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mercredi 3 septembre 2008

Il faut que je vous dise

Fin juillet je suis allé à En Calcat avec Alain et Corinne.
Ayant eu la chance d'être logé à l'intérieur même de l'abbaye, j'ai pu vivre d'un peu plus près la vie des moines, manger avec eux, marcher dans le cloître, suivre bien sur les offices en venant directement de ma chambre.
Je suis déjà allé, jeune , dans des monastères. C'est facile, évident. Je me laisse couler dans l'ambiance, dans le rythme. Les chants me touchent, les paroles me pénêtrent...
C'est comme ça.
Enfant j'étais attiré par la prêtrise. La vie de Jésus me touchait tant que je voulais connaître le fond des choses. J'imaginais que j'allais monter en chaire pour parler de Dieu.
J'ai été tellement déçu du manque de profondeur des sermons.
Tous ceux qui ont eu une éducation catholique comprennent ce que je veux dire. Les prêtres n'ont jamais su offrir de vraies réponses aux questions que l'on est en droit de se poser.
Combien d'hommes d'Eglise, ou de femmes, parlent de Dieu avec des mots creux, construisent des phrases qui ne veulent rien dire, et s'enferment là dedans. C'est désespérant. C'est la réalité!
A la messe du dimanche, à En Calcat, alors que l'église était pleine, que les moines et les prêtres s'avancaient en procession, en un mot que la pression théatrale montait, j'ai à un moment cru que le sermon serait à la hauteur.
L'évangile du jour est lu, et le prêtre, supérieur si j'ose dire, s'avance pour parler.
O déception, il a un papier! Pour moi c'est déjà mal parti!
L'évangile est sur la multiplication des pains, épisode connu s'il en est.
Et bien rien à se mettre sous la dent justement...
Des mots, des mots, rien de profond, rien de consistant.
Quelle tristesse! Un prêtre, des moines qui consacrent leur vie à Dieu, et qui ne donnent pas plus de sens à leurs paroles!
Vraiment j'avais envie de venir au milieu d'eux et de dire ce que ce texte faisait résonner en moi.
Cela peut sembler prétentieux, mais c'est ainsi. J'ai besoin de comprendre les évangiles, et d'en traduire le sens à l'expèrience de l'enseignement et de mon vécu.
J'ai dit à Alain que j'en parlerais à la rentrée. Je m'y suis mis hier soir, et ce matin en méditant d'autres éléments se sont ajoutés. Ce sera mon prochain partage...

8 commentaires:

Daniel a dit…

Cela m'intéresse tout particulièrement. J'ai trop souvent fait les mêmes constats que toi.

Mabes a dit…

Tu commences fort, j'attends la suite...!

philippe a dit…

J'ai moi aussi vécu des sermons plats,avec les mêmes types phrases en plus des évangiles.J'aime des sermons tirés du quotidien,du concret.
Il y aussi des sermons trop longs et aussi ceux qui m'ont touchés.
Ton éclairage est le bienvenu.

Acouphene a dit…

Le sermon sert-il ? Mon Dieu que les hommes aimeraient transporter ta Parole !

Anonyme a dit…

Comme tes mots résonnent en moi, Yannick ! Le Verbe de Jésus, je Le mange dans le souci d'en faire mon Pain quotidien. Mais quelle difficulté à avaler la mixture qu'en extraient nombre de ceux qui se disent chrétiens...
A nous de savoir qui nous voulons suivre et servir.
Isabelle

Dominique a dit…

J’ai très peu fréquenté les églises en dehors du plaisir que j’ai à les visiter. Je crois avoir déjà dit ici combien j’étais sensible à leur architecture. Mais à l’occasion de diverses cérémonies, j’ai pu sentir à quel point l’expression du prêtre pouvait me paraître sonner juste ou sonner faux. Une fois, j’ai ressenti une telle révolte que j’ai bien failli jurer de ne plus y remettre les pieds. Je t’assure que c’était très fort. Il m’est heureusement arrivé aussi d’être très touché par l’être du prêtre.

Anonyme a dit…

quels sont ces jugements de l'autre?
la foi, la religion, l'interprétation et le ressenti des textes, le rapport au divin ..... sont des choses si intimes, comment porter de tels regards sur l'intimité de qq'un?

Jean a dit…

Je connais très bien l'abbaye d'En Calcat...mais celle des moniales , à quelques centaines de mètres .
Pendant deux ans ,il y a une dizaine d'années ,j'y allais tous les dimanches aprés midi pour échanger avec une moniale , la responsable des choeurs , elle même une voix de soprano extraordinaire .

Des échanges très intéressants , très fructueux bien que dès le premier jour je me sois présenté comme pratiquant un yoga .
Cette moniale , très ouverte , très intelligente , très cultivée (et très diplomée )acceptait que nos points de vue soient souvent différents .

Puis , petit à petit , la Mère supérieure (ou son adjointe), me poussait à participer à des réunions avec un public à convaincre dans la foi catholique .

Bien que Chrétien dans l'âme ,et malgré mes visites régulières à l'abbaye , je suis toujours resté anticlérical car je suis convaincu que l'Eglise du passé et l'actuelle trahit l'idéal du Christ .
Un jour , il fallut que j'accepte ..ou que je parte .
Je suis parti , mais une partie de mon coeur est resté à En Calcat .