- Vous avez besoin d’aide ? La femme baissa sa vitre et dit :
- Oui, je veux bien, je finis ma conversation au téléphone !
Moins d’une minute après, elle descendit et s’expliqua.
- Je vais chez une amie qui habite ici, mais elle n’est pas encore rentrée. En manoeuvrant, j’ai coincé une roue dans l’ornière, ça glisse, et je n’arrive pas à repartir…
Michel fit le tour de la voiture et regarda la roue. Cela ne semblait pas trop grave.
- Je vais essayer de pousser, on devrait y arriver.
- Je pensais appeler une dépanneuse, je suis désolée. Je ne voudrais pas vous ennuyer…
- On fait un essai, démarrez et accélérez doucement quand je vous dirais.
Le deuxième coup fut le bon. Elle roula quelques mètres et se gara. Il la rejoignit alors qu’elle sortait de voiture.
- Merci de votre aide. Mais vous êtes le monsieur qui m’a ouvert la porte à la papeterie, ça alors !
- Oui, c’est ça ! Il pensa au salon de thé, mais ne dit rien. Il poursuivit :
- J’habite à deux cent mètres, si vous voulez profiter de ma maison en attendant votre amie, c’est avec plaisir.
- J’étais en train de l’appeler, mais elle arrive dans cinq minutes, je vais l’attendre devant chez elle.
- Ne serait-ce pas Madame Dustan par hasard ?
- Oui c’est cela, vous la connaissez ?
- On se croise de temps en temps, nous sommes presque voisins, vous savez c’est la campagne ici, on se connaît inévitablement.
- J’habite dans une ville, et si j’aime bien la campagne, je ne me vois pas y vivre. J’aime sortir, enfin je parle de la culture, et puis je joue un peu au théâtre…
- Oui la campagne est une forme de repli sur soi même, mais la nature est d’une telle présence.
- Vous n’étiez pas dans le salon de thé tout à l’heure ?
- Si, nos regards se sont croisés il me semble…
- Décidément la voiture a un peu forcé les choses alors…
- On peut dire comme ça.
- Je reste pour les fêtes chez mon amie, peut être pourriez-vous venir prendre un thé avec nous un de ces jours, qu'en pensez-vous?
- Pourquoi pas, cela permettrait au vieux solitaire que je suis de se socialiser un peu, dit-il en riant de lui-même.
Une voiture se fit entendre. Bientôt elle s’arrêta. C’était l’amie qui rentrait chez elle.
- Hé bien, que se passe-t-il ? Oh, bonjour Monsieur Villetain, je vois que vous avez fait connaissance avec mon amie Sylvie.
Ils lui expliquèrent l’anecdote, puis chacun rentra chez soi en se promettant de se revoir très prochainement.
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