Membres

mercredi 24 décembre 2014

La confiance n'est pas un acte volontaire

Le feu crépitait, la chaleur douce se diffusait dans la pièce à vivre de la maison. Il y avait un coin cuisine qui se prolongeait par une table de repas, puis la partie séjour avec un canapé et des fauteuils, enfin une table de bureau entourée d’une bibliothèque. Au milieu le poêle.
Michel vivait seul depuis déjà plusieurs années. Il avait eu une famille, deux enfants, puis vécu une séparation comme beaucoup de gens à notre époque. A la maturité, on voit mieux ce que l’on veut vivre, on ose franchir des pas qui semblaient impossibles auparavant, les enfants deviennent indépendants, tout un ensemble de choses qui font que des choix semblent se dessiner plus consciemment. Mais lorsqu’il revenait sur sa vie, il s’apercevait que les grands choix ne lui avaient pas appartenu en vérité. Des évidences s’étaient imposées à lui, comme si une force venant de l’intérieur l’avait poussé à agir. En s’ouvrant à cette énergie de la vie sans entrave, il voyait qu’il ne maîtrisait pas tant que ça sa propre vie. Il lui semblait qu’au début il apprenait à prendre du recul, alors que de plus en plus le recul était là et il découvrait qu’en fait c’est lui qui avait disparu maintenant. Comme c’est étrange, pensa t-il, c’est comme si la vie devenait plus réelle quand je ne m’occupe de rien.
Il ouvrit au hasard le livre qu’il avait acheté, et lut :
« La confiance n’est pas un acte volontaire, en cela elle entraîne la détente profonde. La tension vient de notre dépendance à la volonté, qui est une croyance en son propre pouvoir. »
C’était exactement ce qu’il découvrait petit à petit. Accepter vraiment, dans l’abandon le plus complet, la situation présente que nous offre la vie. Devenir simple et ouvert à sa vérité profonde, fusse sa propre fragilité. Vouloir se protéger soi-même empêche la vie d’apporter les remèdes nécessaires au bon déroulement du vivant qui nous est destiné. Cela ressemble parfois à un saut dans le vide, mais c’est ne pas faire confiance que de rester à regarder sans s’engager vraiment. On peut rester si longtemps au bord.
C’est ça écouter sa petite voix intérieure, comme un enfant qui fonctionne à l’instinct et ose faire des choses invraisemblables alors qu’un adulte évalue les risques. Lorsque cette voix parle, c’est notre profondeur la plus authentique qui parle, celle qui peut si facilement être étouffée. C’est notre saine folie de vivre qui s’exprime. Il suffit de vivre à ce niveau quelques fois pour vérifier celle loi : Si tu oses vivre ce que tu portes en toi, le ciel t’ouvrira des portes inattendues. Il ne s’agit pas de vivre au niveau superficiel, non, il s’agit de notre propre profondeur, vivre le plus authentique.
Etre proche de l’inconnu en nous qui appelle. Cet appel est d’une telle force, à priori tout à fait invisible dans l’univers, mais réelle parce que unifiante pour notre évolution. Cette énergie fait partie d’un grandir du vivant qui dépasse toutes les croyances les plus évidentes pour les esprits grossiers. Le grossier rassure car c’est ce qui est enseigné culturellement dans le monde occidental, et tout le monde ou presque fonctionne à ce niveau. Pourtant les gens sont tristes et angoissés.
S’éloigner de ses semblables semble quasi une nécessité pour se rencontrer soi même et découvrir les lois importantes. Il y a comme un désert à traverser.
Il en était là de ses pensées lorsque la sonnerie du téléphone retentit.

2 commentaires:

da costa a dit…

et bien ça y est, je suis scotchée dans l'attente de " l'épisode " suivant.

Pas de blague...la suite est demandée avec impatience.

Yannick a dit…

Merci Anne, pouvez-vous rentrer en contact avec moi via mon mail, je n'arrive pas à vous joindre.