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lundi 26 novembre 2012

se protéger


La protection est une chose essentielle depuis la nuit des temps.
Se protéger du froid, de la nuit, de l'agression, de l'autre, de l'inconnu...
Loin de nous le temps des grottes, du feu qui réchauffait ou éloignait les animaux sauvages.
Aujourd'hui dans nos maisons plutôt douillettes, on aurait du mal à imaginer comment était la vie des siècles en arrière. Pourtant si les protections ne sont plus les mêmes, il y en a tant d'autres que l'on ne voit même plus...

Une maison, une hutte en branchage, ou un igloo sont autant de moyens de se protéger, de se reconstituer un dos fermé et protecteur. Une autre façon  de se protéger est de dominer, d'être en hauteur, ou de s'entourer de barrières, de remparts, séparés par des tours, des tours de guets pour surveiller un éventuel attaquant.
Le château-fort est le type même de l'habitat autoprotégé, parfois entouré d'eau.
La ville s'entoure de murailles, avec des portes, des points de passage, murs repoussées lorsque la ville s'agrandit. Aujourd'hui on retrouve la vieille ville dans la ville moderne. Les portes sont toujours là. Les murs sont devenus rocades, périphériques. Les portes sont les péages, ou les gares, les aéroports.
Les veilleurs qui faisaient le guet sont devenus gens d'armes ou soldats.
La surveillance est différente mais toujours bien là, ce sont les radars, les caméras, quand ce ne sont pas les satellites, les espions. L'échelle a changé.

Lorsque l'on rentre chez soi, il y a plusieurs niveaux de protection : la barrière d'abord manuelle, puis électrique avec le bip. La sonnette ou l'interphone marquent aussi la frontière entre le monde extérieur et le monde privé. Ou le code à la porte des immeubles, comme un pont levis qui s'ouvre pour ceux qui ont le laisser-passer. Certaines portes ont un judas, mais les riches, tellement apeurés, ont des caméras de surveillance, quand ce ne sont pas des gardiens.
On ferme les volets, pour préserver l'intimité du soir et se protéger des voleurs.
On ferme à clé à double tour (de guet). On branche le radar.
On a le téléphone mais on sélectionne les appels.
On a des cartes innombrables, avec des codes secrets.
Partout pour rentrer quelque part, y compris dans le virtuel, il faut un code.

On se croit tellement plus libre qu'avant, mais la surprotection est synonyme d'enfermement.
Un 4 X 4 est comme une tour qui domine le piéton et les autres voitures. Certains se cachent même derrière des vitres fumées, comme des lunettes noires. Dominer et ne pas se montrer, comme les archers derrière les meurtrières.
L'enrichissement crée la peur et par suite le besoin de protection. On peut aussi mettre ses bijoux et autres possessions dans un coffre fort, dernier symbole du château-fort.
Quant aux vêtements, ils peuvent aussi traduire une barrière sociale.

A force on ne voit même plus où tout cela commence...
Le miroir fait même partie de tous ces accessoires. Situé près de la porte il nous renvoie l'image que l'on désire montrer, afin de rester dans une certaine sécurité...

4 commentaires:

Oliver a dit…

Bonjour Yannick,

Comme tu le dis, le besoin de se protéger remonte à la nuit des temps. Je crois que l'homme éprouve moins le besoin de protection que la femme. La femme en effet sait qu'elle va protéger son bébé pendant neuf mois bien au chaud dans son ventre. Et c'est le miracle de la vie qu'elle protège... Elle sait donc la nécessité de la protection pour que la vie puisse s'épanouir...
Bonne journée...

yannick a dit…

Je ne suis pas si sur, Oliver. Je crois au contraire que l'homme a une carapace plus forte par peur d'exposer la fragilité qu'il ne veut pas voir.

Anonyme a dit…

Le fonctionnement mental d'un homme ou d'une femme est complètement à sa préservation/défense physique.
:-&

Anonyme a dit…

Je crois que vous ne parlez pas de la même chose tous les deux.
Olivier parle de "protéger l'autre", je crois aussi les femmes plus enclines à ... encore que ...
Yannick parle de la carapace égoïque, cette tendance naturelle du mental défensif/duel à accumuler les protections (au fond contre ses propres peurs !)
Et moi, un peu comme Yannick, mais pas tout à fait, ... une protection égoïque, mais aussi dans le fond, sans doute une protection physique plus naturelle ...
bibises
:-& (silence ... et elle cause !)