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lundi 18 novembre 2013

Le garagiste de Dieu


 
Je téléphone à l’eremo (l'un des ermitages où nous sommes passés et que je connais bien) pour expliquer la situation, et surtout demander le téléphone de cet ami Giannozzo qui est sur Florence. Je l’appelle ensuite et laisse un message. Je vais appeler trois fois d’ici la fin de la journée. Personne. Bon. Je suis dans une des villes les plus touristiques au monde, absolument pas seul, mais je ne sais où je vais aller dormir.

La première réparation a déjà coûté assez cher (juste après mon arrivée à Assise),, il va y en avoir une deuxième, et je ne me vois pas dépenser cent euros ou je ne sais combien pour une nuit d’hôtel qui reste à trouver. Il semble que je sois abonné aux problèmes de voiture en allant vers des lieux de spiritualité (c'est le cinquième). 
Je marche, je regarde les animations, les artistes qui peignent, les musiciens qui jouent, les gens qui mangent des glaces. La nuit est là. Je prends une direction, puis une autre, comment trouver un hôtel libre et pas cher quand on ne sait pas où aller ?
 
Il est dix heures et demi. Soudain le téléphone sonne. Par bonheur je l’ai laissé allumé. C’est Daniela Maria de l'eremo qui m’appelle, alors qu’elle devrait être couchée, vus leurs horaires. Elle me demande si j’ai eu Giannozzo au téléphone, et où j’en suis. Si ce n’est pas de l’amour!
Il est vrai que j'avais passé deux jours à réparer le câble de la cloche qui sert de sonnette et traverse leur cour. Mais un autre câble nous relie, invisible celui là!
Elle me dit qu’elle va essayer de joindre une amie à Florence pour lui demander si elle peut m’héberger. Au bout d’un moment cette amie me rappelle directement, me dit que c’est possible, et m’indique quel bus prendre pour arriver chez elle. Je rejoins la gare et attends un bus une demie heure. J’arrive finalement à minuit chez cette femme qui vit seule. Je vois tout de suite dans son regard qu’il y a de la bonté, de la simplicité. Je la remercie. Un lit est prêt. Quel bonheur !

Le lendemain au petit déjeuner, nous parlons un peu. Je lui demande comment elle s’appelle : Chiara. Découvrir ce prénom après avoir côtoyé Saint François et Sainte Claire, c’est pas mal. La vie devient miraculeuse par moments. Mais à quoi bon s’inquiéter ? Apprendre, découvrir, et faire confiance. On ne conduit pas, on est guidé. L’accident, les rencontres, tout se fait à notre détriment. La seule solution c’est de lâcher. Plus vite cela se fait en nous, plus vite la vie œuvre à notre insu…

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