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lundi 23 juillet 2012

Le banc d'Arguin

A l'entrée du bassin d'Arcachon, il y a d'une part la dune du Pyla, haute d'une centaine de mètres, que l'on voit à droite sur la photo, et d'autre part le banc d'Arguin, vaste banc de sable évoluant au fil des ans et des tempêtes. C'est en partie une réserve naturelle.
Il suffit de traverser depuis le côté dune pour s'y rendre. Enfin c'est ce que je fais avec mon canoë.
Hier, dimanche et en plein été, il y avait un monde fou. Des centaines de bateaux à moteur transportant leurs propriétaires, familles, amis, se retrouvent dans les quelques mouillages accessibles.
L'endroit où je vais régulièrement est heureusement désert. Plus contraignant pour l'accès, il limite ainsi les visiteurs.
Après avoir mangé, je fais un petit tour d'horizon, et décide de faire le tour du banc par le côté opposé à la dune, le plus sauvage (sur le côté gauche de la photo du haut). Muni de mon sac à dos, je pars à l'aventure entre ciel et mer. Le sable au bord de l'eau est modelé par les vagues et les courants faisant d'innombrables dunes minuscules. Comme c'est marée basse, il y a plusieurs îlots sablonneux accessibles en traversant des bras de mer avec l'eau jusqu'aux genoux. De rares baigneurs s'ébattent dans ces endroits qui seront recouverts d'ici deux heures. C'est le bout du monde. Juste l'eau et le sable. Je vois des bancs de petits poissons qui s'éloignent quand je m'approche. A une extrémité, quelques dizaines de mouettes semblent garder l'étrave du banc d'Arguin. Je fais un léger détour pour ne pas les déranger. Je retraverse à nouveau un bras de mer pour revenir sur l'île principale. Je sens mon corps vivre. J'adore cette sensation de nudité, quand les pieds foulent le sol, quand la peau sent le vent, au plus près de la nature.
Petit à petit je vais retrouver des hordes de bateaux, avec ces humains grégaires, soit dessus, soit à quelques mètres, mais bien ensemble. Certains sont au téléphone, depuis leurs lavabos en plastique, comme s'ils ne pouvaient rompre le fil qui les attache au monde moderne.
J'ai hâte de retrouver le lieu d'où je suis parti, car décidément des endroits  naturellement vierges sont d'autant plus abîmés quand la foule s'y agglutine.
Je retrouve le canoë, bois un thé, et me lance dans le dernier livre de Sylvain Tesson : Dans les forêts de Sibérie. Un autre désert...
Au-dessus de la dune, les parapentes frôlent le ciel.



3 commentaires:

FRANKIE PAIN a dit…

c'est la terre d'où je viens
vous en faites un bel élogze .merci je vais pouvoir aller en vacances merci Yannick

yannick a dit…

Bonnes vacances Frankie.

Dominique a dit…

Merci pour ce fugitf moment de grâce.