Un grand voyage perturbe forcément le rythme biologique. Le fonctionnement du corps est quelque part un mystère, tellement la vie est complexe, subtile.
On pourrait imaginer que le fait d'avoir dormi très peu pendant deux nuits d'affilée suscite un besoin de sommeil réparateur. Ca c'est la théorie, ou une croyance. On peut aussi comprendre que le corps, perturbé dans son cycle de sommeil, ne sait plus très bien où il en est et se réveille à des heures fantaisistes. Sans oublier que la motivation intérieure qui m'a fait venir ici envoie une information toute différente qui suscite une nouvelle énergie rarement déployée. Enfin j'ajoute qu'il y a encore l'énergie du lieu qui peut encore plus subtilement nous donner une autre force...
Toujours est-il que pour cette première nuit, j'ai regardé deux fois l'heure avant de me réveiller avec la cloche à 3 H 45 puis me lever à 4 H pour aller méditer à 4 H 1/2. Autant dire une chose impensable dans mon quotidien. Dehors il fait nuit, et il fait froid, pas plus de cinq degrés je pense. Le hall de méditation n'est pas chauffé, puisque tout est prévu pour se protéger de la chaleur qui est bien plus contraignante que les trois mois d'hiver. Polaire et couverture. Pour ce qui est de l'expérience , je vous conseille d'y aller pour découvrir par vous même.
Karuna est à l'entrée, dehors, et accueille chacun avec un Hari Aum et un sourire. De même à la fin il y a quelqu'un qui tient la porte. Ce sont des petits détails mais qui sont très importants pour le message qu'ils envoient. Tous les jours je souris à Karuna et mets ma main droite sur le cœur en signe de bonjour et d'accueil. J'avais vu Yvan Amar faire ce geste, et ici certains disciples le pratiquent. Mon cœur te salue en quelque sorte.
Swamiji a visité l'école ce matin (qui est attenante à l'ashram). Il y a des inscriptions sur les murs qui rappellent que le plus important est l'accueil, le respect, l'amour....
Tous les enfants que l'on croisent nous saluent les mains jointes par un Hari Aum enthousiaste. Ce sera ainsi tous les jours.
On arrive un peu tard, au moment où Swamiji repart. Il y a la voiture de l'ashram dont il prend le volant en riant. Avant de démarrer, il klaxonne, en bon indien, ou pour rire. Je découvrirais petit à petit que tout est prétexte à rire.
Il est dans le silence depuis trente ans. Il arrive à la fin du repas, qu'il écrive quelque chose sur un papier qui sera ensuite lu en anglais puis traduit en hindi et en français (il y a une majorité de français). Chaque fois que c'est lu il rit à la fin, dans chaque langue.
Quand il répond aux questions lors du sat sang, c'est la même chose. Il rit toujours à la fin, quand ce n'est pas un éclat de rire si c'est franchement drôle.
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