'est peut être déroutant, mais c'est ainsi. Il n'est pas dit qu'un jour ou l'autre, il y aura des moments de paix indicibles, que quelque chose se passera, que des seuils seront passés, mais ce n'est pas en les espérant ou en y pensant qu'ils arriveront plus vite.
Nous ne sommes sûr de rien quant à un résultat. Etre sûr c'est une demande de l'égo qui a encore besoin d'être rassuré. Bon je m'engage comme moine, ou, je vais faire un mois de méditation intense, mais si on a de façon sous jacente l'attente d'une réalisation quelconque, on est à côté.
Ne plus avoir d'attente, ne plus être sûr, c'est vrai que c'est terrible quand on a toujours vécu ainsi, avec un but permanent de réussir telle ou telle chose.
Le grand retournement c'est de rester dans la non attente instant après instant. Je ne sais pas ce qui va se passer dans le futur proche, mais c'est OK. On découvre progressivement qu'il n'y a aucun point d'appui, aucune certitude. Est-il possible de se laisser aller à ce mouvement, de se fondre dans ce qui se présente sans se projeter dans un ailleurs illusoire?
S'engager dans le tout de suite, et recommencer sans cesse. Le seul engagement qui dure c'est celui qui est reconduit d'instant en instant.
Etre là où l'on est. Oui c'est rude parfois. Apprendre à fréquenter sa complaisance, sa petitesse, son incapacité, son non savoir, sa solitude. Oui!
Comme il peut sembler plus avantageux de s'imaginer libre! Ou de se comparer et de juger....
Pourquoi ne pas accepter d'être petit et faible tout de suite?
1 commentaire:
En te lisant Yannick ,je pense à l'hexagramme n° 9 du livre des transformations ( Yi King ) : Le pouvoir d'apprivoisement du petit ...
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