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mercredi 31 décembre 2014

Il faut laisser tomber le voile

- Vous savez, vos paroles d’hier soir ont fait écho en moi cette nuit…
- Quelles paroles ?
- Ce que vous avez dit des coïncidences, sur le fait que l’on peut se sentir accompagné. Je n’arrivais pas à m’endormir du coup, j’avais l’impression de vivre des choses inhabituelles. Pour dire vrai je sentais bien que j’avais effectivement vécu un certain nombre de choses hier qui ne relevaient absolument pas de ma propre volonté. J’étais vraiment troublée.
- Oui, c’est normal. Quand la vie vient frapper à notre porte avec insistance, et que cela semble être la première fois, c’est troublant. Cela fait vaciller nos croyances, ou notre absence inconsciente de certitudes. En même temps c’est bon signe, car il y a une ouverture. Il faut inévitablement être ouvert pour voir ce genre de choses.
- Cela vous arrive souvent, à vous ?
- Assez régulièrement. C’est pour cela que je dis que je me sens accompagné. Il faut juste regarder, et vivre ces choses comme un jeu.
- C’est quand même plus qu’un jeu quand ça rentre vraiment dans nos vies !
- C’est à chacun d’apprécier.
- S’il n’y avait pas eu la voiture, on ne se serait pas rencontré, juste croisé et rien d’autre.
- Ce n’est pas uniquement la voiture. Si votre amie eut été chez elle, vous ne seriez pas repartie, si vous étiez arrivée plus tard, je ne serais pas passé au même moment, moi-même j’aurais pu passer à un autre moment. Il y a tout un tas de paramètres qui ont fait que. Qu’est-ce qui a retardé, ou pas, votre amie ? Quand on commence à remonter le cours des choses, les emplois du temps de chacun, on ne sait pas où ça commence vraiment.
- Vous me donnez le vertige tout d’un coup.
- On est tout petit dans un imbroglio de phénomènes. Il suffit de démarrer la journée une minute plus tôt ou plus tard pour que tout change peut être. Regardez juste ce matin : si j’étais parti une minute plus tôt, on ne se serait pas rencontré et nous ne parlerions pas ensemble. On voit bien qu'à ce niveau on ne maîtrise pas grand-chose.
- Pourtant il y a plein de choses que l’on fait qui ne provoquent rien de spécial, ou dont les conséquences sont prévisibles !
- On ne sait pas. Dans l’apparence, oui, mais qui est là pour vérifier ? On connaît une petite part de l’influence que l’on peut avoir sur notre environnement proche, mais dans la globalité, on ne sait pas grand-chose. Les choses paraissent ne pas bouger par moments, puis évoluent tout d’un coup, c’est comme le temps, parfois stable, parfois instable. C’est le propre de la vie. Par contre on peut essayer de mettre en lien ce qui nous arrive et comment nous nous sentons à l’intérieur.
- Vous voulez dire que ces signes, si je peux les appeler ainsi, sont en correspondance avec ce que l’on vit ?
- C’est mon expérience, et celles d’autres qui se sont penchées dessus. A chacun de vérifier.
- Vous croyez que l’on ne s’est pas rencontré par hasard ?
- On peut se poser la question, oui.
- Mais cela viendrait de qui ? Y a t-il une force qui en attire une autre et laquelle ? Et pourquoi ?
- C’est sans doute ça qui vous remuait un peu hier soir. Parfois on comprend inconsciemment ce qui arrive, mais il y a encore un voile qui nous empêche d’en voir l’évidence. Il faut laisser tomber le voile, être nu devant la vie. C’est ainsi que l’on accède à sa pureté en quelque sorte.
- Vous en déduisez quelque chose pour vous ?
- Là vous devenez indiscrète, mais je réponds : oui !
- Je ne sais pas ce qui se passe, mais j’ai l’impression de découvrir une autre façon de voir, et je me sens toute petite. Rien que de parler de tout ça alors que l’on ne se connaissait pas il y a 24 heures, me donne le vertige.
- Vous regrettez ?
- Non, rien. Je n’ai pas l’habitude d’être dans ce genre d‘étonnement. J’ai à la fois peur et confiance.
- Good, good !
- Quelle veille de Noël !
- Une Mère - veille, n’est-ce pas ?

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