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vendredi 6 mai 2011

capituler

Ce week end, j'ai eu l'occasion d'entendre un très beau témignage d'une personne qui parlait de son parcours et de ses diverses dépendances. A la fin il a parlé de ce qui lui restait à faire : capituler. La vie l'avait amené à cette évidence face à des comportements compulsifs : capituler.
C'est un mot très intéressant.

Capituler vient du latin capita qui signifie : tête. Autant la tête ne nous fait pas penser à capituler, autant le mot lui même est significatif d'une perte de quelque chose d'essentiel : le pouvoir, la maîtrise. On imagine plutôt ce terme associé à une armée qui après une défaite, se rend. D'ailleurs les mots capitaine, caporal, viennent de capita, tout comme chef, et aussi capitale.
On connaît aussi le mot caput, qui peut signifier la mort, et qui a donné décapiter, ce qui veut dire avoir la tête coupée.
Capita a donné capillus qui signifie cheveu, c'est à dire ce qui couvre la tête, et on pense au chapeau qui se dit couvre chef.

En fait capita vient lui même de cappa qui est un manteau à capuchon. C'est bien associé à la tête, et cela a donné capuche. C'est aussi se qui se trouve en haut ou à une extrémité comme un cap.
De là viennent les mots chape (ce qui recouvre), rechaper, chapelle, chaperon, chapeau, cape, capote, capot, capucin, cap, escapade, rescapé, échapper...

Quelques mots se déclinent à partir de chef, comme chef d'oeuvre, chef lieu.
On a aussi achever, chevet, cheptel, chapitre, chapiteau, un mot intéressant comme caprice, caboter et chavirer (qui veut dire tourner la tête en bas), enfin précipiter et précipice, lié à l'idée de tomber ou jeter la tête la première.

Capituler est donc le fait d'y laisser la tête, ou ce qui est à la tête, c'est à dire ce qui commande.
Cela fait bien sur penser à la vison sans tête, à l'homme sans tête, de Douglas Harding. Comme quoi tout se retrouve. Un jour ou l'autre il devient capital de capituler, et se rendre à l'évidence, comme disait Douglas.

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