Membres

jeudi 20 septembre 2012

le chemin du ciel


Encore une journée extraordinaire et variée.
D'abord dans les bois et au bord des ruisseaux. Je sens une puissance dans les arbres, un calme aussi, c'est rare de trouver ce type d'énergie dans la nature. C'est comme si elle était laissée à elle même et que la nature des éléments s'expriment avec toute leur force potentielle. Les arbres, ici des chênes en majorité, deviennent énormes et vieux, les branches, les racines, le lien avec les rochers, tout indique une puissance incroyable à l'oeuvre. Je m'arrête et regarde. C'est du même ordre que ces montagnes crénelées, verticales, déchiquetées,  aigües, agressives, arides, qui à mon avis influence le caractère des habitants.


Sorti de cette forêt sauvage, le chemin commence à grimper. Le but est de se rendre à un point donné en passant par la crête, comme ces chemins de crête enneigés que l'on voit en photo avec des alpinistes encordés et avec leurs piolets. Sauf que là il n'y a pas de neige. Tantôt on passe d'un côté, tantôt de l'autre, par des minis cols, par des éboulis de rochers, à donner le vertige, à se demander comment on peut passer par là. Il faut mettre les mains, pour monter, pour descendre, faire hyper attention. Ce n'est plus de la marche, c'est de l'escalade, pas compliquée, mais quand même assez raide. Je réalise pourquoi ce fameux GR 20 a la réputation d'être difficile. Le sentier, qui n'en est pas un en fait, zig-zague entre les pics du sommet. On voit une échancrure, on s'y engage, on ne voit pas par où continuer.... Il s'agit de repérer les marques rouges et blanches pour savoir la direction. Je les rate parfois, et fais demi tour. Franchement ce serait parfait sans sac. Du coup les bâtons deviennent gênants dans les moments où seules les mains peuvent aider à se tenir à la roche.
Une vue du col en arrivant, et puis ce que l'on découvre ensuite

Je m'arrête souvent pour boire, faire des photos, puis manger. Je croise un anglais avec qui je discute un peu.
Je trouve cela tout à fait étonnant de rencontrer des personnes sur des chemins improbables, scabreux, et de parler comme si on partageait quelque chose de vital. La difficulté rapproche. On ne cache pas sa fatigue, ses efforts, son souffle, sa lutte quelque part pour avancer.

On voit les flèches à suivre...
C'était juste ça à descendre!

A un moment, j'aperçois le refuge au loin. Je le trouve mal placé (mais c'est qu'il n'y a pas beaucoup de choix). Trop exposé, trop au soleil, trop aride, aucune ombre... C'est ce qui va se confirmer en y arrivant. Je pose mon sac et bois. Il y a des espagnols à côté, mais je ne connais pas la langue. Un peu plus loin, deux filles s'engueulent à propos des étapes. C'est sur qu'en groupe, il faut s'adapter au plus faible, et ne pas trop faire de prévisions à l'avance. Avec la fatigue, les conflits éclatent. Ca gâche un peu l'ambiance. Il y a beaucoup de tentes disséminées sur les rares parcelles qui semblent plates, à des niveaux différents. Après un arrêt de 3/4 d'heure attablé sous un parasol, je reprends mon sac et continue. Je ne ressens pas l'ambiance du lieu, et décide de bivouaquer en hauteur. Il n'est pas tard, et je peux encore marcher une heure ou deux. Je trouverais bien un endroit assez plat pour monter la tente.


Aucun commentaire: