Membres

samedi 24 janvier 2015

Viens vers le feu

Michel vit au loin la lumière des phares dans la nuit. Qui ça pouvait être ? Et si c’étaient ses voisines qui le cherchaient ? En tout cas il fallait attirer l’attention pour que la ou les personnes en voiture viennent par ici. Mais que faire à part le feu ? Il ne servait à rien de crier car c’était trop loin, et la voiture couvrirait le son de sa voix. Une idée lui vint : se concentrer sur la voiture afin que le conducteur sente une demande de s’arrêter pour venir voir vers le feu. Il s’assit contre un arbre face à la route et fixa son attention sur le conducteur. Il répétait à chaque inspiration : « Viens vers le feu, je suis là, viens vers le feu, je suis là… »
La voiture semblait continuer son chemin, mais il répétait sans s’arrêter.

Sylvie et Corinne étaient bien dans la voiture. Elles étaient d’abord parties sur la route ne sachant où aller, puis avaient fait demi-tour.
- Il a du prendre un chemin quelque part !
- Oui, mais où et lequel ?
- On va rouler doucement, je regarde à gauche, toi à droite et on tourne au premier chemin.
Elles tournèrent à un moment, prirent le chemin qui s’arrêta bientôt pour un sentier. Elles descendirent, appelèrent, mais aucune réponse ne parvint à leurs oreilles.
- On va en essayer un autre.
Elles reprirent la route, et continuèrent doucement.
- Regarde, il y a une lueur là-bas, qu’est-ce que c’est ?
- C’est peut être un paysan qui fait du feu !
- A cette heure-ci ? On n’a rien vu à l’aller. Il faut aller voir.
- A condition de trouver un chemin pour y aller !
- On tourne au premier chemin sur la gauche.
Elles dépassèrent le niveau qui semblait le plus proche du feu. La route tourna légèrement et bientôt la lueur se fit évanescente.

Michel connaissait la route par cœur, et savait que la voiture pouvait disparaître avant que de trouver le chemin qui la rapprocherait d’ici. Il ferma les yeux tout en continuant son appel.
- Regarde, là, il y a un chemin. On y va !
Elles tournèrent et s’engagèrent sur un sentier à peine assez large pour une voiture. Bientôt elles revirent la lueur, puis le feu et la fumée s’élevant dans le ciel avec des étincelles.
- C’est dans les bois, c’est peut être un mégot de promeneur.
- Non pas en hiver, c’est certainement lui !
- Espérons-le.
Michel entendit le moteur de la voiture. Il rouvrit les yeux. Il vit les phares qui s’approchaient.
- Ca a marché ! dit-il. Des gens viennent vers ici...
La voiture s’arrêta à l’orée du bois. Elles descendirent et marchèrent en direction du feu.
- Ohé… cria Michel, ohé…
- Ohé, répondirent-elles. Elle ne pouvait reconnaître la voix qui criait, mais qui cela pouvait-il être d’autre ? C'est lui se dirent-elles.
Au bout d’une minute Michel vit deux ombres sur le sentier. Il devina que c’étaient elles.
- C’est vous Michel ? demanda Sylvie.
- Oui, c’est moi ! J’ai fait une chute.
Elles le découvrirent assis contre l’arbre. Michel sentit une autre chaleur lui étreindre le cœur.
- Mais que s’est-il passé ? Vous êtes blessé ?

2 commentaires:

da costa a dit…

ah ! dis-dont, quelle angoisse, faut pas laisser tes lecteurs deux jours dans l'angoisse comme ça ...!!!

Yannick a dit…

Me voici responsable de lecteurs maintenant...
La suite est plus rapide aujourd'hui.
Bonne lecture...
Merci en tout cas.