On pourrait croire qu'être dans un ashram, dans un monastère, ou dans un endroit retiré, c'est la planque. Bien sur , il y a moins d'embouteillage, moins de trajet à faire, et puis ça semble tranquille. Et beaucoup le pensent d'ailleurs. Mais ce n'est pas si simple.
Imaginez que vous êtes en conflit avec quelqu'un que vous voyez tous les jours... Bien sur cela arrive couramment dans un bureau (enfin j'ai entendu dire), mais là dans un lieu où l'on est censé progresser vers la compréhension (sans parler de l'amour qui est un grand mot), cela peut sembler impensable.
Cela m'est arrivé à Ardenne, et j'ai été mal à l'aise très, très longtemps. Je me souviens qu'un jour en mettant le couvert, quelqu'un avait mis son assiette alors qu'il ne mangeait pas là (appelons le Henri) ce jour là, et posant la question (on était plusieurs à aider) sur sa présence, je répondis : "il faudrait supprimer Henri!" au lieu de dire il faudrait enlever l'assiette d'Henri. C'est vous dire si j'étais un avec sa présence, ce qui n'échappa pas aux autres bien sur!
Je connais, ou ai entendu plusieurs cas de ce genre de conflit dans des ashrams, et cela semblait terrible à vivre. Cela peut aller de la jalousie, à des projections complètement fausses, qui peuvent déboucher sur des formes de violence impensables...
Il n'y a pas de lieu planqué, je crois, lorsque l'on veut évoluer.
Il est dit qu'autour d'un maître les choses s'accélèrent, ou sont exacerbées. Ceux qui n'ont pas vécu ça pourraient croire que c'est idyllique d'être auprès d'un maître.
Mais même sans maître à coté, il peut y avoir des aspects difficiles.
Je me souviens que Frère Antoine m'avait raconté qu'en arrivant dans "sa" grotte, il n'y avait pas encore d'autoroute? Et puis un jour il fut construit, et les voitures arrivèrent... Bien sur ce n'est pas à 100 m, c'est en contrebas, mais on le voit, et parfois, selon le vent, on l'entend assez bien. Il m'a dit alors que c'était un test, que s'il n'était pas capable de tenir face à ce qu'il appela un jour la musique divine, c'était qu'il n'était pas dans l'abandon. C'était bien sur supportable, mais bon...
Des fois ce sont les tracteurs qui travaillent tard, ou un voisin... Ah les voisins! La vie peut être chamboulée par ce que l'on appelle un mauvais voisinage.
J'ai eu en consultation des histoires de voisinages insensées. Et j'en ai aussi entendues concernant des lieux spirituels.
Dieu, la vie, n'épargne personne nulle part. Une vie trop protégée peut sembler louche, et sans vouloir aller au devant des emmerdes, loin de la, les difficultés nous font grandir.
"Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort" est-il dit. J'en suis convaincu. Il ne s'agit pas de courir au devant des difficultés, mais ne pas croire qu'on peut se mettre à l'abri de l'imprévu.
L'ashram de Ramdas a brulé un jour. Tout le monde se lamentait sauf lui qui disait : "C'est la volonté de Dieu!". Peu de temps après un homme riche arriva et paya tous les travaux de reconstruction. Je connais un monastère en Italie ou la forêt a brulé à coté, c'était désolant.
Oui la vie vient nous tester où ça fait mal parfois... pour notre bien!
9 commentaires:
Oui, je peux témoigner qu'auprès de Chandra Swami j'ai passé un des pires moments de mon existence. Un des plus beaux aussi.
Rappel essentiel sur le chemin ! Merci Yannick et Vincent.
Seules les difficultés nous font grandir et nous permettent de développer une solidité de plus en plus forte.
S'appuyer sur son roc intérieur, celui que nous avons tous, a été pour moi une découverte extraordinaire et une réelle prise de conscience que toutes les situations de la vie concourent à notre bien. A partir de là, moins de yoyo intérieur, moins d'états d'âme, plus d'acceptation, surtout.
C'est jamais fini bien sûr, la vie nous rappelle constamment qu'il faut étudier les nouvelles leçons, et ne rien oublier des précédentes...
La foi et l'Amour sont les principales armes je pense.
Merci beaucoup pour ce rappel, le paradis sur terre n'existe pas, nous ne sommes pas ici bas pour ça ! et puis ça se saurait !sourires....
Restons dans l'Esprit qui nous apprend à vivre, qui nous aide à vivre, sans faillir !!!!
Cela pose toute la question du conflit intérieur, de la dualité. Est-il possible de vivre sur cette terre sans être en proie au moindre conflit? C'est ce que nous cherchons tous de différentes façons. C'est le chemin.
Merci beaucoup Yannick, de nous faire partager ces réflexions et ces moments de ta vie. J'apprécie beaucoup de te lire et de découvrir ces choses !
Ton post est le bienvenu,ne pas se fier aux apparences.
Ah,mes difficultés et mes conflits st à convertir en ouverture ,en bien,en grandissant.
J'ai du mal avec ce blog concurrent si personnel... mais blog à part, cela fait du bien !
T'en rates pas une Acouphène!
ah les voisins...le voisin est un animal nuisible,assez proche de l'homme disait Pierre Desproges.je fulmine contre toutes ces polutions,sur terre,air ,eau.tout d'abord les obsédés de la pelouse,chevauchant leurs auto-portées,affublés de ce t.o.c qui consiste à semer de l'herbe pour la tondre ensuite(la nature a horreur du gazon anglais).puis maintenant les"quads" polluants;bruyants,frimeurs qui sillonnent les marais salants,au grand dam des paludiers.les ulm de plus en plus nombreux et bruyants
en fin les scooters des mers,polluants nos oreilles et nos narines,heureusement nous ne les entendons pas tous en même temps quoique certains week- end on ne sait plus ou se planquer.Solution :mettre des écouteurs et entendre le Nisi Dominus et le stabat Mater de Vivaldi(merci Yannick)
je ne suis pas assez sereine pour considérer cela comme une façon de grandir,et j'envie parfois les paroles de sagesse de celles et ceux qui viennent sur ton blog....j'ai encore du chemin à parcourir pour être plus tolérante.....Soisic
Je suis d'accord avec toi Soizic, il y a beaucoup de bruyants emmerdeurs sur cette terre. Un seul qui prend du plaisir sur un scooter des mers ou un bateau à moteur dérange beucoup de monde des centaines de mètres à la ronde. C'est horripilant. Que faire sinon rouspéter un bon coup, ça soulage, et attendre que ça passe, sinon aller ailleurs. Mais on n'a pas souvent le choix.
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